Syrie
Syrie : Les mythes de la
propagande médiatique
Ghaleb Kandil
Samedi 12 septembre 2015
Depuis le début de la « guerre
colonialiste » contre la Syrie, nombre
de journalistes et d’organes de presse
se sont comportés en récepteurs et
consommateurs de la propagande
occidentale et sioniste, si bien que le
panorama médiatique actuel est envahi
par une sémiotisation mise au service de
cette agression, au point que même
certains de nos collègues arabes
participent candidement à la promotion
des mythes fabriqués à cet effet et dont
voici les derniers :
1. Le mythe des
migrants fuyant le régime syrien
Un mythe
tombé devant le fait que la majorité de
ceux qui sont prouvés faire partie de
l’exode de citoyens syriens venait des
zones contrôlées par les groupes
terroristes.
Ainsi, depuis
que le père de l’enfant Aylan a déclaré
que sa famille fuyait l’enfer de DAECH,
la fièvre de l’exploitation médiatique
de son petit corps étendu sur une plage
de Turquie s’est relativement calmée
d’elle-même, sans la moindre enquête
sérieuse pour mettre un terme à la
désinformation première, sans jamais
admettre que ces gens fuyaient les
terroristes takfiristes soutenus par les
États occidentaux et, à plus forte
raison, sans jamais mettre en lumière
les millions de déplacés qui ont préféré
rester dans leur pays en rejoignant les
zones contrôlées par l’État syrien
accusé de tous les maux.
La vérité a
quand même explosé devant les caméras
des chaînes européennes quand des
réfugiés syriens ont ouvertement déclaré
que leur tragédie était la conséquence
du terrorisme, certains allant jusqu’à
dire que les États occidentaux avaient
détruit leur pays en leur expédiant les
terroristes qui les avaient poussés à
l’exil et qu’en conséquence, ils avaient
le droit d’exiger accueil et assistance
pour leur propre sécurité. Un état
d’esprit qui n’a pas pu échapper aux
observateurs et qui pourrait expliquer
le revirement de certains États
européens en direction de Damas.
2. Le mythe d’une
discrimination de la part du régime
Syrien
Un mythe
fondé sur l’idée que cet exode,
concernant une certaine catégorie de
Syriens résidant dans les campagnes et
favorables aux terroristes, allégerait
le fardeau de l’État syrien ; idée
scabreuse, pour ne pas dire raciste, en
totale contradiction avec la réalité
syrienne.
L’État syrien
continue à assumer, autant que possible,
toutes ses obligations dans toutes les
régions du pays, même celles qui sont
actuellement sous le contrôle des
organisations terroristes, prenant à sa
charge une vaste opération de secours et
de soutien aux millions de déplacés à
l’intérieur du pays. C’est la conception
même du président Bachar al-Assad qui,
depuis le début des événements, a donné
ses instructions et veille à ce que les
salaires et les produits subventionnés
continuent à être régulièrement
distribués à tous les citoyens,
notamment à ceux qui sont piégés dans
les zones où sévissent les terroristes,
et s’acharne à poursuivre les
réconciliations [Mousalaha] pour
récupérer ceux qui se sont compromis
dans la « rébellion armée » selon une
vision globale axée sur la libération de
toute la Syrie du fléau terroriste.
3. Le mythe de la
Syrie « utile »
Un mythe
censé s’appliquer aux régions densément
peuplées, pour nourrir sciemment un
autre mythe tournant autour de la
partition prétendument inévitable du
pays, en régions dites « utiles »
contrôlées par l’État syrien et régions
supposées « inutiles » dont les
territoires et les habitants seraient
livrés aux terroristes takfiristes.
Un mythe qui
a pour objectif de faire croire aux
habitants des régions supposées
« inutiles », qu’ils sont eux-mêmes
inutiles afin qu’ils se résignent à
l’idée d’avoir été abandonnés par leur
État, leur Armée et leur Président, qui
n’ont jamais cessé de résister et se
battent pour récupérer chaque pouce du
territoire, quel que soit le coût de la
victoire.
Un mythe qui
est d’autant plus criminel lorsqu’il est
repris par des Syriens inconscients du
piège tendu par la propagande
colonialiste et du service rendu à
l’ennemi.
Un mythe qui
est d’un non-sens absolu lorsqu’il
s’agit d’une patrie et que c’est
justement dans les régions supposées
« inutiles » que se concentrent les
ressources agricoles et pétrolières,
ainsi que d’importants centres
industriels, sans parler des joyaux de
l’histoire de l’humanité et de la
civilisation, ni de la mémoire de leurs
habitants qui ont contribué à l’histoire
de la Syrie libre, indépendante et
souveraine.
4. Le mythe d’une
participation militaire accrue de la
Russie et de l’Iran
Ces dernières semaines la presse
sioniste a lancé une campagne
d’informations « fuitées » concernant
l’augmentation du niveau de
soutien militaire de
la Russie et de
l'Iran à l’Armée
arabe syrienne [1][2],
le but évident de la manœuvre étant de
fournir à la diplomatie étatsunienne une
carte politique susceptible de faire
pression lors des futures
négociations
internationales et régionales.
Mais au bout de bientôt
cinq
années d’une guerre
mondiale au cours de laquelle :
-
le
chef d'État-Major
des armées des
États-Unis, le général Martin
Dempsey, a été dépêché à Istanbul, à
la base d’Incirlik en Turquie, à
Aman en Jordanie et ailleurs,
pour diriger les cellules
des opérations
militaires contre Damas ;
-
une centaine de pays menés par
les États-Unis, notamment par
Hillary Clinton suivie de John
Kerry, ont mobilisé leurs
capacités
politiques, financières et militaires
pour abattre la Syrie qui luttait
seule contre le terrorisme
international qu’ils nourrissent
encore ;
-
tous les gouvernements de
cette alliance mondiale notamment
ceux des États-Unis, de la France,
de la Grande Bretagne, d’Israël,
d’Arabie saoudite, du Qatar, de la
Turquie, de la Jordanie, ont dépassé
toutes les limites au mépris de
toutes les règles et de toutes les
chartes internationales, envoyant
secrètement des unités spéciales de
leurs armées pour encadrer les
terroristes sur le terrain, en plus
de les soutenir ouvertement ;
qu’est-ce qui
devrait empêcher les alliés russes et
iraniens d’expédier des unités
combattantes pour soutenir l’Armée arabe
syrienne, étant donné que l’Occident
colonialiste et ses agents tenteront de
pousser le terrorisme dans leur
direction à partir de leurs deux
laboratoires en Irak et en Syrie, comme
ils l’ont déjà réorienté d’Afghanistan
vers les pays arabes sous couvert du
cadeau printanier empoisonné par la
confrérie islamiste ?
Ghaleb
Kandil
11/09/2015
Source : New
Orient News
http://www.neworientnews.com/index.php/news-analysis/17581-2015-09-11-08-04-28
Article
traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
Notes :
[1] Russian jets in
Syrian skies : Russia has begun its
military intervention in Syria,
deploying an aerial contingent to a
permanent Syrian base, in order to
launch attacks against ISIS and Islamist
rebels; US stays silent.
Alex Fishman
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4696268,00.html
[2] Moscou
n’a pas entamé d’opération militaire en
Syrie, contrairement aux dires des
médias israéliens
http://francais.rt.com/international/6343-moscou-pas-doperation-syrie
Monsieur Ghaleb
kandil est le Directeur
du Centre New Orient News (Liban)
Le
dossier Syrie
Le sommaire de Mouna Alno-Nakhal
Les dernières mises à jour
|