Palestine
Résistance en Palestine :
Poursuivre
le chemin de la libération
N° 2 -
décembre 2017
CIREPAL
Mardi 26 décembre 2017
« Cette terre est à nous, nous
refusons la soumission à la décision de
Trump »
(le martyr
Ibrahim Abu Thuraya, 29 ans, quelques
minutes avant d’être exécuté ».
« La récente
déclaration de Trump ne fait que
renforcer notre détermination, notre
résilience, notre attachement et notre
appartenance à notre ville sainte »
(Monseigneur Hanna Atallah).
Le peuple
palestinien est fermement déterminé à
poursuivre sa révolte contre la
judaïsation de la ville d’al-Quds, la
capitale éternelle de la Palestine. La
déclaration du président américain
Trump, affirmant que al-Quds serait la
capitale de l’entité sioniste, a soulevé
la colère palestinienne, arabe et
musulmane, dans le monde, et a mobilisé
les peuples amis de la justice et de la
liberté, contre les représentants du
terrorisme dans le monde : les
Etats-Unis et l’entité sioniste.
La nouvelle intifada qui se déclare
depuis le 8 décembre dernier, jour de la
déclaration américaine, se renforce tous
les jours et gagne de nouveaux terrains.
Les journées de la colère décrétées par
les organisations de la résistance, et
notamment par le mouvement du Jihad
islamique, maintiennent la tension et
assistent aux affrontements avec
l’ennemi, dans la plupart des villes et
camps palestiniens, en Cisjordanie et à
Gaza, tandis que les Palestiniens des
territoires occupés en 48 participent
aux affrontements dans al-Quds et
organisent les manifestations dans les
villes de Galilée. Des centaines de
blessés, dont certains graves, plus de
10 martyrs, plusieurs centaines de
Palestiniens arrêtés, dont 350 mineurs,
est le bilan de la terreur sioniste qui
s’est abattue sur la Palestine occupée.
Le retour de
l’Intifada dans les rues de la
Palestine, et la monstruosité de la
déclaration de Trump, a soulevé les
masses arabes et musulmanes, dans les
principales villes de la nation. Que ce
soit à Amman, à Ankara ou à Rabat, la
participation massive aux manifestations
pourrait susciter un mouvement
généralisé de refus du diktat américain
dans les pays arabes et musulmans. En
Algérie et en Tunisie, la colère se
tourne contre les dictatures de la
péninsule arabique (Arabie saoudite,
Emirats) qui font pression sur
l’Autorité palestinienne pour accepter
le plan de « paix » américain, qui
signifie la liquidation de la cause
palestinienne. En Jordanie, les masses
réclament la rupture des accords de Wadi
Araba qui humilient les peuples arabes
et les manifestations devant l’ambassade
américaine sont incessantes. Si le
peuple égyptien ne parvient pas à
exprimer sa colère, le responsable
d’al-Azhar est sorti de son silence et a
affirmé, dans plusieurs déclarations, la
nécessité de lutter pour protéger
al-Quds. Les manifestations dans
plusieurs pays musulmans asiatiques
témoignent du réveil de la conscience
des peuples musulmans en faveur de la
ville d’al-Quds et de la cause
palestinienne.
Dans cette ambiance
d’effervescence populaire, les questions
sont posées, à propos de la direction de
la lutte, à propos de l’unité des
organisations palestiniennes et la
création d’un comité unitaire, à propos
des formes de lutte, armée ou
« pacifique », à propos des moyens
d’action, arabe et musulmane, pouvant
libérer les masses de l’emprise
américaine. Les réponses restent
mutiples et parfois contradictoires. Les
attentes palestiniennes sont grandes,
mais les entraves dans les pays arabes
et musulmans restent encore trop
importantes. Les objectifs ne semblent
pas unifiés, au-delà de s’opposer à
l’administration américaine et à la
déclaration de Trump, qui est en fait un
appui inconditionnel des Etats-Unis à la
judaïsation d’al-Quds et de toute la
Palestine.
Au niveau
palestinien, la coupure entre les
militants et cadres moyens du Fateh
d’une part et la direction du mouvement,
d’autre part est claire. Les premiers
participent et se sacrifient pour la
Palestine, alors que la direction du
mouvement louvoie, attend et poursuit sa
recherche d’une unité palestinienne de
façade, sans remettre en cause le
processus de règlement. Les formations
de l’OLP réclament la formation d’un
comité supérieur qui dirigerait
l’intifada, comme au cours de l’Intifada
de 1987, alors que les autres formations
préfèrent voir se confirmer la
participation populaire générale, avant
de décréter la formation d’une
quelconque direction, d’autant plus que
les formations politiques ne jouent pas
un rôle identique dans le soulèvement,
et le fait de fixer des objectifs pour
le court terme pourrait être dangereux
pour la poursuite de la lutte contre
l’entité sioniste.
