Le Saker
Irak – Un avant goût …
Moon of Alabama
Lundi 16 mars 2020 La résistance en
Irak révèle comment les troupes
américaines seront renvoyées du pays
Par
Moon of Alabama − Le 14 mars 2020
Hier, les
États-Unis ont
attaqué cinq sites en Irak et
tué trois soldats irakiens de la 19e
division, deux policiers et un civil.
Les frappes ont eu lieu après qu’une
dizaine de roquettes, tirées par des
inconnus, ont touché la base commune du
camp Tali et tué deux soldats américains
et un britannique.
Aujourd’hui, les
États-Unis ont reçu la monnaie de leur
pièce.
Le Commandement
central américain
avait fait valoir que la « frappe
de précision défensive » contre les
cinq sites avait créé une dissuasion,
c’est-à-dire qu’elle empêcherait
d’autres attaques :
Nous pensons que
cela aura un effet dissuasif sur les
futures frappes de cette nature. Nous
avons vu dans le passé ce qui se passe
lorsque vous ne répondez pas.
Maintenant, les gens savent que nous
n'allons pas - nous n'allons pas tolérer
ces attaques directes contre des membres
des forces armées américaines ou de la
coalition, et nous sommes disposés à
répondre et capables de le faire.
Même les analystes
faucons trouvent que l’argument
est
absurde.
Les États-Unis
affirment que le groupe Kataib
Hezbollah, qui fait partie des Forces
de mobilisation populaire (PMF),
sous commandement du gouvernement
irakien, a tiré les missiles. Mais les
positions que les États-Unis ont
frappées n’étaient pas des positions du
Kataib Hezbollah. Les services de
renseignement américains en Irak ne sont
pas à jour quant à l’emplacement des
unités du Kataib Hezbollah ou de celles
des vingt, ou plus, autres groupes des
PMF.
TØM CΛT -
12:05 UTC · 14 mars 2020Après avoir
interrogé une source militaire de la
19e Division de Commando
au sujet de l'installation d'Al-Atheer
et la présence de "missiles iraniens",
la réponse que j'ai reçue a été que
Kataib Hezbollah s'est retiré du site il
y a 7 jours et que l'unité a pris sa
place.
Alors oui, le site
de Mussayib était sous contrôle de
l'armée irakienne.
Les forces
britanniques étaient censées se joindre
à la frappe américaine d’hier, mais le
Wall Street Journal
rapporte que les Britanniques ont
été rappelés par leur gouvernement parce
que l’attribution de la frappe initiale
de roquettes à Kataib Hezbollah n’était
pas évidente et qu’il n’y avait aucune
justification légale pour ces frappes.
Le gouvernement
irakien a annoncé qu’il protesterait aux
Nations Unies contre la violation de sa
souveraineté par les États-Unis.
L’ayatollah Sistani a condamné l’attaque
américaine et même le Commandement
opérationnel conjoint en Irak, qui
inclut des officiers américains, a
protesté contre les frappes.
Le parlement et le
gouvernement irakiens ont demandé aux
États-Unis de quitter l’Irak.
L’administration Trump n’est pas
disposée à le faire. En conséquence,
davantage de soldats américains devront
mourir en Irak.
Le fait que les
frappes de «dissuasion» n’aient
rien découragé a été prouvé aujourd’hui
lorsqu’une autre salve de roquettes a
été tirée sur le camp Taji, en plein
jour :
Une grêle de
roquettes a atterri samedi matin sur une
base militaire abritant des troupes des
États-Unis et d'autres troupes de la
coalition au nord de Bagdad, blessant
trois soldats de la coalition et deux
soldats irakiens.La même base, Camp
Taji, a été la cible d'une attaque à la
roquette mercredi qui a tué trois
militaires, dont deux Américains et un
Britannique.
