LUCMICHEL.NET
Le combat des révolutionnaires français
pour l'abolition de l'esclavage
KH
Lundi 11 mai 2015
KH
pour Lucmichel.net/
Avec PCN-SPO/ 2015 05 11/
http://www.scoop.it/t/pcn-spo
https://www.facebook.com/PCN.NCP.press.office
« Robespierre, dans
cette séance, a développé l’âme des
Français, combien il était grand, au
milieu de ces préjugistes et de ces
vendeurs d’hommes qui ont parlé avant et
après lui ! »
- L'abbé Claude Fauchet en mai 1791.
« Robespierre
symbolisa tout au contraire la défense
du droit naturel dans toute son étendue,
aussi bien à la Constituante en 1791
qu’à la Convention : en avril 1793 il
inséra la dénonciation de l’esclavage
dans son projet populaire d’économie
politique »
- Jean-Daniel Piquet (Robespierre et la
liberté des noirs en l’an II).
« … vous nous
alléguez sans cesse les droits de
l’homme et vous y avez cru si peu
vous-mêmes que vous avez décrété
constitutionnellement l’esclavage.
L’intérêt suprême de la nation et des
Colonies est que vous demeuriez libres,
et que vous ne renversiez pas de vos
propres mains les bases de la liberté.
Périssent les Colonies, s’il doit vous
en coûter votre bonheur, votre gloire,
votre liberté ! Je le répète : périssent
les Colonies, si les colons veulent, par
les menaces, nous forcer à décréter ce
qui convient le plus à leurs intérêts
! »
- Robespierre (13 mai 1791).
Pour comprendre
pourquoi Luc MICHEL ce dimanche sur
AFRIQUE MEDIA, à l'occasion de la
JOURNEE DES ABOLITIONS DE L'ESCLAVAGE,
saluait "le grand, l'immense
Robespierre" ...
# DISCOURS DU GRAND
ROBESPIERRE CONTRE L'ESCLAVAGE (13 MAI
1791)
Membre de la
société des « Amis des Noirs » (une
section du Parti jacobin), Robespierre
était déjà intervenu dès 1790 contre
l’esclavage (*), et dès 1789 pour
l’égalité des Juifs (**). Le 13 mai
1791, Robespierre à la Convention se
dresse contre l'esclavage. « La voix de
Robespierre sauve l’honneur de la
Révolution française dans cette
affaire » :
« Dès le moment où
dans un de vos décrets, vous aurez
prononcé le mot esclaves, vous aurez
prononcé et votre propre déshonneur et
le renversement de votre Constitution.
Je me plains au nom de l'Assemblée
elle-même, de ce que, non content
d'obtenir d'elle tout ce qu'on désire,
on veut encore la forcer à l'accorder
d'une manière déshonorante pour elle et
qui démente tous ses principes.
Si je pouvais soupçonner que, parmi les
adversaires des hommes de couleurs, il
se trouvât, quelque ennemi secret de la
liberté et de la Constitution, je
croirais que l'on a cherché à se ménager
un moyen d'attaquer toujours avec succès
vos décrets pour affaiblir vos
principes, afin qu'on puisse vous dire
un jour, quand il s'agira de l'intérêt
direct de la métropole : vous nous
alléguez sans cesse la Déclaration des
droits de l'homme, les principes de la
liberté, et vous y avez si peu cru vous
- mêmes que vous avez décrété
constitutionnellement l'esclavage.
L'intérêt suprême de la nation et des
colonies est que vous demeuriez libres
et que vous ne renversiez pas de vos
propres mains les bases de la liberté.
Périssent les colonies, s'il doit vous
en coûter votre bonheur, votre gloire,
votre liberté. Je le répète : périssent
les colonies et les colons veulent, par
des menaces, nous forcer à décréter ce
qui convient le plus à leurs intérêts.
