Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Alors que le Yémen se meurt :
Le monde
"civilisé" regarde ailleurs
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Dimanche 27 août 2017
«Le Royaume des
Sabéens se situe au Yémen. . Sa
situation géographique et un climat qui
favorisent le développement de leur
civilisation. La reine de Saba Balkis
est décrite comme une belle femme, dotée
d'une intelligence certaine et d'une
grande sagesse. Fort cultivée. Elle
décida de rencontrer Salomon. 3000
chameaux la suivent transportant de
précieux cadeaux. Elle veut ainsi tester
le désir et la sagesse du roi
Salomon...»
C’était au bon vieux temps de
l’Arabie Heureuse
de l’encens et de la myrrhe qui était
transportée, depuis les lieux de
production situés dans l'actuel Yémen,
par les caravanes de chameaux des
Nabatéens jusqu'à Pétra , à partir de
laquelle elle était redistribuée dans
tout le bassin méditerranéen. Voilà pour
l’histoire. Nous sommes dans le Yémen du
XXIe siècle un pays qui n’a pas connu la
paix depuis plus de cinquante ans. La
nouveauté est l’hubris des Saoudiens qui
veulent régenter le Moyen Orient et
imposer leur vision de l’Islam
tout ceci en payant le prix fort pour
avoir les faveurs des Etats Unis avec
lesquels ils viennent de conclure le
contrat du siècle qui nous rappelle
mutatis mutandis l’accord sur croiseur
Quincy arrimé sur le Canal de Suez entre
le roi Ibn Saoud et le président
Franklin Delanoë Roosevelt : Les
saoudiens confiaient leur pétrole aux
Américains qui en retour leur
assurait la sécurité voir l’impunité
comme nous le voyons avec ce qui se
passe au Yémen. Les saoudiens singeant
l’empire ont créé une coalition
hétéroclite de va-t-en guerre
musulmans pour aller punir un autre
pays musulman coupable de vouloir la
liberté
On ne s'arrêtera
pas d'attirer l'attention sur un drame à
bas bruit qui est la mort lente d'un
peuple devant l'indifférence de
l'Occident pourvoyeur en armes de
potentats arabes qui se disent musulmans
et qui font subir le martyre à un peuple
sans défense qui voulait aspirer à se
déterminer lui-même. Il nous est souvent
arrivé de dénoncer la politique abjecte
d'Israël vis-à-vis des Palestiniens
colonisés, mais ce qui se passe au Yémen
n'a rien à y envier en termes de
barbarie. Au-delà de la religion et de
la géopolitique, il y a l'humanité et ce
qui se passe au Yémen qui subit une
démolition minutieuse de la part d'une
coalition au petit pied de 10 pays pieds
nickelés qui montrent leurs deltoïdes de
libellules en face des damnés de la
Terre.
Petit rappel des causes du conflit
Cette description
du journal, L'Express il y a deux ans
nous permet de mesurer l'étendue du deux
poids, deux mesures: «Deux guerres au
Moyen-Orient, l'une largement
médiatisée, l'autre ignorée. La Syrie et
le Yémen ont pourtant des points
communs: un conflit intérieur né dans le
sillage des Printemps arabes, mais vite
internationalisé. Des crimes commis
contre la population civile et un
désastre humanitaire. Dans un cas, la
France et les autres pays occidentaux
dénoncent avec force ces violences. Dans
l'autre, Paris, Londres et Washington,
non contents de garder le silence sur
les bombardements meurtriers de la
coalition menée par l'Arabie saoudite,
continuent de lui vendre des armes.
Explications de ce deux poids, deux
mesures.» (1)
«Le Yémen, comme la
Syrie, est secoué par une révolte contre
son régime tyrannique, en 2011: Ali
Abdallah Saleh a passé 32 ans au pouvoir
- la dynastie Assad 41 ans à Damas. Au
Yémen, Saleh est chassé en janvier 2012.
