ONU
Le projet de
résolution de « l'initiative française »
à l'ONU menace les droits palestiniens
FPLP
Samedi 20 décembre 2014
Le Front
Populaire de Libération de la Palestine
rejette sans équivoque l’ainsi dite «
Initiative française » parrainée par le
régime jordanien aux Nations Unies,
considérant qu'elle représente une
menace dangereuse au droit au retour des
réfugiés palestiniens et qu'elle porte
atteinte aux droits palestiniens aux
Nations Unies sous l'apparence du
soutien à « l’Etat palestinien, » a dit
un porte-parole du Front.
Le
projet de résolution présenté au Conseil
de sécurité de l'ONU ne fournit aucun
mécanisme coercitif ni sanction contre
la puissance occupante pour ses
violations flagrantes continues du droit
international, occupation, imposition de
la ségrégation et déni des droits
fondamentaux des réfugiés palestiniens
pendant les 66 dernières années. Au
contraire, à la différence des
résolutions que le Conseil de Sécurité a
adoptées avec tellement d’ardeur contre
l'Irak, la Syrie, le Soudan et d'autres
pays, ce projet ne contient aucune
exigence, mandat ou pénalité d’aucune
sorte, mais présente plutôt une vue
fausse du « conflit », comme si c'était
un conflit entre des parties égales avec
des droits et des intérêts légitimes.
En aucune manière cette résolution ne
mandate la création d'un Etat
palestinien dans les 12 mois ; elle se
contente d' « affirme(r) le besoin
urgent » de « parvenir au plus tard dans
les 12 mois (…) à une solution
pacifique, complète, durable et juste
qui mette fin à l’occupation israélienne
depuis 1967 et soit conforme au principe
de deux Etats indépendants,
démocratiques et prospères,
Israël et un Etat de
Palestine souverain, contigu et
viable, vivant côte à côte en paix et en
sécurité à l’intérieur de frontières
mutuellement et internationalement
reconnues. »
Dans le contexte des Nations Unies, ceci
réitère simplement la politique
existante de l'ONU exigeant la fin de
l’occupation israélienne qui viole les
résolutions de l'ONU et le droit
international. « Affirmer un besoin
urgent » ne crée aucune exigence ni
mandat pour mettre ce souhait en
application, ni n’impose aucune sanction
à l'Etat israélien pour son refus de
mettre fin à son occupation.
La partie la plus préjudiciable et la
plus dangereuse de la résolution,
cependant, réside dans sa définition
« de la solution négociée, » où elle
reconnait les principes de « échanges de
terres mutuellement convenus, limités et
équivalents ». La terre palestinienne
est entièrement occupée. Elle n’a pas à
être troquée avec l'occupant pour
légitimer ses colonies sur notre terre
ou pour lui permettre de transférer des
Palestiniens de la Palestine
occupée en 1948 vers le prétendu Etat
palestinien.
En second lieu, et plus important, le
projet de résolution cherche à remplacer
la pierre angulaire des résolutions de
l'ONU sur l’inaliénable droit au retour
des réfugiés palestiniens, qu’on leur
dénie depuis plus de 66 années, la
Résolution 194, par « une solution juste
et convenue à la question de réfugiés de
la Palestine sur la
base de l'Initiative de Paix Arabe, du
droit international et des résolutions
pertinentes des Nations Unies, y compris
la résolution 194 (III). » Le Front
Populaire de Libération de la
Palestine a toujours rejeté la
soi-disant Initiative de Paix Arabe et
toutes les initiatives semblables, car
elles cherchent à remplacer le droit
individuel, national et collectif au
retour des réfugiés palestiniens par
« une solution négociée » qui met ce
droit sur la table de négociation pour
qu’il soit vendu ou marchandé.
L'inclusion de cette clause dans le
projet de résolution de l'ONU en fait
une menace envers les droits
palestiniens sous l'apparence du soutien
au « statut d’Etat palestinien, »
et une attaque et une tentative
préjudiciables visant à liquider le
droit indéniable des réfugiés
palestiniens de retourner à leurs
maisons et terres d'origine, la pierre
angulaire de la cause palestinienne et
la clef de la libération et de
l'autodétermination de notre peuple. Les
réfugiés palestiniens sont en fait la
majorité du peuple palestinien - et
cette résolution ne fait que mettre en
danger leurs droits et ceux de tous les
autres Palestiniens.
La résolution ne reconnait pas
Jérusalem comme occupée, mais
note seulement qu’elle doit être « la
capitale partagée de deux Etats. » Le
plus long paragraphe de cette section
traite des « arrangements de sécurité, »
qualifiant l'armée d'occupation de
« forces de sécurité » et considérant
l’occupation et la colonisation de la
Palestine comme une
question de sécurité plutôt que celle
d’une lutte anti-coloniale contre un
occupant colonisateur.
En outre, la résolution est très en deçà
des résolutions existantes de l'ONU :
elle n'exige pas la fin de la
construction des implantations
coloniales mais simplement « appelle (…)
les parties à s'abstenir (…) d'activités
d’implantation. » Nulle part le projet
de résolution ne mandate le
démantèlement des colonies ; il favorise
plutôt les « échanges de terre » et il
laisse entièrement de côté la question
des colons.
