Alahed
Inquiétude en «Israël» de la nouvelle
décision
syrienne d’affronter les raids
Jihad Haïdar
Samedi 25 mars 2017
«Israël» ne s'est pas contenté de
revendiquer son agression contre le
territoire syrien par la publication de
communiqués et de positions
officielles. En effet, le premier
ministre israélien, Benjamin Netanyahu,
a lui-même évoqué l'agression, une
démarche sans précédent dans le contexte
des offensives israéliennes contre la
Syrie, tout au long des dernières
années.
Netanyahu a tenu à placer l'agression
contre un poste de l'armée syrienne dans
le rif est de Homs, dans le cadre de la
soi-disant «bataille entre des guerres».
Netanyahu prétend avoir ciblé des armes
modernes, qui étaient censées arriver au
Hezbollah. Il a voulu, par cette
déclaration, donner une dimension
«légitime» au raid en question et
préciser qu'«Israël» n'a pas encore
décidé de violer l'équation en vigueur
pour l'instant.
Le premier ministre israélien a de même
voulu confirmer que ce qui a eu lieu,
s'inscrit dans le cadre des opérations
de dissuasion contre
l'acheminement d'armes de qualité au
Hezbollah et dans le but de délivrer des
messages dans deux sens. Le premier
message, adressé aux parties concernées
par la riposte aux agressions
israéliennes, surtout à la lumière de
l'action des armes de défense aérienne
syrienne contre les raids israéliens. De
fait, Netanyahu réalise parfaitement que
si l'axe de la résistance juge
qu'«Israël» est passé à une période
d'intensification de ses agressions, ce
fait aura des retombées sécuritaires et
régionales graves pour toute la région.
Le second message est adressé au
commandement russe, à la lumière
notamment de la convocation de
l'ambassadeur russe par le ministère
israélien des AE, dans le but de
demander des explications. Mais
«Tel-Aviv» craint un feu rouge russe à
son encontre. Pour cette raison,
Netanyahu a voulu affirmer que les
dernières frappes étaient une extension
d'une stratégie adoptée il y a plusieurs
années, notant que ce genre de frappe
sera poursuivi.
En dépit des faits précités, il convient
de préciser que la tension qui s'est
accrue dans la région sur fond des
raids israéliens, et le fait que le
commandement militaire de «Tel-Aviv» ait
donné des explications sur ces raids,
revient à la démarche syrienne
d'affronter les avions israéliens, ce
qui a provoqué la terreur dans les
milieux israéliens.
Mais la donnée la plus importante qui a
secoué les décideurs israéliens, était
la raison qui a poussé le président
syrien à décider d'affronter les avions
israéliens en ce moment et l'inquiétude
à l'égard des prochains scenarios. De
fait, l'ennemi juge que la décision d'Assad
est un indice sur la confiance du
président syrien en l'efficacité de
l'ombrelle russe et régionale qui lui
assure une soupape de sécurité et à son
régime, en face de toute menace
israélienne sérieuse, surtout dans le
contexte des victoires remportées par
l'armée syrienne et ses alliés sur le
terrain…arrivant à la libération de la
ville d'Alep.
Ainsi, la crainte israélienne née de
l'hypothèse selon laquelle les derniers
évènements constituent le début d'une
nouvelle attitude syrienne ascendante,
vis-à-vis des agressions israéliennes
s'avère réelle. Et par la suite, les
avions israéliens seront-ils confrontés
à des menaces plus sérieuses
ultérieurement, ou la décision de la
riposte prendra-t-elle d'autres formes?
Sur ce, ont été proférées les menaces
du ministre israélien de la Sécurité,
Avigdor Lieberman, de frapper le système
de défense aérien syrien en cas de
riposte syrienne contre les avions
israéliens, lors de prochains raids.
La menace de Lieberman reflète une
évaluation israélienne de la dimension
sérieuse et dangereuse de la nouvelle
conduite syrienne, surtout que le
système de défense aérien syrien serait
en mesure de toucher les avions
israéliens. Un fait qui placerait
l'ennemi devant l'échéance de chercher
des alternatives, comme par exemple:
- S'adapter avec cette menace et
accepter le prix à payer. Un scenario
ayant des effets négatifs sur les deux
niveaux sécuritaire et intérieur
israélien.
- Faire marche arrière et renoncer à
cette politique. Un autre scénario ayant
aussi ses effets négatifs sur la force
de dissuasion israélienne, dans la
mesure où il renforce la capacité de
dissuasion de l'axe de la résistance et
lui assure l'ombrelle nécessaire pour la
montée en puissance des capacités
stratégiques du Hezbollah.
Il s'avère qu'«Israël» a opté pour le
choix de la dissuasion par le lancement
de menaces visant à pousser les
responsables syriens à renoncer à leur
récente décision.
En tout état de cause, «Israël» a
discerné l'hypothèse selon laquelle tout
incident pourrait dégénérer en large
confrontation, Mais cette fois-ci, dans
une conjoncture favorable aux intérêts
de l'État syrien et de ses alliés.
Source : Al-Ahed, traduit par
l’équipe du site
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