Palestine
Résistance en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N° 7 - Juin 2018
CIREPAL
Vendredi 8 juin 2018
La « grande marche
du retour » se poursuit à partir de la
bande de Gaza, depuis le 30 mars 2018.
Plus de cent martyrs sont tombés,
exécutés par l’armée de l’occupation qui
a posté des snipers tout au long du
barrage qui sépare la bande de Gaza de
l’intérieur occupé en 48.
L’armée sioniste a blessé plus de 10.000
Palestiniens depuis cette date, des
centaines parmi eux sont dans un état
grave, nécessitant des soins
particuliers, à cause des armes
utilisées par l’occupant. Dans le reste
de la Palestine, que ce soit en
Cisjordanie occupée, y compris al-Quds,
ou dans les territoires occupés en 48,
les Palestiniens affirment leur refus du
plan américano-sioniste que soutiennent
des régimes arabes, notamment de la
péninsule arabique, que ce soit par des
manifestations aux points de
confrontation avec l’occupant, ou par
des actes de résistance qui se
poursuivent depuis l’Intifada al-Quds.
De Jénine à
al-Khalil, en passant par Tulkarm et
Nablus, les Palestiniens luttent avec
les moyens que leur a laissé l’Autorité
palestinienne, qui poursuit ses contacts
avec l’occupant et avec les Etats-Unis,
mais qui refuse de lever les sanctions
contre le peuple à Gaza. Les résistants
et les militants en Cisjordanie sont
détenus, pourchassés par l’occupant, et
assassinés. Les manifestations de
solidarité avec la marche du retour à
Haïfa et dans d’autres villes et bourgs
de la Palestine occupée en 48 sont
parvenues à faire passer le message aux
dirigeants sionistes que tous leurs
efforts, depuis 1948, n’ont pas réussi à
« israéliser » les Palestiniens, qui
tiennent toujours à la libération de
leur pays et à rester partie intégrante
du peuple palestinien, au présent et à
l’avenir, comme ils l’étaient avant la
Nakba. Ce fut en tout
cas le message des manifestations de
Haïfa.
Contre le plan
américano-sioniste qui veut liquider la
cause palestinienne, la Palestine et les
Palestiniens, le peuple palestinien
montre une fois de plus, par ses
sacrifices quotidiens, qu’il est
déterminé à revenir à son pays et à ses
terres spoliées en 48, et à recouvrer sa
liberté et son indépendance comme il
refuse les demi-mesures et les plans
soi-disant de paix concoctés par les uns
et les autres pour maintenir une
domination impérialiste sur la région.
Le transfert de l’ambassade américaine
vers al-Quds, suivi par des Etats
satellites, est la concrétisation de
l’alliance criminelle
américano-sioniste, qui veut soumettre
les peuples du monde. Les Etats arabes
responsables de la Nakba et de la
défaite de juin 1967 ont le devoir de
soutenir la lutte du peuple palestinien
contre l’occupant, et les peuples du
monde qui croient aux valeurs de dignité
et de liberté, doivent se mobiliser pour
démolir l’axe de la terreur dans le
monde, représenté par l’alliance
américano-sioniste.
Martyrs tombés
au mois de mai et début juin 2018
Hani Adarba, de
Bayt Ula, écrasé par un véhicule de
l’occupant, près de Halhul (province
d’al-Khalil)
Idriss Jabbarin,
membre du conseil villageois de Sa’ir
(région d’al-Khalil), décédé par
suffocation du fait des gaz lancés par
l’occupant.
Rami Sabarna, 35
ans, de Bayt Ummar (al-Khalil) exécuté
début juin sous le prétexte qu’il avait
l’intention d’écraser des colons. Le
Croissant Rouge Palestinien a été
interdit de le secourir à temps.
Le jeune Uday Akram
Abu Khalil, 15 ans, du village de Ayn
Sinya, au nord de Ramallah, décédé suite
aux blessures infligées par l’ocupant à
al-Bireh. (21 mai).
Ezzedine Tamimi,
Nabi Salih, 21 ans. Exécuté par
l’occupant qui interdit au Croissant
Rouge Palestinien de le secourir.
