Algérie
patriotique
Prémices de guerre civile
Houari Achouri

Cheikh Nimr Baqer Al-Nimr
Mercredi 6 janvier 2016
Des hommes armés ont incendié un bus de
transport de personnel appartenant à la
société pétrolière saoudienne Aramco,
dans l’est de l’Arabie Saoudite, selon
l’agence Reuters. C’est, visiblement, le
début des représailles chiites en Arabie
Saoudite. Ce pays se dirige droit vers
une guerre civile qui finira par
entraîner toute la région dans un
conflit mettant aux prises chiites et
sunnites (voir l’article d’Algeriepatriotique).
On comprend pourquoi l'Arabie Saoudite
s'est empressée de créer une coalition
militaire, prétendument antiterroriste,
sans en avertir au préalable les pays
qui la composent et en excluant l'Iran,
l'Irak et la Syrie. C’était, en fait,
l’annonce de l’intention du régime
saoudien de susciter la haine
interconfessionnelle dans le but de
fomenter une guerre entre les sunnites
et les chiites dans la région, ignorant
que l'instabilité qui en résulterait
toucherait en premier lieu l’Arabie
Saoudite, elle-même, et les autres pays
qui lui sont alliés dans le cadre d’une
stratégie dictée depuis Washington. Le
rapport de forces dans le monde
arabomusulman est loin d’être favorable
à la dynastie wahhabite accusée de
diffuser une idéologie qui a inspiré la
ligne takfiriste, à l’origine du
terrorisme islamiste. En outre, les
Iraniens font tout pour éviter le piège
du conflit avec les sunnites. Leurs
manifestations s’en prennent à la
famille des Al-Saoud, aux autres
monarchies arabes qui sont solidaires
avec elle et à leurs soutiens américains
et israéliens. En provoquant cette
situation de tension avec l’Iran, la
famille Al-Saoud a cru pouvoir ainsi
protéger son régime et, sans doute,
aussi, aider à sauver les organisations
terroristes qu’elle parraine, comme
Daech et le Front Al-Nosra, durement
affaiblis par les frappes aériennes de
l’armée russe. Le prétexte de la
provocation aurait pu être plus subtil,
il est grossier. Cheikh Nimr Baqer Al-Nimr
n’avait rien d’un terroriste, il était
contre la violence. C’était un leader de
l'opposition et, à ce titre, était
source d’inquiétudes sérieuses pour le
despotisme saoudien.
H. A.
Le
dossier Arabie saoudite
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