Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Mohamed Ben Salman :
la face
« moderne » de l'Arabie saoudite
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Mardi 12 décembre 2017
« Mon père
chevauchait un chameau, je roule en
Cadillac, mon fils vole en jet , son
fils chevauchera un chameau »
Proverbe
saoudien
On aura tout dit de l'héritier du
royaume saoudien notamment en Occident
où on est très discret sur sa politique
génocidaire au Yemen où des milliers de
morts sont à comptabiliser depuis près
de trois ans d'un matraquage avec les
dernières armes américaines françaises
et qui procurent des milliards de
dollars ce qui explique leur silence
devant l'horreur au Yemen mais
connait-on l'autre face ,de Mohamed Bn
Salman, celle d'un apprenti bâtisseur du
futur ?
L'ambition de
la démesure de Mohamed Ben Salman
L'éviction de
l'ancien prince héritier s'est faite
d'une façon brutale « Une page, lit on
sur le journal Le Monde, s'est
brutalement tournée en Arabie saoudite,
mercredi 21 juin, avec la décision du
roi Salman Ben Abdelaziz Al-Saoud de
propulser son fils Mohammed Ben Salman
au rang de prince héritier. Pour ce
faire, le souverain saoudien a écarté
son neveu, Mohammed Ben Nayef, qui
occupait, en outre, les fonctions de
ministre de l'intérieur. Mohammed Ben
Salman, a été propulsé à la tête du
ministère de la défense en dépit de son
jeune âge . A la mort d'Abdallah, en
janvier 2015, qui a permis à Salman
d'accéder au trône, le roi a écarté son
demi-frère Muqrin, alors prince
héritier, au profit de son neveu,
Mohammed Ben Nayef .La décision du roi
Salman, 81 ans, est également un
tournant compte tenu du jeune âge du
prince héritier : 31 ans. . L'un de ses
premiers actes a été d'engager l'Arabie
saoudite dans une guerre civile au
Yémen, transformée depuis en bourbier.
Mais le prince ambitieux ne s'est pas
limité aux armées, puisqu'il a
rapidement pris le contrôle du secteur
du pétrole, éminemment stratégique,
ouvrant la voie à une privatisation
partielle de la puissante compagnie
Aramco. Il avait œuvré auprès d'un autre
« héritier », Jared Kushner, le gendre
de Donald Trump, pour organiser la
première visite à l'étranger du
président des Etats-Unis, en mai ». (1)
Il faut savoir que
le tourisme religieux entre le
pèlerinage et les �Omras ramène
l'équivalent de 50 milliards de dollars
même s'il n'a plus de pétrole. La Mecque
est appelé la Las Vegas des Sables avec
des dizaines d'hôtels de luxe. Pour
l'histoire le roi Ibn Saoud s'était
plaint à la France d'avoir mis fin à la
contribution annuelle des Algériens aux
« pauvres de la Mecque et de Médine. Ces
argents vont d'abord dans les poches des
7000 princes .. C'est de fait un pays
qui vit de la charité obligatoire des
autres en plus de la manne pétrolière.
Mieux encore, le prince MBS décidément
imprévisible décide d’ouvrir son pays au
tourisme ! Cela veut dire qu’il y aura
graduellement un tourisme hypocritement
hallal qui emprunte à l’Occident le
luxe, le tout enrobé de religiosité
comme c’est le cas actuellement en
Indonésie.
« La jeunesse
saoudienne la plus connectée de la
planète qui représente les trois quart
de la population a bien compris le
message. Ben Salman est populaire.
D'autant qu'il a multiplié les
nominations de diplômés roturiers et les
signes d'une « libéralisation » des
moeurs en permettant la tenue de
concerts, en autorisant la compétition
sportive féminine, en faisant libérer
une gamine qui avait eu l'audace de se
faire photographier en jupe sur un lieu
publique ou un gamin qui dansait la
macaréna dans la rue. Depuis que Salman
a amputé les pouvoirs d'inquisition des
brigades de la « Préservation de la
Vertu et de la Lutte contre le Vice »,
la jeunesse soulagée multiplie les
audaces ; elle se met à rêver la fin du
cauchemar. Ben Salman a personnellement
négocié avec l'américain Six Flags, le
concurrent de Disney l'implantation d'un
gigantesque parc de loisirs qui
concurrencera ceux de Dubaï (2).