Quelques mois plus tard, il s'allie avec
la rébellion houthiste, qu'il avait
combattue quand il était président.
Quittant leur zone d'influence, dans le
nord du pays, en 2014, les rebelles
s'emparent de la capitale yéménite avant
de pousser l'avantage jusqu'à Aden, dans
le sud » (1)
« C'est pour
stopper cette avancée - soutenue par
l'Iran, accuse Riyadh que, à la tête
d'une coalition de dix pays, l'Arabie
saoudite déclenche, le 25 mars 2015, une
intervention militaire. Arguant de la
légitimité -contestable- du président
Abd Rabo Mansour Hadi, les pays
occidentaux donnent leur aval à
l'opération. Autre similitude avec la
Syrie, la perte de contrôle, sans doute
durable, de vastes pans du territoire
par les forces gouvernementales. Au
Yémen, c'est au profit des Houthistes et
d'Al-Qaïda. Aujourd'hui,
l'internationalisation de la crise au
Yémen a contribué à y creuser la
fracture confessionnelle, une évolution
qu'a également connue la Syrie. Le
«Nord», contrôlé par la rébellion
houthiste, de confession zaïdite, fait
face au reste du pays, sunnite. «Des
identités reconstruites, peu
opérationnelles avant la guerre», selon
le chercheur Laurent Bonnefoy. Ce
schisme a été accentué par l'hostilité
de l'Arabie saoudite, leader
autoproclamé du monde sunnite, et de
l'Iran chiite, impliqués, à des degrés
divers, dans les deux conflits.» (1)
Le commerce florissant des armes de
destruction massive des Yéménites
Les massacres de
masse des Saoudiens au Yémen, sont tus
par les médias et par les pourvoyeurs
d'armes: «La complexité du Yémen lit-on
dans l'Express, a conduit les pays
occidentaux à s'en désintéresser. «Ils
se sont contentés de laisser filer et de
sous-traiter la crise aux Saoudiens»,
déplore Laurent Bonnefoy. Et pas
question de suspendre les juteuses
ventes d'armes aux monarchies du Golfe:
Riyadh est le deuxième plus gros
importateur d'armement au monde, ses
importations ont triplé sur cinq ans,
rappelle le Grip. En 2015, 75% des armes
vendues par la France l'ont été à
l'Arabie saoudite. (...) «Le débat est
vif au Royaume-Uni, au Canada, mais pas
en France», s'interroge Cédric Poitevin.
«Nos exportations d'armement sont
conformes à nos engagements
internationaux, notamment aux
dispositions du traité sur le commerce
des armes et de la position commune
européenne», répond le Quai d'Orsay. Ces
règles prévoient que les Etats de l'UE
doivent s'abstenir «en cas de
non-respect du droit international
humanitaire, si la technologie exportée
risque d'aggraver des conflits internes»
ou «représente une menace pour la
stabilité régionale». Des notions
«sujettes à interprétation», selon
Cédric Poitevin, qui permettent à la
France de s'asseoir sur les
protestations des défenseurs des droits
humains» (...)L'Union européenne a
imposé dès le mois de mai 2011 un
embargo sur les armes à destination de
la Syrie, après que la répression des
manifestations avait fait plus de 600
morts. Rien de tel au Yémen, où
l'Occident ne remet pas en cause la
légitimité de l'intervention saoudienne,
selon Cédric Poitevin, seulement ses
modalités''.» (1)
Près de 380
milliards de dollars de contrat pour
Trump tel est le deal pour laisser les
Saoudiens massacrer les Yéménites en
accord avec les intérêts géopolitique
des USA et d'Israël, donc tout va
bien... Kathy Kelly co-coordonne
Voices for Creative Nonviolence
accuse nommément les Etats- Unis, elle
écrit: «(...) Pendant ce temps, les
fabricants d'armes américains, dont