Martyrs de « la
grande marche du retour » : Au cours
du mois de mai, 79 Palestiniens ont été
exécutés, dont 9 enfants, lors de la
« grande marche du retour ». Parmi eux :
Anas Abu Asr (19 ans), Baha’ Qdayh (23
ans), Mohamad Abu Rayda (20 ans),
Jabr Abu Mustafa (40 ans), Jamal
Abu Afane (15 ans), Musa Abu Hassanayn
(36 ans de la « défense civile »),
Mu’tazz Nunu (30 ans, de la « sécurité
intérieure »), Sa’di Salah (16 ans),
Izzidine Samak (14 ans), Wissal Sheikh
Khalil (15 ans), Ahmad Adini (36 ans),
Layla Ghandur (8 mois), Fadi Abu Salma,
Ubayda Farhan, Ahmad Sha’er, Fawzi Abu
Luli (19 ans), Ahmad
Qattush (23 ans), Muhannad Abu Tahun (21
ans), Yasser Habib (24 ans), Hussayn Abu
Uwayda (41 ans), Mohamad al-Rabi’ (25
ans), Nassir Arini (28 ans), Naji Ghnaym
(23 ans). Na’im Hamad (30 ans), blessé
au cours de la journée du 14 mai. Razan
al-Najjar (21 ans), Ramzi Al-Najjar.
Martyrs tombés
suite aux bombardements sionistes sur
Gaza : Hussayn Al-Amur (25 ans), Abdel
Halim Naqa (28 ans), Nassim Al-Amur,
membres des Saraya al-Quds.
Résistance
Un soldat
« israélien » qui s’était infiltré dans
le camp d’al-Am’ari dans le cadre de
l’unité des « musta’ribin »
a été abattu par les jeunes
Palestiniens, le 25 mai. Depuis, les
forces de l’occupation mènent des raids
quotidiens sur le camp.
En Cisjordanie
occupée, y compris al-Quds, plusieurs
opérations de la résistance ont été
exécutées, comme les jets de bouteilles
incendiaires, les coups de feu sur les
soldats et colons et les explosions en
plusieurs lieux dans les colonies ou à
proximité. 40 sionistes ont été blessés.
Les Palestiniens de
48 organisent des manifestations en
soutien à la « grande marche du
retour », vers le village démoli de
Dimra, aux abords de Bayt Hanoun, dans
la bande de Gaza. Le 14 mai, plusieurs
manifestations se déroulent dans les
villes et bourgs en Palestine occupée en
48, en soutien à la marche du retour et
en protestation contre le transfert de
l’ambassade américaine vers al-Quds. A
Haïfa, la manifestation organisée de
manière indépendante des partis
politiques, mais qui rassemble des
membres de ces partis, a été férocément
réprimée par la police et le shabak
sionistes, qui ont arrêté 21
Palestiniens, tous libérés le lendemain,
suite aux manifestations menées devant
le tribunal de l’occupant. D’autres
manifestations ont eu lieu dans Akka,
Kfar Manda, et Jadidat al-Makr le 18/5.
Une manifestation et un sit-in sont
organisés à Haifa, lors du vendredi 1er
juin, en symbiose avec la marche du
retour.
Des affrontements
ont opposé les jeunes de Selwan aux
forces d’occupation, au cours desquels
les jeunes ont lancé des pierres, des
cocktails molotov et autres objets
inflammables.
Le 21 mai, des
affrontements ont lieu entre l’armée de
l’occupation et les jeunes à Jénine. Les
sionistes voulaient arrêter le
commandant des Brigades des martyrs
al-Aqsa (Fateh) en Cisjordanie, Ra’ed
Abu Srour mais ont échoué, étant donné
qu’il avait quitté son domicile avant.
Mais les jeunes ont affronté l’armée
sioniste qui a fait plusieurs blessés.