Les États-Unis en
Irak ne combattent pas certains groupes
« soutenus par l’Iran » mais sont
une force d’occupation et donc une cible
légitime pour les forces
gouvernementales irakiennes :
"Nous ne pouvons
pas oublier que les PMF sont une entité
reconnue au sein des forces de sécurité
irakiennes; ils ne sont pas isolés des
forces de sécurité et sont souvent
installés sur les mêmes bases ou
utilisent les mêmes installations »,
a déclaré Sajad Jiyad, chercheur et
ancien directeur général du Bayan
Center, un groupe de réflexion basé à
Bagdad."Maintenant, les
groupes (soutenus par l'Iran) qui ont
participé à la frappe initiale à Taji,
qui étaient les plus francs, se sentent
obligés, autorisés, voire même légitimés
de répondre, apparemment pour protéger
la souveraineté irakienne mais en
réalité pour maintenir la pression sur
les Américains", a-t-il ajouté.
« Il n’y a plus
de lignes rouges », a expliqué Jiyad.
J’ai parié $10 que
le « (soutenu par l’Iran) » dans
cette citation ne vient pas de Sajad
Jiyad mais a été ajouté par l’auteur ou
l’éditeur de NBC / AP. Sajad Jihad
souligne souvent que ces groupes ont
des motifs et des moyens d’agir par
eux-mêmes.
Rajout de
dernière minute : Sajad Jihad m’a
maintenant confirmé que les mots
stigmatisant entre parenthèses ne
venaient pas de lui mais avaient été
ajoutés par les rédacteurs de NBC / AP.
La police irakienne
a trouvé le site de lancement d’où a été
tirée la roquette d’aujourd’hui. Ses
photos en disent long sur la façon dont
ce combat se poursuivra jusqu’à ce que
les forces d’occupation américaines
quittent l’Irak.
Source
Source
Il s’agit d’une
position camouflée fixe sous un
toit. Elle a probablement été construite
il y a des mois, voire des années. Les
tranchées pour les lanceurs ont été
creusées dans le sol d’une remise. Les
lanceurs ont déjà été ajustés dans
la direction prévue de la frappe. Pour
lancer les roquettes, il faut
simplement soulever le camouflage,
soulever le lance-roquettes par l’avant
et positionner la crémaillère de réglage
de la hauteur. Un homme peut le faire en
quelques minutes. La commande de
lancement électrique proviendra alors
d’une télécommande par fil ou par un
téléphone portable.
La configuration de
la position rappelle l’une des positions
similaires que le Hezbollah libanais a
construites au Liban et le Hamas à Gaza.
Les personnes qui ont créé ce poste de
lancement en Irak semblent avoir reçu
une formation par un personnel
expérimenté.
S’il y a une
position aussi bien préparée au Camp
Taji, combien y en a-t-il d’autres ?
Dix ? Cent ? Ou même un millier ?
Combien en existe-t-il autour d’autres
sites en Irak où des troupes américaines
sont stationnées ?
Les frappes
précédentes provenaient de plates-formes
mobiles. Que la résistance en Irak
révèle maintenant l’un de ses sites de
lancement fixes camouflés est
intentionnel. C’est un avertissement aux
États-Unis de réfléchir aux questions
ci-dessus et aux conséquences
potentielles.
Ces sites de
lancement secrets sont une véritable
dissuasion. En 2006, Israël a attaqué le
Hezbollah au Liban dans le but de
désarmer le groupe. Mais les défenses du
Hezbollah étaient tenaces et des
centaines de roquettes ont été tirées
chaque jour contre les positions
israéliennes. Les bombardiers israéliens
ont ensuite tenté de trouver les sites
de lancement mais ceux-ci étaient cachés
et non détectables depuis les airs.
Finalement, c’est Israël qui a dû
demander la paix. Depuis lors, ses
forces n’ont plus osé entrer à nouveau
au Liban.
Les États-Unis en
Irak n’ont aucun moyen de protéger leurs
troupes contre de telles volées
imprévisibles de roquettes. Ils n’ont
aucun moyen de décourager ou même de
gagner contre les forces qui
s’emploient actuellement à les expulser
de l’Irak ainsi que d’autres endroits au
Moyen-Orient.
Ils devraient enfin
reconnaître cela et partir.
Moon of Alabama
Traduit par jj,
relu par Wayan pour le Saker Francophone
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