Palestine
La « grande marche du retour » : vers
la libération
de la Palestine Chronique
et analyses (3) Octobre 2018
CIREPAL
Mercredi 31 octobre 2018
« La revanche
d’octobre » est le nom de la riposte de
la résistance palestinienne, plu
précisément des Brigades Al-Quds,
branche armée du Mouvement du Jihad
islamique en Palestine, aux crimes de
l’armée sioniste lors de la marche du
retour du vendredi 26/10 « Gaza résiste
et ne s’agenouille pas ».
Des rafales de missiles envoyées sur les
colonies du pourtour de Gaza, pour faire
comprendre aux sionistes que le sang
palestinien n’est pas vain, que les
crimes ne peuvent rester impunis, que
l’équation voulue par les sionistes
(silence contre crimes et sang) ne peut
être instaurée alors que la résistance
armée peut riposter, et pour confirmer
l’équation instaurée par la résistance :
« bombardements contre bombardements,
sang contre sang ». Car la résistance
populaire et pacifique des marches du
retour ne signifie nullement l’abandon
de la résistance armée, celle-ci protège
celle-là.
Après « la revanche
d’octobre », les sionistes bombardent,
sans faire de victimes, détruisent un
immeuble et touchent un des principaux
hôpitaux de la bande de Gaza. Mais
au-delà des bombardements, c’est la
propagande sioniste, relayée par la
presse internationale et arabe, qu’il
faut démasquer, celle qui prétend que le
Mouvement du Jihad islamique agit sur
les ordres de l’Iran, comme si les
Palestiniens sont incapables de résister
et qu’ils ont besoin d’ordres, alors que
leur propre vie et leur propre terre
sont quotidiennement volés par les
sionistes.
Cette propagande
sioniste bien rôdée déforme sciemment
les événements qui se déroulent depuis
plus de 7 mois dans la bande de Gaza,
soit « la grande marche du retour », et
diffuse tous les mensonges possibles
pour que l’armée d’occupation puisse
tuer sans être inquiétée. Mais la
patience du peuple palestinien est
grande, et son abnégation inégalée, et
la justesse de sa cause et de sa lutte
le rend encore plus déterminé que
jamais. C’est pourquoi il poursuivra les
marches du retour jusqu’à la réalisation
des objectifs qu’il s’est fixés, dans
l’immédiat et dans l’avenir proche : la
levée incondionnelle du blocus contre la
bande de Gaza et l’anéantissement du
plan américano-sioniste de liquidation
de la cause palestinienne, en attendant
la libération et le retour au pays.
Au fur et à mesure
que les marches du retour se
poursuivent, les divisions au sein du
gouvernement sioniste s’accentuent,
certains membres jugeant qu’il est temps
d’en finir et de lancer une offensive
« finale » contre la bande de Gaza,
pendant que l’armée et ses dirigeants
jugent qu’une telle offensive serait une
aventure vers l’inconnu, car la
résistance palestinienne a développé ses
armes et ses missiles et pourrait
atteindre des villes (colonies)
sionistes importantes, comme Tel Aviv.
L’armée sioniste n’est pas prête pour
une offensive, elle préfère tuer et même
lancer une vague d’assassinats des
dirigeants de la résistance, jugeant
qu’une guerre ne servirait à rien si
elle ne se termine pas par l’éradication
de la résistance, ce qui semble
impossible.
Cependant, le
développement des marches du retour,
leur permanence et leur extension vers
d’autres régions de la Palestine
inquiètent les dirigeants sionistes. Ils
ont fait appel à la « communauté
internationale » pour négocier avec les
dirigeants de Gaza (Hamas en premier
lieu) une accalmie en contrepartie de
facilités humanitaires. Ce qui a été
refusé par les marches du retour qui
réclament la fin du blocus, et non des
miettes, car la bande de Gaza réclame la
liberté et la dignité. Les effets du
blocus criminel qui dure depuis 12 ans,
les sanctions instaurées par le
président palestinien Mahmoud Abbas
contre la population de la bande de
Gaza, et les crises financières de
l’UNRWA qui suppriment les postes par
milliers, se sont ajoutés les uns aux
autres pour créer une situation
explosive que les dirigeants sionistes
et la communauté internationale
souhaitent éviter. Ils ont tout
simplement pensé qu’un peu de pain
supplémentaire pourrait satisfaire une
population vivant sous blocus depuis 12
ans.
Ils ne connaissent
pas la population de Gaza, ni son
histoire résistante, ni son sens de la
dignité. Ce n’est pas par hasard si
l’armée sioniste a quitté ce territoire
en 2005, si les organisations de la
résistance ont pu se développer et
développer leurs armements, si les
marches du retour rassemblent toutes les
semaines des dizaines de milliers de
Palestiniens, malgré la situation
catastrophique dans les hôpitaux, malgré
les guerres criminelles lancées par
l’occupant au cours de ces dix dernières
années, guerres qu’il n’a pas pu
remporter, mais où il a massacré et
décimé des familles entières.
La bande de Gaza
reste un défi à la face de l’occupant et
du « monde libre » qui le soutient, et
les marches du retour sont le défi à la
face du monde entier, car leur
permanence risque d’embraser toutes les
régions de la Palestine, puis tout
autour de la Palestine. C’est le souhait
des jeunes révolutionnaires qui
participent sans hésiter à ce grand
mouvement populaire de libération.
Chronique
(août – septembre – octobre 2018)
Les marches du
retour se déroulent le long de la bande
de séparation entre la bande de Gaza et
les territoires occupés en 1948 et
après : 6 tentes ont été installées,
dans les provinces de Rafah, Khan
Younes, le centre (Dayr al-Balah,
Maghazi, Nusayrat et Breij), Gaza
(Zaytun, Shaja’iya), le Nord (Jabalia,
Bayt Lahia, Bayt Hanun). Aux marches
centrales du vendredi qui se déroulent à
l’Est de la bande de Gaza, se sont
ajoutées les marches maritimes qui se
déroulent au nord.
Août
La commission
juridique du CNSM remet au Tribunal
International un dossier entier sur les
crimes de l’occupation au cours des
marches du retour.
