Opinion
« L’Homme de l’année 2014 » :
le soldat russe & le volontaire de
Novorussia
Le Saker
Mardi 23 décembre 2014
Article original :
http://vineyardsaker.blogspot.fr/2014/12/the-2014-sakers-man-of-year-russian.html
Traduction :
http://www.sayed7asan.blogspot.fr
C’est à cette période de l’année que les
médias dominants s’engagent stupidement,
une nouvelle fois, dans leur exercice de
nomination de l’ « Homme de l’année »,
et que je propose moi-même mes propres
nominations en guise de petit signe de
défiance lancé à la propagande
impériale. L’année dernière, j’ai décidé
que
le titre d’ « homme de l’année » décerné
par le Saker devait revenir au soldat
syrien, sans lequel ni la Russie, ni
l’Iran, ni le Hezbollah n’auraient pu
sauver la Syrie de l’agression de l’Axe
OTAN-Wahhabisme. J’avais également
proposé Vladimir Poutine comme
finaliste, et Sayed Hasan Nasrallah
avait été honoré par une « mention
spéciale ». Rétrospectivement, je dirais
que c’étaient là de très bonnes
nominations, et j’espère que cette année
encore, je vais faire les bons choix. Je
me lance.
La nomination « Saker » pour l’homme
de l’année va au soldat russe masqué, à
savoir les « Hommes polis vêtus de vert
», ainsi qu’au volontaire de Novorussia.
J’ai considéré que plus que tout autre,
l’ « Homme poli vêtu de vert » méritait
cet honneur en raison de la manière
absolument brillante dont il a libéré la
Crimée et protégé le peuple de Crimée
pendant le référendum, tandis que le
volontaire de Novorussia a mérité cette
distinction par la façon non moins
brillante avec laquelle il a vaincu des
forces ukrainiennes bien plus
importantes.
L’Homme poli vêtu de vert
On oublie souvent que les Ukrainiens
avaient des forces très importantes sur
la péninsule de Crimée, composées de
leurs unités les mieux formées et les
mieux équipées. L’opération visant à les
désarmer tous avec un minimum de
violence était loin d’être sans risque.
Bien sûr, les Ukrainiens n’avaient
aucune chance de l’emporter face aux
forces spéciales russes, mais ils
avaient très certainement le personnel
et les ressources nécessaires pour
opposer une résistance farouche et de
sérieux combats. Ce qui les a empêchés
de le faire est la vitesse-éclair de
l’opération russe, ainsi que la force
écrasante que représentait clairement ce
grand nombre d’agents Spetsnaz en
tenue complète de combat. En bref, les
Ukrainiens ont compris qu’ils n’avaient
aucune chance, pas la moindre, contre un
ennemi si redoutable. Le comportement
calme mais très confiant de ces « Hommes
polis vêtus de vert » a
psychologiquement écrasé toute velléité
ukrainienne de résistance.
Mais ce n’est pas
pour cette raison que j’ai souhaité
rendre hommage à ces hommes. Après tout,
il y a beaucoup de soldats d’élite de
par le monde. Non, la raison principale
pour laquelle j’ai estimé que ces hommes
méritaient une telle reconnaissance est
parce qu’ils furent véritablement des
libérateurs, dans le sens le plus
noble du terme. L’Empire Anglo-Sioniste
et le chef de la junte nazie à Kiev
avaient déjà décidé que la Crimée était
à eux, la marine américaine ayant même
élaboré des plans pour construire des
installations spéciales sur la
péninsule, et ils étaient tous
convaincus que ses habitants ne
pourraient absolument rien faire à ce
sujet, qu’ils ne comptaient même pas. L’
« Homme poli vêtu de vert » leur a donné
tort : il les a libérés et leur a donné
une chance de décider librement de leur
avenir par eux-mêmes, et il leur a
redonné une dignité dont Nikita
Khrouchtchev les avait dépossédés.
Le volontaire de Novorussia
Là encore, j’honore un « Homme »
collectif, à savoir tous ceux qui n’ont
pas attendu un ordre venant d’en haut ou
que quelqu’un d’autre fasse leur devoir
à leur place, et qui ont pris cette
résolution : « je ne vais
pas rester inactif et je
vais me battre contre le régime nazi qui
essaye d’opprimer mon peuple. »
Contrairement à l’
« Homme poli vêtu de vert », le
volontaire de Novorussia avait toutes
les chances contre lui, et même l’espoir
que la Fédération de Russie ferait pour
Novorussia ce qu’elle avait fait pour la
Crimée s’est rapidement dissipé : aucun
« Homme poli vêtu de vert » n’a été
envoyé en Novorussia (ou très
peu). Les nazis avaient un avantage
écrasant en puissance de feu, en
blindés, en artillerie et en armes
lourdes, et ils avaient un contrôle
total de l’espace aérien, mais –
contrairement aux soldats ukrainiens en
Crimée – le bénévole de Novorussia ne
laissa pas sa volonté de résistance être
écrasée. Il a combattu et tenu bon, très
habilement, et a non seulement vaincu
son ennemi, mais il a même lancé une
contre-offensive avec un grand succès,
celle-ci ayant été arrêtée pour des
motifs politiques, mais elle aurait pu
être poursuivie bien plus avant – mais
probablement pas aussi loin que certains
le pensent.
Ensemble, l’
« Homme poli vêtu de vert » et le
volontaire de Novorussia résistent à
l’Empire et à ses alliés nazis, tout
comme le soldat syrien confronte
l’Empire et ses alliés wahhabites. Tous
ont prouvé, encore une fois, que l’arme
la plus puissante dans tout conflit
reste encore l’esprit de combat et le
courage individuel du combattant.
