Comment je
vois le monde
Les Etats-Unis
persistent et signent :
Nous continuerons à espionner
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 23 janvier 2014
«Les
promesses n'engagent que ceux qui y
croient»
Jacques
Chirac ( ancien président de la
République en France)
Le dernier discours d'Obama a fait
l'objet d'une analyse par de nombreux
pays et médias. Si les pays occidentaux
amis peuvent être «rassurés qu'ils ne
seront plus espionnés,» - ils ne peuvent
pas faire autrement que d'y croire- les
autres, tout les autres savent à quoi
s'en tenir. Ils continueront à être
espionner sans d'ailleurs savoir qu'ils
sont espionnés. En fait, l'espionnage
américain est sélectif. S'agissant des
nations développées technologiquement,
cela sera surtout un espionnage
économique et technologique. En dehors
des pays industrialisés occidentaux à
qui Obama promet la paix, il reste les
pays émergents au premier rang desquels
la Chine qui est particulièrement
surveillée à la fois sur le plan
économique mais aussi sur le plan
militaire. Tout est bon pour la
déstabiliser... en vain.
Les révélations de Snowden
Tout est parti des révélations d'un
transfuge de la CIA. «Edward Snowden, à
l'origine des fuites sur le programme de
surveillance américain Prism, a dérobé
environ 1,7 millions de documents
secrets relatifs aux opérations de
renseignement menées par les forces
armées états-uniennes, rapporte l'agence
Associated Press se référant au
Pentagone. La plupart des documents
dérobés par le lanceur d'alerte
contiennent des informations sur les
opérations courantes de l'armée de
Terre, de l'US Air Force et de l'US Navy,
est-il indiqué dans un rapport secret du
département militaire américain. (...)
Début juin [2013], Edward Snowden,
informaticien a révélé à deux
quotidiens, le Guardian et le Washington
Post, l'existence d'un programme
informatique secret baptisé PRISM. Ce
programme permet à la NSA et au FBI
d'accéder à des données concernant des
personnes vivant hors États-Unis via
neuf géants de l'Internet, dont AOL,
Apple, Facebook, Google, Microsoft,
PalTalk, Skype, Yahoo! et YouTube et
Verizon.(1)
Ce fut un tollé en Occident! Comment les
Etats-Unis n'ont pas confiance dans
leurs alliés les plus proches! Les
Européens s'en remettent au bon coeur
des Américains, pensant naïvement qu'ils
avaient un statut privilégié. Ils
s'aperçoivent qu'en face de l'Empire,
c'est encore et toujours des vassaux.
Les rodomontades de l'Europe en
face de la détermination américaine
Sacrifiant à un rituel qui tient plus de
l'amour-propre blessé que d'une réelle
opérationnalité à laquelle eux-mêmes n'y
croient pas, les Européens décident de
«réagir». Nous lisons: «La commission du
Parlement européen chargée d'enquêter
sur les programmes de surveillance de la
NSA en Europe a réagi assez négativement
au discours du président Obama sur la
réforme des activités des services de
renseignements américains, vendredi 17
janvier. L'un de ses rapporteurs, le
travailliste britannique, Claude Moraes,
a réaffirmé les exigences européennes:
«Les autorités américaines doivent
mettre fin au système actuel de
discrimination, dans lequel les citoyens
européens ont moins de droits que les
citoyens américains en matière de
protection de la vie privée, y compris
devant les tribunaux américains. Nous
aurions préféré entendre un message plus
rassurant sur ces questions.» (2)
«Selon lui, le discours du président
Obama est d'autant plus décevant que
l'Union européenne négocie depuis des
mois avec les Etats-Unis sur ces points
précis - notamment le droit pour un
citoyen européen de porter plainte
devant un tribunal américain pour
violation de sa vie privée. (...) Par
ailleurs, le 9 janvier, la commission
avait décidé, par 36 voix contre 2, de
solliciter le témoignage d'Edward
Snowden, (...) L'audition se ferait par
