Opinion
Vrais juifs africains ou faux juifs ?
C’est Israël qui décide
Gilles Munier
Gilles
Munier
Jeudi 2 janvier 2014
Gilles Munier
(Afrique Asie – janvier 2014)*
Il y a les
« vrais » juifs noirs, et les
« faux » dont on ne parle pas. Les
Falashas, juifs éthiopiens, sont les
plus connus… parce que reconnus comme
« vrais » par l’establishment
politique et religieux israélien, et
médiatisés. Ils descendraient de la
tribu de Dan, une des tribus hébreux
dite perdues. Selon la légende, elle
aurait immigré en Nubie pour échapper à
sa déportation en Mésopotamie ordonnée
par le roi assyrien Sargon II (mort en
705 av. J.-C). Les Falashas ont donc
bénéficié de la
« loi du retour », c’est-à-dire du
droit de s’installer en Palestine. Les
médias et des livres ont relatés les
opérations Moïse, Josué et Salomon
organisées à partir de 1984, par le
Mossad et la CIA, pour les exfiltrer
d’Ethiopie, du temps du régime
prosoviétique de Mengistu Maryam.
Outre les
Abayudaya d’Ouganda, reconnus en
février 2002 comme vrai juifs par cinq
rabbins conservateurs, d’autres tribus
africaines se déclarant juives existent
dans plusieurs pays : les Mwenye (ou
Lembas) en Afrique du Sud, au
Zimbabwe et au Mozambique, les
Ba-Saa du Cameroun, les
Sefwi Wiawso du Ghana. Des juifs
noirs ont été décelés au Mali, au
Nigéria, au Cap Vert, à Sao Tome, et en
Somalie avec les
Ybir, magiciens de père en fils. Le
Mossad promet à tous d’être un jour
reconnus comme
« vrais » juifs. Quand ce sera
l’intérêt d’Israël, bien sûr.
La montée du racisme en Israël n’épargne
pas les juifs africains, comme il n’a
pas épargné les berbères séphardims
d’Afrique du nord dans les années 50.
Dernièrement, la députée israélienne
d’origine éthiopienne Pnina Tamano-Shata,
membre du parti centriste Yesh Atid,
s’est vue refuser le don de son sang,
dans l’enceinte même de la Knesset, par
le
Magen David Adom –
équivalent juif de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge – parce qu’il était
« spécial», formule permettant de ne
pas dire impur. La députée falasha,
humiliée, a déclaré que c’était un "affront
fait à toute une communauté en raison de
la couleur de sa peau". Le ministère
israélien de la Santé, dirigé par Yael
Garman, maire de Herzliya (la « Silicon
valley » israélienne) -
également élu sur la liste Yesh Atid
- est moins sourcilleux lorsqu’il s’agit
de trafics d’organes…
*http://www.afrique-asie.fr/
© G. Munier/X.
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Publié le 3 janvier 2014 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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