Quant à la participation de la lutte
armée, elle reste un choix, qui devrait
intervenir au moment opportun, aux côtés
du soulèvement populaire, d’autant plus
qu’elle est réclamée par de nombreuses
manifestations et rassemblements. Les
organisations de la résistance basées
dans la bande de Gaza ont compris la
stratégie sioniste voulant détourner les
regards de la bataille pour al-Quds, en
les provoquant en tuant
intentionnellement des manifestants à
Gaza. Les réponses de la résistance sont
claires : nous riposterons de manière à
empêcher une escalade vers une guerre,
et nous en avons les moyens et les
capacités.
Martyrs tombés
entre le 11/12/2017
- 25/12/2017
Mohammad Sami
Dahduh, de Hayy Zaytun, dans la
bande de Gaza, est décédé suite à ses
blessures, le 24/12. Il avait été blessé
lors du second vendredi de la colère, le
15/12 par les tirs des soldats postés au
bord de la zone « frontalière » avec
Gaza.
Sharif Abd
Shalash, 28 ans, exécuté par les
sionistes à l’Est de Jabalia, dans la
bande de Gaza, lors d’une manifestation
le 17 décembre. Il succombe à ses
blessures le 23 décembre.
Zakaria Kafarne,
24 ans, exécuté lors de la manifestation
du 22/12 contre la judaisation
d’al-Quds, dans la bande de Gaza.
Mohammad Nabil
Mhaysen, 29 ans, de Jabalia, bande
de Gaza, exécuté lors de la
manifestation du 22/12 contre la
judaïsation d’al-Quds.
Bassil Ibrahim,
de Anata, au nord-est d’al-Quds. Il a
été exécuté à l’entrée de Anata, par une
balle tirée dans le dos. Il avait été
arrêté en 2012, alors qu’il manifestait
en solidarité avec la grève de la faim
des prisonniers. Il avait été condamné à
10 mois, et détenu dans la prison de
Ofer. Après l’assassinat du martyr
Mohamad Abu Khdayr par les colons en
2014, Bassil a affronté l’occupant en
lançant des bouteilles incendiaires. Par
16 fois, il échappe à son arrestation
pour être arrêté le 9/11/2015 par « les
unités de la mort » (musta’ribun) et est
condamné à 7 mois de prison. La
détention est renouvelée sous la forme
de détention administrative au moment de
sa libération. Il reste enfermé pendant
23 mois. Lorsque l’intifada se
renouvelle au sujet d’al-Quds, il se
dirige vers les points d’affrontement
avec l’occupant, à l’entrée de Anata. Il
brise une voiture appartenant à des
colons. Les soldats sionistes tirent
dans le dos, n’osant l’affronter de
face.
Ibrahim Abu
Thuraya, Shuja’iya, Gaza, 29 ans,
handicapé suite au bombardement
« israélien » sur la bande de Gaza, en
2008-2009. Exécuté par une balle tirée
par un soldat de l’occupation, le 15/12.
Yasser Sukkar,
23 ans, Gaza, Shuja’iya, exécuté par les
tirs des soldats sionistes, au second
vendredi de la colère, 15/12.
Mohammad Amin
Aql, 19 ans, est décédé des suites
de ses blessures, lors des affrontements
près d’al-Bireh, le second vendredi de
la colère. Il avait été d’abord secouru,
blessé, par les ambulances du Croissant
rouge Palestinien. Une vidéo montre
comment les « secouristes » sionistes
sont intervenus, avec l’armée, pour
kidnapper le jeune blessé, qui est
décédé dans les hôpitaux de l’occupant.
Hamda Zubaydat,
de la région d’Ariha, décédée
suite à un arrêt du cœur, lorsque les
soldats de l’occupation ont lancé des
bombes sonores en direction de sa
maison. Elle était âgée de plus de 60
ans.
Chronique de
l’Intifada
Les manifestations
et affrontements avec l’occupant se
poursuivent sans relâche, que ce soit
dans la ville d’al-Quds et ses environs,
menacée par la judaïsation rampante et
par la déclaration de Trump, qui
entérine le viol de la ville sainte par
les sionistes. Ils se poursuivent dans
toute la Cisjordanie. Dans la bande de
Gaza, les manifestations du vendredi,
près du barrage « frontalier », après la
prière du vendredi, sont suivies par des
manifestations et sit-in, ainsi que
diverses mobilisations, par secteurs,
tout au long de la semaine. Dans les
territoires occupés en 48, les
Palestiniens organisent des
manifestations, que ce soit dans les
régions demeurées arabes ou bien dans
les zones judaïsées, comme à Tel Aviv.
