Russie politics
#PasDeVagues: abandon, politique ou
conséquence logique de la défaillance de
l'Etat?
Karine Bechet-Golovko
Mardi 23 octobre 2018
Après la diffusion
de la vidéo d'un jeune homme braquant
son professeur avec une arme factice
pour qu'elle le note présent, le hashtag
#PasDeVagues fait son apparition et
devient viral, à la dimension de la
tragédie qui se déroule dans les écoles
de la République, tragédie rendue
possible par le silence complice de
l'Education nationale. La question est
de savoir s'il s'agit réellement d'une
omerta, donc en quelque sorte d'un effet
collatéral involontaire, ou ne serait-on
pas confronté aux résultats (peut-être
envisagés) d'une politique de
déstructuration de l'Etat, de dilution
du pouvoir national, qui prend ses
sources dans la Révolution de 68, avec
le dénigrement de l'Etat et de
l'autorité qui en ont suivi, l'abandon
de la mission éducative, le rejet de
l'autorité. Il est également le résultat
de ces vagues d'immigration qui
s'abattent sur le pays, portant des
personnes dont la culture n'a rien
d'européenne, qui ne peuvent et ne
veulent être assimilées. Et cette
politique-là est bien volontaire. Il
n'y a pas d'école sans Etat et ce
n'est pas en "augmentant" les moyens,
comme on colle un sparadrap sur un
membre gangréné, que l'on pourra
réellement s'attaquer à la question de
la restauration de l'école de la
République. Le mal qui dévore
l'école a mis à jour le fossé qui sépare
d'une part les bobos bien-pensants, que
l'on trouve dans le journalisme, dans la
hiérarchie de l'Education nationale,
dans les syndicats enseignants et les
professeurs, confrontés sur le terrain à
une certaine population qui très souvent
n'est pas à l'école pour apprendre, pour
devenir un homme, pour se construire.
Qui transforme l'école en zone
d'apprentissage de la violence, qui
teste les limites sans les trouver, qui
impose donc sa loi dans le vide de
valeurs reniées. Des gens qui n'ont pas
de prise en charge éducative dans leur
milieu familial, qui n'ont jamais appris
à respecter que la force. Des jeunes
gavés aux jeux violents, qui ne
conçoivent plus le monde autrement. Qui
n'ont plus la maîtrise de leurs
pulsions, la capacité de calme et de
sérénité nécessaire à l'acquisition de
connaissances, à la structuration d'un
raisonnement. C'est un groupe de la
société qui prend de plus en plus
d'importance et qui par le nombre bloque
le fonctionnement normal de l'école pour
les autres. Fonctionnement par ailleurs
fortement perturbé par une méthodologie
rejetant l'acquisition systématique et
posé des connaissances.
Ainsi ce
journaliste du journal Le Monde sur son
compte Twitter, qui minimise et veut
discréditer à l'aide de la très
classique étiquette "populiste" ceux qui
ont le malheur de ne plus vouloir se
taire:
Ou encore la
réaction de syndicalistes, ceux qui
justement devraient défendre les
enseignants, mais appellent ici à
relativiser, question qu'ils n'osent pas
se poser dans d'autres cas, comme avec #MeToo:
Et toute la bonne
société de jeter l'opprobre sur ces
enseignants, qui sont fautifs, car en
fait ils n'aiment pas les gentils
élèves, dans la plus pure logique
Bisounours, position reprise
notamment par Mediapart:
Face à cette
veulerie, la réalité décrite par les
enseignants fait froid dans le dos.
Quelques exemples pris au hasard:
Le ministre déclare
que les enseignants auront - désormais -
tout son soutien, que des "moyens"
seront mis en oeuvre, etc, etc, etc ...
Que peut-il dire
d'autre? Rien. Car finalement, il ne
peut / veut pas régler le problème.
Pas d'école sans Etat. Et
l'attitude de Macron, Président de la
République, qui discrédite la République
discrédite l'Etat, empêche toute
possibilité de retour de l'autorité. Il
est très loin d'être le seul responsable
de la situation actuelle, mais il porte
le coup de grâce.
Vous ne pouvez pas
ensuite demander aux mêmes personnes,
cette fois dans les écoles, de respecter
les enseignants, qui ont du mal à
enseigner l'histoire de France revisitée
par le culte de la culpabilité, le
relativisme, l'école qui ne doit
demander aucun effort puisque tout doit
être ludique, qui ... qui ... qui ...
qui ne doit finalement pas gêner la
dégradation de la société française,
pour qu'elle puisse plus facile se
diluer dans la masse informe de la
globalisation? De ces êtres sans
racines, sans histoire, sans patrie,
sans passé et sans avenir. Ne vivant
qu'au jour le jour. A coup de like et de
post. Le pouce et l'oeil collé sur un
écran, à travers lequel ils appréhendent
le monde.
Il est possible de
donner des moyens supplémentaires,
c'est le plus facile, tenter d'acheter
la paix pour ne surtout rien changer. Ce
qui ne demande pas de ces moyens
supplémentaires et peut être
immédiatement mis en place est la
punition systématique de toute
infraction au règlement, de tout
comportement incivil. Mais cela demande
un changement radical de l'idéologie
dominante, cela nécessite la
restauration de l'autorité. Ce qui va à
contre-courent de la pensée boboïsante
nécessaire au globalisme, au dogme des "pôvres
petits", "migrants welcome", "il
faut comprendre ...". Au-delà des
surplus de moyen, il faudrait un surplus
d'Etat.
L'Etat a
l'école qui lui ressemble.
L'école française ne peut se porter bien
quand la République est à l'agonie.
Quand le Président renie la souveraineté
et sa garantie, en envisageant une
fusion décisionnelle avec l'Allemagne,
que ce soit au Conseil de sécurité de
l'ONU ou en ce qui concerne la doctrine
nucléaire. Ce siège et cette doctrine
sont trop lourds à porter pour le
fantôme de la République aujourd'hui.
S'il n'y a plus d'Etat, s'il n'en reste
qu'une parodie, à quoi peut bien lui
servir une école? La formation est
une question bien trop sensible pour la
laisser à l'appréciation de ces
gouvernements fantoches, l'OCDE s'en
charge beaucoup mieux.
Il n'y a pas
d'école sans Etat.
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