Al
Manar
Sommet arabe de Tunis : le prince Tamim
claque la porte… « Sommet de la honte »,
scandent les Tunisiens
Leila Mazboudi
Lundi 1er avril 2019
Les sommets
s’assemblent et les photos se
ressemblent. Une nouvelle photo, -voir
ci-dessus-, devrait rester gravée dans
la mémoire des peuples arabes, sur leurs
dirigeants réunis à Tunis, le dimanche
1er avril, pour le 30ème sommet de la
Ligue arabe.
Elle n’est pas la
première du genre. Comme le montre cette
photo-ci, prise lors du sommet de
Zahrane en 2018.
Des prises de
position verbales
« Pour les causes
qui font mal au Arabes, ils ont toujours
fait preuve d’une grande apathie. Ils
s’endorment. Ou alors ce sont des
positions verbales qui n’ont aucun
impact ».
Ce fut le cas pour
la décision du président américain
Donald Trump de reconnaitre la
souveraineté israélienne sur le Golan
syrien occupé. Les dirigeants arabes
l’ont condamnée à l’unanimité, se fiant
au droit international. Ni plus ni
moins. Sans aucun sentiment
d’humiliation. Seul le président
libanais Michel Aoun a rappelé que cette
décision bafouait l’Initiative de paix
arabe. Et bien entendu, il n’a été
question d’aucune mesure qui puisse
pousser l’administration américaine à
changer d’avis.
Le prince Tamin
claque la porte
Cette rencontre
aurait dû passé inaperçu si ce n’est le
coup de théâtre du prince du Qatar, le
jeune prince Tamim. Il participé à la
séance de son ouverture et a claqué la
porte.
Malgré les déclarations apaisantes des
dirigeants tunisiens, selon lesquels son
départ était prévu, plusieurs
explications lui ont été données.
La plus plausible,
celle que retient le média turc TRT,
affirme que le jeune émir n’a pu
admettre les accusations à la Turquie
proférées par le secrétaire général de
la Ligue arabe, Ahmad Aboul Geit, lui
reprochant ses ingérences dans le monde
arabe.
Dans les intentions d’Abou al-Gheit, on
peut facilement deviner le rapprochement
de la Turquie avec le Qatar, où la
première a dépêché à la demande de la
seconde des forces militaires lors de
l’éclatement de la crise avec l’Arabie
saoudite et ses alliés arabes.
Abou al-Geit n’a
pas manqué non plus d’adresser à l’Iran
les mêmes critiques d’ingérence dans le
monde arabe. Avec en toile de fond
l’aide que la RII a procurée à la Syrie.
Une telle terminologie n’est pas du tout
de vigueur lorsque ses acteurs sont les
USA, les pays occidentaux ou les
monarchies arabes, surtout l’Arabie.
Le spectre
d’Erdogan sur Salmane
Il faut croire que
le prince qatari en a voulu à Abou al-Geit
son alignement en faveur de cette
dernière. Pourtant le roi Salmane qui
s’est fait un plaisir à critiquer
l’Iran, -comme de coutume-, avait
évité d’évoquer la Turquie.
Mais le spectre
d’Erdogan, comme nouveau guide du monde
arabo-islamique semble le hanter, et
l’aurait guidé dans ses récentes
positions fermes sur la décision
américaine sur le Golan syrien, estime
le journal libanais al-Akhbar. Salmane
ne voudrait pas non plus le laisser
surfer sur la cause palestinienne.
C’est l’une des raisons principales pour
laquelle il avait organisé l’an dernier,
dans son pays, le 29ème sommet de
la Ligue arabe, pour critiquer la
position de Trump de reconnaitre la
souverainté israélienne sur la totalité
de la ville sainte. Sans aucune pression
qui va avec.
« Quelle honte,
quelle bassesse, ils ont vendu al-Quds
en dollars ».
Dès lors, ces
déclarations ne trompent plus les
peuples. En tête, le peuple tunisien.
Le roi Salmane a
été cité nommément, à la différence des
autres dirigeants arabes, lors de la
manifestation organisée dimanche en
marge du sommet. «Salmane, tu es l’allié
des USA », l’ont taxé les
manifestations. « Les chefs de la
trahison ne sont pas les bienvenus »,
ont-ils aussi scandé. Sans perdre de vue
la cause palestinienne : « La
Palestine n’est pas à vendre, O
dirigeants de la normalisation » « Il
n’y a pas de place aux transactions de
normalisation sur le sol tunisien », et
« Quelle honte, quelle bassesse, ils ont
vendu al-Quds en dollars ».
Bravant le
dispositif sécuritaire, les manifestants
ont réaffirmé que « La rue appartient au
peuple ». Une fois encore, le peuple
tunisien n’en finit pas de surprendre!
Sources:
Al-Akhbar, Watanserb; AlAlam
Source:
Divers
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