Il s’agit d’affirmer le refus du peuple
palestinien, non seulement de la
déclaration Trump, mais de toute mesure
de judaïsation de la Palestine, et de la
volonté de lutte et de résistance contre
l’occupant.
Le 15/12, second
vendredi de la colère, auquel avaient
appelé les organisations de la
résistance, des affrontements ont eu
lieu partout en Palestine, dans les
régions d’al-Khalil, Bayt Lahem,
al-Bireh, Ramallah, Tulkarm, Jénine,
Tubas, al-Quds et les provinces de Gaza.
Des centaines de blessés ont été touchés
par des balles réelles ou enrobées de
caoutchouc, et par le nouveau gaz
asphyxiant lancé par l’occupant. A
Bil’in, Budrus, Madma, Burin, Hawwara,
Kfar Qaddum, des affrontements se sont
déroulés, lorsque les jeunes ont
manifesté en direction des barrages de
l’armée d’occupation. Dans la ville
d’al-Khalil, des milliers ont manifesté
à l’appel des mouvements Hamas et Fateh,
près de Bab al-Zawiya, après la prière
du vendredi, et le camp d’al-Fawwar a
été obstrué après les affrontements
entre forces de l’occupation et les
jeunes du camp. Dans la bande de Gaza,
les affrontements ont eu lieu près du
barrage « frontalier », d’où les soldats
sionistes tiraient sur les manifestants.
164 Palestiniens avaient été blessés ce
jour-là, dans la bande de Gaza, dont 5
gravement. Dans al-Quds, des milliers se
sont rassemblés dans la mosquée al-Aqsa,
après la prière du vendredi et ont
scandé leur refus de la judaïsation de
la ville d’al-Quds. Des affrontements
ont eu lieu dans la rue al-Wad, dans la
vieille ville, où l’occupant a aspergé
les femmes de piment dans leurs yeux. A
Bab al-Amud, à l’entrée de la vieille
ville, l’occupant a tiré sur les
manifestants et installé des barrages
pour couper la zone. A Nasra, en
Galilée, des manifestants ont parcouru
les rues de la ville, dénonçant la
judaïsation de la ville d’al-Quds. Une
autre manifestation s’est déroulée dans
les rues de la ville de Sakhine, en
Galilée, pour affirmer l’arabité
d’al-Quds.
Au cours de la
troisième semaine de décembre, les
affrontements ont eu lieu à Tulkarm,
entre les Palestiniens qui ont empêché
les soldats de l’occupation d’entrer
dans leurs maisons, et l’occupant, et se
sont poursuivis dans la ville
d’al-Khalil, dans la zone de Bab
al-Zawiya, dans le camp Arroub, où les
soldats de l’occupation ont poursuivi
les jeunes à travers les ruelles des
camps.
Des affrontements
ont eu lieu entre la population
d’al-Bireh et les soldats de
l’occupation, après la prière du
vendredi 22/12, et à Bayt Lahem, autour
de la mosquée Bilal b. Rabah, à l’entrée
de la ville. Les journalistes ont été
pris à partie et poursuivis, ainsi que
les équipes médicales, pour les empêcher
de soigner les jeunes blessés. Les
affrontements se sont poursuivis dans le
village al-Khodr et le village de
Takou’, les soldats de l’occupation ont
tiré sur les manifestants et lancé des
gaz. Des affrontements ont eu lieu dans
Qalandia, al-Ram, Abu Diss, Budrus, Nabi
Saleh, Bayt Sira, Bil’in, Dayr Nadham,
al-Mughir au nord de Ramallah, Bayt
Furik, à l’est de Nablus, Jayus, Azzun à
l’est de Qalqylia, à l’entrée de la
ville de Salfit, dans le camp Ayda, à
Bayt Lahem, à Sa’ir, Halhul, et Bayt
Ummar, au nord d’al-Khalil, à Tamun,
Tubas et Qifin au nord de Tulkarm.
Des affrontements
ont eu lieu samedi 23/12 dans le village
de Madma, au sud de Nablus, après
l’invasion d’une centaine de colons. Des
appels à la mobilisation furent lancés à
partir de la mosquée, et les centaines
de jeunes ont accouru pour chasser les
colons. L’armée de l’occupation est
intervenue en tirant sur les jeunes et
en faisant des blessés.
