ALAC
Changer de régime au Cameroun ?
Les véritables enjeux
Gilbert Nkamto
Photo:
D.R.
Mardi 6 janvier 2015
Gilbert NKAMTO pour ALAC & ELAC Website/
2015 01 06/
2015 - Dure Réalité au Cameroun mais les
Camerounais Prêts contre l’Ennemi…
Les camerounaises et les camerounais
doivent savoir que le temps est critique
et que le Cameroun est sous attaque
réelle de sa souveraineté !
A voir certains avis sur la toile
(réseaux sociaux), il est regrettable de
constater que des frères et sœurs
africains et singulièrement certains
camerounais de l’étranger pensent que la
situation que vit leur pays le Cameroun
est sans doute la dernière façon de
changer le régime.
C’est lire très mal la situation
conjoncturelle sécuritaire de l’Afrique
depuis l’attaque de 2011 contre la Libye
souveraine.
CHANGER DE REGIME A N’IMPORTE QUEL
PRIX ?
NE PAS OUBLIER LE TRAGIQUE EXEMPLE DE LA
LIBYE …
Personne n’est dupe. Et l’on sait très
bien que changer le régime est utilement
ce qui plait aux impérialistes visés car
les exemples sont légions et qui
démontrent à suffisance que si
l’occident veut formellement remplacer
un leader en Afrique et notamment en
Afrique francophone, il a toutes les
techniques nécessaires pour lancer
l’assaut. Déjà que tous les leaders de
nos pays sont constamment en voyage à
destination de l’occident et sont tous
les temps dans leurs officines.
Il est question ici, de rendre l’Afrique
ingouvernable. De reculer les projets
d’indépendance des pays africains qui
veulent prendre leur distanciation
d’avec les politiques impérialistes de
domination tous-azimuts pour suivre la
voix de leur peuple.
OU SONT LES INSTITUTIONS AFRICAINES
PREVUES EN 2014 ?
Rappelons que le continent devrait
logiquement en 2014 avoir mis en place
quatre corps essentiels pour sa survie,
qui constituaient le socle même devant
accompagner toute son autonomie
irréversible.
Il s’agissait de la mise en place
effective à la tête de l’Afrique, de :
* L’AUTORITE DE L’UNION : cette autorité
devrait remplace la commission actuelle
de l’Union africaine. Elle devait être
un premier pas vers un réel exécutif
continental, prélude à l’établissement
des Etats-Unis d’Afrique,… prenant des
décisions fortes lesquelles devaient
être contraignantes pour tous les Etats
africains, membres de l’UA. L’autorité
de l’Union africaine n’a pas été mise
sur pied et nous avons ce que nous
avons. Une multiplicité de voix des
chefs d’Etats et pays africains sur des
questions africaines fondamentales de
survie du continent, l’absence
quasi-totale de l’Union africaine et de
sa commission qui est atteinte de myopie
depuis l’invasion en 2011 des forces
américaines et atlantistes (AFRICOM) et
de l’armée polygénique internationale
(forces françaises et horde des barbares
dite « des Islamistes »). Le pays qui
défendait mordicus cette autorité de
l’union était la Jamahiriya de notre
leader révolutionnaire légendaire
Mouammar Abou Mnyar Al-Kadhafi. Il a été
assassiné en octobre 2011 avec les mêmes
méthodes exécrables, ignobles et lâches
qu’ont toujours réservé pour nous, nos
bourreaux de ces 500 dernières années.
* Il s’agissait ensuite de la création
et de la mise en place opérationnelle de
la BANQUE CENTRALE AFRICAINE à Abuja au
Nigeria, lequel pays a été
systématiquement attaqué et phagocyté
par le soi-disant « terrorisme
djihadiste » (Boko Haram), un des
prétextes habituels des forces exogènes
de l’Afrique, notamment avec en
arrière-plan le jeu trouble des
opérations françaises en Afrique et de
l’interventionnisme indirect de l’Africom,
bien établi sur le continent aujourd’hui
avec plus de 30 bases (une en 2007).
* Fort est de constater que le FONDS
MONETAIRE AFRICAIN devait être depuis
2014 lancé à Yaoundé au Cameroun. Il a
été forcé, de son gré et contre son gré,
d’abandonner (ou de surseoir) cette
initiative, avec une guerre ouverte qui
lui a été offerte par l’opération
Sangaris en République centrafricaine.
