Al Manar
La donne actuelle dans le sud syrien :
l’échec des ennemis de la Syrie
Leila Mazboudi
Samedi 1er juillet 2017
L’implication des Etats-Unis dans le sud
syrien, via des conseillés a compliqué
la donne, sans toutefois changer
l’équilibre des forces. Surtout, après
les derniers succès réalisés par l’armée
syrienne et ses alliés en conquérant les
zones situées au nord est de la base où
ils sont déployés, dans la base Al-Tanf,
jusqu’aux frontières avec l’Irak.
Dans les
apparences, les Américains semblent
s’être résignés à l’état actuel des
choses, dont entre autre la présence de
l’armée syrienne et de ses alliés à la
frontière avec l’Irak. Mais cette
situation n’est pas sans inquiéter les
Syriens, qui appréhendent des sauts
d’humeur des Américains et le
bombardement de nouvelle cibles ou
aéroports, d’autant qu’ils sont en perte
de vitesse.
Selon Al-Akhbar,
dans le désert oriental de la province
de Souweïda, du Quneitra et de Deraa, il
y a un véritable tiraillement politique
et sur le terrain, lequel devrait
dessiner l’avenir du règlement
politique. En même temps, l’éventualité
que les Russes déploient leurs forces
dans le sud et dans le Golan n’est pas à
exclure. Il servirait à parrainer le
règlement politique tout en soulevant la
question de l’occupation israélienne du
Golan syrien par Israël.
Echec des parrains
du terrorisme
Une source
sécuritaire syrienne a décrit pour
al-Akhbar la situation dans le sud
syrien dans les termes suivants : c’est
« l’étape de réduction des quotas
et de renversement du projet de
partition ».
Selon lui, la
résistance de l’armée syrienne et son
environnement populaire dans les régions
occupées par les groupes armés ont
empêché ces derniers d’élargir leur
emprise et ont contraint les Etats qui
parrainent le terrorisme à se retirer
quelques pas en arrière et à chercher
d’autres issues pour rétablir le contact
avec l’Etat syrien ».
D’après al-Akhbar,
les pays ennemis de la Syrie ont échoué
dans leurs tentatives d’unifier les
factions armées dans le cadre d’un seul
projet. la diversité des sources de
financement entre le Qatar, l’Arabie
saoudite et la cellule MOQ, ensuite
l’entrée en action du Pentagone et la
CIA sans oublier le rôle israélien et
l’élargissement de la zone d’influence
du front al-Nosra ont réduit les
possibilités de l’établissement d’un
projet unifié pour les groupes rebelles.
Chaque fois que les
cellules d’opérations rassemblaient les
groupes armés pour combattre l’armée
syrienne, ils ne tardaient pas, une
fois l’intensité des combats baissait,
à s’entretuer entre eux, soit pour le
contrôle des zones conquises et la
répartition des butins de guerre, soit
pour s’accuser de trahison en se lançant
la responsabilité des échecs encaissés.
Une cinquantaine de
milices ont ainsi échoué de donner
l’exemple afin de succéder au rôle du
front al-Nosra dans le sud ou à celui de
Daech qui occupe le bassin de Yarmouk,
par le biais de la milice intitulée
Jaïsh Khaled Ben Al-Walid.
La Jordanie se
rétracte
La Jordanie a
finalement coupé le financement des
miliciens du sud et s’est cantonnée à
soutenir celles qui œuvrent directement
sous son parrainage, d’autant que les
milices avaient battu en retraite face à
l’avancée de l’armée syrienne dans le
désert, malgré le couverture aérienne
américaine qui a bombardé à trois
reprises les forces gouvernementales.
De même, la
Jordanie a échoué dans ses tentatives
d’amadouer les tribus bédouines qui
vivent dans la badia orientale de
Souweïda, en raison entre autre de
l’importance de la relation qui les
relient à l’Etat syrien.
C’est ce qui
explique peut-être le fait qu’Amman a
baissé de ton après avoir menacé
d’intervenir en personne dans le sud
syrien et dans le bassin de Yarmouk,
sous prétexte de contrer l’avancée de
l’Iran et du Hezbollah dans cette
région.
Désormais, et via
une médiation russe, Amman s’est mise à
exprimer sa volonté pour le retour de
l’armée syrienne au passage frontalier
de Nassib, et pour rétablir l’artère
économique terrestre si cher pour elle.
Des rencontres régulières ont lieu entre
des délégations russes, jordaniennes et
certaines factions soutenues par Amman
depuis quelques semaines. Mais
l’intervention jordano-américaine dépend
essentiellement de la volonté politique
de l’administration américaine,
tiraillée par des désaccords sur
l’attitude à adopter avec l’armée
syrienne et les craintes d’un
embourbement dans le sud pour réaliser
une zone d’influence jordano-américaine.
En même temps, il
est également question de désaccords
entre Amman et Riyad.
Le front al-Nosra en
perte de vitesse
Sur le terrain, le
front al-Nosra semble aussi dans
l’impasse. Il mène depuis trois mois un
combat sans arrêt contre l’armée
syrienne dans le quartier al-Manchiyyeh
dans la ville de Deraa, sans réaliser
aucune avancée.
Depuis quelques
jours, il a lancé une bataille pour
prendre le contrôle de la ville
al-Baath, puis celle de Khan Arnaba dans
la province de Quneitra. Ces deux villes
sont les plus densément peuplées a
proximité du Golan occupé.
Selon diverses
sources, les pertes que le Nosra a
essuyées dans ces batailles ont
profondément altéré ses capacités à
lancer de nouvelles batailles dans
l’avenir. D’autant qu’il combat aussi
contre Daech en même temps.
La branche
d’Al-Qaïda en Syrie avait expérimenté
une situation d’usure similaire dans la
province nord de Hama, depuis deux mois,
alors que les autres factions étaient
restées à l’écart.
« Les factions
soutenues par la Jordanie se sont
impliquées dans la bataille pour que le
Nosra ne cueille pas les fruits de
succès éventuels, mais c’est le Nosra
qui désormais assume à lui seul les
séquelles des défaites encaissées. Ce
qui est l’indice que l‘ordre de
liquidation du Nosra est entré en
vigueur, comme c’est le cas dans les
autres régions », explique une source
sécuritaires concernée.
En outre,
l’influence du Qatar sur le Nosra ne
peut être occultée, d’autant que
l’émirat est assiégé par les pays du
Golfe et voudrait à tout prix disposer
d’une certaine influence sur les
factions sur le terrain.
Autre donnée
intéressante concernant le sud syrien
est sans doute l’aptitude israélienne à
afficher davantage ses liens avec les
groupes armés de Quneitra ou avec des
personnalités de l’opposition syrienne.
Cet effort accompagne celui, déployé de
plus en plus ostensiblement sur la
coopération israélo-saoudienne sous
prétexte d’affronter l’Iran.
6 ans après le
début de la guerre en Syrie, seul l’Etat
syrien et ses alliés semblent détenir
une stratégie claire destinée à rétablir
son contrôle dans le sud syrien en
entier. Tout en affichant son aptitude à
un règlement politique, la condition
sine qua none de Damas pour qu’il puisse
passer est que le sud syrien reste dans
le cadre de la gestion de l’Etat syrien.
Selon la soure sécuritaire syrienne, en
deca de cette exigence, Damas n’est pas
prête à discuter.
Traduit en résumé
par notre rédaction du journal
al-Akhbar
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