liaison vidéo entre Bruxelles et la
Russie - en différé, pour des raisons de
sécurité.» (2)
Nous sommes à peu près sûrs que cela ne
se passera pas, et que cette menace est
de fait un coup d'épée dans l'eau. On ne
menace pas l'Empire, on demande
humblement d'être adoubé par lui, quand
bien même il est sur le déclin, sa
capacité opérationnelle est intacte «En
attendant, poursuit le journaliste, la
commission d'enquête a publié un rapport
préliminaire préconisant la suspension
de plusieurs accords d'échange de
données personnelles entre l'Europe et
les Etats-Unis, le développement d'un «cloud»
européen souverain, de nouvelles lois
assurant une meilleure protection des
lanceurs d'alerte, et la promotion de
l'usage du cryptage et des logiciels
libres. Le rapport final devrait être
adopté fin janvier, puis soumis au vote
de l'assemblée plénière à la fin du mois
de février.» (2)
On le voit, l'Europe est en plein combat
d'arrière-garde, elle menace sans trop
grande conviction donnant le temps à
Obama de leur donner une réponse un peu
crédible. Obama prévient que la NSA va
continuer à espionner les étrangers
Les Etats-Unis persistent et
signent: «C'est notre devoir d'espionner
tout le monde.»
Après avoir annoncé une réforme limitée
des opérations de surveillance
américaines, le président Barack Obama a
enfoncé le clou, samedi 18 janvier, dans
une interview à la télévision publique
allemande ZDF. «Nos agences de
renseignement, comme les agences
allemandes et toutes les autres, vont
continuer à s'intéresser aux intentions
des gouvernements de par le monde, cela
ne va pas changer.» Il a toutefois
assuré que la chancelière Angela Merkel
n'avait «pas à s'inquiéter» de cette
surveillance, alors qu'un de ses
téléphones portables aurait été écouté
par l'agence de renseignement NSA, ce
qui a fait scandale en Allemagne. Et il
a insisté sur «la relation d'amitié et
de confiance» qui lie selon lui les deux
pays.»(3)
«Mais loin de lui l'idée de renoncer à
des pratiques dont la révélation l'an
dernier par l'ancien consultant de la
NSA Edward Snowden a profondément
entaché la relation transatlantique. La
collecte de données par le renseignement
américain, est «au service de nos
objectifs diplomatiques et politiques»,
a expliqué le président. «Et ce n'est
pas la peine d'avoir un service de
renseignement s'il se limite à
[collecter] ce qu'on peut lire dans le
New York Times ou dans Der Spiegel. La
vérité c'est que par définition le
travail du renseignement est de
découvrir: que pensent les gens? Que
font-ils?» (3)
Les Etats-Unis "promettent" la
fin des écoutes des dirigeants alliés
Dans son discours, le président
américain Barack Obama a détaillé,
vendredi 17 janvier, les premières
modifications qu'il entend apporter à
certaines des activités de surveillance
controversées de l'Agence nationale de
sécurité (NSA) américaine, sept mois
après le début des révélations contenues
dans les documents d'Edward Snowden. La
quasi-intégralité de la liberté d'action
de la NSA en matière de surveillance est
préservée, seule une petite partie des
46 propositions remises en décembre par
un comité d'experts ayant été avalisées.
M.Obama a annoncé qu'il allait demander
à la communauté du renseignement
d'arrêter d'espionner les dirigeants de
pays alliés, «à moins que notre sécurité
nationale soit en jeu». «Les dirigeants
étrangers alliés doivent être sûrs
qu'ils peuvent nous faire confiance»
a-t-il expliqué, ajoutant que les
citoyens du monde entier devaient savoir
que la NSA ne les surveillait pas sauf
s'ils «menacent la sécurité
nationale».(4)
«Une annonce à laquelle s'est empressée
de réagir Viviane Reding,
vice-présidente de la Commission
européenne: «La Commission européenne a
demandé en novembre de mettre en oeuvre
des actions pour restaurer la confiance.