General Dynamics, Raytheon et Lockheed
Martin, profitent massivement des ventes
d'armes à l'Arabie saoudite. En décembre
2016, Medea Benjamin a écrit: «Malgré la
nature répressive du régime saoudien,
les gouvernements américains ont non
seulement soutenu les Saoudiens sur le
plan diplomatique, mais aussi au plan
militaire. Sous l'administration Obama
cela s'est traduit par des ventes
massives d'armes, à hauteur de 115
milliards de dollars».(...) Nous devons
faire en sorte d'être assez nombreux
pour que nos voix soient entendues
lorsqu'elles s'élèvent en faveur des
habitants du Yémen.» (2)
Pour aller plus
dans l'horreur, en apprenti sorcier
l'Arabie saoudite utilise des armes à
sous-munition radioactive qui vont faire
des dégâts avec le temps: «La coalition
arabe menée par l'Arabie saoudite au
Yémen a de nouveau utilisé des armes à
sous-munitions dans sa guerre contre les
Houthis, selon Amnesty International. Il
n'y a pas de guerre «propre», mais celle
menée au Yémen est particulièrement
sale. (...) Régulièrement accusée
d'avoir tué des civils lors de ses
bombardements aériens, elle avait admis
le 19 octobre avoir fait «un usage
limité» de bombes à sous-munitions
britanniques de type BL-755. L'Arabie
saoudite avait par la même occasion fait
savoir qu'elle n'utilisait désormais
plus ces bombes.» (3)
Une épidémie majeure «du jamais-vu»
Déjà en 2016, un an
après le début de l'intervention
saoudienne, de 4000 à 6000 civils ont
été tués au Yémen. Les ONG dénoncent une
situation humanitaire désastreuse. Selon
l'ONU, plus de 21 millions de Yéménites
(contre 13, 5 millions de Syriens)
dépendent d'une aide humanitaire
d'urgence. «L'extrême pauvreté du Yémen
a constitué un facteur aggravant,
constate Isabelle Moussard-Carlsen de
Action Contre la Faim. Avant la guerre,
le Yémen importait déjà 90% de ses
besoins alimentaires.» (1)
Pour Felipe Herrera
Aguirre Metro: «Dans l'ombre du conflit,
une épidémie sans précédent de choléra
ravage également le petit pays de la
péninsule d'Arabie. Nous sommes rendus à
près d'un demi-million de cas et à près
de 2000 décès. C'est une épidémie
majeure, du jamais-vu. En comparaison,
il y a eu 172 000 cas suspectés dans le
monde en 2015, selon l'Organisation
mondiale de la santé. Ici, dans un seul
pays, on dépasse 500 000 cas en moins de
4 mois. Un Yéménite sur 54 aurait
développé le choléra. Il s'agit d'une
conséquence directe du conflit armé. Le
choléra est présent dans l'eau et se
transmet rapidement dans des
environnements pollués (...) Il y a
plusieurs défis. L'un d'eux est
l'absence de respect des lois de la
guerre par les différents groupes
impliqués au Yémen. Viser les civils,
les infrastructures comme les usines de
traitement des eaux, les égouts et les
hôpitaux est interdit par la loi
internationale. Pourtant, cela se
produit toujours. Un autre obstacle est
la restriction des importations. Avant
le conflit, le Yémen importait 90% de
ses biens. Depuis, les importations ont
diminué de moitié. Malheureusement, nous
ne voyons aucun signe d'amélioration en
ce moment. En matière de santé publique,
avec un système de santé à genoux, on
peut se demander ce qui va suivre
l'épidémie de choléra.» (4)
Marianne Meunier de
la Croix va plus loin elle écrit: «La
guerre au Yémen a aggravé tous les maux
du pays le plus pauvre du Moyen-Orient.
Les 27 millions d'habitants que compte
le Yémen n'ont aujourd'hui guère d'autre
possibilité pour recevoir des soins.