Le même jour, des
résistants lancent des grenades sur un
poste de l’armée sioniste à l’entrée de
la ville de Qalqylia. Le poste a pris
feu.
Dans la bande de
Gaza, les affrontements ont eu lieu
après la prière du vendredi 22/12, dans
toutes les zones de la bande
« frontalière », près de Bayt Hanun, à
l’est de Jabalia, près de la colonie
Nahel Oz, à l’est de Gaza, Braij, Khan
Younes et Rafah. Les soldats postés de
loin ont tiré sur les manifestants pour
tuer, et lancé des gaz asphyxiants, de
nature inconnue.
Des manifestations
ont parcouru les rues des principales
villes de la bande de Gaza, après la
prière du vendredi 22/12, à l’appel des
organisations de la résistance
palestinienne. Des milliers de
manifestants ont scandé « vers al-Quds
nous partons, et, par millions nous
serons martyrs ».
Le comité de suivi
à l’intérieur des territoires occupés en
48 et dans al-Quds appelle à boycotter
les institutions américaines, en réponse
à la décision de Trump. Une
manifestation pour l’arabité d’al-Quds a
eu lieu devant l’ambassade américaine,
dans la colonie Tel Aviv, rassemblant
les Palestiniens de 48.
sheikh
Sayyah at-Touri d'al-Araqib dans le
Naqab occupé
Répression et
purification ethnico-religieuse
Au cours de cette
période du mois de décembre, les forces
armées de l’occupant ont envahi à
plusieurs reprises plusieurs localités
de la Cisjordanie, y compris la partie
orientale d’al-Quds, et arrêté des
centaines de Palestiniens. Au cours de
ces rafles, les Palestiniens ont
affronté l’occupant en lui lançant des
pierres et en s’opposant aux
arrestations.
Le 11/12, l’armée
sioniste arrête à l’aube Sheikh Khodr
Adnane, dans sa maison à Arraba,
province de Jénine. A Nablus, l’armée se
déploie dans les rues de la ville et
affronte des dizaines de jeunes dans la
place al-Shuhada’, et le quartier Ras
el-Ayn. Elle arrête le prisonnier libéré
Mohammad Salah Hamdane, Bara’ Azmihan,
et Ala’ Abu Shamt. ‘Issam Jamil Ishtiye,
libéré il y a quelques mois, est de
nouveau arrêé ainsi que Bashr Hamed
Ziyade.
Au cours de la
première semaine, l’occupant coupe la
route entre le camp al-Jalazon et la
ville d’al-Bireh. Il se déploie dans la
zone ouest de Selwad, et des patrouilles
militaires sionistes envahissent les
villages au nord et à l’est de Ramallah,
après que les résistants aient tiré des
coups de feu sur un véhicule de colons.
Le prisonnier libéré Bashir Badrane est
arrêté.
A la date du 25/12,
le nombre des enfants (mineurs) arrêtés
par l’occupant et détenus dans les
prisons sionistes s’élève à 350, sur un
total de 600 arrestations depuis le
10/12. L’enfant Abd Salayma, âgé de 10
ans, a été arrêté dans sa ville al-Quds.
L’enfant Ibrahim Gayth n’a que 11 ans,
il a été arrêté à Bab al-Amud dans
al-Quds. Le 19/12, l’occupant arrête Ahd
Tamimi, jeune palestinienne de 17 ans,
dans son village Nabi Saleh. Le
lendemain, il arrête sa cousine Nour et
sa mère Nariman.
95% des
Palestiniens arrêtés au cours des
semaines passées sont des jeunes. Ceux
qui ont été placés dans la prison de
Ofer ont subi des violences sauvages au
cours de leur arrestation et
interrogatoire. Le prisonnier Ahmad
Smayrat, 17 ans, de Yata dans al-Khalil,
a été brutalisé par 12 soldats qui l’ont
frappé avec les crosses de leurs fusils.
Il a perdu connaissance et a été placé 5
heures dans le froid avant d’être
interrogé. 15 soldats de l’occupation
ont agressé Ibrahim Qawasme, 15 ans, de
la ville d’al-Khalil, qui l’ont maintenu
au sol pendant qu’ils le frappaient sur
le dos et le piétinaient. Parmi les
jeunes brutalisés : Wa’el Hashash, 19
ans, du camp Balata, Lou’ay Natshé, 15
ans de la province d’al-Khalil, Ahmad
Qassem, 19 ans, du camp de Jénine, Ahmad
Abu Rahme, 17 ans, de Bil’in. L’enfant
prisonnier Hamed al-Masri, 14 ans, de
Salfit, est toujours en soins intensifs
après avoir été blessé par l’occupant.