La résolution cherche aussi à exiger la
normalisation arabe avec Israël
et déclare que « l'accord statutaire
final » ci-dessus mettra un « terme à
toutes les réclamations » et mènera « à
une reconnaissance mutuelle immédiate. »
Par-dessus tout, il situe la lutte
palestinienne dans un cadre des
négociations, qui n'ont rien fait
d'autre en 20 ans que de fournir une
couverture pour les crimes de
l’occupation et le démantèlement des
droits palestiniens.
L'Etat sioniste est
construit sur la dépossession de la
terre palestinienne et le déplacement
des Palestiniens. C'est un Etat colonial
de peuplement, d’apartheid
et raciste. Il divise les peuples arabes
pour les intérêts de l'impérialisme et
c'est un projet qui n'a pas de place
dans notre région. Nous ne reconnaissons
pas un Etat raciste colonial ; sa
structure raciste doit être démantelée.
La réalisation de l'Etat palestinien sur
une partie de la Palestine
n'est en aucune façon une « fin à toutes
les réclamations. » Les Palestiniens ne
concèdent ni leur plein droit de retour,
ni le droit de notre peuple palestinien
de 1948 à vivre libre des vies
auto-déterminées exemptes de racisme et
de discrimination, ni le droit de
libérer toute la terre de
Palestine.
La lutte palestinienne est une lutte
pour libérer notre peuple et notre terre
d'un régime colonial brutal et
génocidaire. C’est une lutte pour le
retour des réfugiés palestiniens,
pour l'exercice de la souveraineté et de
l'autodétermination des Palestiniens sur
toute leur terre. Ce n'est pas un
conflit entre des parties égales, c’est
une lutte entre le colonisé et le
colonisateur, entre l’opprimé et
l'oppresseur. C'est le combat pour
établir une Palestine
démocratique pour tous sur la terre
entière de la Palestine,
libérée de l’occupant, du racisme et de
l'oppression.
La « solution de deux Etats » n'a pas
été pas un instrument qui permette de
réaliser progressivement les droits
palestiniens, ni même aucune réelle
souveraineté palestinienne ; au
contraire, les « initiatives de
construction d’Etat » considérées comme
positives dans le projet de résolution
ont soutenu l'investissement capitaliste
et l'exploitation aux dépens des classes
populaires palestiniennes, qui n'ont pas
bénéficié de tel financement. Cette
résolution n'envisage aucune libération
d'aucune partie de la Palestine
ou de son peuple, seulement la
continuation de la série sans fin de
négociations émiettant les droits
palestiniens tandis que l'occupant
continue à attaquer et détruire.
Centralement, ce projet de résolution
est une tentative pour torpiller le
droit de retour et enchâsser le
processus de négociations en faillite
dans une résolution du Conseil de
sécurité de l'ONU, remplaçant le droit
au retour par des « solutions
négociées, » et les résolutions de l'ONU
confirmant les droits palestiniens par
des résolutions confirmant la voie des
négociations.
Le porte-parole du FPLP a appelé les
communautés palestiniennes et arabes de
France et les partisans et amis français
de la Palestine à
rejeter le rôle de l'Etat impérialiste
français qui essaie de redéfinir et de
miner la cause palestinienne. L'Etat
français n'a aucune légitimité sur la
question de la Palestine
et n'a fourni aucun appui aux droits
palestiniens. Il a essayé au contraire
de légitimer les attaques israéliennes
constantes sur les Palestiniens tout en
emprisonnant des combattants pour la
Palestine tels que
Georges Ibrahim Abdallah et en réprimant
des manifestations de solidarité avec la
Palestine à Paris.
Ce projet de résolution est largement
rejeté par les forces politiques
palestiniennes qui ont à plusieurs
reprises signalé les menaces et les
dangers qu’il contient. Il n'est soutenu
que par quelques capitalistes
palestiniens qui recherchent le profit
et par les responsables de l’Autorité
Palestinienne. Une fois encore, la
décision politique palestinienne a été
détournée par Abbas et ses copains au
détriment du peuple palestinien.
Le fait que les Israéliens rejettent ce
projet de résolution et que les
Etats-Unis ont exprimé leur « manque
d'appui » signifie seulement que le
sionisme et
l'impérialisme dans la région ne sont
pas disposés à concéder ne serait-ce que
quelques miettes au peuple palestinien.
Tout comme le rejet de Netanyahu du
processus d'Oslo, le discours de racisme
et génocide flagrants de l'Etat
israélien ne fait pas du projet de
résolution un pas en avant pour les
droits et la libération des
Palestiniens.
« Nous rejetons sans équivoque cette
attaque sur les droits palestiniens sous
l'apparence d' « Etat palestinien »
et nous exhortons toutes les parties
palestiniennes responsables à le
rejeter, comme peu représentatif et
dangereux pour les droits et pour la
cause du peuple palestinien pour
lesquels tant de martyrs, de blessés et
de prisonniers ont donné leurs vies, » a
dit le porte-parole du FPLP.
Source :
PFLP
Traduction : André
Comte
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