Vendredi 3 août,
marche du retour placée sous le signe
des « Fidélité aux martyrs d’al-Quds » :
l’armée sioniste tue deux Palestiniens,
Ahmad Yaghi (25 ans) et l’enfant Muadh
Suri (15 ans), du camp Nusayrat, qui
décède le samedi des suites de ses
blessures. Dimanche, le jeune Ahmad Aydi
(17 ans) décède des suites des
blessures. Le nombre des blessés s’élève
à 120. L’aviation « israélienne »
continue à survoler l’est de la bande de
Gaza pour frapper les jeunes qui lancent
des ballons incendiaires. 10 incendies
ont été déclarées dans les colonies du
pourtour de Gaza, dues aux cerfs-volants
et ballons incendiaires.
Dans le cadre des
activités populaires, un mariage est
célébré dans les tentes du retour, liant
deux personnes qui ont participé à la
marche depuis le début.
Les marches
maritimes pour briser le blocus
commencent à partir du dimanche 5
août, avec le lancement de « la
flotte de la liberté n°5 »
Un communiqué du
CNSM appelle la population à une large
mobilisation le vendredi prochain, pour
la marche du retour placée sous le signe
de « Pour Gaza, la liberté et la vie ».
Le CNSM affirme refuser les solutions
proposées, qui sont partielles et ne
correspondent pas aux vœux des
Palestiniens, jugeant que les tentatives
de faire cesser les marches du retour ne
peuvent avoir d’effet.
Le ministre de la
santé à Gaza annonce que le nombre des
martyrs depuis le 30 mars dernier
s’élève à 158 martyrs, et le nombre des
blessés à 17500 blessés.
L’armée sioniste
bombarde des sites de la résistance à
Jabalia, et tue le mardi 7/8 deux
combattants du mouvement Hamas : Ahmad
Murjan, 23 ans et Abdel Hafiz Silawi, 23
ans. Les Brigades d’al-Qassam expliquent
dans un communiqué que l’ennemi ment
quant aux motifs de son bombardement.
La résistance riposte aux bombardements
de l’occupant en tirant des rafales de
fusées sur les colonies du pourtour de
Gaza. Des dizaines de colons ont été
blessés ou sous le choc. L’armée
sioniste tue trois Palestiniens, dont
une femme et son enfant, au cours de
frappes de son aviation pendant deux
jours de suite.
Vendredi 10/8
Marche du retour : « Pour Gaza, la
liberté et la vie ». L’occupant exécute
3 Palestiniens, dont un secouriste,
Abdallah Qitati, 20 ans, à l’est de
Rafah et Ali Aloul, 55 ans. 242
Palestiniens ont été blessés, dont 70
visés par les balles de l’armée
d’occupation.
Wissam Hijazi, 30
ans, décède trois mois après avoir été
blessé par les balles de l’occupant.
7 incendies sont
déclarées dans les colonies du pourtour
de Gaza. Un grand cerf-volant a provoqué
la coupure d’électricité dans la colonie
Sofa.
Au cours d’une
conférence de presse, le CNSM annonce le
slogan de la marche du retour du
vendredi prochain : « Révolutionnaires
pour al-Quds et al-Aqsa » en
commémoration de la date de l’incendie
criminelle de la mosquée en 1968.
Isma’il Haniyya, dirigeant du mouvement
Hamas, rappelle que les marches du
retour se poursuivent en tant que
mouvement populaire et pacifique, et
portent « un message de notre peuple au
monde entier, qui est son attachement au
droit au retour et l’attachement de
notre peuple dans la bande de Gaza à
briser le blocus pour une vie digne ».
M. Ziyad Nakhalé,
vice-secrétaire général du Mouvement du
Jihad islamique en Palestine, lance un
appel télévisé pour une large
participation à la marche du retour en
faveur d’al-Quds et d’al-Aqsa.
Vendredi 17/8
marche du retour « Révolutionnaires pour
al-Quds et al-Aqsa » :
L’occupant exécute deux
Palestiniens, Karim Fatayer, 30 ans et
Saadi Mu’ammar 26 ans, et blesse
270 participants, ciblant les
secouristes et les ambulances.
Samedi 18, une
marche est organisée, à partir du port
de Gaza, pour réclamer la levée du
blocus, avec la participation de 40
bateaux.
Selon la presse
sioniste, les snipers sionistes qui
tuent la population à Gaza souffriraient
de problèmes psychologiques. Les
spécialistes proposent qu’ils soient
suivis par des médecins.
Vendredi 31/8
« nos marches se poursuivent » : le
ministère de la santé à Gaza annonce que
les sionistes ont blessé, au cours de
cette 23ème marche 240
Palestiniens, parmi eux la secouriste
Shuruq Abu Msamih.
Les dirigeants de la résistance qui
participaient à la marche ont affirmé
qu’elles vont se poursuivre jusqu’à
atteindre leurs objectifs, puisque la
population de Gaza semble affluer et
participer massivement. Pour Maher
Muzhir, dirigeant au FPLP, les marches
sont également un message à
l’administration américaine lui disant
que le projet de liquidation de la
question palestinienne ne peut passer.
Septembre
Dimanche 1er
septembre : l’occupant tire sur les
participants à la 6ème marche
maritime qui s’est rendue du port de
Gaza vers les barrières de séparation au
nord de la bande de Gaza. Les 50 bateaux
palestiniens ont été visés par les tirs
de la marine sioniste alors qu’ils
transportaient des malades, des blessés
et des étudiants. Le porte-parole du
conseil des marches maritimes , Bassam
Manasra, a déclaré au cours d’une
conférence de presse, que les
Palestiniens de Gaza ont le droit de
circuler dans les eaux territoriales de
la bande.
Khaled al-Batsh,
président du conseil national supérieur
des marches du retour (CNSM), déclare
que les marches du retour se
poursuivront, et notamment en riposte
aux déclarations du président américain
voulant liquider l’UNRWA. Au cours de la
marche « ensemble pour protéger les
droits des réfugiés » qui a eu lieu près
du barrage de Bayt Hanun/ Eretz (4/9),
il a demandé aux masses de s’accrocher
aux marches et à la résistance pour
protéger le droit au retour et briser le
blocus, disant : « si les marches
s’arrêtent, le blocus se maintiendra, et
nous ne l’accepterons pas ».
Vendredi 7/9,
appelée « Nous retournerons malgré Trump » :
la marche a été marquée par le martyre
de deux jeunes, Bilal Khafaja, 17 ans,
de Rafah, et Amjad Hamduna, 19 ans, de
Jabalya, qui avait été blessé lors de la
marche du 14/7. Des dizaines de
Palestiniens ont été blessés et
asphyxiés. Des jeunes sont parvenus à
faire tomber un drône « israélien » qui
lançait des bombes de gaz, à l’est de
Gaza, et d’autres ont lancé leurs
bouteilles incendiaires à l’est de Khan
Younes sur les soldats de l’occupation.