Deux ans et cinq mois d'affrontements
entre les partisans du président élu,
Abd Rabbo Mansour Hadi, épaulés par une
coalition militaire dirigée par l'Arabie
saoudite, et les rebelles houthistes,
soutenus de façon distendue par l'Iran,
ont eu raison de l'infrastructure
sanitaire du pays, qui fonctionne à 45%
tout au plus. Ayant tué près de 8 000
personnes, les combats ont aussi fait
près de 45 000 blessés Une situation qui
a conduit le Conseil de sécurité des
Nations unies à évoquer, le 9 août, un
risque de famine. le choléra, réapparu
en avril dernier après une première
épidémie en 2016, qui a contaminé plus
de 450 000 personnes et fait plus de 2
000 morts » (5).
« La saison des
pluies, en cours, pourrait favoriser sa
prolifération et porter le nombre de
malades à 600 000 d'ici à la fin de
l'année, prévient le Comité
international de la Croix-Rouge (Cicr).
Le blocus accentue la difficulté du
travail des ONG. Celles-ci peuvent
accéder au pays par le port d'Aden, dans
le sud, et l'aéroport de Sanaa, Au début
de l'année, les Nations unies ont lancé
un appel à l'aide pour le Yémen. Sur les
2,1 milliards de dollars (1,79 milliard
d'euros) espérés, 1,1 milliard de
dollars (940 millions d'euros) a été
promis, pour l'essentiel lors d'une
conférence organisée à Genève, en avril.
L'Arabie saoudite a promis de verser
plus de 33 millions de dollars (28
millions d'euros) à l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) pour lutter
contre la maladie.» (5)
La terreur au quotidien des enfants
Peut on s’habituer
à la mort au quotidien ?
Assurément non ! Pourtant
nous nous apercevons que l’horreur
devient chaque fois plus
« horrible » à chaque nouveau massacre
Pour rappel Une frappe ayant visé une
cérémonie de funérailles à Sanaa en
octobre 2016 avait fait plus de 140
morts, tous des civils. Quelles sont ces
lois de la guerre et autres conventions
de Genève sur la protection des civils ?
Et que valent -t-elles ?
Quand on apprend que des civils
dont des enfants, ont fait hier encore
les frais de la guerre d’agression menée
par l’Arabie Saoudite au Yémen, qui ont
fait état de la mort d’au moins 16
personnes lors d’un raid de l’aviation
de la coalition arabe, dirigée par Riyad
depuis mai 2014.
Lyès Menacer du
journal Liberté nous en parle : « Au
moins 22 autres personnes ont été
blessés lors de ce raid qui visé un
immeuble dans la circonscription
d’al-Wihda, selon l’agence de presse
yéménite Saba. D’importants dégâts
matériels ont été également enregistrés
lors de quatre autres frappes aériennes
sur d’autres quartiers dans la capitale
Sanaa, selon la même source. Ce bilan
s’ajoute à celui fourni par l’ONU jeudi
et qui a fait état de la mort d’au moins
58 civils en moins d’une semaine (du 17
au 24 août), a dénoncé le
Haut-Commissariat de l’ONU au droit de
l’homme, dans un communiqué. Parmi les
victimes de ces bombardements figurent
des enfants, a ajouté l’organisation
onusienne. Mohamed Ahmed, qui habite
dans l'un des bâtiments détruits par
l’aviation saoudienne a raconté à
l'AFP avoir avec d'autres résidents
retiré neuf corps des décombres dont des
enfants d'une même famille et les avoir
transportés à l'hôpital. Quand la
roquette est tombée, un des bâtiments
s'est immédiatement écroulé, entraînant
la destruction du second, a témoigné M.