Il a été arrêté le 12/12 et blessé par
balles.
Le tribunal de Ofer
avait décidé de libérer avec paiement
d’une caution de 10.000 shekels l’enfant
Fawzi al-Junaydi (16 ans) arrêté le 7
décembre dans la ville d’al-Khalil. Mais
le procureur a refusé la demande.
L’appareil judiciaire de l’occupant
prouve une fois encore que son jeu n’est
qu’un simulacre voulant faire croire à
un Etat régi par des lois, alors qu’il
n’est qu’un pion dans une entité
coloniale. Le mineur Fawzi al-Junaydi
avait raconté à son avocat comment 23
soldats sionistes se sont jetés sur lui.
Ils l’ont jeté au sol et se sont mis à
plusieurs à le battre avec la crosse de
leurs fusils. Ils l’ont ensuite
entraîné, pieds nus, vers la zone du
« container » où ils l’ont enfermé dans
un salle sombre, et ont poursuivi leurs
coups tout en lui lançant de l’eau
froide sur ses pieds, avant de les
écraser.
Les unités de la
mort (les musta’ribun) : elles sont à
nouveau en exercice, selon les
manifestants palestiniens en Cisjordanie
occupée. Ces unités ont été formées par
l’armée sioniste pour s’infitrer dans
les villes et villages palestiniens pour
arrêter et exécuter les Palestiniens
recherchés par l’occupant. Connues pour
leurs pratiques fascistes, ces unités
qui parlent l’arabe, portent des
vêtements civils afin de ressembler aux
Palestiniens. Mais dans les
manifestations, ces hommes sont de plus
en plus reconnus, même s’ils répètent
les slogans contre l’occupant et lancent
des pierres aux côtés des manifestants.
Des appels ont été lancés pour essayer
coûte que coûte de les éviter et de les
isoler. En effet, depuis le
renouvellement de l’Intifada et des
manifestations, ces hommes de la mort
interviennent de plus en plus dans les
rangs des manifestants pour en kidnapper
quelques-uns, les rouer de coups avant
de les emmener dans leurs véhicules.
L’occupant a arrêté
le chef du village al-Araqib, Sayyah
at-Touri (68 ans), parce qu’il refuse
d’abandonner son village aux colons.
Il a été condamné à 10 mois de prison
ferme. Il a été condamné à payer 36.000
shekels. Pour les Palestiniens de 48,
cette décision vise à démoraliser les
Palestiniens pour empêcher la poursuite
de leur combat. L’arrestation du sheikh
At-Touri vise, après les
arrestations de plusieurs dirigeants du
mouvement national et islamique, dans
les territoires occupés en 48, à
supprimer la représentativité politique
des Palestiniens de 48. Suite à cette
décision, sheikh Sayyah At-Touri a
déclaré : « si nous ne possédons qu’un
seul mètre et non un dunum de terre,
cela ne veut pas dire que nous
l’abandonnerons. Même s’ils démolissent,
ils ne peuvent démolir notre
détermination. Nous vaincrons la
domination « israélienne » et son
pouvoir injuste, par la volonté de
Dieu ».
La municipalité
sioniste à Kfar Qasem a démoli une
maison en construction dans la zone
ouest de la ville, appartenant à Mo’adh
Bdayr, sous le prétexte de construction
« illégale ». La municipalité exige le
paiement des frais de la démolition qui
s’élèvent à 40 mille shekels.
Le 25/12, un membre
du knesset sioniste a arrêté le bus qui
transportait les familles des
prisonniers pour la visite aux
prisonniers. Il est monté dans le bus, a
insulté les familles et a commencé à
agresser une femme dans le bus, sous le
regard bienveillant de l’armée
d’occupation, qui accompagne d’ordinaire
les bus. Imaginez un député dans un Etat
normal agissant de la sorte !! Ce qui
donne entièrement raison à la revue
« Youpi » de Bayard, dont le numéro
mettant en cause la normalité de
l’entité coloniale a été retiré de la
vente, suite aux pressions du CRIF.
L’occupant planifie
la construction de 16 postes de police
dans al-Quds, pour empêcher toute
révolte. Les services de la répression
sioniste essaient de contrôler la place
de Bab al-Amud, donnant accès à la
vieille ville, en y installant un poste
policier et 40 caméras de surveillance.
L’occupant planifie également la
construction d’un million d’unités
coloniales dans la ville d’al-Quds et la
Cisjordanie occupée. Par ailleurs, le
Knesset discute le déploiement colonial
dans toute la Cisjordanie, supprimant
ainsi l’illusion d’une autorité
palestinienne indépendante.
