France-Irak
Actualité
Les universitaires majoritaires parmi
les musulmans enrôlés par Daech
Gilles Munier
Mercredi 12 octobre 2016
Qu’ils soient
originaires d’Europe, d’Afrique ou du
Moyen-Orient, les musulmans ayant
rejoint Daech – puis l’Etat
islamique - sont loin d’être des
incultes ou des analphabètes. C’était un
secret de polichinelle, mais il a fallu
que la Banque mondiale (BM) le
« découvre » pour que plusieurs
médias répercutent l’information, sans
évidement trop insister.
En effet,
selon une étude du
bulletin de la Banque mondiale
publiée le 5 octobre dernier, consacrée
à la situation économique de la région
MENA (Moyen-Orient et Afrique du
Nord), plus du quart des musulmans
recrutés par Daech avait un
niveau universitaire, et 17% avaient
effectué des études secondaires.
L’étude porte
sur 331 curriculum vitae enregistrés
dans une base de données ayant
fuitée en mars dernier auxquels les
analystes de la BM ont eu accès.
La proportion de djihadistes s’y
déclarant volontaires pour participer à
une opération suicide était de 1 sur 10,
sans que leur décision ait un lien avec
leur niveau d’éducation. Au plan
religieux, les chercheurs ont appris que
53% des recrues avaient des
connaissances «de base» de
l’islam, 20% un niveau
«intermédiaire», 4% un niveau
«avancé». En somme, rien que de plus
normal. La plupart des arrivants était
venue en Syrie ou en Irak pour
contribuer à l’administration du nouvel
Etat.
Islamophobie
Le rapport de
la Banque Mondiale étudie ensuite
le phénomène de « radicalisation »
sous l’angle socio-économique, pointant
du doigt le « défaut d’insertion,
dans ses nombreuses dimensions » des
musulmans dans notre société. Il ne faut
pas s’étonner si un demandeur d’emploi
humilié par le refus de très nombreuses
entreprises de le recruter en raison de
son nom à consonance islamique, ou de
son faciès - quelles que soient ses
compétences – enrage et aille faire
sa vie ailleurs. A une époque où
l’islamophobie fait florès, c’est un
sujet glissant que les hommes politiques
se gardent bien d’aborder sérieusement.
*Source :
Inclusion économique et sociale pour la
prévention de l’extrémisme violent
(Bulletin d’information économique de la
région MENA – octobre 2016)
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