France-Irak
Actualité
Raghad Saddam Hussein sur la liste
des 60 suspects
les plus recherchés par Bagdad
Gilles Munier
Lundi 5 février 2018
Le nom de Raghad Saddam Hussein est sur
la liste des 60 personnes les plus
recherchées, adressée à Interpol
par le régime de Bagdad.
Outre la fille de l’ancien président
irakien, y figurent également : 28
membres de l’Etat islamique (EI),
parmi lesquels Fawwaz Mohammad Mutlaq
- ancien officier des Feddayin de Saddam
devenu membre du Conseil militaire de
l’EI -, 12 membres d’Al-Qaïda
et 20 baasistes dont
Mohammad Younes al-Ahmad qui dirige
une des branches dissidentes de ce
parti.
Curieusement, les noms de Izzat Ibrahim
al-Douri, chef du parti Baas irakien
clandestin, et de Abou Bakr al-Baghdadi
– calife de l’EI – n’y figurent
pas. Un haut responsable irakien des
services de sécurité a refusé de dire
pourquoi, mais c’est doute parce qu’ils
font l’objet d’un avis de recherche plus
ancien.
Seul étranger recherché : le Libanais
Maan Bashour, ancien secrétaire général
du Congrès national arabe,
militant anti-impérialiste de toujours,
connu pour son opposition à
l’occupation américaine de l’Irak et
pour son antisionisme. Il est accusé
d’avoir recruté des combattants qui
auraient participé à des « opérations
terroristes en Irak », ce qu’il nie.
L’accusation ne l’étonne pas. Il a
déclaré à l’AFP : « Cette
histoire remonte à l'époque de
l'invasion américaine de l'Irak, quand
nous étions partisans de la résistance
irakienne (...) Oui, nous menions des
activités contre l'occupation
américaine ».
N’ayant plus de problèmes aujourd’hui
avec les autorités irakiennes, il pense
être « blacklisté » en raison de
son opposition à la décision de Donald
Trump de reconnaître Jérusalem comme
capitale d’Israël. Ce qui voudrait dire
que des conseillers américains ont
participé à l’élaboration de la liste...
Interviewée par téléphone par la
chaine Al Arabiya, Raghad Saddam
Hussein a déclaré qu’elle ne réside plus
actuellement en Jordanie et que
l’inclusion de son nom sur la liste ne
l’étonne pas, car il l’était aussi sur
les précédentes. Les services de
sécurité jordaniens l’ont prévenue à
plusieurs reprises que ses activités
étaient suivies « au microscope »
par le régime de Bagdad.
Sur le même sujet, lire aussi :
Jordanie : Raghad, fille aînée de Saddam
Hussein, menacée d’expulsion ?
(juillet 2014)
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