Al Manar
Le discours sioniste à la tache:
«La Perse veut détruire le peuple juif».
Similitudes avec le discours arabe
Leila Mazboudi
Samedi 11 mars 2017
«Il y a 2 500 ans, il y a eu une
tentative en Perse de détruire le peuple
juif. Cette tentative a échoué et c’est
ce que nous célébrons à travers la fête
de Pourim…Voilà qu’aujourd’hui l’Iran,
héritier de la Perse, poursuit cette
tentative de détruire l’Etat juif. Ils
le disent de la façon la plus claire,
ils l’écrivent sur leurs missiles»,
a-t-il affirmé.
C’est un extrait des propos que le
Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu a lancés devant le président
russe Vladimir Poutine à Moscou, le
jeudi 9 mars dernier, comme l’a rapporté
RT.
Il reflète la nature du discours
mesquin qui a longtemps été véhiculé par
certains dirigeants sionistes, à
d’innombrables occasions. Celui-de faire
abstraction de la réalité et de recourir
à des projections historiques sans aucun
lien. L’exemple le plus frappant est
sans aucun doute celui de justifier
l’occupation de la Palestine par
l’holocauste .
Devant son hôte russe, Netanyahu omet
bien entendu de signaler les nouvelles
conditions qui font qu’Israël est banni
par l’Iran : l’usurpation de la
Palestine et des droits du peuple
palestinien.
Son recours à cette approche
historique, deconnecté du présent ,
sachant que la Perse a depuis changé
d’identité religieuse et culturelle,
sert à couvrir les véritables griefs
reprochés aux Israéliens. Curieusement,
les monarchies du Golfe adoptent la même
manipulation pour bannir l’Iran, en
évoquant ses origines safawis, sa
conversion au chiisme, alors que la
véritable cause en est sa politique dans
le conflit contre Israël.
Le président russe n’est pas tombé
dans le piège de l’histoire.
«Oui, enfin, c’était au Ve siècle
avant notre ère», lui a-t-il répondu
ironiquement. «Aujourd’hui, nous vivons
dans un monde différent. Alors
parlons-en», a-t-il ajouté.
Autre séquence qui illustre bien un
autre aspect mystificateur du discours
sioniste.
« L’inquiétude israélienne de la
diffusion d’unités iraniennes aux
confins de sa frontière avec la Syrie
devrait inquiéter la Russie, car cela
contrarie ses propres intérêts à elle
aussi », a lancé Netanyahu durant sa
visite russe.
Cette approche reflète une
amplification et une extrapolation de la
menace, en élargissant son cadre du
personnel vers le mondial. Ce fut le cas
dans les campagnes israéliennes menées
contre le programme nucléaire iranien,
lequel a été injustement suspecté
d’avoir une dimension militaire et de
menacer le monde entier.
Cette thématique trouve aussi sa
jumelle dans le discours répandu par les
régimes arabes, lorsqu’il accusent un
présumé projet iranien dans le monde
arabe, pour le simple fait que l’Iran
tisse des relations régionales poussées.
Là-dessus non plus, le président
russe ne semble pas avoir été acquis à
cette approche extensive.
Selon ce qu’en rapportent des médias
israéliens, il lui a répondu en disant:
« la Russie a des explications pour
l’infiltration iranienne et il y a une
bonne coopération avec l’Iran pour
combattre le terrorisme au Moyen Orient
».
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