Je déclare au nom de l'Assemblée, au nom
de ceux des membres de cette Assemblée
qui ne veulent pas renverser la
Constitution, au nom de la nation
entière qui veut être libre, que nous ne
sacrifierons aux députés des colonies,
ni la nation, ni la colonies, ni
l'humanité entière. […] On vous parle de
l'initiative : est-ce donc un sénat
aristocratique de colons que nous avons
à consulter ? est-ce un cabinet
ministériel ami de l'esclavage ? non
c'est l'intérêt suprême de la nation,
celui des représentants d'un peuple dont
la toute puissance n'est que l'opinion
et les principes.
[…] Dès le moment où dans un de vos
décrets, vous aurez prononcé le mot
esclaves, vous aurez prononcé et votre
propre déshonneur et le renversement de
votre Constitution. Je me plains au nom
de l’Assemblée elle-même, de ce que, non
content d’obtenir d’elle tout ce qu’on
désire, on veut encore la forcer à
l’accorder d’une manière déshonorante
pour elle et qui démente tous ses
principes. Si je pouvais soupçonner que,
parmi les adversaires des hommes de
couleurs, il se trouvât, quelque ennemi
secret de la liberté et de la
Constitution, je croirais que l’on a
cherché à se ménager un moyen d’attaquer
toujours avec succès vos décrets pour
affaiblir vos principes, afin qu’on
puisse vous dire un jour, quand il
s’agira de l’intérêt direct de la
métropole : vous nous alléguez sans
cesse la Déclaration des droits de
l’homme, les principes de la liberté, et
vous y avez si peu cru vous-mêmes que
vous avez décrété constitutionnellement
l’esclavage. L’intérêt suprême de la
nation et des colonies est que vous
demeuriez libres et que vous ne
renversiez pas de vos propres mains les
bases de la liberté.
Périssent les colonies, s’il doit vous
en coûter votre bonheur, votre gloire,
votre liberté. Je le répète : périssent
les colonies et les colons s’ils
veulent, par des menaces, nous forcer à
décréter ce qui convient le plus à leurs
intérêts.
Je déclare au nom de l’Assemblée, au nom
de ceux des membres de cette Assemblée
qui ne veulent pas renverser la
Constitution, au nom de la nation
entière qui veut être libre, que nous ne
sacrifierons aux députés des colonies,
ni la nation, ni les colonies, ni
l’humanité entière ... »
1789- 1848 : DE
ROBESPIERRE A
SCHOELCHER , LE JUSTE COMBAT
CONTRE L’ESCLAVAGE ET POUR LA
CITOYENNETE DES NOIRS
Un an plus tard,
l'aile révolutionnaire du Parti Jacobin
- l'ancêtre des partis révolutionnaires
modernes, de Blanqui et Mazzini à Lenine
et à notre PCN -, alliée au mouvement
prolétarien sectionnaire parisien
(Première Commune de Paris), prenait le
pouvoir avec Robespierre. Et abolissait
l'esclavage le 4 février 1794 !
Lorsque le 4
février 1794, la Convention abolit
l’esclavage, c’est une première dans
l’histoire mondiale. Les idées
abolitionnistes issues du SIECLE DES
LUMIERES sont largement reprises par les
révolutionnaires. Et dès 1789, par
l’intermédiaire de la « Société des amis
des Noirs », trois revendications sont
portées à l’Assemblée : l’égalité des
blancs et des hommes de couleur libres ,
l’interdiction de la traite négrière et
l’abolition progressive de l’esclavage
colonial. Les débats de l’Assemblée
constituante traversent les divisions
politiques et bientôt deux camps
s’affrontent celui des propriétaires
coloniaux et les partisans de
l’universalisme des droits. Ce qui fait
dire à Robespierre au cours du débat«
Périssent les colonies s’il doit vous en
coûter votre honneur ».
L’Assemblée constituante vote finalement
l’égalité par décret le 15 mai 1791,
puis l’abolition de l’esclavage (en
France continentale) le 28 septembre
1791. « Mais l’universalisme des idées
portées par la révolution ne saurait
s’arrêter aux frontières de la France
métropolitaine. Car la question de
l’esclavage en France concerne
principalement les colonies et notamment
St Domingue ».