Début juin, des
affrontements ont opposé les
Palestiniens dans les villages de Nabi
Salih et Bayt Rima aux forces de
l’occupation. Ces dernières ont investi
les villages et les maisons, ce qui a
provoqué les Palestiniens qui ont
riposté. A Nabi Salih, les forces
sionistes ont tué Ezzdine Tamimi, 21
ans, qu’elles poursuivaient depuis
plusieurs mois. Le camp d’Al Amari a
subi également un asssaut à l’aube.
Les familles du
bourg maqdissi d’al-Issawiya récoltent
la somme de 216.000 shekels en faveur de
la famille de Jamal Alayan, dont
l’immeuble a été démoli par l’occupant.
Dans cet immeuble, Jamal Alayn habitait
au 3ème étage depuis plus de
6 ans.
Le comité des
libertés issu du comité de suivi des
masses arabes a organisé un « iftar »
collectif devant la prison de Ascalan,
en soutien au sheikh Raed Salah, détenu
en isolement.
Répression et
purification ethnico-religieuse
Le tribunal de
l’occupation a approuvé le plan de
démolition du village de Khan Al Ahmar,
habité par les bédouins de la tribu des
Jahalin. Pour le tribunal, l’école et
les bâtiments auraient été construits de
manière « « illégale ». L’administration
coloniale souhaite expulser les 200
habitants de Khan al-Ahmar vers le bourg
de Abu Diss. La tribu des Jahalin est
originaire du Naqab, en Palestine
occupée en 48, et expulsée vers la
région d’al-Quds.
L’occupant démolit
une fois encore (129 fois) le village
al-Araqib dans le Naqab occupé. La
population du village résiste depuis
plusieurs années, refusant de quitter
son village pour laisser la place à des
colons et à l’armée sioniste (7 juin).
Depuis 24 ans, les
forces sionistes occupantes interdisent
aux villageois de Sa’ir et Shuyukh, aux
abords d’al-Khalil, d’arriver à leurs
terres menacées de vol, près de la
colonie « Asfur », construite sur des
parties de leurs terres. Construite en
1982, la colonie a volé en 2014 60
dunums supplémentaires des terres des
deux villages. Avec l’extension
progressive de la colonie, les
villageois palestiniens sont de plus en
plus éloignés de leurs terres, et leurs
biens agricoles sont confisqués.
Les occupants
sionistes ont approuvé un plan de
colonisation sur des terres du village
al-Khodr, au sud de Bayt Lahem, où les
colons ont installé 22 caravanes.
Le gouvernement de l’occupation a
décidé de consacrer deux milliards de
shekels pour judaïser la ville
d’al-Quds, dont l’enseignement dans les
écoles palestiniennes.
Au cours du mois de
mai, 36 constructions ont été démolies
par l’occupant, dont 9 maisons, en
Cisjordanie et al-Quds occupés.
Le 8/5, puis début
juin, les forces d’occupation expulsent
5 familles palestiniennes de Khirbet
Homsa, dans la vallée du Jourdain, pour
mener des manœuvres militaires. Déjà,
ces familles avaient été expulsées
auparavant pour les mêmes motifs.
Le 26 mai, les
colons abattent 700 vignes à l’est
d’al-Khalil dans la région de Baluta
Uways, à l’aide des scies. Quelques
jours auparavant, les colons avaient
détruit 1000 vignes dans la ville de
Halhul, au nord d’al-Khalil.
Les forces
d’occupation lancent l’assaut contre le
camp al-Am’ari, à l’aube du 28 mai
et bloquent ses issues pendant 5 heures.
Elles ont arrêté 15 jeunes.
L’occupant interdit
au sheikh Ikrima Sabri, orateur de la
mosquée al-Aqsa, d’entrer en Cisjordanie
occupée pendant une durée de 4 mois, à
cause de ses positions nationales. Il
lui avait déjà interdit de voyager hors
du pays.
Les arrestations de
Palestiniens en Cisjordanie et al-Quds
occupées sont quotidiennes, allant de 7
à 20 ou 30 Palestiniens par jour. Parmi
ces arrestations, trois jeunes de Jénine
ont été arrêtés, Mohammad Nassar, 22
ans, Rashid Nassar, 16 ans et Ra’d
Ziyade, 16 ans. Dans le camp al-Jalazon,
et le camp de She’fat, les jeunes Mus’ab
et Youssef Tawil ont été arrêtés, et
l’ancien prisonnier libéré Mu’mim Zayd.