Le martyr Bilal
Khafaja a été ciblé par les snipers de
l’armée d’occupation, il a été touché à
la poitrine alors qu’il se trouvait
éloigné des barbelés installés par
l’occupant.
Le commentateur
politique Hussam Dajani déclare que le
nombre important de participants à la
dernière marche du retour, confirme la
force de la détermination du peuple à
réaliser ses objectifs, dont la fin du
blocus contre Gaza. Il a poursuivi
disant que la résistance ne peut rester
sans riposter aux crimes commis contre
les jeunes révolutionnaires.
Le manque de fuel
menace le bon fonctionnement des
générateurs électriques dans les
hôpitaux de Gaza, une des conséquences
du blocus.
Exécution d’un
Palestinien qui tentait de passer par le
barbelé qui sépare Gaza de la Palestine
occupée en 48. Après l’avoir arrêté, les
sionistes lui ont tiré une balle dans le
corps, le laissant sans soins, alors que
les ambulances palestiniennes étaient
prêtes à lui sauver la vie.
Lundi 9/9 : la 7ème
marche maritime organisée par le
conseil de la mobilisation nationale
pour briser le blocus, se met en route
dans l’après-midi, à partir de la zone
nord de la bande de Gaza. Au cours de la
conférence de presse préparatoire, Adham
Abu Salima, président du conseil,
déclare que des dizaines de bateaux,
ornés des drapeaux palestiniens,
prendront la route en vue de briser le
blocus, et appelle l’autorité
palestinienne de Ramallah de se joindre
à ce mouvement.
49 Palestiniens ont
été blessés, dont des secouristes et
journalistes, par les soldats de
l’occupation, qui ont tiré sur la marche
maritime qui a eu lieu au nord de la
bande de Gaza. 50 bateaux avaient
participé à la marche, accompagnée sur
le sol par des milliers de Palestiniens,
qui réclamaient la fin du blocus.
Au cours d’une
visite aux colonies de « l’enveloppe de
Gaza », le président de l’entité
sioniste Raovin Rivlin déclare « nous
savons que la prochaine guerre sera plus
dure que les précédentes ».
Jeudi 13/9 : Les
organisations de la résistance
palestinienne à Gaza ont déclaré, au
cours d’une conférence de presse,
qu’elles sont prêtes à riposter à toute
agression « contre notre peuple avec
tout ce que nous possédons de moyens et
de possibilités », en vue de libérer
« notre terre et nos lieux saints ». Les
organisations de la résistance ont
appelé à transférer l’expérience de Gaza
vers la Cisjordanie, Gaza ayant réussi à
chasser l’occupant du fait de la
résistance.
Une nouvelle tente
a été installée dans le cadre des
marches du retour, près de la colonie
Zikkim, en vue d’élargir l’affrontement
avec l’entité sioniste, du moins tous
les lundis. Khodr Habib, membre du haut
conseil national des marches du retour
et dirigeant au Mouvement du Jihad
islamique, a déclaré que la nouvelle
tente du retour sur la bordure nord de
Gaza vise à harasser l’occupant
sioniste. Les jours du lundi, les
manifestations se dérouleront au nord,
vers Bayt Hanun. Ceci est un message à
l’occupant, qui se rappelle très bien de
la colonie et base militaire de Zikkim,
qui a subi une attaque maritime de la
part de la résistance (Hamas).
Vendredi 14/9,
marche du retour placée sous le signe
« la résistance est notre choix ».
Les forces sionistes exécutent trois
Palestiniens, l’enfant Shadi Abdel Al,
12 ans, et les jeunes Mohammad Shaqqura,
21 ans et Hani Afafna, 21 ans.
Les jeunes
inaugurent les unités de harcèlement
nocturne qui agissent de nuit, en
brûlant des pneus et en provoquant les
colons et soldats par les sons faits au
cours de la nuit. La large participation
aux marches du retour exaspère l’entité
coloniale qui voudrait les faire cesser
sous forme d’accord d’accalmie avec les
organisations palestiniennes. Mais ces
organisations refusent tout accord
d’accalmie sans que le blocus ne soit
levé, de manière totale. Les
« facilités » de la part des sionistes,
par le biais d’Etats arabes ou de l’ONU,
ne peuvent les satisfaire, et par
conséquent, elles appellent à poursuivre
les marches sans prendre en compte les
états d’âmes de l’entité sioniste.
La presse sioniste
publie un reportage sur le long mur en
cours de construction autour de la bande
de Gaza. Ce mur qui s’étendrait sur 65
km couvrirait les « frontières »
terrestres et maritimes. Il serait
profond de dizaines de mètres. Des
ouvriers roumains, brésiliens et
d’autres Etats travaillent à la
construction de ce mur. D’après le
général chargé du mur, la construction
de ce dernier mettrait fin aux menaces
qui pèsent sur les colons installés sur
la bordure de Gaza.
Un nouvel appareil
pour faciliter la tâche des snipers
sionistes vient de leur être livré,
consistant à souffler de l’air frais
pour éviter les fumées des pneus de
caoutchouc lors des marches du retour.
La poursuite des
marches du retour suscitent les
querelles au sein du gouvernement
sioniste, entre des ministres qui
critiquent l’armée qui ne fait pas ce
qui devrait être fait, selon eux et
d’autres qui essaient de profiter de la
situation pour se hisser au pouvoir. La
surenchère lancée par les uns et les
autres se concrétise par le resserrement
du blocus maritime contre les pêcheurs à
Gaza.
Décès du jeune
Suhayb al-Kashef, 16 ans, des suites de
ses blessures, le 16/9, occasionnées par
l’occupant pendant la marche du retour,
le mois précédent.
Le père de l’enfant
martyr Shadi Abdel Al raconte à la
presse que son fils a participé à toutes
les marches du retour, depuis le début,
du côté de Jabalya, au nord de la bande
de Gaza. L’enfant a levé les bras, pour
faire le signe de la victoire, devant
les soldats cachés derrière des
monticules de sable en face. L’un des
soldats lui a tiré une balle dans la
tête.
Le CNSM affirme que
la marche maritime du lundi comportera
plusieurs bateaux. Bassam Manasra,
membre du Conseil, a affirmé que le
peuple prend l’initiative, il est
capable de troubler l’occupant et de
l’empêcher d’accomplir ses objectifs. Il
a appelé, en conclusion, la communauté
internationale à assumer ses
responsabilités et à poursuivre
l’occupant pour ses crimes.