Le Prince héritier
brise tous ceux qui lui résistent. Nul
n'est épargné, ce qui donne l'illusion
de l'équité encore que sa lutte contre
la corruption est à géométrie variable.
Ainsi comme lu sur la contribution
suivante : « Après avoir levé le lièvre
de l'achat pour 450 millions de dollars
d'un tableau, le New York Times revient
à la charge et dit que MBS a acheté il y
a 2 ans le château de Louis XIV pour la
coquette somme de 300 millions de
dollars. (…) MBS qui, apparemment, ne
pense jamais aux conséquences de ses
actes en tant qu'homme omnipuissant d'un
Royaume qui fut riche, vient de
récidiver en séquestrant (comme il l'a
fait pour Hariri) l'homme d'affaires
palestinien et patron de la Banque
arabe.
La vision du futur
Neom
Cependant si on
devait accorder des circonstances
atténuantes à ce prince sanguinaire qui
fait la guerre avec les neurones des
puissants, c'est d'avoir une vision pour
le futur. On remarquera au passage que
la date de 2030 n'est pas donnée avec
son équivalent hégirien, c'est dire le
peu d'intérêt qu'il a pour ses repères
religieux et si son message s'adresse
d'abord à l'Occident. Dans le prospectus
distribué lors de la présentation nous
lisons à propos Un nouveau plan de vie
durable (à une échelle jamais vue
auparavant où l'inventivité façonne une
nouvelle ère inspirante pour la
civilisation humaine Il n'y a nulle part
comme ce vaste site. Un terrain varié,
intact, abrité par les montagnes et
refroidi par les brises de la mer Rouge.
Un climat méditerranéen tempéré. 468 km
de côtes avec des plages et des récifs
coralliens, ainsi que des montagnes
jusqu'à 2500 m d'altitude. Un
emplacement stratégique sur l'une des
artères économiques les plus importantes
du monde fera de NEOM une plaque
tournante mondiale pour le commerce,
l'innovation et le savoir. NEOM
fonctionnera comme une zone économique
indépendante - avec ses propres lois,
taxes et règlements spécialement créés
pour stimuler une croissance saine et la
richesse pour la région, les
investisseurs et les résidents. «Seuls
les rêveurs sont les bienvenus»,
proclame Mohammed ben Salmane, prince
héritier d'Arabie saoudite.
Mardi 24 octobre,
il a dévoilé son projet pharaonique :
Neom. Une mégalopole de 26 000
kilomètres carrés sur les rives de la
mer Rouge, où elle côtoiera l'Égypte et
la Jordanie. Un projet à 500 milliards
de dollars qui ambitionne de faire du
royaume un «hub» tant géographique que
culturel Une révolution qui répond aux
vœux du prince héritier, chantre d'une
nouvelle Arabie saoudite» modérée et
ouverte», en rupture avec
l'ultraconservatisme religieux.
« Neom pourra aussi s'enorgueillir de sa
situation géographique et de ses
ressources naturelles, notamment la
possibilité de se fournir facilement en
énergie solaire ou éolienne. Cette ville
du futur devrait axer son développement
autour de neuf secteurs : l'énergie,
l'eau, la mobilité, les biotechnologies,
l'alimentation, les technologies
digitales, les médias, le divertissement
et les nouveaux processus
manufacturiers. «L'accent mis sur ces
secteurs stimulera la croissance
économique et la diversification (...)
la création d'emplois et la croissance
du PIB dans le royaume», explique
Mohammed ben Salmane . Dans la
mégalopole, l'Internet sans fil à haut
débit, considéré comme de «l'air
numérique», sera gratuit, de même que
l'éducation en ligne «de classe
mondiale». La ville administrée par une
«e-gouvernance» offrira une
environnement parfaitement sécurisé,
assurent également les promoteurs du
projet. Grâce à l'automatisation des
services et des processus, «Neom aspire
a être la ville la plus sûre, la plus
efficace, la plus orientée vers le futur
et simplement le meilleur endroit au
monde pour vivre et travailler» » (3)
La mégapole-
high-tech de 26500 km2
« Ériger une mégapole lit on sur
Futura-Sciences à la pointe du
progrès tant dans ses infrastructures
que dans la qualité de vie qu'elle
offrira à ses habitants. Tel est
l'objectif de Neom, une ville ultra
futuriste que l'Arabie Saoudite entend
bâtir en partant d'une feuille blanche.
