Deux fois en une semaine, la
Russie a arrêté une tentative de Daesh
sur Palmyre. Il est surprenant de noter
que chaque rencontre internationale où
il est question de renforcer la
coopération avec la Russie dans la lutte
contre le terrorisme, s'accompagne de
tentatives de percée des groupes
islamiques. Coïncidences certainement. A
moins qu'il ne soit temps de reconnaître
que le terrorisme est utilisé comme arme
dans cette guerre hybride. Que cette
guerre est une négation de la
civilisation. Que nous revenons à la
barbarie.
Le
25 mai, une colonne de 39 pick-up
avec de l'artillerie et 120 hommes se
dirigeait de Rakka vers Palmyre. Ayant
tiré les leçons des évènements
précédents, la Russie a développé sa
surveillance et ses techniques de
renseignement dans la région. Des drônes
surveillent en permanance Rakka et ses
alentours. Elle a ainsi su en avance les
déplacements prévus par les terroristes
et l'aviation a bombardé la colonne.
Une seconde
tentative a eu lieu dans la
nuit du 29 au 30 mai. Cette fois-ci
trois colonnes de véhicules, avec
armement et 80 terroristes, sortent à
nouveau de Rakka pour se diriger vers
Palmyre, en espèrant bénéficier de la
protection de l'obscurité. L'aviation
russe a bombardé ces colonnes et détruit
les armements. Comme le précise
les sources russes, ces terroristes ont
été armés par les "Forces démocratiques
syriennes", mais également par les Etats
Unis, la Grande Bretagne et la France. Ce
qui confirme encore une fois, si besoin
est, que la coalition russe et la
coalition américaine n'ont pas les mêmes
ennemis.
Enfin, le
30 mai, la Russie a lancé 4 missiles
de croisière Kalibr sur des objectifs
cachés de Daesh à l'est de Palmyre. Tous
furent détruits.
Lorsque l'on
regarde froidement la manière dont les
terroristes sont armés et financés, l'on
en arrive forcément à se demander
dans quelle mesure cette menace n'est
pas virtuelle? Cela ne signifie pas
qu'elle n'existe pas, des gens meurent
réellement sous le coup de
réels attentats. Elle est virtuelle
dans le sens où la menace est ailleurs,
où l'on inverse la cause et les
conséquences. Le terrorisme n'est pas
la cause de la menace, il en est la
conséquence.
Pour
reprendre l'expression de "guerre
hybride" si chère à l'Occident,
les groupes terroristes sont les armées
de ces guerres hybrides - et sales.
Car le droit de la guerre ne s'applique
pas à eux. Les soldats des armées
régulières sont un minimum obligés par
une règlementation internationale qui
interdit la torture et la barbarie,
sinon la responsabilité de l'Etat est
engagée. Nous revenons à cette
période barbare, puisque les Etats
utilisent contre d'autres Etats des
terroristes, qui peuvent accomplir toute
la sale besogne.
Il y a bien
sûr des dégâts collatéraux, des
attentats en Europe ou aux Etats Unis,
mais ils sont finalement très utiles
pour justifier, d'une part, la mise en
place d'une législation
liberticide qui ne serait pas autrement
acceptée par les populations
occidentales et, d'autre part,
le renforcement de la
globalisation: la menace étant
globale, la lutte ne peut être
nationale. Les Etats fournissent les
forces militaires, mais ne décident pas.
En tout cas, tous les Etats ne sont pas
autorisés à décider.
Dans ce
contexte, nous risquons de parler encore
très longtemps de la lutte contre le
terrorisme, tant que cette guerre sale
ne sera pas terminée. Tant que nous
ne reviendrons pas à un mode politique
plus civilisé. Et cela va prendre du
temps ...
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