Dans le camp al-Arroub, Mohammad Youssef
Janazra a été arrêté. Des dizaines de
Palestiniens ont été arrêtés à l’aube du
24 mai, dans plusieurs localités de la
Cisjordanie occupée. A Azzun, à l’est de
Qalqylia, 5 jeunes ont été arrêtés, dont
Zakaria Shbayta, Umru Abu Haniya. Des
affrontements ont opposé les jeunes à
l’armée d’occupation. A Nablus, Abud
Hiroun et Abdel Karim Ulabi ont été
arrêtés. A Al-Khalil, le mineur Mohamad
Hamdi Abu Maria (17 ans) a été kidnappé
de l’atelier où il travaillait. Au
total, 605 Palestiniens ont été arrêtés
au cours du mois de mai, dont 94 mineurs
et 9 femmes. 197 d’entre eux sont
Maqdissis, soit une moyenne de 20
Palestiniens par jour.
L’armée sioniste
arrête un jeune Palestinien du bourg de
Ar’ara, dans le Triangle occupé en 48,
pour avoir piétiné le drapeau
« israélien » au cours de la
manifestation à Haïfa. A Azzun, les
forces d’occupation arrêtent Tha’er
Badwan, recherché depuis deux mois. Le
même jour (7/6), elles arrêtent le
prisonnier libéré Mohamad Sa’ayra,
dans la région d’al-Khalil.
L’armée de
l’occupation a tiré, le 27 mai, sur une
jeune fille dans le camp de She’fat,
l’accusant d’avoir voulu mener une
opération de résistance. Gravement
blessée, elle a été emmenée à l’hôpital.
L’occupant arrête
‘Umar, le frère du prisonnier libéré
Tariq Ezzidine, à son retour d’Egypte en
visite à son frère qui suit un
traitement médical. L’armée d’occupation
arrête le député maqdissi Ibrahim Abu
Salim, 70 ans, après avoir investi sa
maison à Beer Nebala, au nord d’al-Quds
(31 mai).
L’enseignante
Hanadi Helwani, de la ville d’al-Quds, a
été convoquée par la police sioniste qui
lui a interdit de se trouver dans la
mosquée al-Aqsa. Hanadi Helwani avait
été maintes fois arrêtée et interdite de
se rendre à la mosquée al-Aqsa. Début
juin, au cours du mois de Ramadan,
l’occupant arrête 15 fidèles dans la
mosquée al-Aqsa, parce qu’ils récitaient
le Coran à haute voix lors du passage de
colons qui profanaient la mosquée.
Poursuivant ses
efforts de judaïsation de la capitale
palestinienne, les forces d’occupation
poursuivent les « mussaharati » (qui
annoncent le moment du Suhur pendant le
mois de Ramadan), les arrêtent et leur
interdisent de poursuivre leur tâche,
car les colons qui ont volé des maisons
dans les quartiers de la ville se
plaignent des bruits. Le jeune
« mussaharati » Mohamad Hajij a été
arrêté trois fois en l’espace d’une
semaine. Quant à Rami Ajlouni, il a été
victime d’un jet de gaz piquant lancé
par une femme colon. Dans Jabal
al-Mukabbir, à al-Quds, les sionistes
empêchent les « mussaharati » de
l’association des scouts du quartier, à
cause des colons vivant dans les
colonies « Armon Hantsif » et « Nuf
Tsion ».
De même, les
soldats de l’occupation empêchent les
marchands ambulants maqdissis de se
poser devant Bab Hatta, près de la
mosquée al-Aqsa, pour empêcher la
poursuite d’une économie palestinienne
séparée de l’occupant.
