Opinion
Syrie: vers des enclaves contrôlées
par la CIA et le Mossad?
Gilles Munier
Gilles
Munier
Jeudi 30 janvier 2014
Les Etats-Unis vont livrer des armes
légères et antichars à des milices
syriennes sélectionnées et à des
rebelles théoriquement anti-islamistes
formés par les forces spéciales
américaines sur la base roi Hussein à
Mafraq, en Jordanie, pour les aider à
constituer deux enclaves - dites
zones tampons - le long des
frontières jordanienne et israélienne.
La première enclave – de 45 km sur
75 km de large - se situerait dans
le sud-ouest de la Syrie aux abords du
pays druze dont la population est restée
neutre jusqu’ici, mais avec
l’arrière-pensée de l’entraîner dans la
guerre civile.
La seconde – 60 km sur 30 de large
- est en cours de constitution sur le
plateau du Golan, face aux territoires
annexés par Israël en décembre 1981.
Elle devrait comprendre la ville fantôme
de Qouneitra.
Les Etats-Unis, la France et Israël -
à l’origine de ces projets -
espèrent relier ensuite les deux
enclaves pour empêcher à l’armée
loyaliste d’intervenir en Jordanie et en
Israël – ce qu’elle s’est bien gardée
de faire à ce jour - et de
contrecarrer d’éventuelles opérations de
Daash et du Front al-Nosra
dans ces pays.
La création d’une autre « zone
tampon », envisagée à la frontière
syro-turque, était au menu des
entretiens de François Hollande avec
Abdullah Gul et Recep Tayyip Erdogan
lors de sa visite en Turquie fin janvier
2014.
Ces initiatives ne sont évidemment pas
de nature à favoriser les relations
entre le régime de Bachar al-Assad et la
rébellion syrienne, même modérée. Pas
étonnant si, à Montreux, la conférence
de Genève-2 ressemblait à un dialogue de
sourds.
Sur le même sujet, lire aussi :
Pour qui roule la Brigade des martyrs de
Yarmouk ?
http://0z.fr/R3a28
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 30 janvier 2014 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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