Mais qui aujourd’hui n’est plus
seulement Sangaris mais Barkhane, qui
actionne inéluctablement la
déstabilisation ouest-est-nord du
Cameroun. Dès lors, ce dossier
prioritaire est abandonné au détriment
d’une « guerre contre le terrorisme »
contre une soi-disant Boko Haram, alors
qu’en fait c’est une orchestration
impérialiste voilée qu’accompagnent nos
frères dans leur volonté de changement
de régime alors qu’il n’en est rien de
cela.
* Pour preuve, le régime est changé en
Libye mais la Libye est décapitée,
ingouvernable et ni l’autorité de
l’Union ni la BANQUE D’INVESTISSEMENT DE
SYRTE en Libye ne sont plus à l’ordre du
jour d’un agenda africain en 2014-2015.
La situation dite sécuritaire dans les
pays qui portaient en eux les germes de
la future Afrique unie est désormais
chaotique, les peuples désormais
réfléchissement sur leur sécurité comme
c’est le cas de nos jours du côté du
Cameroun.
QUEL EST LE VERITABLE ENJEU AU
CAMEROUN ?
Les camerounaises et les camerounais
doivent comprendre que l’enjeu au
Cameroun n’est pas le changement du
régime. Le président Paul Biya ne fait
pas le poids face à l’occident, ce n’est
pas un secret pour personne. Kadhafi a
résisté tout seul pendant 9 mois contre
plus de 43 nations qui lui faisaient la
guerre au sol et en mer, avec un ciel où
il pleuvait des averses de bombes et de
missiles tomahawk dès mars 2011. Mais il
a résisté avec le soutien d’un peuple et
d’une armée qui était démembrée,
phagocytée et amputée de sa puissance
aérienne suite à la « no fly zone »
(Résolution 1973) imposé par les USA,
l’OTAN, la France et leur coalition
occidentale, arabe et africaine.
Si certains camerounais pensent que la
situation de notre pays doit se résoudre
avec la chute du régime, ils se trompent
très bien de leur analyse. Il est
programmé dans les officines
impérialistes la partition du Cameroun
en trois zones disons-le, la
décapitation du Cameroun en trois
gâteaux :
* dont la Southern Cameroon qui
enveloppera les régions Sud-ouest et
Nord-ouest actuelles,
* la Northern Cameroon qui ira de la
région de N’Gaoundéré à l’Extrême-Nord
* et le grand sud formera le Cameroun
résiduel (comme la Somalie, laboratoire
de la géostratégie du Chaos, d’ajourd’hui
est une Somalie résiduelle, ce qui reste
après scissions et démembrements).
Ce n’est un secret pour personne. On le
sait, nos autorités le savent, notre
président aussi. Ce n’est donc pas la
chute du régime de Biya qui réglera la
situation sécuritaire dans notre pays.
L’objectif impérialiste est de rendre
ingouvernable ce pays pour parvenir à la
mise en place de la destruction du
Cameroun actuel. Et nos autorités,
éprises de nationalisme, avec une
identité nationale forte, tout comme
l’est le peuple tout entier, jouent sur
la durabilité du Cameroun. Nous devons
plutôt les suivre. Car le problème
interne du Cameroun doit se régler entre
camerounaises et camerounais et non pas
en partitionnant les pauvres 500.000km2
qui ne nous suffisent même plus.
L’AVIS D’UN PATRIOTE
En cette nouvelle année 2015 et pour
être aux côtés de mon peuple, de notre
armée qui fait non seulement notre
fierté mais celle de l’Afrique
francophone, mieux encore du reste de
l’Afrique – car personne n’aurait cru
qu’il existât en Afrique une armée forte
comme la nôtre capable de tenir tête
pendant presque une année contre une
armée invisible, bénéficiant de la
complaisance (pour ne pas dire plus) des
opérations Sangaris, Barkhane et Serval,
toutes ces opérations made in France, je
propose que nos autorités déjouent une
fois encore le plan machiavélique de nos
ennemis comme elles l’ont fait dans le
cadre militaire.
Pour ceux qui connaissent bien le
Cameroun, ceux l’ont visité de fond en
comble, savent qu’il existe dans ce pays
des localités et des zones où
l’administration est presque
inexistante, je dirai même inexistante.
Cette situation crée un vrai problème au
niveau des relais des informations à
caractère de renseignement et de
protection de l’ensemble du territoire.
Aujourd’hui plus que jamais, les
camerounaises et les camerounais doivent
serrer leur ceinture et être prêts au
sacrifice et pour le sacrifice.