Profanation des
lieux saints
La profanation de
la mosquée al-Aqsa par les colons et les
représentants officiels de l’entité
sioniste s’est poursuivie pendant toute
cette période. Ils arrivent par dizaines
ou centaines, tôt le matin, souvent par
la porte al-Maghariba, accompagnés de
policiers de l’occupation, entérinant la
division de la mosquée al-Aqsa dans le
temps. Le 13/12, 233 colons ont profané
la mosquée. Le 18/12, ils étaient 104
colons à le faire, en compagnie du
député sioniste Gluck. Selon les
statistiques des Awqaf musulmans, 24.000
sionistes ont profané la mosquée au
cours de l’année.
La Maison-Blanche
(Etats-Unis) déclare que le mur al-Buraq
appartiendrait aux sionistes. L’entité
coloniale prévoit de consacrer 250
millions de shekels pour creuser sous la
mosquée al-Aqsa et la vieille ville.
Depuis l’occupation de la partie est
d’al-Quds, les sionistes creusent pour
essayer de trouver une pierre qui
attesterait que sous la mosquée al-Aqsa,
se trouverait le mythique temple. Il
n’ont rien trouvé confirmant leurs
mensonges.
L’occupant inaugure
une synagogue dans les tunnels qu’il a
creusé sous le mur al-Buraq, poursuivant
la judaïsation de la ville
arabo-musulmane d’al-Quds. Il a
l’intention de construire une synagogue
dans Ras al-Amud, près du Mt des
Oliviers, sur 2000 m2.
L’administration
sioniste (archéologie et nature) envahit
le cimetière historique de Bab al-Rahma,
qui jouxte la mosquée al-Aqsa, pendant
trois jours de suite, les 10-12/12 . Des
arbres ont été coupés et des tombes
saccagées. L’occupant serait en train de
préparer l’installation du téléférique
colonial sur le cimetière.
L'enfant
Fawzi al-Junaydi arrêté par 23 soldats
Dans les prisons
de l’occupation
Les forces de
l’occupation arrêtent le 11/12 sheikh
Khodr Adnane à Arraba, province de
Jénine. Il décide de mener la grève de
la faim et de la parole, à cause des
brutalités dont il a été l’objet lors de
son arrestation. En effet, quatre unités
de l’armée ont encerclé la maison
familiale, dès l’aube. Elles ont cassé
la porte de la maison. 8 soldats se sont
jetés sur lui et l’ont sauvagement
menotté.
Le prisonnier Rizk
Rajub, 61 ans, de Dura (al-Khalil) a
refusé de se soumettre au choix du
tribunal, la déportation ou la détention
administrative. Il a entamé la grève de
la faim pour réclamer sa libération. Il
avait été arrêté le 27/11/2017. Il avait
été détenu auparavant pendant 23 ans,
dont 10 ans en détention administrative.
Le prisonnier
Tha’er Halahla, de la région
d’al-Khalil, détenu dans la prison du
Naqab, a subi le renouvellement de la
détention administrative à son encontre,
de 4 mois, avant la fin de la période
précédente. Le prisonnier cadre du
mouvement du Jihad islamique en
Palestine est interdit de visites, et
souffre de maux du foie et du dos. Il
avait été arrêté à nouveau en avril
2017.
La direction de la
prison de Eschel a refusé de faire
entrer des couvertures et vêtements
chauds aux prisonniers, par vengeance. 7
prisonniers palestiniens ont été blessés
par l’incendie qui s’est déclarée dans
le centre d’isolement de la prison
Moskobiyya, dans al-Quds. Les
prisonniers détenus dans la prison du
Naqab ont été soumis à des fouilles
provocatrices au cours du mois de
décembre.
La liste noire
des normalisateurs et lutte contre la
normalisation
La famille royale
au Bahrayn confirme par plusieurs
déclarations et actions sa volonté de
normaliser avec l’occupant sioniste. Si
le Bahrayn représente la façade
culturelle de la normalisation, les
Emirats arabes unis représentent la
façade sécuritaire et économique de ce
rapprochement avec l’ennemi sioniste,
les deux entités politiques agissant
comme ballons d’essai pour l’Arabie
saoudite, dont certaines déclarations
insistent sur la volonté de normaliser
avec l’occupant, au moment où la presse
saoudienne se contente de publier des
interviews exclusives avec des
représentants de l’entité coloniale. Les
déclarations de chercheurs et autres
intellectuels de la péninsule arabe,
bien que minoritaires, tentent de
trouver des fondements religieux et
politiques à l’entité coloniale,
inaugurant une nouvelle forme de
normalisation, sous l’égide de sheikhs
saoudiens.