.À terme, cette vaste zone de
développement économique de 26.500 km²
s'étendra sur tout le pourtour du golfe
d'Aqaba, englobant les rives de l'Égypte
et de la Jordanie sur 460 kilomètres de
côtes. La mégapole s'appuiera
massivement sur les énergies
renouvelables, avec des fermes éoliennes
et photovoltaïques et des systèmes de
stockage d'énergie à grande échelle. Il
est également question d'un programme de
dessalement de l'eau de mer. Les
transports occuperont évidemment une
place centrale dans ce projet. Et comme
on peut s'y attendre, il s'agira de
solutions autonomes et écologiques. Bien
qu'aucun détail n'ait encore été
divulgué à ce sujet, les voitures et
transports en commun autonomes et les
drones taxis sont cités en bonne place
Plus concrètement, Neom sera une zone de
développement économique dotée d'une
législation et d'une fiscalité
spécifiques destinées à favoriser les
investissements et attirer les
compétences humaines. Plusieurs
secteurs-clés sont ciblés, notamment les
biotechnologies. «Le monde se tournera
vers Neom pour la prochaine génération
de thérapie génique, la génomique, la
recherche sur les cellules souches, la
nano-biologie et la bio-ingénierie »,
peut-on lire sur le site promotionnel
» » (4).
« La première phase du projet Neom
achevée en 2025 Neom ambitionne
également d'être à l'avant-garde dans
les domaines de l'Internet des objets,
de l'impression 3D, de la robotique, des
nanotechnologies mais aussi de
l'industrie des loisirs (cinéma, TV,
jeux vidéo...). Là encore, il sera
question d'attirer des entreprises et
des experts qui donneront corps à cette
vision qui ne s'appuie pour le moment
sur aucun projet concret. Pour couronner
le tout, Neom sera une « plateforme open
source » que les data scientists,
les experts en analyse de données
massives, pourront venir étudier afin
d'évaluer l'impact de cet urbanisme
high-tech et des diverses innovations
mises en œuvre. En 2030, ses promoteurs
prédisent que la ville contribuera à
hauteur de 100 milliards de dollars à
l'économie saoudienne Face à la
perspective de la fin du tout pétrole,
l'Arabie saoudite s'est engagée dans une
grande refonte de son économie. Avec
Neom, le royaume veut créer une mégapole
futuriste exemplaire d'un point de vue
environnemental, et attractive pour les
secteurs économiques de pointe » (4).
500 milliards de
dollars dans une ville entièrement
automatisée
«Pour Jessica Mairs
qui abonde dans le même sens : « Cette
ville va couvrir trois pays. Les robots
pourraient être plus nombreux que les
humains dans une nouvelle ville
pionnière que l'Arabie saoudite a
qualifiée de «nouveau plan pour un
développement durable» entièrement
alimentée par des énergies renouvelables
et desservie par des véhicules autonomes
et des fermes verticales. L'Arabie
saoudite injectera 500 milliards de
dollars de son fonds souverain, le
Public Investment Fund, dans neuf
secteurs d'investissement clés de la
ville : énergie et eau, mobilité,
biotechnologies, alimentation,
technologies et sciences numériques,
industries de pointe, médias et
divertissement. Les plans pour Neom ont
été annoncés lors de la conférence sur
l'Initiative d'investissement d'avenir
dans la capitale de l'Arabie saoudite,
Riyad. Lors de la même conférence, un
robot humanoïde intelligent appelé
Sophia a annoncé qu'elle s'était vu
accorder la citoyenneté par l'Arabie
saoudite. C'est la première fois dans
l'histoire qu'un système d'intelligence
artificielle bénéficie d'un tel statut »
(5)
« La ville serait
uniquement alimentée par des énergies
renouvelables solaire et éolienne via
des champs de panneaux solaires et des
éoliennes, créant un environnement sans
pollution. La population serait
alimentée par les produits provenant de
fermes verticales et des serres à
énergie solaire. Le développement de
nouvelles infrastructures «disruptives»
permettrait aux citoyens de voyager dans
des véhicules automatisés, d'avoir
gratuitement accès à Internet, à
l'enseignement en ligne, et de vivre
dans des maisons zéro émission de
carbone. L'accent mis sur ces secteurs
stimulera la croissance économique et la
diversification en stimulant
l'innovation et l'industrialisation
internationales, pour développer
l'industrie locale, la création
d'emplois et la croissance du PIB dans
le royaume », a déclaré Son Altesse
royale le prince Mohammed Salman » (5).