Ahmed. D'après lui, des habitants ont pu
se sauver à temps, d'autres ont en
revanche ont été bloqués sous les
décombres. (…) Depuis le début de la
guerre au Yémen fin 2013, les civils ont
constitué les principales victimes de ce
conflit interne, opposant les Houthi au
président Abd Rabbo Mansour Hadi (…)
Mercredi, un raid qui a visé un hôtel
près de Sanaa qui a fait 33 morts, alors
que six autres civils ont péri dans un
autre raid contre une maison dans la
province de Sanaa. Selon l'ONU, “dans
tous les cas mentionnés, des témoins ont
affirmé qu'il n'y avait eu aucun
avertissement qu'une attaque était
imminente”. “En 2017, le nombre de raids
par mois est trois fois supérieur à l'an
dernier et les affrontements armés
recensés chaque mois ont plus que
doublé”, s'est inquiété vendredi dernier
le secrétaire général adjoint de l'ONU
pour les Affaires humanitaires, Stephen
O'Brien » (6)
La guerre au
Yémen, un spectacle sportif ?
Le témoignage
pathétique de Shireen Al-Adeimi née à
Aden, dans le sud du Yémen. Elle prépare
actuellement un doctorat à la Harvard
Graduate School of Education. Le
texte ci-dessous est un Twit qu'elle a
publié le 11 août 2017.: «La guerre
contre le Yémen fait rage, pourtant, le
sort des Yéménites ne reçoit toujours
pas l'attention qu'il mérite de la part
des médias et des politiciens. Alors que
les riches Etats arabes bombardent le
Yémen avec des armes sophistiquées
(achetées à l'Occident) et embauchent
des mercenaires pour leurs troupes au
sol, beaucoup de gens et d'organes (par
exemple, l'ONU) ont peur de s'opposer
aux Saoudiens parce qu'ils ont besoin de
leur argent ou parce qu'ils sont
eux-mêmes impliqués dans le conflit et /
ou en profitent (par exemple, les
Etats-Unis et l'Angleterre) » (7)
« Alors, l'ONU
exprime ses «inquiétudes» et le
Royaume-Uni son désir de «trouver une
solution politique», tout en se
remplissant les poches du prix du sang
des Yéménites. Le Yémen est-il devenu un
spectacle sportif? Depuis deux ans et
demi, les corps émaciés des enfants
yéménites ou leurs cadavres envahissent
nos écrans. Est-ce de l'impuissance ou
de l'indifférence? Je ne sais pas.
Sommes-nous «loin des yeux, loin du
coeur»? Je ne sais pas. Quelqu'un m'a
dit, une fois, que les enfants yéménites
n'étaient pas assez «photogéniques» pour
susciter de l'empathie. Est-ce du
racisme, de la discrimination? Je ne
sais pas. Ou bien, les portefeuilles
yéménites ne sont pas assez bien remplis
pour acheter ou exiger l'attention, la
condamnation et l'action du reste du
monde? Je ne sais pas non plus.» (7)
«Ce que je sais,
conclut l’étudiante yéménite aux Etats
Unis, c'est que le monde nous regarde.
Il regarde nos enfants mourir de
maladies guérissables comme le choléra
parce qu'ils n'ont pas accès à de l'eau
potable. Il regarde nos enfants mourir
de faim au milieu d'immenses richesses
mondiales parce que leurs parents n'ont
pas les moyens d'acheter le peu de
nourriture encore disponible. Il regarde
nos concitoyens, enfants, femmes et
hommes, se faire tuer par les raids
aériens des Saoudiens soutenus par les
États-Unis, sur leurs maisons, leurs
écoles et leurs hôpitaux. Et lorsque
nous demandons seulement que nos
articles soient diffusés plus largement,
on nous envoie promener (on m'a répondu
qu'il n'y a que quelques dizaines de
personnes qui s'intéressaient). Je
pleure les enfants dont les petits corps
ont abandonné le combat de la survie
pendant les quelques minutes que vous
avez passées à lire ce twit. Et je prie
pour le Yémen.» (7)
Ceci rappelle
l'indifférence de l'ONU de Koffi Annan
devant la mort de 500 000 enfants,du
fait d'un embargo inhumain, mais c'était
pour Marguerite Albright le prix à payer
pour faire partir Saddam. Aux dernières
nouvelles il n'y a pas d'avancée pour la
paix. L'Iran, accusé de soutenir au
Yémen les rebelles chiites Houthis, ne
peut pas contribuer à une solution dans
ce pays en guerre, a affirmé le 21 aout
2017 à New York le ministre yéménite des
Affaires étrangères, Abdulmalik
al-Mekhalafi adoubé par la «coalition».