Profanation des
lieux saints
Au cours du mois
d’avril, 128 agressions et profanations
des lieux saints en Palestine ont été
enregistrées. La mosquée al-Aqsa, le
cimetière de Bab al-Rahma dans al-Quds,
ainsi que le cimetière Al-Youssefiya ont
été particulièrement visés par les
colons et les officiels de l’entité
sioniste. Dans la ville d’al-Khalil,
l’occupant a interdit l’appel à la
prière dans la mosquée al-Ibrahimi et a
renforcé sa présence à l’intérieur de la
mosquée, et des colons sont montés sur
le toit de la mosquée pour lancer des
feu d’artifice. A Bayt Lahem, les colons
ont envahi les « Burak Sulayman » pour
pratiquer des rites talmudiques. A
Nablus, la mosque Sheikh Saada dans le
village de Aqraba a été incendiée et les
colons y ont inscrit des slogans
racistes.
Le 11/5, 6000
colons envahissent le maqam de Youssef,
dans la partie est de la ville de
Nablus, sous la protection de l’armée
d’occupaion. De violents affrontements
ont eu lieu avec les Palestiniens qui
refusent la judaïsation de leurs lieux
historiques. Les affrontements avec
l’armée d’occupation ont causé de
nombreuses blessures par balles, et 45
citoyens ont été asphyxiés par les gaz
lacrymogènes.
Les forces
d’occupation profanent le cimetière
d’al-Is’af dans la ville de Yafa, le 16
mai, avec l’intention de s’en emparer
pour faire des travaux pour le compte de
la minucipalité de Tel Aviv. Déjà, le
département sioniste des Antiquités
avait profané le cimetière et le conseil
islamique de la ville de Yafa avait de
nouveau enterré les morts dont les
cercueils avaient été fouillés.
A l’occasion des
fêtes juives, les colons ont envahi et
profané la mosquée al-Aqsa par
centaines. Ils étaient 284 le 20 mai. Le
28 mai, une délégation chinoise a
profané la mosquée en compagnie de
rabbins et sous la protection de la
police de l’occupant.
Le cimetière du
village de Lubia, dans la province de
Tabaraya, en Palestine occupée en 48, a
été profané et plusieurs tombes ont été
décimées.
Dans les prisons
de l’occupation
Décès du prisonnier
maqdissi Aziz Uwaysat, 53 ans, le 20 mai
2018, alors qu’il était hospitalisé dans
un hôpital de l’entité sioniste. Il
avait été sauvagement battu par les
geôliers sionistes.
Début mai, il avait riposté aux
provocations des gardiens de la prison
de Eishel dans Beer Saba’, en lançant de
l’eau bouillante sur l’un d’eux. Il
était membre du mouvement Hamas, et
était condamné à 30 ans de détention.
L’un des prisonniers palestiniens avait
rencontré le martyr Uwaysat lors de son
transfert de la prison de Eishel à la
prison de Ramla, et a témoigné que le
martyr avait été roué de coups sur le
visage et le corps et respirait
difficilement.
La direction
carcérale a sauvagement réprimé les
prisonniers de la prison de Eishel.
Plusieurs cellules ont été envahies par
les gardiens, qui ont frappé les
prisonniers et blessé quelques-uns, qui
ont été transférés à l’hôpital.
L’état de santé de
l’enfant prisonnier, Hassane al-Tamimi,
17 ans, s’est gravement détérioré.
Arrêté depuis deux mois et détenu dans
la prison de Ofer, les autorités de
l’occupation ont négligé son état de
santé et refusé de lui donner ses
médicaments. L’occupant avait refusé son
transfert à l’hôpital. Il est atteint de
cécité.
Le prisonnier Iba’
al-Barghouty, gréviste de la faim, est
transféré de la section d’isolement de
la prison de Ascalan à la prison du
Naqab. Il est détenu administratif
depuis le 2 août 2017, et mène la grève
de la faim depuis fin avril 2018.
Les détenus
administratifs poursuivent la grève des
tribunaux militaires de l’occupation
depuis plus de 3 mois. Ils sont à
l’étude d’un moyen supplémentaire pour
accentuer leur lutte. L’occupant détient
450 détenus administratifs, certains
sont prisonniers depuis 14 ans. La
campagne intense d’arrestations et
d’émissions d’ordre de détention
administrative signifie que l’occupant
craint la révolte des Palestiniens.