Le ministre
sioniste Gilaad Ardan a menacé de
reprendre la politique des assassinats
dans la bande de Gaza, signifiant
l’assassinat des cadres dirigeants de la
résistance.
La marche
maritime du lundi 17/9 a été férocément
réprimée, avec 95 blessés. Les
milliers de manifestants se sont massés
au nord de la bande de Gaza, pour
assister les bateaux qui tentent de
désserrer le blocus maritime. Les
manifestants ont brûlé des pneus pour
empêcher les soldats sionistes de tirer,
et ont scandé des mots d’ordre contre le
blocus et pour le retour en Palestine.
Quelques manifestants ont réussi à
prendre des armes d’un soldat israélien
qui a fui en les voyant entrer par les
barbelés, du côté de la colonie Zikkim.
Des jeunes sont même entrés dans la
caserne militaire d’où se sont enfuis
les soldats, laissant leurs armes, que
les manifestants ont pris.
Daoud Shehab,
porte-parole du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, qui a participé
à la marche maritime a déclaré que « le
peuple défend son droit à la vie, et il
l’arrachera quelles que soient les
tentatives de l’anéantir. Il y a une
grande détermination à poursuivre les
marches ».
L’armée sioniste
recherche des « objets volants » ayant
pu entrer de la bande de Gaza vers
l’intérieur occupé. L’armée pense qu’il
s’agit d’un drône, et pour la presse
sioniste, ce ne serait pas la première
fois que des drônes sont envoyés de la
bande de Gaza vers l’intérieur occupé.
Lundi 17/9 : Deux
Palestiniens de Gaza, Naji Abu Assi, 18
ans et Alaa Abu Assi, 21 ans, ont été
tués par l’armée d’occupation qui a
lancé une fusée du côté de Khan Younes,
au sud de la bande de Gaza.
Mardi 18/9 :
L’armée sioniste tue deux Palestiniens,
aux abords de la bande de Gaza : Mohamad
Abu Naji, 34 ans et Ahmad Omar, 20 ans
et blesse des dizaines lors d’une
manifestation au nord de la bande de
Gaza,. Des centaines de jeunes étaient
parvenus à passer outre le barrage
d’Eretz vers le mur construit par
l’armée d’occupation.
Khaled al-Batsh,
président du CNSM affirme qu’il est
important que les marches du retour
s’étendent vers les différentes régions
de la Palestine et dans l’exil. « Il
faut intensifier l’Intifada et les
marches pacifiques du retour, contre les
barrages et les colonies de
l’occupation. Nos marches vont se
poursuivre, l’ennemi sioniste doit le
comprendre, il n’est pas possible de
reconnaître sa présence sur le sol de la
Palestine. »
Les équipes
sionistes de lutte contre l’incendie ont
déclaré que 4 grandes incendies se sont
déclarées dans les colonies des abords
de la bande de Gaza. D’autre part,
l’armée d’occupation a déclaré qu’une
vingtaine de Palestiniens ont réussi à
franchir les barbelés au cours de deux
journées précédentes (mardi et mercredi
18-19). Un rapport des autorités
sionistes de l’environnement déclare que
les dégâts dûs aux incendies depuis le
début des marches du retour ont touché
32 mille dunums, et 14% des zones
protégées. Le montant des pertes s’élève
à 15 millions de shekels.
Marche du
vendredi 21/9 placée sous le signe de
« Briser le blocus » : les soldats
de l’occupation exécutent Mohammad
Kallab, 20 ans, qui participait à la
marche du retour. Sept incendies dans
les champs des colonies ont été
provoquées par les ballons incendiaires
que les jeunes ont envoyés. Les
manifestants brûlent des pneus pour
brouiller la vue des soldats de
l’occupation, cachés derrière des
monticules de sable, qui tirent sur les
manifestants des balles réelles et des
fusées à gaz pour les disperser. Les
blessés ont participé activement aux
marches du retour, comme Bilal Abu
Hussayn, 22 ans, sur sa chaise mobile,
qui se dirige vers les barbelés. Il
avait été blessé lors de la dizième
marche du retour. Mohammad Na’izi,
également blessé, ne rate aucune marche.
Il considère que les marches du retour
sont la moindre des choses que le peuple
palestinien peut faire pour récupérer sa
terre et sa liberté.
Le ministère de la
santé à Gaza déclare que depuis le 30
mars, début des marches du retour,
l’occupant a exécuté 184 Palestiniens de
la bande de Gaza, dont 32 enfants et
deux femmes. Le nombre de blessés
s’élève à 20.472 dont 5093 blessés par
des balles réelles. Parmi les blessés,
448 sont dans un état grave.
Selon la presse
sioniste, une vingtaine de jeunes sont
parvenus à couper les barbelés et à
entrer dans les terres occupées. Ils ont
tenté de démolir des installations
militaires sionistes.
Lundi 24/9 : les
sionistes exécutent un jeune
Palestinien, Imad Ishtiwi, 21 ans, lors
des activités des unités de harcèlement
et des manifestations nocturnes à l’est
de Gaza. L’armée d’occupation a lancé
des coups de feu intenses sur les
manifestants et lancé des fusées sur le
site Malaka, à l’est de Gaza, qui n’a
pas fait de victimes. Pendant les
manifestations nocturnes, les
Palestiniens font entendre des sifflets
et des chants révolutionnaires, par
haut-parleurs, tout en brûlant des
pneus.
La neuvième
marche maritime pour briser le
blocus se déroule le lundi 24/9, avec
des dizaines de bateaux transportant des
Palestiniens victimes du blocus.
L’occupant exécute Mohammad Abul Sadiq,
21 ans et blesse 90 Palestiniens lors de
la marche, dont des journalistes. Les
manifestants parviennent à faire tomber
un drône qui lançait des bombes à gaz
sur eux.
Khaled Al-Batsh
déclare suite à la marche maritime :
« les Nations-Unies doivent savoir que
notre peuple refuse l’occupation
« israélienne » de notre terre, et que
notre peuple ne reconnaît pas la
solution des deux Etats ou le processus
de règlement politique avec l’occupant
spoliateur » ajoutant que « toutes les
tentatives d’arrêter les marches du
retour ou de les contourner ne nous
empêcheront pas de les poursuivre
jusqu’à la réalisation de nos
objectifs ».