L'Iran est une partie du problème, pas
la solution.
Il y a deux ans
j'écrivais ces lignes qui n'ont pas pris
une ride Que dire en conclusion? La
situation n'est pas limpide loin s'en
faut! Cependant, quelques faits
objectifs: les potentats arabes ont
atteint le fond en termes de dignité. Au
lieu d'être fascinés par la science et
le savoir, ils s'équipent jusqu'aux
dents pour porter la guerre soit à leur
peuple soit entre eux. Qu'il nous
suffise de savoir que l'Arabie saoudite
a acheté aux Etats-Unis pour plus de 70
milliards de dollars d'armement »(8)
Il en est de même
des autres potentats qui dépensent
l'équivalent de 200 milliards de dollars
en armes fournies gracieusement par un
Occident qui divise pour régner. Les
Iraniens; eux, sont une puissance
technologique qui avance malgré toutes
les entraves occidentales et
israéliennes. Quel est le pays arabe qui
peut lancer des satellites? Qui peut
fabriquer son propre armement? Qui peut
maîtriser l'atome? En définitive, ces
rodomontades n'augurent rien de bon.
C'est à se tordre de rire si ce n'est
pas tragique d'apprendre la résolution
des pays arabes qui s'inventent une
force d'intervention rapide pour mater
toutes les remises en cause d'un Ordre,
celui des tyrans en place, mais plus
globalement celle de l'Empire qui
adoube, série, dicte norme, décide du
bien et du mal. Les peuples arabes n'ont
pas des dirigeants éclairés, c'est cela
leur malheur. Ce n'est pas demain qu'ils
se décoloniseront mentalement. Le
spectre de schismes de l'Islam est un
faux nez, la seule vraie révolution qui
aurait pu en son temps réussir, ce fut
celle de la résurrection «El Baâth» d'un
Monde arabe nationaliste, qui
n'instrumente pas la religion. Les
Nasser, les Saddam, les Assad, et même
le trublion Kadhafi, avaient une
certaine idée de l'Etat de la Nation
arabe. Nous savons tous comment ils
furent éliminés.» (8)
Rien à ajouter si
ce n'est que le nombre de Yéménites qui
sont morts a été décuplé. On dit que
parmi les signes de la fin du monde
musulman il y aura un feu du côté du
Yémen, serait-ce ce signe?
1.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/conflit-au-yemen-conflit-en-syrie-deux-poids-deux-mesures_1776015.html
2.
http://www.counterpunch.org/2017/03/22/reality-and-the-u-s-made-famine-in-yemen/
3.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/yemen-la-coalition-arabe-persiste-a-utiliser-des-armes-a-sous-munitions_1887335.html
4.
http://journalmetro.com/monde/1186745/cest-une-epidemie-majeure-du-jamais-vu-au-yemen/
5.Marianne Meunier,
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/Yemen-catastrophe-desastre-2017-08-20-1200870760
.
6. Lyès
Menacer http://www.liberte-algerie.com/international/qui-arretera-les-massacres-saoudiens-au-yemen-276117
7.Shireen Al-Adeimi http://www.moonofalabama.org/2017
/08/-shireen-al-adeimi-has-the-war-in.
8. Chems Eddine Chitour
https://www.legrandsoir.info/le-yemen-dans-la-tourmente-adieu-l-arabie-heureuse.html
Article paru sur le
journal
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur
_chitour/274169-le-monde-civilise-regarde-ailleurs.html
Pr.C.E. Chitour
Ecole Polytechnique
Alger
Publié le 27 août 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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