Comment je vois le
monde
Tant qu'il y aura des hommes justes :
La barbarie sera contenue
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 21 août 2014
«A force de tout voir on finit par
tout supporter...
A force de tout
supporter on finit par tout tolérer...
A force de tout
tolérer on finit par tout accepter...
A force de tout
accepter on finit par tout approuver.»
Saint Augustin
Cet été a été pour
les Arabes, et plus largement les
Musulmans, la somme de toutes les peurs,
de toutes les lâchetés, de toutes les
compromissions, de toutes les dérives du
droit international dont en principe les
grandes nations en sont les gardiennes.
Le massacre toujours recommencé , mais
prévisible dans l'histoire contemporaine
des Ghazaouis, le silence assourdissant,
voire complice des pays occidentaux, la
neutralité immorale comme l'écrivait
Foster Dulles, dans un autre contexte,
des pays du tiers-monde aux premiers
rangs desquels les parvenus que d'aucuns
nomment les Brics ont fait que des
crimes contre l'humanité ont eu lieu
dans des pays en miettes comme la Syrie,
l'Irak et la triste Libye où la
somalisation est en cours...
Dans cette
contribution, je veux pointer du doigt
qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Des
hommes politiques en Occident se sont
élevés contre les indignités, les crimes
abjects et l'injustice. Au-delà de la
lettre remarquable du fondateur du site
Médiapart, Edwy Plenel, à
François Hollande pour lui faire toucher
du doigt la réalité du drame
palestinien, je vais donner la parole à
plusieurs hommes d'Etat qui à leur façon
ont sauvé l'honneur de la dignité
humaine et dénoncé à leur façon les
dérives du droit.
Dominique de
Villepin: un héritier de la pensée
gaulliste
Devant
l'indifférence des hommes politiques
français tétanisés par leur peur de
déplaire aux réels tenants du pouvoir en
France, Dominique de Villepin, ancien
Premier ministre, élève la voix face au
massacre qui est perpétré à Ghaza. Il
écrit dans une tribune: «C'est
aujourd'hui, je l'écris en conscience,
un devoir pour la France, une France qui
est attachée indéfectiblement à
l'existence et à la sécurité d'Israël
mais qui ne saurait oublier les droits
et devoirs qui sont conférés à Israël en
sa qualité d'État constitué.(...) Il est
temps de parler et d'agir. Il est temps
de mesurer l'impasse d'une France
alignée et si sûre du recours à la
force. Pour lever le voile des
mensonges, des omissions et des
demi-vérités. Pour porter un espoir de
changement. Par mauvaise conscience, par
intérêt mal compris, par soumission à la
voix du plus fort, la voix de la France
s'est tue, celle qui faisait parler le
général de Gaulle au lendemain de la
guerre des Six Jours, celle qui faisait
parler Jacques Chirac après la deuxième
intifada. Comment comprendre aujourd'hui
que la France appelle à la «retenue»
quand on tue des enfants en connaissance
de cause? (..)» (1)
«Nous ne
construirons pas la paix sur des
mensonges poursuit de Villepin. (...)
Ayons le courage de dire une première
vérité: il n'y a pas en droit
international de droit à la sécurité qui
implique en retour un droit à
l'occupation et encore moins un droit au
massacre. Il y a un droit à la paix qui
est le même pour tous les peuples. (...)
Il y a une deuxième vérité à dire haut
et fort: il ne saurait y avoir de
responsabilité collective d'un peuple
pour les agissements de certains.
Comment oublier le profond déséquilibre
de la situation, qui oppose non deux
États, mais un peuple sans terre et sans
espoir à un État poussé par la peur?
(...) On désespère de la diplomatie du
carnet de chèques de l'Europe qui se
borne à payer pour reconstruire les
bâtiments palestiniens qui ont été
bombardés hier et le seront à nouveau
demain, quand les États-Unis dépensent
deux milliards de dollars par an pour
financer les bombes qui détruisent ces
bâtiments.(...) L'urgence aujourd'hui,
c'est d'empêcher que des crimes de
guerre soient commis. (..) À défaut de
pouvoir négocier une solution, il faut
l'imposer par la mise sous mandat de
l'ONU de Ghaza, de la Cisjordanie et de
Jérusalem-Est, avec une administration
et une force de paix internationales.
(...) Nous n'avons pas le droit de nous
résigner à la guerre perpétuelle. Une
seule injustice tolérée suffit à
remettre en cause l'idée même de la
justice (....)» (1)
Cette position
nette et sans atermoiement ne nous
étonne pas. Souvenons-nous aussi que
monsieur de Villepin s'était illustré
aussi par un discours mémorable aux
Nations unies le 14 février 2003
concernant l'aventure américaine en
Irak. Morceaux choisis: «(...) L'option
de la guerre peut apparaître a priori la
plus rapide. Mais n'oublions pas
qu'après avoir gagné la guerre, il faut
construire la paix. Et ne nous voilons
pas la face: cela sera long et
difficile, car il faudra préserver
l'unité de l'Iraq, rétablir de manière
durable la stabilité dans un pays et une
région durement affectés par l'intrusion
de la force. (...) Car la guerre est
toujours la sanction d'un échec. (...)
Dans ce temple des Nations unies, nous
sommes les gardiens d'un idéal, nous
sommes les gardiens d'une conscience. La
lourde responsabilité et l'immense
honneur qui sont les nôtres doivent nous
conduire à donner la priorité au
désarmement dans la paix. Et c'est un
vieux pays, la France, d'un vieux
continent comme le mien, l'Europe, qui
vous le dit aujourd'hui, qui a connu les
guerres, l'occupation, la barbarie.