Le quotidien
sioniste Haaretz a dévoilé que l’armée
sioniste est incapable de trouver les
moyens d’action envers les unités de
harcèlement nocturne et les
manifestations nocturnes qui se
poursuivent le long des lignes séparant
Gaza de l’intérieur palestinien occupé.
L’armée craint que les manifestations ne
soient une manière de s’infiltrer vers
les colonies, et le commentateur
sioniste Amos Hariel dit que les
« manifestants à Gaza ont trouvé un
nouveau point faible dans l’armée
sioniste », ajoutant que les moyens
utilisés le jour pour disperser les
manifestants ne fonctionnent pas la
nuit, à cause de la faible vue,
c’est-à-dire que les snipers voient
moins bien.
« Un jour avant son
martyr, il termine son travail dans
l’unité du harcèlement nocturne à la
« frontière » et rentre heureux, car il
avait réussi à franchir les barbelés. Il
me donne une enveloppe remplie de sable.
Je lui demande ce que c’est, il répond :
c’est le sable de notre terre. J’ai
compris à cet instant qu’il allait vers
le martyre, mais je ne pouvais pas
savoir que ce serait si vite » (la mère
de ‘Imad Ishtiwi, 21 ans, exécuté par
l’occupant).
La presse sioniste
déclare le mardi 25/9 que des ballons
incendiaires ont été envoyés vers les
colonies situés aux abords de la bande
de Gaza, faisant 12 incendies.
L’occupant nomme cela « le terrorisme
des ballons ».
La manifestation
du mercredi 26/9 à Bayt Hanun pour
soutenir la cause des réfugiés
palestiniens a été réprimée par
l’occupant qui a tiré des balles réelles
et des bombes à gaz sur les
manifestants. Ils étaient des milliers à
réclamer le droit au retour des réfugiés
et à refuser les plans de l’UNRWA contre
les réfugiés.
La presse sioniste
rapporte que 7 incendies se sont
déclarées dans les colonies de
l’enveloppe de Gaza, dues aux ballons
incendiaires.
Le centre Mizan
pour les droits de l’homme a déclaré que
l’occupant a commis 130 agressions
contre les journalistes, pendant les
marches du retour, depuis le 30/3.
Marche du retour
du vendredi 28/9 placée sous le signe de
« l’Intifada al-Aqsa » en
commémoration de l’Intifada de septembre
2000. Les forces de l’occupation
exécutent 7 Palestiniens participants à
la marche : Mohammad al-Hum, 14 ans,
Mohammad Awawda, 26 ans, du camp
al-Breij, Iyad Sha’er, 20 ans, Walid
Haniyye, 24 ans, Mohammad Shakhsa, 24
ans de la ville de Gaza, Nasser Musbah
12 ans, Mohammad Inshassi, 18 ans de
Khan Younes.
La résistance
palestinienne affirme que le silence
international est responsable de la
poursuite des crimes sionistes. « Le
silence et l’incapacité sont le
laissez-passer » pour la poursuie des
crimes de l’occupant envers la
population à Gaza. Les commentateurs ont
mis l’accent sur le fait que les tirs
des sionistes ont visé la tête et la
partie supérieure des corps, dans le but
de tuer et non de dissuader les
manifestants de s’approcher des
barbelés.
L’unité de
harcèlement nocturne menace les colons
de l’enveloppe de Gaza et leur demande
de quitter leurs maisons et de ne plus y
retourner, promettant d’intensifier
leurs activités.
L’occupant annonce
que 4 incendies se sont déclarées dans
les colonies proches de la bande de Gaza
et prétend avoir trouvé des dizaines de
charges explosives.
Octobre
Les menaces de
l’occupation contre la bande de Gaza se
font plus pressantes, d’après les
commentateurs politiques. N’ayant pu
obtenir une accalmie à leur manière, les
sionistes menacent de bombarder et de
détruire Gaza.
Les forces de
l’occupation tirent sur les participants
aux unités de harcèlement nocturne,
blessant 3 Palestiniens.
Mercredi 3/10,
l’occupant exécute un Palestinien,
l’enfant Ahmad Abu Habl, 15 ans, en
tirant un coup de feu sur la tête, lors
de la marche pour lever le blocus près
de Bayt Hanun, au nord de la bande de
Gaza. 24 Palestiniens ont été blessés
par les tirs de l’armée d’occupation,
qui ont visé des ambulances.
La presse sioniste
signale 5 incendies dans le pourtour de
Gaza, dues aux ballons incendiaires en
provenance de la bande de Gaza.
La dixième
marche maritime pour exiger la levée
du blocus contre la bande de Gaza se
déroule le lundi 1er octobre.
Le premier secrétaire du conseil
législatif palestinien, Ahmad Bahr a
exigé, au cours de la conférence de
presse précédant la marche, la
libération de tous les pêcheurs détenus
par l’occupant, à cause de leur
participation aux marches maritimes et
de l’accomplissement de leur travail. Le
président du syndicat des pêcheurs,
Nizar Ayash, a affirmé que l’occupant a
confisqué 50 bateaux de pêche aux
familles palestiniennes qui n’ont plus
le moyen de vivre.
La presse sioniste
signale les querelles au sein du
gouvernement « israélien » à cause de la
bande de Gaza. Les ministres s’accusent
réciproquement de la détérioration de la
situation dans les colonies.
Vendredi 5/10
jour de la marche du retour avec pour
mot d’ordre « La fermeté et la
résilience ». L’occupant exécute
trois Palestiniens, l’enfant Fares
Sersawi, 12 ans, et Mahmud Abu Sem’an,
24 ans, et Hussayn Raqab, 28 ans.
Khalil al-Hayya,
membre du bureau politique du mouvement
Hamas, affirme « notre message est
clair. Notre peuple ne craint pas
l’occupant, et refuse de baisser les
bras, il est déterminé à obtenir sa
liberté. » Il a décrit l’attitude de
l’occupant sioniste qui « tue nos
enfants, nos hommes et femmes qui
participent aux marches du retour » par
la faillite et son incapacité à
affronter ces marches.
Un ancien général
de l’armée d’occupation déclare que son
armée doit mener la guerre contre Gaza,
et en finir. Dans une interview à la
presse sioniste, il affirme que la
direction « israélienne » actuelle est
incapable de régler la question, elle
manque de courage ».
Un avion de l’armée
d’occupation bombarde des jeunes à
Rafah, sans les toucher, le soir du
dimanche 7/10.
