L'actualité du
droit
Palestine : La France organise sa
prochaine humiliation
Gilles Devers
Vendredi 20 mai 2016
François Hollande,
le seul chef d’État du monde à avoir
approuvé Netanyahou lors de l’opération
militaire contre la population de Gaza
lors de l’été 2014 – « Faites ce qui est
nécessaire
pour votre sécurité » – celui qui a
renoncé à ce qu’était
la politique arabe de la France,
celui qui, avec une fidélité absolue,
approuve la politique
d’Israël et de
l’Arabie Saoudite, a décidé
d’inclure dans son calendrier de
campagne électorale pour 2017 une
conférence sur le conflit
israélo-palestinien. La France, qui ne
vaut
plus un clou dans la région – au
point de se trouver éjectée de notre
cher Liban – va organiser ce cirque…
sans aucune préoccupation pour les
populations concernées, mais seulement
pour parler à son opinion intérieure.
Le but du jeu est
bien entendu de faire comprendre qu’il y
a des solutions mais que les
Palestiniens les refusent. Pour mémoire,
notre électoraliste gouvernement avait
affirmé dans un premier temps que si sa
géniale conférence n’était pas conclue
par un succès, la France reconnaîtrait
la Palestine comme État.
Les promesses… Notre grand ami
Netanyahou a froncé un sourcil, et
Hollande s’est calmé.
La réunion est
tellement importante qu’elle va se tenir
sur… un jour (le 30 mai) ! On annonce 20
délégations, qui n’auront au plus cinq
minutes pour s’exprimer… On peut donc en
rester là : l’essentiel est que le jité
passe de jolies images.
La France
encouragerait donc une solution à deux
Etats ?
Ah bon ? Regardons un peu cela.
- Personne
n’imagine un État qui soit mité par des
localités et des routes dépendant d’un
État étranger. Donc pour qu’il y ait
deux Etats, il faut supprimer les
colonies palestiniennes existantes en
Cisjordanie.
- Non. C’est une
raison de sécurité. Il n’y a pas de
discussion possible sur ce plan.
- Personne
n’imagine un État qui ne dispose pas
d’une capitale, et il faut donc que
Jérusalem, au moins Jérusalem-Est, soit
capitale de l’État palestinien.
- Non. C’est une
raison de sécurité. Il n’y a pas de
discussion possible sur ce plan.
- Personne
n’imagine un État qui ne dispose pas de
la continuité territoriale, il faut donc
que les habitants de la Cisjordanie, de
Jérusalem-Est et de Gaza puissent
circuler librement chaque jour.
- Non. C’est une
raison de sécurité. Il n’y a pas de
discussion possible sur ce plan.
- Personne
n’imagine un État qui puisse être soumis
au blocus militaire d’un autre, ce en
violation de toutes les conventions
internationales car il s’agit de la
punition collective d’un peuple.
- Non. C’est une
raison de sécurité. Il n’y a pas de
discussion possible sur ce plan.
- Personne
n’imagine que les ressortissants d’un
Etat, donc que des Palestiniens, ne
puissent revenir, même avec un visa de
touriste, sur la terre de leurs aïeuls
et donc retrouver la maison dans
laquelle ont vécu leurs parents.
- Non. C’est une
raison de sécurité. Il n’y a pas de
discussion possible sur ce plan.
- Bon, je vois que
c’est compliqué. Mais personne ne peut
imaginer un État où il n’y a pas un
territoire, une population et un
gouvernement disposant de toutes les
prérogatives de l’Etat.
- Non. C’est une
raison de sécurité. Il n’y a pas de
discussion possible sur ce plan.
- Alors la réunion
du 3 juin, c’est un grand dîner des
cons ?
- Oui. Il n’y a pas
de discussion possible sur ce plan.
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