Algérie en phase
avec le mouvement du monde
La question d'Orient: Les accords de
Sykes-Picot:
Cent ans d'ingérence occidentale
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Lundi 23 mai 2016
« Saladin! Réveille-toi! Nous sommes
revenus! .Le petit-fils de Godeffroy de
Bouillon est devant toi, où sont les
tiens?»
Le
Général Gouraud rentrant à cheval et
piétinant le catafalque du tombeau de
Saladin à l’intérieur de la mosquée des
Omeyyades
Cela
fait cent ans le 16 mai 1916, au plus
fort de la Première Guerre mondiale que
les acolytes de toujours se mettent
d'accord pour la curée sur un Empire
ottoman vermoulu qui avait choisi le
mauvais camp dans la guerre. Ce partage
du mépris pour le sort des peuples
subjugués sera le prélude d'un siècle
d'interventionnisme au nom de plusieurs
droits, mais qui, tous, reposent sur le
droit du plus fort, le droit de la force
en face du droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes, selon la fameuse
déclaration du président américain
Wilson. Curieusement, les Etats-Unis qui
supportèrent une bonne partie de la
guerre en hommes et en matériel se
virent écartés de cet accord de la
honte. Ainsi, Armitage dénonçant cet
accord parle de duplicité, véritable
boîte de Pandore, véritable séisme et
les ajustements des tectoniques des
peuples continuent encore de connaître
des répliques de nos jours et ce n'est
pas fini!
La
Question d’Orient : Une ingérence
continuelle : Christianisation Commerce
Colonisation
Si on
ne remonte pas dans le passé, on ne peut
comprendre ce qui s'est passé avant ce
sinistre découpage qui a fait fi de
l'aspiration des peuples. Tout est parti
dit-on de la «question d'Orient»; en
clair, les coups de boutoir qui ont
jalonné l'antagonisme Orient-Occident
qui a démarré avec les croisades et
s'est perpétué avec une dimension
mercantile, à savoir ce qui est appelé
les grandes découvertes et
l'envahissement des pays au nom de la
règle des 3C «Christianisation,
Commerce, Colonisation.»
Nous
verrons que cette Question d’Orient va
progressivement muer passant de
l’évangélisation au commerce et en
définitive à l’accaparement des
ressources des pays faibles au profit
des pays dominants qui se partageront
tout au long du XIXe siècle les
territoires . L’Empire Ottoman entamant
le déclin dit-on après avoir été arrêté
aux portes de Vienne en 1687 Comme on le
sait lors du congrès de Vienne :
L’Europe décida de se répartir
l’Afrique. L’Empire ottoman sera l’objet
d’attaques incessantes bataille de
Navarin vers 1825 vit la défaite de la
flotte ottomane. C’est ainsi que
beaucoup de pays à commencer par
l’Algérie sous tutelle ottomane sera le
premier domino à tomber après l’invasion
française en 1830.
La
guerre de Syrie: du déjà-vu
Geroges Stanechy fait la genèse de la
guerre actuelle en remontant le temps et
en décrivant comment les deux puissances
occidentales n'ont pas cessé d'agresser
l'Empire Ottoman " L'homme malade de
l'Europe" à l'époque la Turquie était
européenne malgré ce qu'on a pu dire
Nicolas Sarkozy avec sa fameuse phrase :
Si la Turquie était européenne ,ça se
saurait" /
Georges Stanechy décrit le général
Gouraud maitre d'oeuvre de se prouesses
sur des peuples faibles : «A longueur de
guerres coloniales surarmées, massacrant
peuples sans défense, terrorisant
populations innocentes, ce général était
devenu mégalomaniaque comme beaucoup de
ses pairs. «A vaincre sans péril, on
triomphe idiot.» Boursouflé de
l'indécrottable «habitus colonial» de
notre inconscient collectif. Parmi ses
faits d'armes: la sanglante répression,
en 1912 au Maroc, du soulèvement de la
ville de Fès contre le protectorat
français. Les Allemands, qui n'étaient
pas en reste sur ce plan, le
surnommaient ´´einarmiger Draufgänger´´,
le ´´manchot cinglé´´ (il avait perdu
son bras droit aux Dardanelles, suite à
une gangrène mal soignée). Stupéfaits de
le voir, jour après jour, multiplier les
vagues d'assaut suicidaires des soldats
français, placés sous son commandement,
contre leurs rideaux de barbelés et de
mitrailleuses sur le front français. Se
croyant au temps des croisades, formaté
par les bains de sang des guerres
coloniales et les tueries des combats de
tranchées, le général Henri Gouraud
devint ainsi le ´´Saigneur´´ de la
Syrie, lors de son ´´proconsulat´´ de
1919 à 1923. Un des artisans les plus
furieux du dépeçage de la Syrie: le plus
gros morceau arraché étant le Liban et
la Transjordanie. Dans les massacres,
tortures, humiliations; villages rasés,
montagnes incendiées, charniers à
profusion. Chars, aviation,
bombardements navals. Toute la panoplie
mortifère, dans le contentement de soi.