C’est ce principe que consacre
l’abolition de 1794. Lors de la séance
du vote d’abolition, un député jacobin -
Levasseur de la Sarthe – s’insurge
contre l’esclavage: « Vous venez
d’entendre un de nos collègues dire
qu’il y a encore des esclaves dans nos
colonies. Il est temps de nous élever à
la hauteur des principes de la liberté
et de l’égalité. On aurait beau dire que
nous ne reconnaissons pas d’esclaves en
France, n’est-il pas vrai que les hommes
de couleur sont esclaves dans nos
colonies ? Proclamons la liberté des
hommes de couleur. »
Après Thermidor
(coup d’état de la bourgeoisie
jacobine), puis Napoléon c’est la
régression. Napoléon Bonaparte
s’empresse de restituer dans leurs
droits tous ces vils négriers.
Avril 1848 Heureusement, par un décret
daté du 27 avril 1848, Victor Schoelcher,
député de la Martinique et de la
Guadeloupe, sous-secrétaire d’Etat à la
Marine, met un terme définitif à cette
pratique qu’avait tant combattu
Maximilien Robespierre. Désormais, selon
l’article 7 du décret d’abolition
immédiate de l’esclavage : « nulle terre
française ne peut plus porter d’esclaves
», en précisant « le sol de France
affranchit l’esclave qui le touche ».
PCN-SPO / KH
(*) Mars 1790 la
Révolution a une dizaine de mois
d’existence. Dans son élan, elle a brisé
l’absolutisme royal, elle a créé une
Nation, divisée en départements et l’a
pourvu de sa désormais célèbre cocarde
tricolore. Elle a déjà aboli les
privilèges, rédigé la « Déclaration des
Droits de l Homme et du Citoyen »,
nationalisé les biens du Clergé et même,
émis une nouvelle monnaie. Tout va pour
le mieux dans le meilleur des mondes. Il
demeure cependant un point noir.
Tellement « noir » qu’il concerne la
pratique de l’esclavage des Noirs dans
les colonies. En ce 8 mars 1790,
l’Assemblée Constituante vient en effet
d’adopter un décret qui maintient
l’esclavage. Sans débat, l’Assemblée
vient donc de suivre les recommandations
des colons blancs, des Noirs affranchis
et des mulâtres, tous favorables à
l’esclavage. Et puis, les pétitions des
villes maritimes, qui profitent de la
traite, ont elles aussi pesé dans cette
sinistre décision. Toutefois, sur son
banc, un député s’insurge : « Les Droits
de l’Homme sont encore bafoués ! » Ce
député intrépide et pugnace s’appelle
Maximilien Robespierre.
(**) Intervention à
l'Assemblée constituante sur le droit de
vote des Juifs (23 décembre 1789) : « On
vous a dit sur les Juifs des choses
infiniment exagérées et souvent
contraires à l'histoire. Comment peut-on
leur opposer les persécutions dont ils
ont été les victimes chez différents
peuples ? Ce sont au contraire des
crimes nationaux que nous devons expier,
en leur rendant les droits
imprescriptibles de l'homme dont aucune
puissance humaine ne pouvait les
dépouiller. On leur impute encore des
vices, des préjugés, l'esprit de secte
et d'intérêt les exagèrent. Mais à qui
pouvons-nous les imputer si ce n'est à
nos propres injustices ? Après les avoir
exclus de tous les honneurs, même des
droits à l'estime publique, nous ne leur
avons laissé que les objets de
spéculation lucrative. Rendons-les au
bonheur, à la patrie, à la vertu, en
leur rendant la dignité d'hommes et de
citoyens ; songeons qu'il ne peut jamais
être politique, quoiqu'on puisse dire,
de condamner à l'avilissement et à
l'oppression, une multitude d'hommes qui
vivent au milieu de nous. »
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