Bahrayn : Un émir
du Bahrayn admire les toiles des
artistes « israéliens », et souhaite en
acheter. Un ministre
du Bahrayn a déclaré que la cause
palestinienne ne représenterait pas la
première cause des Arabes. Il réclame de
serrer les rangs non contre les
Etats-Unis, mais contre la république
islamique en Iran.
120 savants et intellectuels bahraynis
condamnent la normalisation de leur
régime avec l’entité sioniste.
Tunisie : Un
syndicat tunisien boycotte les navires
américains au port de Sfax. Les ouvriers
refusent de décharger le navire. Un
million de signatures pour criminaliser
juridiquement la normalisation avec
l’entité sioniste. La campagne est
lancée. La criminalisation n’a pu se
faire lors du changement du pouvoir, à
cause des pressions occidentales,
notamment allemandes, et à cause des
formations libérales.
Tunisie : Les
Tunisiens actifs contre la normalisation
empêchent une exposition sur le
holocauste dans la Bibliothèque
Nationale de Tunis, avec la
participation de l’UNESCO, des
Nations-Unies et la fondation allemande
Rosa Luxembourg. Les manifestants et les
employés de la Bibliothèque Nationale
ont supprimé les toiles de l’expo, en
criant « Palestine Libre, le sioniste
dehors ».
La chasse aux
normalisateurs, individuels ou
associatifs, est lancée dans plusieurs
pays arabes. Cependant, tant que les
sociétés ne remettent pas en cause le
financement des associations par les
Etats-Unis et de nombreux pays
européens, la lutte contre la
normalisation risque de se heurter aux
puissances. C’est là où il faudra
s’affirmer et briser la dépendance.
La presse
palestinienne
Sheikh Nafez Azzam,
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique en Palestine écrit à propos du
changement de la politique américaine :
alors que les Etats-Unis tentaient de
dominer le monde en utilisant la
« légalité internationale » et la
protection des « résolutions
internationales », intervenant dans le
monde et fomentant des troubles au nom
de cette légalité, sauf en ce qui
concerne l’entité sioniste qui n’a
jamais respecté « le droit
international », voici que la
déclaration de Trum rompt avec cette
politique, plaçant les Etats-Unis hors
de la « communauté internationale »
qu’elle avait elle-même créée. Cette
nouvelle situation doit pousser les
peuples à réclamer un nouvel ordre
international où les Etats-Unis ne
peuvent avoir de rôle international et
spécifique, afin de sauver le monde de
l’arrogance américaine.
Ali Jaradat écrit à
propos de la nouvelle Intifada qui
secoue la Palestine : la lutte sur le
terrain et sur le plan politique se
poursuit, pour la troisième semaine, et
il ne semble pas qu’elle s’arrêtera. De
même, le président Trump n’a pas
l’intention de revenir sur ses pas et
l’entité sioniste profite au plus haut
point de l’aide américaine pour
accentuer la judaïsation de la Palestine
et d’al-Quds et pour réprimer et tuer
les Palestiniens. Mais les Palestiniens
ont réussi quatre réalisations
importantes : l’isolement des Etats-Unis
et de l’entité sioiste, la Palestine a
reçu un soutien inégalé depuis
l’intifada de 87, la Palestine et
al-Quds sont toujours présentes dans la
conscience arabe et islamique et chez
les libres de ce monde, les Palestiniens
ont prouvé une fois encore qu’ils sont
un peuple vivant et combattant, qui ne
peut être divisé ni marginalisé ou
oublié. Les Palestiniens peuvent
arracher leurs droits, même en situation
de déséquilibre des rapports de force
dans le monde. Ils peuvent empêcher
Trump de liquider la cause
palestinienne.
Walid Qitati
dénonce la pseudo-liberté d’opinions
affichée par certaines chaînes de
télévision (al-Jazeera par exemple) et
la considère comme une forme de
normalisation, quand la chaîne invite
des sionistes pour s’exprimer. La
normalisation c’est aussi diffuser les
mensonges de l’entité sioniste par le
biais de ses représentants, parmi le
public arabe, pour le déstabiliser et
casser la résilience morale et
psychologique des peuples arabes face à
l’ennemi. La normalisation, c’est
considérer que l’entité sioniste n’est
qu’un Etat parmi d’autres, que nous
devrions accepter. Les médias arabes ne
peuvent prétendre, en acceptant de
recevoir des sionistes, à un
professionnalisme, qu’ils ont d’ailleurs
abandonné quant à d’autres questions. Le
professionialisme consiste à faire
discuter des parties pouvant le faire
sur des questions posant problème, mais
non sur des évidences, comme le fait de
discuter de la rotation de la terre
autour du soleil. La normalisation
médiatique se cache derrière la liberté
d’opinions, mais en fait, elle ignore ou
semble ignorer la nature du conflit qui
nous oppose à l’entité sioniste.