Avec pour vecteur idéologique en guise
de vision: un racisme anti-arabe,
islamophobe, poussé à son paroxysme.»
(1)
«Inaugurant une trentaine d'années
d'occupation française poursuit Georges
Stanechy, l'implacable application de La
Loi du Plus Fort, dans la sauvagerie
d'une colonisation méprisante face au
peuple syrien qui jamais ne l'accepta.
Révoltes multiples, répressions
sauvages. C'est ainsi qu'en 1945, le
lendemain de l'armistice de la Seconde
Guerre mondiale, la France tirait encore
au canon sur la population de Damas ´´Le
29 mai 1945, après dix jours de
manifestations ininterrompues, les
Français, sous l'ordre du général Oliva-Roget
bombardent Damas pendant 36 heures
d'affilée. Les morts et les blessés se
comptent par centaines. Une partie de la
ville est détruite par ce bombardement
dont le Parlement syrien» (1)
Il est
vrai que l'encre à peine séchée de
l'armistice du 8 mai 1945 avec
l'Allemagne, la France tout juste
libérée, nos Gouraud de l'époque
couraient, fusaient dans tous les sens,
pour ´´reprendre en main notre empire
colonial´´ qui montrait quelques
velléités d'indépendance. Ce furent des
semaines et des mois d'atrocités depuis
l'Indochine jusqu'au Cameroun, avec les
sommets de l'horreur dans les tueries à
Sétif en Algérie et à Madagascar. Des
massacres de populations par dizaines de
milliers.»(1)
«Pour
l'histoire, les anciens se rappellent de
la ´´tendresse de la France´´ à leur
égard. Après les accords iniques de
Sykes-Picot, la bataille de Khan
Mayssaloun fut livrée le 24 juillet 1920
en Syrie, par l'armée française
commandée par le général Henri Gouraud
qui écrase l'armée syrienne menée par
Youssef al-Azmeh, ministre de la Guerre
du roi constitutionnel de Syrie, Fayçal
ben Hussein. Cette bataille est
considérée comme la fin du rêve
nationaliste panarabique. Après la
bataille, on dit que le général Gouraud
appelé le ´´Saigneur´´, en rentrant à
cheval dans la Mosquée des Omeyyades et
foulant le catafalque du tombeau de
Saladin, en 1919, à la tête du corps
expéditionnaire français aurait dit
´´Saladin! Réveille-toi! Nous sommes
revenus! ´´ Il aurait même ajouté. ´´Le
petit-fils de Godeffroy de Bouillon est
devant toi, où sont les tiens?´´». (2)
La
Question d’Orient : Une question de
dette publique de l’Empire Ottoman
Andrea
Gennai qui s'est intéressé à la Dette
publique ottomane qui explique en creux
sa mise à mort, écrit: «En 1774 est
signé le traité de Küçük Kaynarca entre
l'Empire ottoman et l'Empire russe. Ce
traité rime avec les premières pertes
territoriales de la Sublime Porte et
marque également le début de la
´´Question d'Orient´´, c'est-à-dire
essentiellement ´´le démembrement
progressif de l'Empire ottoman et les
rivalités des grandes puissances en vue
d'établir leur contrôle ou leur
influence sur l'Europe balkanique et les
pays riverains de la Méditerranée
orientale et méridionale´´. La question
d'Orient: la gestion multilatérale de la
Dette publique ottomane». (3)
«À
chaque nouvelle crise poursuit-il, les
grandes puissances s'immiscent davantage
au sein des affaires d'un Empire ottoman
déclinant. L'objectif principal est de
régler tout conflit conformément à leurs
propres intérêts. Les diplomaties
occidentales se disputent alors l'Empire
ottoman en zones d'influence. ´´La
Sublime Porte´´ est également menacée de
l'intérieur. Le développement des
mouvements des nationalités, d'abord
dans les Balkans puis au sein des
provinces arabes, menace l'intégrité
territoriale de l'´´homme malade´´ de
l'Europe. L'Empire ottoman est alors
attaqué de toutes parts. Cette situation
entraîne le pouvoir ottoman à mener des
expéditions répressives qui débouchent
souvent sur des guerres extérieures,
notamment avec la Russie (1854-56 et
1877-78). Tout cela coûte bien
évidemment extrêmement cher. Les
difficultés économiques sont alors
importantes et les pertes territoriales
empêchent la Porte de subvenir à ses
besoins.» (3)
«(...)Il faut attendre 1910 pour que le