Lundi 8/10, la
11ème marche maritime,
avec le slogan « Palestine, nous
arrivons » se déroule
au nord de Gaza, avec la participation
de milliers de manifestants et des
dizaines de bateaux en mer. 29
Palestiniens ont été blessés par les
tirs des forces sionistes, dont 11 par
balles réelles.
Le ministère de la
santé à Gaza déclare mettre en route les
ambulances maritimes pour secourir les
participants à la marche maritime en
pleine mer.
La presse sioniste
rapporte les paroles d’un officier de
réserve dans l’armée d’occupation
affirmant qu’il faut engager des
négociations avec Hamas, car il n’est
pas possible de combattre les ballons
incendiaires. Il a affirmé ces paroles
alors que Netanyahu menace la bande de
Gaza par une guerre.
Vendredi 12/10 :
marche du retour placée sous le signe de
l’Intifada al-Quds a vu un afflux
impressionant de participants, qui
réclamaient le retour en Palestine et la
levée du blocus. Plusieurs jeunes ont
franchi la barrière de séparation avec
l’intérieur occupé, malgré les tirs
nourris de l’occupant. La large
participation à la marche indique la
poursuite du mouvement. L’occupant
exécute 7 Palestiniens, à cause de sa
panique, pensant que la marche ne serait
pas suivie massivement, à cause des
menaces qu’il avait lancées. Les martyrs
exécutés ce vendredi sont : Ahmad Tawil,
27 ans, Ahmad Abu Na’im, 17 ans, du camp
Nusayrat, Mohammad Isam’il, 29 ans du
camp al-Breij, Afifi Afifi, 18 ans,
Mohammad Abbas, 21 ans, de la ville de
Gaza, Abdallah Daghma, 25 ans, Tamer Abu
Armana, 22 ans, du sud de la bande de
Gaza. Des centaines ont été blessés par
des balles réelles tirées sur le haut
des corps des manifestants, pour tuer.
Au cours de la
marche du retour, la bravoure du martyr
Abdallah Daghma sera longtemps dans les
esprits de ses frères et ses parents. Il
était parvenu à entrer à l’intérieur de
la zone occupée et avait combattu un
soldat avec ses mains, il avait réussi à
le tirer sur une dizaine de mètres vers
les barbelés avant d’être exécuté par un
sniper « israélien ». Le père du martyr
est fier de son fils qui lui avait
promis qu’il ferait quelque chose qui
lui lèverait le front.
Khaled al-Batsh,
président du CNSM affirme que les colons
de l’enveloppe de Gaza vont payer le
prix du blocus, nous ne serons pas seuls
à supporter le blocus ».
L’armée de
l’occupation menace la population de
Gaza et la résistance de lancer une
guerre destructrice. La résistance
affirme qu’elle est prête à riposter à
toute agression et que les menaces n’ont
aucun effet sur le moral de la
population et de la résistance. Ahmad
Mudallah, dirigeant au mouvement du
Jihad islamique en Palestine, affirme
que « la bande de Gaza résiste de
différentes manières, d’abord les
marches populaires puis la résistance
armée. Si l’occupant décide de lancer
une offensive militaire, la résistance
armée ripostera, elle a acquis depuis
2014 de nouveaux moyens de lutte et
s’est développée. Même aux heures les
plus dures du blocus, la résistance a
réussi à développer ses moyens. »
Les ballons
incendiaires arrivent jusqu’à Tel Aviv,
d’après la presse sioniste. 7 incendies
ont été déclarées dans les colonies du
pourtour de Gaza.
Lundi 15/10 :
marche maritime au nord de la bande de
Gaza, avec la participation de 25
bateaux en mer et des milliers de
Palestiniens du côté de Bayt Lahia. 32
Palestiniens ont été blessés par les
tirs des sionistes. Un des blessés
succombe à ses blessures, il s’agit du
martyr Saddam Shalash.
Le CNSM a déclaré
que la large participation aux marches
du retour nous place en situation de
responsabilité nationale, qui nous
pousse à les poursuivre jusqu’à la
réalisation de leurs objectifs. « les
solutions partielles sous des
appelations humanitaires ne trompent pas
notre peuple qui a décidé de poursuivre
la marche en fidélité envers le sang de
nos martyrs et des sacrifices consentis
jusque là ». Le CNSM a appelé le peuple
palestinien à participer à la prochaine
marche sous le titre : « Gaza se soulève
et la Cisjordanie la rejoint ».
L’armée sioniste
réclame le report de la guerre contre
Gaza à la fin de l’an 2019, disant
qu’elle a besoin de se préparer.
Du côté des
colonies, la première famille de colons
à quitter la colonie Karm Abu Salem
a décidé de le faire à cause des
ballons incendiaires et des fumées des
incendies et des pneus. Les autorités de
l’occupation ont construit des barrières
internes équipées de jets d’eau pour
éteindre les fumées des pneus brûlés par
les jeunes Palestiniens. Mais leur
tentative a échoué.
7 Palestiniens ont
été blessés le mardi 16/10 par les tirs
de l’armée d’occupation, au cours
d’affrontements à l’est de la ville de
Dayr al-Balah, au centre de la bande de
Gaza. Des dizaines de jeunes ont réussi
à entrer dans les territoires occupés,
les soldats sionistes ont tiré.
Les colons de
l’enveloppe de Gaza sont exténués du
fait des marches du retour, disent les
commentateurs politiques. Selon les
dirigeants de la résistance, la
direction politique et militaire de
l’occupant a menti disant qu’elle
pouvait mettre fin aux marches du retour
et satisfaire les colons, mais en vain.
Les marches du retour mettent les colons
devant deux alternatives : soit partir
soit étouffer.
L’occupant bombarde
le nord de la bande de Gaza, tuant un
Palestinien, Naji Zaanin, 25 ans, près
de sa maison à Bayt Hanun.
Vendredi 19/10 ,
30ème marche du retour avec
le slogan « Gaza se soulève et la
Cisjordanie la rejoint ». La
participation populaire à la marche a
été massive, par défi envers l’occupant
qui avait menacé de lancer une offensive
militaire contre la population de Gaza.
Les soldats sionistes postés sur la zone
de séparation ont blessé 130
manifestants, dont 25 enfants, et 4
secouristes. La particularité de cette
marche fut également la participation de
plusieurs localités palestiniennes en
Cisjordanie à la marche du retour, comme
la ville d’al-Khalil et à Ramallah,
Nablus, el-Bireh.