Finalistes :
Vladimir Poutine et Xi Jinpin
Pour la deuxième
fois, je vais choisir Vladimir Poutine
comme le finaliste en tant qu’ « Homme
de l’année 2014 », mais cette fois avec
Xi Jinpin. Ensemble, ces deux hommes ont
pris la décision sans précédent de créer
quelque chose de beaucoup plus complexe
qu’une simple alliance stratégique : ils
ont décidé d’intégrer leurs deux nations
dans une véritable relation
symbiotique qui va effectivement les
transformer en une sorte de « jumeaux
siamois », sauf qu’ils partageront la
plupart de leurs « organes vitaux » tout
en gardant deux « têtes » séparées.
Grâce à une série d’énormes contrats de
plusieurs milliards de dollars dans des
domaines clés tels que l’énergie et la
défense (et bien d’autres
comparativement plus petits), les
dirigeants russe et chinois ont
véritablement décidé de « marier » leurs
deux pays pour un avenir commun. Non
seulement cela, mais en ne suivant pas
le modèle américain de domination totale
hégémonique et planétaire, la Russie et
la Chine offrent maintenant un nouveau
modèle de relations internationales dans
lequel la multipolarité est activement
recherchée, la sécurité considérée comme
collective et la souverainisation, non
pas l’assujettissement du reste du
monde, est promue. Grâce à Vladimir
Poutine et Xi Jinpin, nous finirons
probablement avec un nouvel ordre
mondial, mais certainement pas celui
envisagé par les impérialistes Anglo-Sionistes,
et pour cette raison, je pense qu’ils
méritaient très certainement d’être
reconnus.
Mention spéciale
: Ramzan Kadyrov
Depuis de nombreuses années déjà, Ramzan
Kadyrov a été la force motrice derrière
le miracle tchétchène. Souvenons-nous de
ce à quoi ressemblait la Tchétchénie en
2000 : Grozny était dans un tel état de
ruines que nombreux étaient ceux qui
prônaient d’abandonner complètement la
ville et de relocaliser la capitale de
la Tchétchénie. Tous les « experts »
occidentaux avaient prédit que
l’insurrection tchétchène ne serait
jamais vaincue. Plus important encore,
il semblait manifestement que Russes et
Tchétchènes se haïssaient mutuellement
d’une passion sombre et brûlante. Quinze
ans plus tard, Grozny s’est transformée
en une ville superbe, avec le taux de
criminalité le plus bas de Russie,
l’insurrection wahhabite a été
entièrement défaite et l’Islam
traditionnel sunnite est triomphant sur
wahhabisme qui a été complètement
éradiqué. Quant à la menace terroriste,
elle est devenue si faible que lorsque
dans le récent incident, un groupe de
terroristes wahhabites a pénétré
profondément à l’intérieur de Grozny, le
monde a découvert que la ville n’avait
même pas de postes de contrôle ou de
barrages routiers, ceux-ci ayant été
enlevés par les autorités il y a bien
longtemps.
En outre, Ramzan
Kadyrov a pleinement endossé le rôle de
« protecteur du peuple russe » non
seulement sur le plan politique, mais en
s’impliquant personnellement dans le
conflit en Novorussia : beaucoup de gens
savent que des volontaires tchétchènes y
combattent les forces nazies, mais la
plupart ignorent que la Tchétchénie
accueille également de nombreux réfugiés
ukrainiens qui y trouvent un havre sûr
et, pour beaucoup, une nouvelle maison
dans cette petite République.
Et à travers cela, Ramzan Kadyrov a
certainement accompli son miracle le
plus étonnant : alors qu’en 2000, le
peuple russe haïssait et méprisait les
Tchétchènes qu’il considérait comme des
ennemis cruels et malfaisants, de nos
jours, la Russie considère les
Tchétchènes comme ses alliés les plus
courageux et les plus fidèles. Ce n’est
pas une exagération que de dire que
Ramzan Kadyrov a restauré l’honneur du
peuple tchétchène dans un laps de temps
spectaculairement court.
Inutile de dire que c’est précisément
pour toutes ces raisons que Kadyrov est
absolument détesté par l’Empire et par
sa machine de propagande, et qu’il est
présenté comme un criminel sanguinaire.
À vrai dire, Kadyrov s’est certainement
déjà rendu coupable de comportements
criminels, en particulier par le passé,
mais il y a beaucoup plus en cet homme
que sa jactance naturelle : c’est un
leader profondément éthique, religieux
et patriotique qui a démontré dans de
nombreuses circonstances difficiles
qu’il avait pleinement hérité de la
sagesse de son père et de son courage
personnel.
Maintenant c’est à votre tour. Qui sont
vos hommes / femmes de l’année
2014 ?
Amitiés,
Le Saker
Voir
également :
Vladimir Poutine : Discours présidentiel
à l'Assemblée fédérale – 4 décembre 2014
(Section internationale)
Discours de Vladimir Poutine sur le
Nouvel ordre mondial – 24 octobre 2014
L’Ukraine, la Russie et le monde : cinq
questions à trois analystes
Géopolitique du conflit ukrainien : le
dessous des cartes
Crimée : Vladimir Poutine raille
l'absurdité des sanctions américaines
contre la Russie
Discours du Président Vladimir Poutine
sur l’intégration de la Crimée à la
Fédération de Russie – 18 mars 2014
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