Clarté :
L’éditorial de la revue bi-hedomadaire
paraissant à Gaza, al-Istiqlal, écrit
par Khaled Sadeq met l’accent, trois
semaines après la déclaration funeste de
Trump, sur la clarté de la scène
politique actuelle : d’un côté, le
peuple palestinien, de l’autre
l’administration américaine et l’ennemi
sioniste. Les régimes arabes du Golfe,
Arabie saoudite et Emirats, font
pression sur l’Autorité palestinienne
pour l’obliger à accepter le plan
américain de liquidation de la cause
palestinienne, au moment où les peuples
arabes et musulmans, et les peuples
libres du monde, affirment leur
solidarité avec le peuple palestinien et
sa cause. Le conflit est de plus en plus
serré entre les deux parties, et le sera
encore plus au cours des mois
prochaines. Notre peuple est capable,
malgré tous les sacrifices, d’affronter
cette alliance, parce que c’est al-Quds.
La lutte se poursuivra jusqu’à ce que
Al-Quds et la Palestine redeviennnent
libres.
Communiqués et
déclarations
Ihsan Ataya,
représentant au Liban du Mouvement du
Jihad islamique en Palestine a déclaré :
Le vote à l’ONU ne suffit pas au peuple
de la Palestine, ce vote doit être
concrétisé sur le terrain. Que ceux qui
ont voté pour la Palestine expulsent les
ambassadeurs américains de leurs pays,
et coupent toutes relations et formes de
normalisation avec l’entité spoliatrice
sioniste. Les paroles ne suffisent pas,
et la Palestine ne sera pas libérée par
les slogans. »
Khaled al-Batsh,
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique en Palestine, a déclaré le
vendredi 22/12 que l’intifada en cours
sera la priorité du mouvement et des
autres formations de la résistance. La
résistance ne restera pas les bras
croisés face aux assassinats de nos
jeunes, et notamment du jeune Ibrahim
al-Thuraya. L’intifada a levé la peur
face aux Etats-Unis, elle obligera les
politiciens et les penseurs à abandonner
« le réalisme politique » imposé par les
Etats-Unis.
Sheikh Ikrima Sabri,
président du haut conseil islamique, a
déclaré, que le Mur al-Buraq (que les
sionistes appellent mur des
lamentations) est un waqf musulman
jusqu’à la fin des temps. Personne, ni
musulman ni non musulman, américain ou
non américain, n’a le droit de modifier
son statut. L’occupant « israélien » n’a
aucun vestige ni patrimoine dans la
ville d’al-Quds. Les lieux de culte
qu’il a construit depuis 67 sont
nouveaux et n’ont aucune racine dans le
passé. Toute lieu nouvellement construit
est infondé et ne leur donne aucun droit
historique.
Le conseil
militaire des Brigades al-Qassam
(branche armée du mouvement Hamas) a
déclaré que les tentatives de
normalisation et la course pour se jeter
dans les bras de l’entité (sioniste)
ainsi que les déclarations appuyant les
mesures de l’occupant dans la ville
d’al-Quds, subiront un échec ».
Sheikh Ikrima Sabri
déclare : Viser la ville d’al-Quds c’est
viser toute la Palestine et ses lieux
saints, musulmans et chrétiens. Notre
lien avec la ville d’al-Quds est un lien
historique et religieux, aucune décision
ne pourra modifier ce fait.
Abbas Zaki, membre
du comité central du Fateh : « le
mouvement ne veut plus entretenir des
relations avec les USA ». « al-Quds est
notre qibla, la dignité de la nation ».
Dans la colonie
Le chef du Shabak a
déclaré que son appareil est parvenu à
faire échec à des centaines d’opérations
de la résistance, en Cisjordanie
occupée, au cours de l’année. Il a
affirmé que le calme qui prévaut est
trompeur, car la situation change en
permanence, notamment après la
déclaration de Trump. Il a déclaré à la
presse que les premiers mois de l’année
2018 verraient d’importantes
transformations sur le terrain. « Ce
sera un moment extrêmement difficile »,
a-t-il conclu.
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