Pour Talal Awkal,
commentateur politique, les messages
envoyés par la résistance palestinienne
à l’entité sioniste, a eu un effet de
limiter le nombre de blessés, et les
tirs des snipers. En effet, bien avant
la marche, la résistance a lancé deux
fusées, l’une sur un local à Beer Saba’
dans le Naqab et une autre près de Tel
Aviv, pour dissuader l’occupant. Pour le
membre du bureau politique du Mouvement
du Jihad islamique en Palestine, dr.
Mohammad al-Hindi, les marches du
retour, qui vont se poursuivre,
accentuent les crises internes du
gouvernement « israélien », qui montre
son incapacité à prendre une décision
concernant Gaza.
Des enseignants et
intellectuels palestiniens à Gaza
lancent une initiative d’encouragement
aux œuvres littéraires et artistiques en
soutien aux marches du retour.
Lundi 22/10,
les sionistes tirent sur les
participants à la marche maritime
et font 20 blessés. La marine de
l’occupant a tiré sur les bateaux qui
participaient à la marche, et les
soldats postés près des barrières ont
tiré sur les milliers de manifestants.
Khaled al-Batsh affirme que l’occupant
va être obligé de lever le blocus contre
Gaza, et s’il ne le fait pas, le prix
qu’il aura à payer sera lourd. Il a
affirmé que les marches du retour vont
bientôt s’étendre vers le reste de la
Palestine, et notamment en Cisjordanie
occupée.
L’armée
d’occupation exécute, le mardi 23/10 le
jeune Muntasser al-Baz, 17 ans, à l’est
de Dayr al-Balah, en tirant sur des
jeunes qui manifestaient.
La presse sioniste
affirme que 8 incendies se sont
déclarées dans les colonies du pourtour
de Gaza, dues aux ballons incendiaires.
Vendredi 26/10,
marche du retour placée sous le signe de
« Gaza résiste et ne s’agenouille pas ».
Ne pouvant supporter les marches du
retour, l’armée sioniste tue 5
participants : Mohammad Abdel Nabi, 27
ans, Nassar Abu Taym, 22 ans, Ahmad Abu
Labda, 22 ans, Ayesh Shaath, 23 ans,
ainsi que Mujahid Aql, décédé des suites
de ses blessures. 232 Palestiniens sont
blessés.
La
résistance palestinienne a décidé de
réagir, et les Brigades al-Quds, branche
armée du mouvement du Jihad islamique,
lance le samedi à l’aube l’opération
« Revanche d’octobre » : des rafales de
fusées sur les colonies du pourtour de
Gaza, faisant quelques blessés.
Consternation et stupéfaction des
sionistes qui ne pensaient pas que la
résistance appliquerait l’équation
promise : « bombardement contre
bombardement, sang contre sang ».
L’Egypte intervient pour faire cesser
les combats après que les sionistes
aient réagi aux bombardements de la
résistance, en frappant un immeuble et
touchant un hôpital. La résistance
déclare qu’elle accepte d’arrêter les
fusées si la partie adverse cesse ses
attaques, mais affirme qu’elle se
réserve le droit de riposter et
d’élargir le champ des attaques et leur
intensité.
Dimanche 28/10 :
l’aviation sioniste tire plusieurs
fusées sur trois enfants qui jouaient
près de leurs maisons , à l’est de Dayr
al-Balah : Khaled Abu Sa’id, 14 ans,
Abdel Hamid Abu Dhaher, 13 ans et
Mohammad Satari, 13 ans, décèdent sur le
coup. Les sionistes empêchent les
ambulances palestiniennes de s’avancer
vers les corps des martyrs. Ils
prétendent que les enfants préparaient
un attaque militaire contre eux, alors
qu’ils mettaient des pièges aux oiseaux.
Khaled al-Batsh a
déclaré, au cours des funérailles des
trois enfants que les enfants avaient le
droit de se trouver là où ils étaient,
car le terrain fait partie de la bande
de Gaza. Il a rejeté les mensonges des
sionistes et affirmé que le moindre prix
que les sionistes devraient payer pour
ce crime est la levée du blocus,
entièrement. « l’occupant veut dire aux
Palestiniens qu’il n’est pas autorisé
pour vous de mener une vie normale » en
tuant ces enfants.
Lundi 29/10 :
Marche maritime au nord de la bande
de Gaza pour briser le blocus. Les
soldats de l’occupation tire sur les
foules et tuent Mohammad Abu Abada, 27
ans, habtant du camp al-Shate’. Pendant
la marche, les participants ont levé les
photos des trois enfants martyrs
exécutés la veille à Deir el Balah par 7
avions « israéliens » et réclamé
l’intervention de la résistance armée,
signe de confiance de la population dans
sa résistance.
Analyses et
reportages
Les unités de
harcèlement nocturne fondées par les
jeunes de Gaza s’ajoutent aux diverses
unités existantes, qui visent à protéger
les manifestants et à lutter de manière
pacifique contre les sionistes. Les
unités de harcèlement nocturne sont
présentes dans les 5 camps du retour le
long de la bande de Gaza et ont pour
tâche d’animer les camps pendant la
nuit, en faisant du feu, en brûlant des
pneus ou en sifflant. Un des membres de
l’unité de harcèlement explique au
journaliste qu’après le dîner, lui et
d’autres jeunes se dispersent vers les
camps du retour et commencent à brûler
des pneus, à envoyer de la lumière sur
les soldats sionistes installés de
l’autre côté des barbelés, à crier dans
les haut-parleurs, à envoyer des ondes
laser sur les soldats, pour les empêcher
de dormir et de se reposer. Ce qui
pousse les jeunes à être actifs dans les
marches du retour, ce sont les liens
fraternels et l’unité qui les rassemble
au cours de l’affrontement avec les
forces de l’occupation. Tout le monde
agit pur la Palestine et il n’y a aucune
différence entre les organisations.
« les
unités de harcèlement nocturne , fait et
phénomène, expriment la capacité de la
jeunesse révolutionnaire à donner du
nouveau. Sur le plan pratique, elles
ouvrent la voie à encore plus
d’ingéniosité, d’autant plus qu’elles
s’ajoutent à d’autres phénomènes qui
dérangent l’occupant et le rendent
incapable de riposter. Ces activités
nocturnes donnent aux jeunes la capacité
d’entrer dans les installations
sionistes » (Ahmad Shiqaqi,
Al-Istiqlal, N°1218).