gouvernement établisse un budget
crédible qui permette de mieux contrôler
les dépenses. De plus, la fiscalité ne
permet pas une rentrée d'argent
régulière. Adib Roumanie n'hésite
d'ailleurs pas à présenter les problèmes
financiers comme étant les plus
angoissants de tous pour la Sublime
Porte. (...) Le gouvernement ottoman
avait bien envisagé de recourir à
l'emprunt extérieur, mais il était tout
à fait conscient des risques qu'il
encourrait. Il craignait surtout que les
mécanismes de la dette l'entraînent dans
une spirale infernale dans laquelle il
ne pourrait pas sortir. (...) En 1854,
l'Empire russe attaque de nouveau
l'Empire ottoman. L'état économique de
l'Empire est à tel point désastreux que
la Sublime Porte doit recourir à
l'emprunt étranger.» (3)
Certes, la politique des grandes
puissances réduit l'Empire ottoman a un
statut de semi-colonie, mais il s'agit
de ne pas sous-estimer les problèmes
internes à l'Empire. La Sublime Porte,
en dépit du programme de réformes
(Tanzimat) promulgué par rescrit
impérial (charte de Gülkhane) le 2
novembre 1839, reste figée et ne
parvient pas à sortir du marasme dans
lequel elle se trouve. (...) À l'aube de
la guerre, la dette extérieure de
l'Empire ottoman est tenue
majoritairement par des Français. Cette
dépendance envers la France explique en
partie pourquoi la Sublime Porte a
décidé de s'allier avec les Empires
centraux. En outre, la Russie, l'ennemi
par excellence de Constantinople, se
trouve être dans le camp de la Triple
Entente. Il n'en faut pas plus pour que
le gouvernement s'allie avec l'Allemagne
le 2 août 1914, en partie pour mettre un
terme à sa tutelle économique et
financière. L'Empire ottoman eut à se
battre pratiquement avec toutes les
puissances européennes: l'ennemi
héréditaire que fut la Russie. Ajoutons
les événements de Syrie fomentés par les
Français et les Anglais qui imposèrent à
l'empire déclinant un gouverneur (moutassaraf)
chrétien. C'est là que l'Emir Abdelkader
donna la pleine mesure de son humanisme
en sauvant des milliers de chrétiens
promis à la vindicte d'une foule
déchaînée.
L'une
des actions de modernisation entreprise
par la Sublime Porte fut le
chemin de fer Berlin-Bagdad (Bagdadbahn),
une voie ferrée de 1600 km de long,
construite entre 1903 et 1940 dans
l'Empire ottoman pour assurer la liaison
entre Konya (Turquie actuelle) et Bagdad
(Irak actuel). (...) L'aspect de
prestige n'est pas à négliger puisque
l'empereur Guillaume II s'implique
personnellement dans le projet (...) La
politique allemande vient ici
contrecarrer les intérêts français et
surtout britanniques. Le chemin de fer
Berlin-Bagdad et les missions militaires
allemandes sont deux aspects de la
liaison de plus en plus étroite entre
l'Empire ottoman et les Empires
centraux, qui devait les conduire
ensemble vers la Première Guerre
mondiale. (...)En 1912, la Deutsche Bank
acquiert une part de 23,75% dans la
Turkish Petroleum Company, société à
capitaux britanniques et néerlandais
Après la Première Guerre mondiale, la
Deutsche Bank devra céder sa part de la
Turkish Petroleum Company à la Compagnie
française des pétroles.» (4)
Justement le pétrole sera le facteur
strucuturel de toute la politique des
puissances de l’époque, l’Angleterre et
la France. C’est Clemenceau président du
Conseil qui donna la juste mesure de
l’importance du pétrole dans la guerre :
«Il faut que la France combattante, à
l'heure du suprême choc germanique,
possède l'essence aussi nécessaire que
le sang... une goutte de pétrole vaut
une goutte de sang.»
Résultat des courses maintenant que le
pétrole est une certitude la curée peut
commencer alors que la guerre n’était
pas terminée ! Comme l'écrit l'historien
Henry Laurens: «Entre 1916 et 1922,
l'Empire ottoman et ses marches firent
l'objet d'intenses tractations entre
Français et Britanniques. Après 1918,
les Etats-Unis se posèrent en arbitre,
au nom du ´´droit des peuples´´.