Plusieurs
prisonniers ont mené la grève de la faim
au cours du mois de mai : Bashir
al-Khatib, 56 ans, de Ramleh
(territoires occupés en 48) qui réclame
des soins. Il a été arrêté en 1988 et
est condamné à 35 ans de prison. Le
prisonnier Wissam Rabi’, de Bayt Anan
dans al-Quds, a mené la grève de la faim
pour protester contre les séances
d’interrogatoire dans la prison de
Moskobiya. Le prisonnier Fahd Sharay’a,
29 ans, du camp de Balata, proteste
contre la négligence médicale dont il
est victime depuis son arrestation.
Diya’ Shinni, 18 ans, du camp
al-Jalazon, proteste contre son
arrestation à nouveau après sa
libération. Le prisonnier Ameer Sarkaji,
de Nablus, proteste contre la détention
administrative dont il est victime
depuis son arrestation le 6/3. Le
prisonnier Adil Shehade, de Nablus,
poursuit la grève de la faim contre les
mauvais traitements dans le centre
d’interrogatoire de Jalame. Le
prisonnier Salih Abu Sawawin de Wadi
Salqa, à Khan Younes, mène la grève de
la faim pour protester contre son
isolement dans la prison de Ramon.
La direction
carcérale reporte le transfert des
prisonnières de la prison de Damon à
Hasharon. Elle avait mis en place la
prison de Damon pour les femmes, lorsque
le nombre des prisonnières s’était
dramatiquement élevé en 2015, mais cette
prison est l’une des pires prisons de
l’occupant et manque de tout. Les
prisonnières se sont plaintes de
l’humidité élevée, qui a accru le nombre
des prisonnières malades. Elles ont mené
la grève de la faim pour protester
contre leur détention dans cette prison
en octobre 2016 et la direction
carcérale de l’occupant avait promis de
les transférer ailleurs. 25
Palestiniennes sont détenues dans cette
prison, réparties dans deux cellules (17
dans l’une et 8 dans l’autre).
Le prisonnier
libéré Abdel Karim Abu Habl (27 ans) est
détenu dans les prisons autrichiennes,
par ordre de l’occupant sioniste. Il est
accusé d’appartenir au mouvement Hamas
et d’avoir tenté de mobiliser des jeunes
de la Cisjordanie pour résister à
l’occupant. Il avait été arrêté en 2016
en Autriche, alors qu’il avait été
libéré des prisons de l’occupation en
2013 (détenu pendant 9 ans). Il a été
condamné à la prison à vie par le
tribunal autrichien.
Le prisonnier
Ezzdine Hamamra de Bayt Lahem a fait
savoir que l’ordre de son isolement a
été prolongé jusqu’au 27 mai. Il est
condamné à 9 perpétuités, et est détenu
depuis mars 2004. Il avait été transféré
des prisons de Haddarim vers Galbou’
puis au centre d’isolement de Megiddo.
Le 22 mai, une
campagne de répression et de fouilles
des cellules a eu lieu dans la prison de
Meggido, dans les sections 4, 5 et 9.
Les affaires personnelles des
prisonniers sont endommagées au cours de
ces fouilles. Au cours du mois de
Ramadan, les fouilles « sécuritaires »
sont multipliées pour gêner les
prisonniers.
Le prisonnier Ramzi
Abed, universitaire enseignant à
l’université islamique à Gaza a été
condamné par un tribunal sioniste à
5 ans de prison. Il avait été
arrêté en septembre dernier au passage
de Bayt Hanun.
15 journalistes
sont détenus dans les prisons de
l’occupation. Le nombre des mineurs
détenus s’élève à 350 et celui des
Palestiniennes à 54, dont 6 mineures.
La liste noire
des normalisateurs et lutte contre la
normalisation
Les
cyclistes des Emirats arabes unis et du
Bahrayn refusent d’obtempérer à la
campagne de boycott de l’occupant et
participent au tour italien de cyclisme
qui a eu lieu en Palestine occupée,
début mai. En riposte à cette
participation des cyclistes des Emirats,
la population maqdissie a refusé de
prendre les colis alimentaires envoyés
par cet Etat à l’occasion du mois de
Ramadan et a lancé le slogan « nous
n’avons pas faim ! ». Les Maqdissis
entendaient protester contre la manière
dont certains Etats arabes considèrent
que leur aide financière ou alimentaire
compense leur trahison envers la
question palestinienne.