Les technologies
futures sont la pierre angulaire du
développement de NEOM des solutions
révolutionnaires, pour n'en citer que
quelques-unes, pour le transport, de la
conduite automatisée aux drones pour
passagers, de nouvelles façons de
cultiver et de transformer les aliments,
des soins de santé centrés sur le
patient pour son bien être, internet
sans fil gratuit appelé �Digital Air',
enseignement en ligne continu gratuit de
classe mondiale, e-administration
complète mettant les services de la
ville à votre portée, règles de
construction qui feront des maisons à
norme zéro émission de carbone, un
schéma de cité qui encourage la marche
et le vélo, le tout uniquement alimenté
par les énergies renouvelables. Tous les
services et processus de NEOM seront
entièrement automatisés, dans le but
d'en faire l'endroit le plus efficace du
monde, puis complétés à leurs tours pour
toutes les activités telles que les
procédures juridiques, gouvernementales
et d'investissement parmi d'autres. »
(5)
Dans la note du Saker Francophone
à la fin de l'article cité précédemment,
nous lisons l'analyse suivante sur les
dessous de cette entreprise et comment
contre toute analyse rapide, cette
vision de MBS pour une Arabie saoudite
2030, est peut être intelligente et
dénote d'une maitrise du temps de
l'espace : « Au-delà de cette prouesse
technologique et technique annoncée, ce
projet revêt essentiellement un aspect
géopolitique majeur. Pour bien
comprendre l'ensemble des enjeux, il
faut observer la carte de la région, car
bien entendu la géopolitique est d'abord
dominée par la géographie physique et
les frontières des États, aussi faut-il
bien regarder ces deux cartes pour bien
comprendre la manœuvre du Prince
Mohammed ben Salman. La position des
principaux champs pétroliers et gaziers
est sur la côte est de l'Arabie
saoudite, sur le golfe Persique menacé
directement par l'ennemi iranien juste
en face. Si on regarde bien où sera
cette ville à cheval sur trois états
(Arabie Saoudite, Jordanie et Egypte) on
constat qu'Israël n'est pas loin Israël
est en plein milieu, son port d'Eilat
jouxte le port jordanien d'Aqaba, qui ne
figure pas sur la carte, il est
pratiquement sur la frontière en face
d'Eilat. On peut « naïvement » en
conclure qu'Israël fait bien partie du
projet. Le Prince joue un coup de
maître. Et ce pour plusieurs raisons, il
implante son projet côté mer Rouge qui,
d'une part, l'éloigne d'une menace
directe de l'Iran de par
l'enchevêtrement des frontières de
quatre pays dont l'Égypte, puissance
militaire arabe, et Israël qui réagirait
au quart de tour en cas d'attaque dans
cette zone » (5).
La collaboration invisible d'Israël
Dans toute cette
présentation , nul part on ne nous parle
de créations de richesses en dehors
d'une rente insolente . Tout
viendra de cerveaux qui feront
payer chers leurs savoirs. Ce sera
le cas d'Israël dont on devine en
creux l'importance d'autant qu'elle est
géographiquement aux premières loges !
