Opinion
C'était une guerre différente
Hind Harazine
Lundi 15 septembre 2014
En juillet 2014, j'avais des cours à
l'université, je voulais vraiment
assister à mes cours, mais à cause des
bombardements un peu partout ma famille
m'a obligée à rester à la maison. Au
début, je pensais que c'était une
question de quelques jours et je vais
retrouver ma vie de tous les jours
bientôt, mais je m'étais trompée sur
toute la ligne. Le 8 juillet, une
opération offensive terrestre a été
lancé par l'armée terroriste de tsahal,
ça fait trois fois qu'on assiste à ce
scénario en moins de 6 ans, mais en 15
juillet l'opération militaire terrestre
a été lance . La peur d'être tué ne nous
effraie pas ce qui nous fait vraiment
peur c'est la perte d'un membre de la
famille, ou des amis, nous sommes un
peuple très croyant, notre foi nous
permet de résister contre l'armée la
plus barbare au monde. Durant, les 50
jours de bombardements, toute ma famille
on dormait dans la même chambre, on se
disait que s'il fallait mourir autant
être ensemble
Nos nuits étaient
désastreuses, les bombardements étaient
plus intensifs le soir, ce n'est qu'au
lever du soleil qu'on pouvait se
permettre de fermer les yeux 2-3 heures.
Chaque jour, qui passait, j'avais
l'impression que c'était mon dernier
regard vers ce ciel, dernier regard avec
ma famille, j'avais toujours
l'impression que je prononçais mes
dernières paroles. J'ai tenté bien fort
d'être optimiste, mais c'était trop
difficile, chaque jour qui passait je
souhaitais que ce massacre cesse, que ce
génocide contre mon peuple stop tout de
suite.
Le huitième jour de
guerre était difficile pour moi, car le
bout de terrain appartenant à mon voisin
a été bombardé, l'explosion était si
forte qu'on pensait que c'était notre
maison qui a été touchée, on a courus
vers la maison de mon grand-père situé
en un étage plus bas. Ma famille entière
c'était rassemblé chez mon grand-père,
des enfants, des plus parents et des
personnes âgées. Le lendemain matin,
nous commencions à sortir de la maison
pour nous assurer que nos proches
étaient vivants et en sécurité. Deux
jours plus tard, le premier massacre de
quartier, mon quartier el Shijaeya,
c'était un véritable génocide, les morts
étaient partout dans les rues, les
blessés par centaines bloqués les
ambulances ne pouvaient pas les
atteindre, des maisons complètes
détruire sur les gens du foyer, un
véritable massacre. Je n'ai pas les mots
pour expliquer à quel point c'était
horrible. La famille de el shijaeya qui
était la plus heureuse était celle qui
réussissait à fuir avec tous les membres
de la famille saint et sauve. Moi et ma
famille avons réussi à nous échapper les
bombes tomber de partout lorsque nous
avons quitté notre quartier, laissant
derrière nous notre quartier, notre
maison là où j'ai passé mon enfance, mon
adolescence, tous mes souvenirs et ma
joie étaient dans cette maison et dans
ce quartier. Le 20 juillet, je quittais
mon quartier le coeur gros, je regardais
chaque détail de ce que je pouvais voir
espérant revenir le plus tôt possible.
Nous nous sommes
réfugiés chez ma grande soeur qui vit
dans un autre quartier, tristement nous
étions plus de 50 dans un seul
appartement, tout le monde qui avait
fuit c'était réfugié chez elle. Sans
oublier de mentionner qu'il n'y avait
pas d'électricité, ni d'eau, on avait
seulement facebook sur nos téléphones,
j'ai pu, au début de la guerre,
contacter des amis vivants en France qui
étaient solidaires à la cause
palestinienne. En plus de mon amie qui
vient de mon quartier aussi, mais qui
vit au Québec a gardé contact avec moi
pendant la guerre et après.
Je crois qu'en
général pour les gens c'est très
difficile de s'adapter à un changement
aussi directe et aussi radical que celui
dont on a dû faire face. Vivre durant un
mois et demi chez ma soeur n'a
absolument pas été facile, je ne dormais
pas ni jour ni nuit, un véritable
cauchemar. Ce que mon peuple a vécu
durant ce massacre, je souhaite à aucun
humain de le vivre, durant 52 jours
c'était un combat au quotidien, devoir
faire face à la mort c'était un travail
psychologique énorme. Durant mon séjour
chez ma soeur, j'avais avec moi que les
vêtements que je portais, même si
c'était ma soeur je me sentais mal à
l'aise de devoir demander des vêtements,
ma chambre, mon lit, mon intimité me
manquait énormément, mais bon je
remerciais Dieu chaque matin en me
réveillant vivante. Même pour manger
c'était un combat, on avait que peu de
moyen sur nous pour nourrir autant de
gens, alors on nourrissait les plus
jeunes et ce qui restait on le mangeait,
difficile de manger à sa faim. Près de
chez ma sœur, deux maisons étaient
considérées comme une cible potentielle,
malgré cela, on a décidé de rester et de
ne pas fuir à nouveau, d'ailleurs on
n'avait pas d'endroit où aller et en
plus c'était humiliant de devoir fuir
comme des voleurs. Donc, on attendait
sagement notre morte comme prévu les
maisons ont été ciblées, l'explosion
était si forte que l'appartement de ma
sœur trembla. Malgré ma tentative de
mettre en mots la situation, ce que je
ressens et la douleur enfoui en moi est
indescriptible, peut -être qu'avec le
temps cette douleur s'effacera avec des
mots sur un bout de papier.
Mon dernier message
pour les Israéliens est, malgré tout ce
que nous avons vécus je ne quitterais
jamais la Palestine, sur cette terre je
continuerais de résister.
Hind
Harazine
Etudiante de français
Université Al-Aqsa-Gaza
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