Les déclarations du président Obama sont
un pas dans la bonne direction. Je suis
encouragée par le fait que les citoyens
non américains vont pouvoir bénéficier
de protection contre l'espionnage, mais
j'attends de voir ces engagements se
concrétiser avec des lois.»(4)
Le principal changement concerne le
programme de collecte de métadonnées
téléphoniques (qui appelle qui, où et
quand), la première révélation et celle
qui a le plus frappé outre-Atlantique.
M.Obama a reconnu que sans «garde-fous
suffisants, les risques pour la vie
privée étaient réels» et que ce
programme n'avait jamais fait l'objet
d'un «véritable débat public». Mais,
désormais, la NSA devra obtenir une
autorisation de la justice à chaque fois
qu'elle voudra acquérir ces métadonnées.
Actuellement, une seule et unique
ordonnance secrète de la justice
autorise une collecte massive de ces
données.» (4)
D'autres changements concernent la
publication de décisions de justice
secrètes importantes, une évaluation
annuelle des pratiques d'interceptions
électroniques, ainsi que la création
d'un poste de diplomate spécialisé dans
les questions de renseignement. «Le
monde attend de nous que le numérique
soit synonyme de progrès, pas de
contrôle gouvernemental. Le monde est
exigeant envers les Etats-Unis. Grâce à
la force de notre démocratie, nous ne
devons pas avoir peur de ces attentes»,
a conclu M.Obama à l'issue d'un discours
sans surprise ni véritable changement en
profondeur des pratiques de la NSA. Ces
changements ne concernent en effet
qu'une partie minime des programmes de
la NSA. Outre le programme Prism, qui
permet d'aller piocher dans les serveurs
de certains géants du Web, Barack Obama
n'a rien dit par exemple du programme
Bullrun, qui vise à affaiblir les
technologies de chiffrement grand public
utilisé par des centaines de millions
d'internautes au quotidien.» (4)
Les prouesses de la NSA:
La NSA intercepte 200 millions de SMS
quotidiennement Non contente d'espionner
d'une façon traditionnelle, la NSA
innove. On rapporte que l'Agence de
sécurité nationale américaine (NSA)
intercepte quotidiennement jusqu'à 200
millions de textos par jour dans le
monde, écrit le quotidien britannique
Guardian, se référant aux documents
fournis par l'ex-agent de la CIA Edward
Snowden. En avril 2011, les services
spéciaux américains interceptaient
quelque 194 millions de textos par jour.
Le programme spécial qui a pour nom de
code «Dishfire» leur permettait
d'obtenir des informations sur la
localisation de l'expéditeur, ainsi que
sur ses contacts et ses transactions
financières, écrit le Gardian. «Les SMS:
une mine d'or à exploiter», révélant que
le programme a permis de collecter en
moyenne 194 millions de textos par jour
en avril cette année-là. (...) «La NSA
travaille à expurger les données
superflues (concernant les citoyens
américains, Ndlr), ainsi que celles des
innocents citoyens étrangers aussi tôt
que possible dans le processus» de
collecte, s'est défendue l'agence
américaine dans un communiqué». (5)
Par ailleurs, selon un document fourni
par Edward Snowden, l'agence de
renseignement a piraté un réseau
Internet français pour accéder aux
données du câble. L'Agence de sécurité
américaine, la NSA, a réussi à pirater
en février 2013 le réseau informatique
d'un groupe de sociétés qui gère un gros
câble informatique reliant la France,
l'Afrique et l'Asie, apprend-on lundi 30
décembre 2013. (6).
De plus, l'agence de renseignements
américaine a pu installer un logiciel
espion sur près de 100.000 ordinateurs à
travers le monde, créant ainsi un réseau
utilisable pour des opérations de
piratage. Dans la plupart des cas, le
programme en question a été introduit
via des réseaux informatiques, mais la
NSA a également eu recours à une
technique secrète qui permet d'accéder
aux machines non-connectées, rapportait
le New York Times, citant des membres de
l'administration, des experts en
informatique et des documents divulgués
par Edward Snowden. Exploitée depuis
2008 au moins, cette technique
fonctionnerait à l'aide de fréquences
radiophoniques émises par des circuits
imprimés ou des cartes USB insérées
secrètement dans les machines cibles.