« D'autre part,
poursuit justement le rédacteur,
l'implantation d'un projet de haute
technologie qui nécessite l'apport de
matière grise, de main d'œuvre et de
technologies existantes est proche de
l'Égypte et surtout d'Israël dont le
savoir faire tous azimuts en milieu
désertique et en hautes technologies
répondent à cet impératif. Il serait
étonnant qu'il ne le fasse pas. De plus,
un tel projet, avec le budget qui lui
est accordé, va attirer probablement
toutes les « pointures » de haute
technologie, de développement durable,
d'ingénierie de haut niveau des quatre
coins du monde et, s'il tient sa
promesse de libérer ce projet du carcan
wahhabite (il est impossible de vivre
une vie de famille courante occidentale
en Arabie traditionnelle), ces
implantations seront durables. C'est une
manière de reprendre la main sur le
monde arabe autrement que par un conflit
avec l'Iran dévastateur pour toute la
région, et l'Arabie en particulier. Même
si tactiquement il a commis de lourdes
erreurs, exclusivement dictées par cette
haine ancestrale entre sunnites et
chiites, sur lesquelles il revient
maintenant en lâchant la Syrie et
surtout le Yémen, il s'est avéré un
excellent tacticien dans la manière dont
il a pris le pouvoir d'une manière
absolue, tout en s'assurant des fortunes
de l'oligarchie saoudienne pour financer
ses projets, dans celle dont il a
manipulé Trump et son équipe et celle
dont il s'est assuré le « partenariat »
d'Israël sans paraître « trahir » la
communauté arabe. Le projet NEOM a la
particularité de ne pas faire partie des
gesticulations politico-militaires
inspirées par les USA ».(5)
« Mais, conclut l'auteur il devra encore
manœuvrer dans son projet NEOM, car il
est sûr que les Américains vont tenter
de le vampiriser via leurs excellentes
sociétés de haute technologie et
d'ingénierie, ou encore au travers de la
probable participation d'Israël à ce
projet. Peut-être a-t-il compris que les
USA ne font plus le poids et que très
rapidement il va se rapprocher de la
Russie et la Chine qui reviennent en
force dans la région. Ces dernières,
contrairement aux va-t-en guerre de
l'État américain, ne veulent que
stabilité et développement économique et
politique dans cette région. Pour cela,
si le Prince ne veut pas être l'otage de
l'Amérique, il lui faudra convier la
Russie et la Chine. MbS est certainement
plus futé que ne le pensent les
commentateurs occidentaux et peut-être,
aussi surprenant que cela puisse
paraître, il a probablement une ambition
pour son pays ». (5)
Ce que pourrait
faire l’Algérie
Cette vision du
futur du prince Mohamed Ben Salman – si
elle venait à se concrétiser- est à
saluer car c'est un premier pas pour
sortir de l'ébriété énergétique aux
énergies fossiles pour aller vers un
Développement Humain Durable respectueux
de la nature et qui ne compromette pas
l'avenir des générations futures.
L'Algérie devrait
développer ce type de vision en mettant
tous les acteurs étatiques autour d'une
table sans oublier naturellement la
société civile qui devrait être
consultée pour définir une transition
énergétique vers le Développement Humain
Durable, stratégie adossée à un modèle
énergétique flexible avec une vision du
futur pour le sahara non pas comme c'est
le cas unique pourvoyeur d'énergie
fossiles mais aussi renouvelable,, car
le Sahara est une pile électrique si on
sait y faire,. Avec l'eau, l'énergie,
et surtout l'intelligence qui empêche
de faire du Sahara une seconde
Californie ?
Il nous faut un
moteur idéologique qui trace un
cap pour réveiller le génie qui
sommeille en ses jeunes qui
attendent un messie Souvenons nous du 24
février 1971 , cette vision du
développement a permit la
nationalisation des hydrocarbures,
premier pays à avoir réussi la
nationalisation des ressources
pétrolières après la tentative de
Mossadegh en Iran tentative avortée par
la CIA comme l’a reconnu bien plus tard
Madeleine Albright.