Le secrétaire
général du Front de la lutte populaire
(Jabhet Nidal sha’bi) et membre du
comité exécutif de l’OLP, Ahmad
Majdalani a considéré que le fait
d’avoir participé en 2016 au congrès
annuel de Herzelia, congrès sioniste qui
étudie les moyens de combattre les
Palestiniens, est une forme de lutte. Il
a également considéré que le congrès
sécuritaire qui se tient à Herzelia est
semblable à tout congrès universitaire
qui se tiendrait à l’université de
Birzeit.
L’émirat d’Abu
Dhabi a participé aux côtés de l’entité
sioniste à un congrès sportif à
Botswana, le 20 mai.
Les deux délégations ont tenu à prendre
des photos ensemble. La présidente de la
délégation d’Abu Dhabi est Maytha’
al-Urfi. Il va sans dire que l’entité
sioniste profite pleinement de la
participation de délégués arabes à ce
genre de rencontres sportives ou
culturelles, pour se faire une image de
« pays comme les autres ».
L’indonésie a
décidé de ne plus recevoir des individus
ayant le passeport « israélien », suite
aux massacres perpétrés par l’armée
d’occupation à Gaza. L’indonésie
entretient des relations commerciales
avec l’occupant.
Le romancier
palestinien Ibrahim Nasrallah refuse de
participer à un congrès international en
Italie à cause de la présence de
romanciers sionistes, début juin.
La presse
palestinienne
« Ce que les
dirigeants et officiels arabes ont
appris de la Nakba (48) et Naksa
(défaite de juin 67) est plus grave que
la défaite même, ils se sont convaincus
qu’ils ne peuvent affronter « Israël »
ni faire la guerre contre lui, qu’il est
plus fort qu’eux car il possède des
armes qui peuvent défaire leurs armées
en une nuit. C’est pourquoi ils ont
changé leurs convictions et ont commencé
à rechercher la paix avec « Israël »,
même si cette « paix » est au détriment
des droits palestiniens, et au détriment
des biens et des capacités de la nation.
Ils ont commencé à se comporter avec
« Israël » comme si elle possédait une
armée invincible, et que la seule
solution est de coexister avec lui,
alors qu’il ne veut ni paix ni
coexistence ». (Khaled Sadeq,
al-Istiqlal, 7 juin).
Communiqués et
déclarations
Sheikh Khodr
Adnane, prisonnier, a déclaré que la
rencontre de dirigeants arabes avec
Netanyahu au moment du transfert de
l’ambassade américaine vers al-Quds est
un coup de poignard dans le dos de nore
peuple et des lieux saints. « Il aurait
mieux valu pour les Etats arabes et
islamiques qui entretiennent des
relations avec l’occupant et les
Etats-Unis de lever haut la voie et de
faire de leurs liens une forme de
pression et de menace contre les
intérêts américains ». Il a par ailleurs
affirmé que l’assassinat du martyr
prisonnier Aziz Uwaysat est un « crime
israélien accompli ». Pour lui, il ne
s’agit pas d’une « négligence
médicale », mais bel et bien d’un
assassinat sciemment perpétré. Le fait
d’attendre les résultats de l’enquête
menée par les sionistes ne sert qu’à
embellir l’occupation et ses crimes.
Le président des
évêques de l’église grecque-orthodoxe en
Palestine, Hanna ‘Atallah a lancé un
appel urgent aux églises et références
religieuses chrétiennes dans le monde,
les appelant à adopter une position
claire et nette vis-à-vis des mesures
prises par l’occupant contre la ville
d’al-Quds. Il leur a demandé de dénoncer
la mesure américaine de transfert de
l’ambassade vers al-Quds, car cette
position exprime une hostilité envers la
question et le peuple palestinien, qui
n’abandonnera jamais la ville d’al-Quds.