Parmi les cibles principales de ce
programme baptisé Quantum, figurent
certaines unités de l'armée chinoise,
que Washington accuse de cyberespionnage,
toujours selon le New York Times. Des
programmes mouchards auraient également
été implantés dans des réseaux de
l'armée russe, de la police mexicaine et
des cartels de narcotrafiquants, des
institutions européennes chargées des
échanges commerciaux ou d'alliés tels
que l'Arabie Saoudite, l'Inde et le
Pakistan.
Enfin, pour le futur, l'Agence nationale
de sécurité américaine (NSA) cherche à
créer un ordinateur quantique à même de
décrypter presque n'importe quel code de
sécurité, selon le Washington Post qui
cite jeudi des documents divulgués par
l'ancien consultant Edward Snowden.
(...) En 2009, des informaticiens
avaient certes réussi à découvrir les
clés de cryptage d'un chiffre de 768
bits en utilisant des ordinateurs
classiques. Mais il leur a fallu presque
deux ans et des centaines de machines
pour y parvenir, rappelle le Washington
Post. Selon les experts, il est encore
bien trop tôt pour dire quand un
ordinateur quantique opérationnel pourra
voir le jour et beaucoup doutent que la
NSA soit sur le point de réussir toute
seule dans son coin.» (7)
Et maintenant?
Le processus d'espionnage des «faibles»
va reprendre majoritairement dans
l'ombre. Aux Etats-Unis, même avec le
nouveau cadrage qui gère plus la forme
que le fond, les rapports vont se
construire sous la pression de divers
groupes de pression notamment l'opinion
publique., pour préserver avant tout et
exclusivement la vie «privée» des
citoyens américains. Si aux Etats-Unis
avec les lois de plus en plus
contraignantes Big Brother arrivera à
savoir tout sur vous. Last but not least
pour tous les autres, c'est la «liberté
du renard dans le poulailler», les
Européens protestent, les pays émergents
tentent de trouver la parade, les
autres, tous les autres ne savent même
pas qu'ils sont espionnés. Personne ne
croit à cette réforme cosmétique de la
NSA qui est un état dans l'état. Julian
Assange, leader de WikiLeaks, a dénoncé
la vacuité du discours d'Obama. En gros
Barack dit: «C'est notre intérêt de vous
espionner donc on continuera au nom des
Droits de l'Empire sur les vassaux et
sur les esclaves. Exit les Droits de
l'homme». De plus et comme disait
Jacques Chirac, les promesses n'engagent
que ceux qui y croient" Les Européens
peuvent ils faire autrement ? La
question reste posée.
1 .
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Snowden-a-derobe-1-7-million-de-documents-secrets-22575.html
vendredi 10 janvier
2. Yves Eudes
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/01/18/discours-d-obama-decoit-les-eurodeputes-qui-demandent-a-entendre-snowden_4350511_651865.html
3.
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/01/18/obama-previent-que-la-nsa-va-continuer-a-espionner-les-etrangers_4350587_651865.html#xtor=EPR-32280229-[Alaune]-20140119-[titres]
4.MartinUntersinger
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/01/18/obama-previent-que-la-nsa-va-continuer-a-espionner-les-etrangers_4350587_651865.html#xtor=EPR-32280229-[Alaune]-20140119-[titres]
5.
http://www.egaliteetreconciliation.fr/La-NSA-intercepte-200-millions-de-SMS-quotidiennement-22753.html
vendredi 17 janvier
6.
http://www.egaliteetreconciliation.fr/La-NSA-travaillerait-sur-un-ordinateur-quantique-22406.html
7. La NSA aurait surveillé des
ordinateurs non connectés Nouvel
Observateur 15 janvier 2014
Professeur Chems Eddine Chitour
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