Pourtant, à aucun moment, les
populations locales ne furent réellement
consultées. Le partage territorial en
fut durablement fragilisé.» (5)
«En
1914, les provinces arabes de l'Empire
ottoman se trouvaient sous l'influence
collective et multiforme des puissances
européennes, auxquelles s'ajoutaient les
Etats-Unis. Les Jeunes-Turcs, au pouvoir
depuis 1908, cherchaient à se
débarrasser de ces ingérences
permanentes. La France était la
puissance dominante en «Syrie naturelle»
(...) » (5)
« Les
Britanniques, qui occupaient l'Egypte
depuis 1882. (...) En entrant en guerre
en novembre 1914, les Ottomans
entendaient s'affranchir des dominations
étrangères et liquider les autonomismes
locaux. Dès le début de 1915, la
répression frappe les élites politiques
arabes (...) Un certain nombre d'esprits
romantiques du Caire, dont le plus
célèbre sera T. E. Lawrence, le futur
Lawrence d'Arabie, misent sur une
renaissance arabe qui, fondée sur
l'authenticité bédouine, se
substituerait à la corruption ottomane
et au levantinisme francophone. Ces
bédouins, commandés par les fils de
Hussein, les princes de la dynastie
hachémite, accepteront naturellement une
tutelle britannique ´´bienveillante ´´.
Londres leur promet bien une ´´ Arabie
´´ indépendante, mais par rapport aux
Ottomans. De leurs côtés, les Français
veulent étendre leur ´´ France du Levant
´´ à l'intérieur des terres et
construire ainsi une ´´grande Syrie ´´
francophone, francophile et sous leur
tutelle.» (5)
«Comment fixer les limites entre
l'Arabie britannique et la Syrie
française? Poursuit Henry Laurens. La
négociation est confiée au Français
François Georges-Picot et à l'Anglais
Mark Sykes. (...) Le président Woodrow
Wilson ne se sent aucunement lié par les
accords ´´secrets´´ contractés par ses
partenaires. Il se pose en défenseur du
droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes, bien qu'il ne soit pas très
clair dans son esprit si cela vaut aussi
pour les peuples non blancs, comme les
´´ bruns´´ (les Arabes) et les
´´jaunes´´ - pour les ´´noirs´´, il n'en
est pas question. (...) Les Anglais du
Caire veulent remettre en cause l'accord
passé avec les Français (...) Ils savent
utiliser avec sincérité la rhétorique
wilsonienne: sur les ruines de l'Empire
ottoman, Arabes, Kurdes, Arméniens,
Juifs coopéreront sous la tutelle
bienveillante des Britanniques. Sykes
utilise dans ce sens le mouvement
sioniste, ce qui conduira à la
déclaration Balfour du 2 novembre 1917
annonçant l'établissement «en Palestine»
d'un Foyer national juif. La stratégie
britannique va reposer sur l'occupation
du terrain avec l'encouragement donné à
la révolte arabe de s'étendre à la Syrie
(mais non à la Palestine) et sur une
succession de déclarations officielles
allant dans le sens de
l'autodétermination. Pour Londres, le
droit des peuples signifie le droit de
choisir la tutelle britannique. Quand
des nationalistes arabes radicaux
refusent cette domination, ils sont
ravalés au statut infamant de
´´Levantins´´, qu'ils partagent avec les
éléments pro-français (en général des
chrétiens).» (5)
Comme
la Grande Bretagne vis-à-vis de l'utopie
d'un Royaume arabe, La France, nous dit
René Naba, reniera aussi ses promesses.
Il écrit: «(...) face aux habiles
négociateurs anglais, la France
capitulera. Reniant ses promesses, la
Syrie, du fait français, sera réduite à
sa portion congrue au prix d'une
quadruple amputation, délestée non
seulement de tous les territoires
périphériques (Palestine, Liban, Turquie
et Irak), mais également amputée dans
son propre territoire national du
district d'Alexandrette. Une trahison
qui conduira le ministre syrien de la
Défense, Youssef Al Azmeh, en personne,
à prendre les armes contre les Français
pour la conjurer à Mayssaloune (1925),
dans laquelle il périra ainsi que près
de 400 des siens dans la bataille
fondatrice de la conscience nationale
syrienne.» (6)
La Question d’Orient devenue une «
Question » de pétrole
C'est
là justement que tout change avec la
découverte du pétrole irakien. L'Empire
accepta de donner une concession de part
et d'autre du tracé du Bagdad-Bahn aux
entreprises allemandes. «En 1918
poursuit Henry Laurens, la question
pétrolière devient dominante. Selon
l'accord, la France devrait contrôler la
région de Mossoul, où se trouvent
d'importantes réserves potentielles,
mais les Britanniques, eux, ont les
droits de concession. (...)Les Français
ayant conditionné tout accord
territorial à un partage de l'accès au
pétrole, les deux négociations vont se
dérouler parallèlement (...) De la
conférence de Deauville (septembre 1919)
à celle de San Remo (avril 1920), on se
contente d'ajuster la ligne Sykes-Picot.
