France-Irak
Actualité
Etat islamique - Nimroud, le retour des
pillards
Gilles Munier
Mercredi 15 avril 2015
Ce n’est malheureusement pas la
première fois que le site de Nimroud -
ruines de l’antique ville de Kalakh,
ou Kellek dans l’Ancien Testament -
est pillé. Voici ce que j’écrivais dans
le « Guide de l’Irak »* ,
publié en 2000 :
« Sir Henry Layard s’est livré
pour le compte du British Museum et
pendant 10 ans à un véritable pillage.
Avec son acolyte Hormuzd Rassam, un
chaldéen sans scrupule, frère d’un
vice-consul d’Angleterre à Mossoul, il
se lança dans une chasse effrénée aux
fresques et aux statues. Les bas-reliefs
étaient décollés des murs à coup de
pics, sans la moindre précaution. On
expédia à Londres les pièces les plus
belles, laissant sous les intempéries
celles qui avaient été endommagées… ».
L’Etat islamique (Willaya de
Ninive) a confirmé, vidéo à
l’appui, la destruction du site pour des
« motifs religieux » : «
détruire les signes de l’idolâtrie et
étendre le monothéisme ». Les
djihadistes n’y sont pas allé de main
morte. Comme du temps de Layard, les
fresques ont été décollées des murs à la
hache et à coups de marteaux ou - on
n’arrête pas le progrès – à la scie
électrique. Les gravas ont été
rassemblées par un bulldozer dans une
des cours du palais assyrien du roi
assyrien et des barils de poudre placés
en plusieurs endroits.
C’est dans ce palais que les
fouilleurs-pilleurs britanniques
découvrirent « l’obélisque noir »,
qui restitue la scène de la soumission
de Jehu, roi d’Israël et de Juda, à
Salmanazar III (13ème siècle avant
J.C).
La vidéo de l’EI s’achève
par l’explosion du site dans un nuage de
poussière. Selon des archéologues
irakiens, une partie des fresques ont
été emportées dans des camions vers une
destination inconnue. On les retrouvera
sans doute un jour dans un musée ou dans
des collections privées…
Le site de Khorsabad pourrait être le
prochain objectif des djihadistes de
l'Etat islamique.
*Jean Picollec Editeur, Paris
Vidéo de la destruction de
Nimroud
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 15 avril 2015 avec
l'aimable autorisation de Gilles Munier
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