Après une pause humanitaire de
trois jours à Alep, pendant laquelle les
groupes terroristes ont pris la
population en otage pour l'empêcher de
sortir et ont empêché la Croix rouge
d'évacuer les blessés, l'armée syrienne
a lancé une grande offensive vers le
sud-ouest de la ville, alors que des
renforts terroristes étaient arrivés.
Evidemment, J.-M. Ayrault ne peut
s'empêcher de faire de grandes
déclarations dans la presse, il est vrai
que les investissements de la coalition
américaine sont en périls si les groupes
terroristes modérés perdent la ville.
Difficile de ne pas faire de parallèle
avec Mossoul. Et la différence est
évidente: la bataille de Mossoul est a
priori annoncée comme héroïque, les
victimes sont collatérales et la
victoire hollywoodisée en directe sur
les chaînes américaines; alors qu'Alep
... Ah Alep ... est une ville victime d'Assad,
tenue par les gentils terroristes
pro-occidentaux d'Al Nusra qui tentent
de se battre contre l'oppresseur
légitime soutenu par les russes et cette
bataille est donc bien à priori un crime
de guerre.
La pause humanitaire d'Alep a pris fin
le 22 octobre au soir. Immédiatement, le
ministre français des affaires
étrangères, J.-M.
Ayrault, a repris son bâton de
pèlerin, appelant la sacrosainte
communauté internationale "à tout
faire pour arrêter le massacre"
d'Alep. Cette déclaration ne
présenterait pas un grand intérêt, ni
une grande originalité, si l'on n'y
retrouvait pas une plainte quelque peu
amusante au regard du massacre qui est
en train de se passer à Mossoul et dans
les environs:
"Nous
sommes à 150 km, peut-être, pas plus
loin, d'Alep. Et en ce moment les
bombardements, les tirs d'artillerie
continuent de détruire cette ville et de
massacrer la population d'Alep"
Le nombre de kilomètres ne change pas
grand chose à la situation, à moins que
la distance avec Mossoul ne brouille les
images ... et la perception de la
situation. Il est vrai qu'à Alep, ce sont les Al
Nusra et leurs alliés, alors qu'à
Mossoul ... c'est Daesh. Ca change tout,
les gens meurent ... différemment:
A
Alep, les groupes terroristes
modérés prennent les civils en
otage pour se protéger des
bombardements et lorsqu'ils veulent
partir, ils les fusillent.
A
Mossoul, les groupes
terroristes non modérés prennent
les civils en otage pour se protéger
des bombardements et lorsqu'ils
veulent partir, ils les fusillent.
La différence saute au yeux et justifie
totalement la différence de traitement
de la situation pour la coalition
américaine.
Ainsi, ces 20 et 21 octobre à
Mossoul, 300 personnes furent
fusillées, les corps regroupés au
buldozer et enterrés dans une fosse
commune. Ils ne servaient à rien
puisqu'ils ne voulaient pas servir de
rempart humain aux terroristes. La
coalition américaine devant avant peur
de faire des victimes civiles et devant
alors retenir ses tirs. Ici, les
terroristes se trompent, Mossoul doit
tomber, si ce n'est avant les élections
américaines, du moins l'avancée doit
être significative et à Paris les
intéressés se regroupent déjà en
conférence pour préparer "l'après",
savoir que faire de la peau de l'ours
encore bien vivant. Le prix des vies
humaines ici n'a aucune importance, ce
ne sont pas des civils, mais des dégats
collatéraux. Et la coalition tire à
l'aveugle, peu importe qu'il y ait ou
non des civils, de toute manière il en
reste environ 1 million. Autrement dit,
si elle ne veut pas faire de victimes
civiles, elle ne doit pas tirer. Or,
elle tire. Et de manière très aléatoire,
même en dehors de la ville: sur une
procession funéraire le 21 octobre à
Dakuk (démenti par les forces
américaines - ils ont dû se bombarder
tout seul, de désespoir) faisant des
dizaines de victimes dans un village
sans aucun terroristes situé à plus de
30km au sud de
Kirkuk, là où les extrémistes ont
lancé une contre-offensive pour
perturber l'avancée vers Mossul. Ils ont
pris une partie de la ville, libéré la
prison et enrôlé les prisonniers. L'on
compte déjà au minimum 80 morts et 170
blessés.
Chacun est d'accord pour parler de la
catastrophe humanitaire qui s'installe à
Mossul, mais pour autant personne ne
demande d'interrompre l'assaut de la
ville. Ville qui doit être le trophée de
la coalition pour contrer la campagne
russe en Syrie. Pour les anglophones,
petit parallèle:
Mais ce qui donne la dimension de ce qui
se passe à Mossoul, ce sont les
images satellites. L'importance de
la fumée qui recouvre la région fait
réfléchir aux conditions de survie pour
les civils, dont manifestement tout le
monde se moque :
L'Occident préfère en effet se focaliser
sur Alep et le combat contre Al Nusra,
qu'il faut bien sauver des griffes de
l'aviation russe. Comme le précise le
ministère de la défense russe, selon les
dernières estimations, lors de la pause
humanitaire, les groupes
terroristes en ont profité pour
regrouper des forces en vue d'une
attaque de la ville. Il s'agit de plus
de 1200 hommes avec des tanks et de
l'artillerie.
Ainsi, à la fin de la pause humanitaire,
dès le 23 à l'aube l'armée syrienne a
repris l'initiative et lancé une
offensive de grande envergure: tous
les groupes terroristes qui voulaient
partir ont eu le temps de le faire, ceux
qui voulaient déposer les armes
également, ne restent que ceux qui
veulent se battre et prennent la
population civile en otage, qu'il faut
libérer. Avec le soutien de l'aviation
et de l'artillerie, l'armée d'Assad,
avec l'aide du Hezbollah libanais avance
malgré de durs combats.
«L'armée syrienne a entièrement repris
le contrôle de l'unité militaire de
défense aérienne dans le sud d’Alep, à
la suite de violents combats avec les
forces terroristes», a signalé, le 23
octobre, une source militaire syrienne à
l'agence russe Sputnik.
Pendant ce temps-là, les groupes
terroristes sont très actifs dans la
région
d'Alep:
Dans la province d’Alep, les groupements
terroristes ont tiré aux systèmes LRM
improvisés, aux mortiers et armes
d’infanterie contre les cités Chourfa,
Al-Khader, Bakirtaia, Beniamine; dans la
ville d’Alep - les quartiers Ramoussi,
al-Macharka, «3000», al-Khalidia,
«1070», Khai-al-Ansari, Khai-al-Antari,
l’usine de ciment, le centre de commerce
«Kastello»; le point de contrôle №1 près
de la route de Kastello, le point de
contrôle № 1 dans le quartier Boustan-Bacha,
les points de contrôle №5 et №6 dans le
quartier Cheikh-Khader, le point de
contrôle № 8 près de la cité
Bakirtaia, la partie de la route près de
la cité Aradou-Zeïdoune.
Les accusations vont continuer à
pleuvoir sur la Russie. Mais finalement,
comme l'histoire l'a démontré de manière
constante: l'on ne juge pas les
vainqueurs. C'est peut être la raison
pour laquelle l'Occident a tellement
peur de perdre cette guerre.
Abonnement newsletter:
Quotidienne -
Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes
contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs.
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance
du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org