Le martyr
Mohamad Abu Naji a été plusieurs
fois blessé au cours des marches du
retour, mais cela ne l’a pas empêché de
poursuivre sa participation. Le mardi,
Mohammad a enfilé sa kuffieh et porté le
drapeau palestinien. Il a fait ses
adieux à la famille, ses deux filles,
son épouse et ses parents, puis s’est
dirigé vers la manifestation, disant à
son père qui lui recommandait de ne plus
partir : « Père, c’est un projet que
nous avons commencé, nous devons le
terminer, nous ne pouvons pas
l’arrêter ».
« Je ne sais pas
comment le négociateur palestinien peut
être dans un état de défaite et habité
par une faiblesse inouïe au moment où il
voit les jeunes révolutionnaires, dans
les marches du retour à l’est de Gaza…
Les actes héroïques que nous aperçevons
dans les marches du retour expriment la
grandeur de notre peuple palestinien et
la foi profonde et la détermination
totale qui l’habitent… La question a
dépassé la levée du blocus ou
l’ouverture des voies
de passage, ou l’amélioration de la
situation des gens. La grandeur de ce
que fait notre peuple porte en lui les
graines de la victoire et annonce le
réveil de cette nation qui a été
dépouillée de tout, cette nation qui
voit dans « Israël » un cancer incrusté
dans son corps, et qu’elle devra
éradiquer à la racine. C’est tout cela
que fonde le jeune révolutionnaire
palestinien qui efface les frontières et
qui fait trember la terre sous les pas
des sionistes. Des jeunes qui ne
possèdent que des pierres, des pneus,
des cisailles pour couper des barbelés
qui les empêchent de revenir à leurs
terres dont ils ont été expulsés par la
force, ces jeunes font des miracles. »
(Editorial al-Istiqlal, N°1221).
Une caméra a réussi
à prendre en photos un jeune Palestinien
qui est parvenu à entrer dans un poste
militaire sioniste, aux abords de la
bande de Gaza, après avoir coupé les
fils de barbelés. Il est entré au poste,
a pris des armes et a dû revenir,
poursuivi par des coups de feu qui n’ont
pu l’atteindre. Il s’agit du jeune Bara’
Zakut, 24 ans, qui raconte son exploit
avec fierté. « lorsque je suis arrivé
aux barbelés, un enfant de 11 ans m’a
encouragé, en coupant les barbelés, et
me disant : allez, rentre. Il m’a donné
du courage et j’ai commencé à gravir la
montée, pendant que l’unité de
caoutchouc brûlait des pneus pour me
couvrir. Lorsque je suis arrivé au
poste, les soldats étaient absents, il y
avait un jeep militaire à 50 mètres, je
suis rentré et j’ai pris des armes, mais
les soldats ont commencé à me tirer
dessus, d’une manière très intense. J’ai
dû revenir.
« Pourquoi les
marches du retour attirent-elles les
diverses catégories de la population ? »
se demande dr. Ahmad Shiqaqi dans
al-Istiqlal, n°1224. Il répond par le
fait que les jeunes Palestiniens ont
toujours été à la pointe des luttes, ils
ont constitué la direction de la
résistance, et les marches du retour
sont à l’initiative des jeunes qui
voulaient dépasser les crises internes
du mouvement national palestinien. Ayant
été soutenues par l’ensemble des
mouvements de la résistance, les marches
ont attiré l’ensemble de la population,
car elles ne se limitent pas aux
affrontements à la ligne de démarcation
avec les soldats sionistes, mais
rassemblent des dizaines d’activités aux
abords des tentes du retour, des
activités culturelles et sociales ».
Les participants à
la marche hedomadaire maritime pour
briser le blocus contre Gaza viennent
parfois du sud vers le nord de la bande
de Gaza, déterminés à en finir avec le
blocus. Ils viennent réclamer leur
liberté, en brûlant des pneus, en
lançant des pierres, en coupant les
barbelés. Plusieurs jeunes ont déclaré à
la presse que la répression et les tirs
en leur direction ne leur font pas peur,
et tout cela ne peut leur interdire de
participer aux marches.
« Comment
l’occupant se bat contre les marches du
retour » ? Une question posée à propos
de la propagande sioniste, depuis le
déclenchement de la grande marche du
retour le 30 mars 2018. Le moyen le plus
répandu par la presse sioniste est le
mensonge, prétendant que les dirigeants
politiques de la résistance ne
participent pas aux marches mais
laissent les jeunes aller se faire tuer.
D’autres mensonges concernent les
prisonniers libérés qui vivraient dans
le luxe à Gaza et ne participent pas aux
marches. En prenant pour cibles les
dirigeants de la résistance et les
anciens prisonniers, l’occupant veut
affaiblir le moral des jeunes
participants. Un autre moyen consiste à
innoncenter l’entité sioniste de la
situation à Gaza, en voulant faire
porter la responsabilité au mouvement
Hamas, et par conséquent, détourner les
jeunes contre le mouvement, au lieu des
marches du retour. Pour le spécialiste
de l’information, Nashat Aqtash, la
propagande sioniste joue sur le tableau
interne, pour détourner les jeunes de
leur participation aux marches du
retour, et sur le tableau externe, pour
tromper l’opinion publique
internationale, affirmant que les
participants sont des combattants armés
et qu’il s’agit de marches
« terroristes ». Sur les deux tableaux,
« Israël » a perdu.
A propos de la
propagande sioniste concernant les
marches du retour, des écrivains
signalent que les journalistes arabes et
étrangers reprennent souvent cette
propagande, comme le fait d’insister sur
le nombre de handicapés occasionnés par
les tirs de l’ennemi. Bien que la
responsabilité de l’armée d’occupation
est claire, il semble que certains
veuillent surtout faire porter la
responsabilité du sort des blessés à la
direction des marches du retour qui
« envoie les jeunes se faire tuer ».
« les marches du
retour » ont amené beaucoup de parties à
Gaza, réalisant la gravité de la
situation provoquée par ces marches et
ses conséquences sur le terrain, locales
et régionales, ce qui explique la
participation des Nations-Unies, du
Qatar, de l’Egypte, avec le soutien
américain à ces mouvements, car Gaza est
devenue une charge explosive en
puissance qui peut éclater à tout moment
et toucher plusieurs endroits.
Malgré ces mouvements, il ne
semble pas encore que le blocus va être
levé réellement. … Israël menace, mais
ne peut prendre la décision de lancer
son offensive, et les marches du retour
se poursuivent. » (Amer Khalil,
al-Istiqlal, 23 octobre).
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