C’est la même
utopie mobilisatrice sous l'ère
Boumediene – dont nous commémorons ces
jours –çi le 39e anniversaire
de sa disparition qui a permit de
faire de l’Algérie un vaste chantier
Outre les hydrocarbures, ce sera
le développement du Barrage vert, la
centaine d'entreprises dont notamment
Sonatrach avec une capacité de raffinage
de 22 millions de tonnes, les dizaines
de villages agricoles construits, la
trans-saharienne qui devait amener
la prospérité à l’Afrique du
Nord et centrale.
Nous perdons chaque
année par gaspillage l’équivalent de 20
%de la consommation soit l’équivalent de
10 millions de tonnes ou encore
près de 4 milliards de dollars ! Nous
perdons de l’argent car si on
place seulement l’équivalent
de 1000 MW solaire /an pour arriver aux
22.000 MW en 2030 c’est l’équivalent de
1,5 milliards de m3 de gaz naturel
qui auraient pu être épargné
ou encore 400 millions de dollars qui
partent en fumée. Il faut enfin qu’avec
une vision globale, on peut financer la
construction du plan solaire pour
produire l’électricité par le gaz
naturel qui ne sera pas utilisé.
Nous perdons aussi
du temps à retarder le développement à
marche forcée vers cet utopique
développement humain durable en
investissant sur les énergies
renouvelables . Pour cela il est plus
que jamais temps de mettre en place des
Etats généraux du
Développement Durable sous l’égide d’une
autorité à même de fédérer les
initiatives disparates et qui en
définitive se neutralisent
remettant aux calendes grecques tout
développement endogène du pays C'est ce
type d'utopie qui peut mobiliser la
jeunesse qui est en panne
d'espérance. Nous sommes avertis.
Conclusion
Nous pourrons ajouter, le fait de savoir
si tout ceci est possible en cas de
guerre avec l'Iran car massacrer les
yéménites les accuser d'utiliser des
missiles iraniens comme l'a fait la
représentante américaine contredite
comme nous le lisons dans cette
information : « La récente bêtise est
cette histoire de carcasse de missile
soit disant iranien lancé contre Riyad
et que Nikki Haley n'est pas arrivée à
prouver de façon crédible .Le plus
dramatique c'est que Nikki qui s'acharne
à être plus sioniste que Netaniyahou à
l'ONU et au Conseil de Sécurité espérant
prendre la place de Tillerson ou jouer
un rôle comme Condolezza Rice, n'a même
pas eu la CIA pour l'aider à faire
avaler son False Flag . Pour enfoncer le
clou dans le cercueil de cette False
Flag grossière , Mathis le patron du
Pentagone a déclaré que la coalition
prévue par Haley contre l'Iran ne sera
pas militaire mais seulement
diplomatique . Peut-on imaginer une
ridiculisation plus flagrante ? » (6)
Car si la guerre
est déclarée contre l'Iran ce n'est pas
les pieds nickelés de la coalition arabe
avec un Schwarzkopf d'opérette qui fera
illusion dans la première armée du Moyen
Orient , Ce ne sont pas les centaines de
milliards de dollars en armement qui
feront la différence. Ce sera
véritablement un malheur qui ne
profitera certainement pas aux Musulmans
et encore moins aux Arabes.
Note :
1 .
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/06/21/arabie-saoudite-le-roi-salman-propulse-son-fils-au-rang-d-heritier_5148391_3218.html#Ib9sDY0oFcxH3u3V.99
2.Hedy Belhassine
http://prochetmoyen-orient.ch/mohamed-ben-salman-en-marche-vers-l-empire-d-arabie/
3.
http://www.lepoint.fr/monde/arabie-saoudite-neom-le-reve-a-500-milliards-de-dollars-de-mohammed-ben-salmane-26-10-2017-2167588_24.php
4.
https://www.futura-sciences.com/maison/actualites/batiment-villes-futur-neom-megapole-high-tech-voulue-arabie-saoudite-69011/
5.
http://lesakerfrancophone.fr/larabie-saoudite-va-investir-500-milliards-de-dollars-dans-une-ville-entierement-automatisee
6.
https://twitter.com/LDDC_info
Article de
référence :
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5254389
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Publié le 21 décembre 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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