EODE /
International Elections Monitoring
Vers un référendum d'auto-détermination
pour l'indépendance de Venise ?
KH
Photo:
D.R.
Mardi 25 mars 2014
KH pour EODE Press Office /
avec RT – plebiscito.eu - Le Monde - AFP
/ 2014 03 25 /
http://www.facebook.com/EODE.monitoring
http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
Le Référendum d’auto-détermination de la
République de Crimée a fait beaucoup
d’ombre à la consultation populaire
organisée à Venise.
Si la région de Venise devait décider de
son indépendance, ses habitants y
seraient très majoritairement
favorables. Une consultation, organisée
depuis le début de la semaine par un
comité baptisé ‘Plebiscito.eu’ et qui a
pris fin vendredi 21 mars, a mobilisé
près de 73 % du corps électoral. A 89 %,
les votants se sont dits favorables à la
séparation de la Vénitie d'avec le reste
de la pénisule italienne.
Depuis le 16 mars et jusqu’au 21, les
habitants de Venise et de sa région ont
été invités à répondre par Internet à la
question suivante: « Voulez-vous que la
Vénétie devienne une République
indépendante et souveraine ? » Selon le
site ‘plebiscito.eu’ qui organise cette
consultation, près de 1,5 millions de
personnes personnes avaient déjà pris
part, le 20 mars, à ce scrutin purement
consultatif. Une manifestation pour
l'indépendance était organisée ce
dimanche à Padoue.
Ce résultat n'aura aucune conséquence
juridique ou politique, mais il servira
à soutenir un « appel à référendum pour
l'indépendance de la Vénétie ».
VENISE « À LA PÉRIPHÉRIE DE L'EMPIRE
ITALIEN »
Dans l'esprit des promoteurs de ce
scrutin, le nouveau pays s'inspirerait
de la République de Venise, née au Moyen
Age et grande puissance économique et
politique jusqu'à sa chute face à
Napoléon Bonaparte, en 1797.
Interrogé mercredi par la presse
étrangère à Rome, le gouverneur de la
Vénétie, Luca Zaia avait estimé que la
capitale italienne « pense toujours
qu'elle est à la tête d'un empire, et
nous considère comme étant à la
périphérie de cet empire ». « Nous
autres Vénitiens avons la sensation de
ne servir qu'à payer des impôts », avait
déclaré M. Zaia, la région versant
quelque 71 milliards d'euros d'impôts à
Rome, 21 milliards de plus que ce
qu'elle reçoit en investissement et en
services selon lui.
L'organisation d'un référendum nécessite
désormais l'approbation du conseil
régional avant d'être soumis au
Parlement national. Si ces étapes sont
passées positivement, et que le
référendum se fait, il « sera
probablement déclaré anticonstitutionnel
par le gouvernement », a reconnu M. Zaia,
« mais la région fera appel » jusqu'à ce
qu'elle parvienne à ses fins.
COMMENT LA VENETIE PREPARE SON
INDEPENDANCE ?
Le Monde décrit le processus en cours :
« Ce n’est pas pour demain, mais mieux
vaut se préparer dès maintenant (…)
Surfant sur le succès de cette
initiative, et sur la foi de certains
sondages, soulignant que le sentiment
indépendantiste serait soutenu par 60 %
des habitants de Vénétie, le gouverneur
de la région, Luca Zaia, membre de la
‘Ligue du Nord’, est prêt de son côté à
faire voter un projet de loi
d’indépendance qui pourrait à son tour
conduire à un référendum
d’autodétermination sur le modèle de
ceux prévus en Écosse et en Catalogne. «
Ce n’est pas un parcours facile »,
concède-t-il anticipant déjà les recours
que ne manquerait pas de déposer l’Etat
italien. « Le droit international va
nous donner raison », assure-t-il. »
« Non, explique crûment un des
responsables du scrutin, nous ne voulons
plus faire partie d’un pays où rien ne
marche et qui va droit dans le mur. »
Sur le site plebiscito.eu, dans la
partie intitulée « les raisons de voter
oui » (celle consacrée aux raisons de
voter non est encore vide à ce jour) on
peut lire : « L’indépendance est
désormais évidente. L’alternative, c’est
la mort dans une Italie repliée sur
elle-même. » Une analyse pas très
éloignée de celle de Beppe Grillo qui,
sur son blog, invite à retrouver
"l'identité des Etats millénaires comme
la République de Venise ou le Royaume
des Deux Siciles".
« ROME CONTINUE DE NOUS REGARDER AVEC
MORGUE »
De passage à Rome, mardi, devant
l’association de la presse étrangère, M.
Zaia a tenté d’étayer la viabilité de ce
projet : « Economiquement, soutient-il,
la Vénétie, ses cinq millions
d’habitants et ses 700 000 artisans et
petites entreprises — « des héros »
précise-t-il — sont tout à fait en
mesure de survivre hors de l’Italie.
Selon lui, la région paie 71 milliards
d'euros d'impôts à l’Etat, soit 21
milliards de plus que ce qu'elle reçoit
en investissements et services. Les 581
communes ont un budget équilibré et «
pas un élu n’est l’objet d’une enquête
judiciaire ». Enfin 7 habitants sur 10
parlent le vénitien. « Pourtant,
déplore-t-il, Rome continue de nous
regarder avec morgue, comme si nous
étions aux frontières de l’empire. »
« On nous a refusé l’autonomie, nous
avons essayé la voie du fédéralisme,
analyse le gouverneur. On nous a refusé
le fédéralisme, nous demandons
l’indépendance. » Reste à trouver un nom
à cette nouvelle République encore dans
les limbes. « Luca Zaia, qui portera ce
projet aux élections régionales de 2015,
assure n’y avoir pas pensé »…
KH / EODE Press Office
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-belgique-vers-les-elections-generales-de-mai-2014/
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