Quand les Gilets Jaunes font vaciller
la Macronie -
elle est prête à gazer le pays
Karine Bechet-Golovko
Lundi 26 novembre 2018
Petit roman d'un dimanche de fin de
règne en terre de France ...
Après avoir gazé
Paris pour préserver la Macronie, le
général d'opérette Castaner se présente
sur le champs de bataille vidé de la
plèbe, surpris que finalement la
révolution n'ait pas eu lieu. S'il
l'avait fallu, il aurait sorti les
chars. Son bon roi, lui, annonce un Haut
conseil. Il faut réchauffer le climat
populaire.
Le temps est
peut-être venu pour les Gilets Jaunes
d'habiller le Gilet Tricolore, celui qui
fait si peur ...
Dans tout le pays,
après une semaine d'action, les
périphériques ont revêtu leur Gilet
jaune, pris leur courage à deux mains,
ceux qui ont pu sont montés à la
capitale, à pied, sur leur monture ou
par tout autre moyen.
Le bon roi a
déterminé un périmètre de sécurité, il
savait que le peuple était en colère,
mais lui avait d'autres priorités. Il
doit s'occuper des violences faites aux
femmes, du climat, de l'armée
européenne. Il n'a pas de temps à perdre
avec ces hommes et ces femmes qui
doivent piocher dans leur Livret A pour
joindre les deux bouts, pour ceux qui ne
comprennent plus très bien dans quel
pays ils vivent.
Son général
d'opérette a pris les choses en main, le
responsable est trouvé, pour l'occasion
l'on passe de l'habituelle "extrême"
droite à l'"ultra" droite, gauche,
bref comment peut-on être contre le bon
roi sans être un ultra ?
A Paris, le peuple
de France se regroupe, sur la plus belle
avenue du monde, les forces de l'ordre
les laissent entrer et ils les
applaudissent.
Le risque est grand
pour ceux qui occupent le Royaume de
France - il faut dire que ce bon peuple
demande le retour de l'Etat et la police
est la première porte de cet Etat. Dont
les occupants ne veulent surtout pas le
retour. Ces deux forces capitales
pourraient s'entendre. Ils sont appelés
à s'entendre. Les drapeaux sortent, ce
qui fait extrêmement peur aux analystes
du régime présents sur ses plateaux BFM,
stigmatisant drapeau et droite extrême.
Le peuple serait autre, celui de France
est inquiet pour les migrants, les
agressions contre les femmes, il ne
s'abaisserait certainement pas au niveau
d'un drapeau et d'un hymne national ! Le
point de crise est atteint avec la
Marseillaise qui retentit. A Paris et
ailleurs. Il y a péril en la demeure.
Les casseurs font à
point nommé leur entrée - et le gazage
peut commencer. L'alliance n'aura pas
lieu. Pour l'occasion, la Macronie
ressort même les canons à eau, ceux qui
avaient été discrédités depuis les
manifestations d'infirmières. Le risque
est grand, on ne plaisante pas avec
le peuple, on l'écrase lorsqu'on ne peut
le satisfaire. Les grenades
assourdissantes sont aussi employées, il
faut dire que dès le milieu de
l'après-midi, le gazage de la ville fut
à ce point intensif, que les forces de
l'ordre risquèrent la rupture de stock.
Pendant ce temps sur les plateaux BFM,
les spécialistes de se féliciter de
l'amélioration des gaz, ils asphyxient
beaucoup plus vite. Aucun parallèle ne
sera fait ...
Les ouvriers
journalistiques du régime s'emploient
toute la journée, la peur au ventre, à
discréditer ce peuple en colère, qui
résiste, qui ne se rend pas, qui demande
le départ du bon roi, de son régime, de
ses protégés. Qui ose demander que l'on
s'occupe de lui au lieu de gentiment
continuer à se taire, à protéger les
migrants, à balancer son porc, à être
tolérant en s'oubliant. Cet égocentrisme
est absolument déplacé ...
Lorsqu'en direct la
question est posée de savoir pourquoi
l'on ne peut pas laisser finalement, et
encadrer, la Marche jaune sur les
Champs-Elysées, l'un des responsables
d'un syndicat de police affirme
tranquillement que l'on ne peut
décemment pas laisser la plus belle
avenue du monde, à une époque où les
gens ont le droit sacré de faire
leurs courses de Noel, ... "à ces
gens-là" (sic). Business is
business, rien de personnel. Et
chacun à sa place.
Ces gens-là
ont fait des barricades, ont occupé le
terrain et tout a été lancé contre
ces gens-là. S'il l'avait fallu, la
Macronie aurait certainement lancé les
chars. L'on ne plaisante pas avec ces
gens-là.
Et les caméras ont
été braquées sur les violences, faisant
oublier le fond du problème. Faisant
oublier que, malheureusement, ce régime
n'a tremblé que le temps des barricades,
pour ensuite reprendre sa morgue
naturelle. Alors il a tenté de diminuer
l'importance de cette vague populaire -
dont les chiffres sont très en baisse,
si si. Mais
d'autres contestent, et le nombre et la
forme. Qui est restée calme sur
l'ensemble du territoire de ce beau
Royaume de France. Et la Macronie
reconnaît avoir donné des ordres à la
justice - la mettant aux ordres d'une
politique et non de la loi.
Le soir, une fois
le mouvement populaire gazé et écrasé,
le régime respire. Il est toujours là.
Les gens sont rentrés chez eux, car à la
différence des fausses révolutions
populaires, où les manifestants sont
professionnels et rémunérés, ici, les
gens ont de véritables problèmes et il
faut bien aller travailler. Le régime
macronien voit avec bonheur l'absence de
structure politique apte à capitaliser
cette montée populaire. Les syndicats
dans leur très grande majorité ont déjà
été totalement vidés de leur substance
et sont gentiment restés à leur place, à
se réchauffer à la gamelle du régime.
Le bon roi se fend
alors d'une déclaration : rien ne
changera, les taxes augmenteront. Car
telle est ma volonté.
La posture les
mains écartées devant rappeler un "Je
vous ai compris" avant la trahison qui a
suivi permet de comprendre quelle sera
la ligne choisie: la création d'un Haut
Conseil pour le climat. Car finalement
la chute du niveau de vie des gens, on
s'en fou. La transition écologique ça a
quand même plus de gueule !
80% des Français
qui soutiennent le mouvement. Quel que
soit le nombre de personnes dans la rue,
ça ne change rien. 80% du bon peuple de
France qui veut retrouver un Etat, un
Chef d'Etat, une politique nationale.
80% des français qui n'ont pas envie de
faire la guerre. Civile. Cette guerre
que Ruth Elkrieff sur BFM vers 18h30
nommait déjà en parlant de batailles, de
généraux, d'armées ... et de guerre.
C'est donc de
cette manière que la Cour voit la
situation : le Régime contre le peuple ?
Le peuple ne veut
pas du conflit physique, a condamné la
violence de certains sur les Champs,
même si c'est le seul moment où ce
régime a tremblé. Car ce que demandent
les Gilets Jaunes au régime, c'est de
pacifiquement se démettre. Rétablir les
priorités nationales, s'occuper de son
peuple, c'est aller justement contre les
convictions de la Macronie. C'est lui
demander de partir sans lutter. Ils ont
montré qu'ils sont prêts à tout, car
leur existence est en cause. Et elle est
beaucoup plus chère à leurs yeux que la
qualité de vie des quelques centaines de
milliers, de quelques millions de gueux.
Tant que ceux-là ne leur feront pas
peur.
Le moment
d'habiller le gilet tricolore se
rapproche. Au risque de disparaître.
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