L'actualité du
droit
El Blanco s’organise pour
dézinguer Hollande
Gilles Devers
Vendredi 29 janvier 2016
Alors que Martine Aubry était
première secrétaire du parti,
El Blanco défendait toutes les
positions de Sarkozy, des 35 heures à la
maladie sécuritaire, avec une
obstination telle que Martine Aubry lui
avait adressé une
lettre publique pour lui demander de
quitter le parti, ou d’en
respecter la ligne. El Blanco était
parti faire du boudin, puis on l’avait
retrouvé, excité comme une puce, pour
faire croire que Ségolène avait gagné le
congrès du Mans, et il avait annoncé un
recours en justice, ce qui revenait
à remettre au juge les fichiers du Parti
socialiste et à paralyser la vie du
Parti le temps du procès... Ce
prétentieux infini s’était ensuite
présenté aux primaires, où il avait pris
une raclée remarquable,
avec 5,63%…
La plaisanterie El Blanco
aurait dû en rester là, mais Hollande,
qui n’a ni souffle ni idée, passe son
temps dans des combines
inter-relationnelles qu’il prétend
contrôler, et il a fait d’El Blanco un
des rouages de sa campagne
présidentielle puis, sans gêne, l'a
nommé sinistre de l’Intérieur. Bien sûr,
« pour mieux le contrôler ».
El Blanco s’est aussitôt allié
avec la jeune garde des ambitieux –
Montebourpif, Hamon, Peillon – pour
saboter le travail de Jean-Marc Ayrault,
jusqu’à le discréditer et
obtenir son départ. Les trois petits
couillons Montebourpif, Hamon, Peillon
ont poussé à la nomination d’El Blanco à
Matignon « pour mieux le contrôler », ce
qu’a approuvé Hollande. Bien sûr, « pour
mieux le contrôler ».
Depuis, El Blanco a une seule
stratégie : rester à Matignon le plus
longtemps possible pour se donner un
statut, et s’en servir pour
dézinguer le Parti socialiste et
Hollande. De manière très claire, El
Blanco joue la défaite Hollande en 2017,
pour être un recours pour 2022 et la
suite. A ce tire, il se réjouit des
défaites électorales du Parti
socialiste, car il lui faut
impérativement fragiliser le parti pour
le refaire à sa main, et dans
l’immédiat, il a besoin d’éliminer tout
ce qui représente la Gauche dans le
gouvernement. A ce titre, son bilan est
remarquable.
En juin 2012, les petits malins
avaient convaincu Hollande de choisir
Jean-Marc Ayrault et d'écarter Martine
Aubry, qu’ils redoutaient. Dès le
lendemain, ils ont entrepris la
démolition d’Ayrault. El Blanco a pris
ensuite les choses en main, pour
éliminer les Verts, puis Montebourpif,
Hamon, Peillon et Filipetti. Dernier
épisode en faisant dégager Taubira, et
nommer à sa place Urvoas, qui est son
clone.
Dans les temps qui viennent, il
va rapidement s’occuper de régler le
compte de
Jean-Louis Bianco, président de
l'Observatoire de la Laïcité,
manifestement trop à gauche, et trop
indépendant.
Ce sera ensuite le nouveau
gouvernement pour gérer le départ de
Fafa à la présidence du Conseil
constitutionnel. Ici, la seule question
à suivre sera le
sort réservé à Macron, plus instruit
et connaisseur qu’El Blanco, et qui est
donc une ombre,... sur la Droite cette
fois-ci.
Hollande est cuit : sur la
Gauche, de fortes personnalités qu’il a
évincées, et qui ne lui feront aucun
cadeau ; sur la Droite, le clan d’El
Blanco qui contrôle tout. Toute une
classe politique dont l'avenir passe par
sa défaite. Cette fois-ci, ça sent
vraiment le sapin politique.
L'ambiance va être âpre.
Hollande n’aura aucun résultat crédible
sur le chômage, et la gauche du parti va
se libérer, car le problème n’est plus
Hollande, mais la bataille contre El
Blanco et la destruction du PS. Si
Hollande se liquéfie totalement, El
Blanco se posera en recours, mais
l’hypothèse la plus crédible est qu’El
Blanco va poursuivre ses provocations
tout en obligeant la candidature
Hollande, pour le laisser se fracasser
sur le premier tour. Il prendra alors sa
mine triste le dimanche soir, et le
lundi matin il sera tout sourire pour
s'organiser un avenir de leader d’une
Gauche « sociale-libérale-sécuritaire »,
avec la perspective de 2022.
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