(...) Quand le nationalisme arabe
reviendra en force, il ne reconnaîtra
pas la légitimité de ce découpage et
appellera à la constitution d'un Etat
unitaire, panacée à tous les maux de la
région. Périodiquement, le spectre d'un
nouveau «Sykes-Picot» ou partage du
Proche-Orient imposé de l'extérieur
resurgit. La prétention occidentale
d'une supériorité morale fondée sur
l'application de la démocratie et du
libéralisme apparaît alors comme une
sinistre mystification. C'est peut-être
la conséquence la plus néfaste des choix
de la période 1916-1920, régulièrement
renouvelés depuis.» (5)
Et
l’avenir ?
La
guerre de cent ans en Syrie amènera
certainement un nouveau redécoupage du
Moyen Orient . Plusieurs versions
existent dont celle de couper l’Irak en
3 ( Kurdes, au Nord, qui pourraient
d’ailleurs à terme fusionner avec ceux
de la Syrie de l’Iran et ceux de la
Turquie) , les Sunnites au centre (
Bagdad) et enfin les Chiites au Sud de
l’Irak ? S’agissant de la Syrie, on
parle d’un réduit alaouite et d’une
partie sunnite. Enfin même l’Arabie
saoudite n’échappera pas. Les stratèges
occidentaux envisagent un émirat sacré
autour de la Mecque et des territoires
pour le reste avec un émirat pétrolier
autour de Dahran sur le golfe persique
En
Europe, la Turquie cherche à se donner
une visibilité en faisant au passage le
sale boulot en tentant d’endiguer les
hordes d migrants conséquence des
guerres de l’Occident et ceci pour une
éventuelle adhésion à l’Union Européenne
. Naïfs qu’ils sont ! Au début des
années 1990 Bolkestein ancien
commissaire européen avait déclaré
incompatibles les valeurs des musulmans
et celles de son pays. S’agissant de
l’adhésion de la Turquie : « Si cela
devait arriver, la libération de Vienne,
en 1683, n’aurait servi à rien. Nous «
les » avions arrêtés à Poitiers...Nous «
les » avions arrêtés devant Vienne. Nous
« les » arrêterons encore...sinon,
l’Europe sera musulmane d’ici à la fin
du siècle »(7)
Pourtant , beaucoup de choses ont changé
ces dernières années. On pense à un
couple turco-allemand en substitution du
couple franco-allemand: vers une
victoire des anciens vaincus de la
Première Guerre mondiale. L'adhésion
éventuelle de la Turquie à l'Europe
serait un tremplin de puissance pour la
Turquie, laquelle pourrait retrouver son
rôle de «pont» entre les deux
continents. Il reste que le redécoupage
du Moyen-Orient ne sera pas aussi simple
avec autant d'acteurs qui veulent avoir
leur part du butin.
Une
certitude cependant, les Arabes sont
plus que jamais atomisés et à la place
du nationalisme arabe des Nasser,
Boumediene, fait place maintenant
l'irrationnel dans un monde où la
puissance technologique de l'Occident
avec sa doctrine zéro mort chez
lui, fera que les Arabes et plus
largement les musulmans, s'ils ne misent
pas sur le savoir, disparaîtront en tant
que nations.
1. Georges Stanechy
http://www.legrandsoir.info/syrie-la-france-asservie.html
2.
http://www.gndpta.eu/news_objects/files/memoire-andrea-gennai.pdf
Aout 2015
3. C.E. Chitour
http://www.legrandsoir.info/j-ai-fait-un-reve-l-occident-ne-mettra-pas-a-mort-bilad-cham.html
4. Le Bagdad Bahn: Encyclopédie
Wikipédia
5.
https://www.monde-diplomatique.fr/2003/04/LAURENS/10102
6.
http://www.mondialisation.ca/sykes-picot-un-siecle-calamiteux-pour-la-france/5525753
7.Chems
Eddine Chitour
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/etre-emigre-musulman-en-europe-83610
Article de référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/241925-cent-ans-d-ingerence-occidentale.html
Professeur Chems eddiine Chitour
Ecole
polytechnique enp-edu.dz
Publié le 23 mai
2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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