Rappelant la place de la ville d’al-Quds
pour les chrétiens, il a demandé à
toutes les églises de la défendre, qui
signifie la défense « des racines
de votre croyance, la défense de votre
religieux, de votre histoire ».
Sheikh Umar
Keswani, directeur de la mosquée
al-Aqsa, a déclaré que les violations de
l’occupant contre la mosquée al-Aqsa et
la ville occupée d’al-Quds se sont
multipliées depuis la sinistre
déclaration de Trump concernant al-Quds.
Il a déclaré que l’occupant veut imposer
un état de fait en profitant des fêtes
juives, mais les gardiens des Awqaf
essaient de repousser les agressions
sionistes contre la mosquée, malgré la
répression.
Sheikh Ikrima
Sabri, orateur de la mosquée al-Aqsa, a
déclaré que « le deal du siècle » est un
plan sioniste revêtu d’un manteau
américain. Il a affirmé qu’il n’y a
nulle place pour la négociation ou les
concessions concernant al-Aqsa et les
lieux saints ». « Certains pays arabes
et musulmans courent après les grandes
puissances qui proposent des plans de
liquidation, qui sont en fait des plans
sionistes. » Il a appelé les musulmans à
se réveiller, à s’unir et à défendre
leur dignité et leur indépendance.
Ahmad Tibi, député
palestinien dans le Knesset sioniste
déclare : les chaussures de la martyre
Razan al-Najjar valent mieux que la tête
de Niki Haley (ambassadrice des
Etats-Unis à l’ONU).
Dans la colonie
La presse sioniste
a insisté sur ce qu’elle considère la
« présence iranienne en Syrie », chose
que les dirigeants craignent. Que ce
soit lors des rencontres des dirigeants
« israéliens » avec les dirigeants
russes, ou lors des pourparlers avec les
dirigeants politiques dans le monde, les
dirigeants sionistes affirment ne pas
vouloir de « présence » iranienne en
Syrie, surtout dans la partie sud du
pays.
Du côté
palestinien, et notamment à Gaza, le
Haaretz du 18/5 considère que la
jeunesse palestinienne se jette
au-devant de la mort, et non que l’armée
sioniste cible les manifestants. En
essayant de comprendre pourquoi, les
journalistes sionistes ne trouvent rien
d’autre que les Palestiniens à Gaza
manquent de tout, sont pauvres et
démunis, ce qui expliquerait « la marche
du retour ». Comme tous les
colonialismes, la presse sioniste,
libérale ou fasciste, occulte la
question de l’occupation de la
Palestine. Mais d’une manière globale,
la propagande officielle reprise par
l’ensemble de la presse sioniste veut
que la marche du retour soit organisée
par le Hamas, pour régler ses problèmes
internes.
Dans Yediot
Aharanot du 5/6, Shimon Shifer réclame
une attention particulière à ce qui se
passe dans les colonies aux abords de
Gaza, au lieu d’aller se pavaner en
Europe (à l’adresse de Netanyahu), lui
rappelant que la question de l’Iran peut
être réglée par les US, mais les
colonies situées près de la bande de
Gaza, qui brûlent, ont besoin
d’attention.
Du côté de
l’Autorité palestinienne
L’Autorité
palestinienne n’a toujours pas annulé
les mesures de sanctions contre la
population dans la bande de Gaza, et
interdit quiconque ose s’en prendre à
ses mesures, l’accusant de faire
appliquer le plan américain. Mais
d’autre part, l’Autorité poursuit les
militants en Cisjordanie occupée, même
lorsqu’ils organisent un « iftar » pour
les familles des prisonniers et martyrs.
C’est ainsi que deux cadres du mouvement
du Jihad islamique en Palestine, anciens
prisonniers, Ala’ Shibrawi et Fouad
Al-Qad, ont été arrêtés à Tulkarm pour
avoir organisé un « iftar » pour les
familles des martyrs et prisonniers.
La "Grande marche du retour"
déclenchée le 30 mars 2018 fera l'objet
d'une publication spéciale.
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