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Poursuite des manifestations en Égypte
Photo: L'Humanité
Jeudi 27 janvier 2011
Les manifestants égyptiens, qui réclament le départ du
président Hosni Moubarak, promettent une mobilisation de grande
ampleur vendredi.
Au moins mille personnes ont été arrêtées depuis mardi contre
le régime du président Hosni Moubarak alors que les militants
poursuivent leur mouvement de contestation.
Les forces de l'ordre étaient massivement présentes dans le
centre du Caire après deux jours de manifestations sans
précédent contre le régime Moubarak, au pouvoir depuis trois
décennies, qui ont fait sept morts au total et des dizaines de
blessés. "Au moins mille personnes ont été arrêtées
à travers le pays depuis le début des manifestations", selon un
responsable Egyptien.
Le "Mouvement du 6 avril", une organisation de jeunes
pro-démocratie, à l'origine de ces rassemblements, a appelé les
Egyptiens à continuer le mouvement, inspiré par la révolte
tunisienne qui a chassé du pouvoir le président Ben Ali. "Jeudi
ne sera pas un jour de vacances, les actions dans la rue vont se
poursuivre", affirme le groupe sur sa page Facebook.
Mohamed ElBaradei : "Moubarak sert le pays depuis
trente ans et il est temps qu'il se retire"
L'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) et Prix Nobel de la
paix, Mohamed ElBaradei a déclaré être prêt à "mener la
transition" politique en Egypte. "Si la population veut que je
mène la transition, alors je ne la décevrai pas", a-t-il déclaré
devant des journalistes à l'aéroport de Vienne, avant de prendre
un avion qui devait le ramener en Egypte dans la soirée.
Plusieurs morts depuis mardi
Hier, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue
dans plusieurs villes du pays malgré une interdiction stricte
des autorités. Un policier et un manifestant ont été tués au
Caire, ce qui porte à sept morts le bilan des
émeutes déclenchées mardi.
Mercredi soir des dizaines de manifestants ont affronté
les forces de sécurité devant le ministère des Affaires
étrangères au Caire, avant d'être dispersés par des tirs de gaz
lacrymogènes. Les manifestants, qui tentaient de s'introduire
dans le bâtiment, ont forcé l'une des entrées du ministère et
occupé le bureau de l'un des gardes de sécurité avant d'être
contraints de se retirer par la police qui a tiré des gaz
lacrymogènes.
Accès à Facebook et Twitter bloqués
Le mouvement de protestation égyptien a fortement mobilisé
parmi les jeunes et les classes moyennes au travers d'internet
et des réseaux sociaux, posant un défi aux autorités tout comme
à l'opposition traditionnelle. Comme en Tunisie, Facebook et
Twitter ont fourni des outils de première importance pour
sensibiliser, faire passer des slogans, indiquer des points de
ralliement. "Ce qui s'est passé en Égypte a été quasiment
entièrement organisé sur Facebook", souligne le politologue et
blogueur Iskander al-Amrani. Face à cette nouvelle forme de
contestation, le gouvernement égyptien a choisi de bloquer
l'accès à Facebook, à Twitter et à d'autres sites.
"Nous voulons faire tomber le régime"
Les manifestations sont les plus importantes depuis l'arrivée
au pouvoir en 1981 de Hosni Moubarak, 82 ans, objet de critiques
pour n'avoir notamment jamais levé l'état d'urgence en place
depuis près de 30 ans. Dominés par des slogans demandant son
départ, la contestation s'est inspirée de la révolte tunisienne
qui a poussé à la fuite le dictateur Ben Ali.
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Publié le 28 janvier 2011 avec l'aimable autorisation de
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