J’exhorte le chef de l’Etat du Cameroun,
les autorités camerounaises à ne pas
négliger mon analyse ou mon point de vue
qui n’engage naturellement que moi. En
tout cas, je suis camerounais et j’ai la
profonde conviction que je peux apporter
ma part de contribution à l’édification
de mon pays et au combat qu’il mène
aujourd’hui sur trois fronts distincts
OUEST-NORD-EST.
Il est question de fragmenter encore
plus le grand Nord, le grand Sud et le
grand Est. Qu’est-ce que j’entends par
fragmenter ? Il s’agit pour moi, de
réorganiser la répartition
administrative de façon à ne point
laisser place à un espace vide soit non
administré et où l’administration civile
et militaire seront bien établies pour
renforcer non seulement la présence de
l’autorité de l’Etat mais agir
efficacement contre toute velléité de
sécession et des mouvements armés
soutenus ou non.
* Ainsi, il doit falloir que les régions
actuelles de l’Est, de l’Adamaoua, du
Nord de l’Extrême-nord et du Sud soient
administrativement fragmentées et qu’au
niveau de l’ouest, une région soit
créée.
* Au niveau de l’Est, 109002km2,
que cette région soit divisée en trois
régions, le département de la Kadey
étant fragmenté en trois pour rejoindre
le Lom et Djerem qui formera une région
avec pour capitale Bertoua, une partie
rejoindra le Haut-Nyong pour une
deuxième région avec pour capitale Abong-Mbang
et la dernière au Boumba et Ngoko avec
pour capitale Yokadouma.
* Au niveau de l’Adamaoua, 63701km2,
elle devrait être divisée en deux
régions, Meiganga, Mbere, et la Vina
formeraient une région avec pour
capitale N’Gaoundéré… le Faro et Deo, le
Djerem et Banyo formeraient une région
avec pour capitale Banyo.
* Le Nord, 66090km2, serait divisé en
deux région, le Mayo-Rey à lui-seul
constituera une région avec pour
capitale Tcholiré et le reste des
départements actuels (Bénoué et Faro)
formerait une région avec pour capitale
Garoua.
* L’Extrême-nord, 34263km2, devrait être
divisée en 3 régions : le Mayo-Danay et
Mayo-Kani une région avec pour capitale
Yagoua ; Diamaré, Mayo-Tsanaga, et
Mayo-Sava, une région avec pour capitale
Maroua, Logone et Chari avec pour
capitale Kousseri.
* Au niveau du Sud, 47191km2, elle
devrait être divisée en deux régions le
Dja et Lobo prenant une partie de la
Mvila pour former une région dont la
capitale sera Sangmélima ; le reste de
la Mvila rejoint la Vallée du Mtem et
l’Océan avec pour capitale Kribi.
* Enfin, au niveau de l’ouest, il
faudrait carrément transformer le Noun
en une région. L’Ouest c’est 13892km2,
le Noun occupant à lui-seul presque 50%
de la superficie, ce n’est pas possible…
quand on sait qu’entre le Noun et le
Mayo-Banyo il n’y a presque pas une
administration et c’est une zone où
la présence sécuritaire est quasi
nulle… Le pays est en danger…
Voila somme toute, une contribution qui
devrait à cours sûr freiner quelques
velléités d’individus malintentionnés et
dont le rêve c’est de faire du Cameroun
et de l’Afrique centrale une zone de non
droit, une sous-région ingouvernable
pour nous conserver dans la
déshumanisation de notre espèce et nous
réduire encore plus à la vie bestiale.
On aura alors dix-neuf régions au
Cameroun au lieu de dix aujourd'hui.
Faisons attention d'arguer que cette
augmentation sera très coûteuse pour
l’Etat, il vaudrait mieux aller dans
cette perspective
que de risquer de jouer sur ce
qu’on a, courant le risque d’être envahi
car l’autorité de l’Etat est très
absente sur plusieurs localités du
territoire camerounais. Même parfois,
lorsqu’il y a problème à certains
endroits, l’administration peine à
arriver à temps. Cette augmentation
favorisera également la construction du
pays qui est déjà en chantier mais que
les administrations publiques ont la
peine à jouer leur grand rôle du fait de
l’éloignement des zones en chantier des
centres de décision.
En tout cas, le Cameroun est averti,
nous sommes un peuple averti depuis les
premières heures de notre lutte pour la
libération après le retour de nos
tirailleurs de la deuxième guerre
mondiale en Occident …
Gilbert NKAMTO
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