(...) Fidèle à ses valeurs, il veut agir
résolument avec tous les membres de la
communauté internationale. Il croit en
notre capacité à construire ensemble un
monde meilleur.» (2)
Ce discours
constitue une réponse aux déclarations
du secrétaire américain de la Défense,
Donald Rumsfeld, dans lesquelles il
estimait que la France et l'Allemagne
relevaient désormais de «la vieille
Europe». Le discours de De Villepin
donna lieu à une véritable standing
ovation ce qui est exceptionnel dans
l'enceinte des Nations unies. Ce
discours s'est voulu «continuateur» de
la politique équilibrée de la France et
a été unanimement appréciée par tous les
peuples épris de paix et notamment par
les pays arabes qui y ont reconnu des
accents gaulliens.
Le discours culte du
général de Gaulle
On connait la
position sans atermoiement de De Gaulle
concernant le Moyen-Orient. Après la
débâcle arabe de 1967, De Gaulle, sans
épouser les thèses arabes fait part de
sa «volonté d'affirmer la présence de la
France dans le jeu international» et sa
«volonté d'apaisement». Cette fameuse
politique arabe de la France qui eut des
continuateurs en la personne de Jacques
Chirac et de Dominique de Villepin. Le
général de Gaulle condamnera l'agression
puis l'occupation israélienne des
territoires conquis par la guerre. Dans
sa conférence de presse du 27 novembre
1967, trois moments forts: d'abord, ses
appréhensions quant à l'établissement
d'un etat juifs au coeur de la
Palestine: «L'établissement, entre les
deux guerres mondiales, car il faut
remonter jusque-là, l'établissement d'un
foyer sioniste en Palestine et puis,
après la Seconde Guerre mondiale,
l'établissement d'un Etat d'Israël,
soulevaient, à l'époque, un certain
nombre d'appréhensions.(...). Certains
même redoutaient que les juifs,
jusqu'alors dispersés, qui étaient
restés ce qu'ils avaient été de tout
temps, un peuple d'élite, sûr de
lui-même et dominateur, n'en viennent,
une fois qu'ils seraient rassemblés dans
le site de leur ancienne grandeur, à
changer en ambition ardente et
conquérante les souhaits très émouvants
qu'ils formaient depuis dix-neuf
siècles: l'an prochain à Jérusalem.
(...) » (3)
« Le général de
Gaulle ne se faisait pas d'illusion sur
l'issue du conflit: «(...) Certes,
malgré l'infériorité numérique de votre
population, étant donné que vous êtes
beaucoup mieux organisés, beaucoup plus
rassemblés, beaucoup mieux armés que les
Arabes, je ne doute pas que le cas
échéant, vous remporteriez des succès
militaires. (...) On sait que la voix de
la France n'a pas été entendue.' Israël,
ayant attaqué, s'est emparé, en six
jours de combat, des objectifs qu'il
voulait atteindre. Le général en
visionnaire énonce le mécanisme du cycle
occupation, résistance, répression:
«Maintenant, il (Israël) organise sur
les territoires qu'il a pris
l'occupation qui ne peut aller sans
oppression, répression, expulsions, et
il s'y manifeste contre lui une
résistance, qu'à son tour il qualifie de
terrorisme...» (3)
Il donne enfin, sa
conviction sur l'issue du conflit, à
savoir l'évacuation des territoires
occupés: «(...) il ne peut y avoir de
solution sauf par la voie
internationale. Un règlement dans cette
voie, à moins que les Nations unies ne
déchirent elles-mêmes leur propre
charte, doit avoir pour base
l'évacuation des territoires qui ont été
pris par la force, la fin de toute
belligérance et la reconnaissance
réciproque de chacun des Etats en cause
par tous les autres. (...) Suivant la
France, dans cette hypothèse, Jérusalem
devrait recevoir un statut
international». (3)
Le discours de De
Gaulle n'a pas pris une ride, il est
plus que jamais d'actualité. De
pareilles positions à contre courant des
consensus ambiants sont à même sûrement
de faire entendre à chacun les limites à
ne pas dépasser pour qu’en toute chose
la morale, le droit et plus largement la
dignité humaine dont la protection
devrait être l’alpha et l’oméga des
sacerdoces des grands de ce monde.
L'ambivalence du
discours d'Obama
Rien à voir avec le
discours qui avait donné tant d'espoir,
en définitive mielleux, du président
Obama prononcé a l'université du
Caire.«Un nouveau départ» («A New
Beginning»), destiné à améliorer les
relations américaines avec les
musulmans.: «Alors, qu'il n'y ait aucun
doute: l'islam est une partie de
l'Amérique. Et je crois que l'Amérique
recèle la vérité qui dit que, sans égard
à la race, la religion où la position
sociale, nous tous partageons les mêmes
aspirations: vivre en paix et en
sécurité, bénéficier d'une éducation et
travailler dans la dignité; aimer notre
famille, notre communauté et notre Dieu.
Ce sont des choses que nous partageons.
C'est l'espoir de toute l'humanité.
Abordant ensuite le conflit
israélo-palestinien, il déclare:
«Pendant des dizaines années, il y a eu
une impasse: deux peuples aux
aspirations légitimes, chacun avec son
histoire douloureuse qui fait fuir tout
compromis.(...) Les Palestiniens doivent
renoncer à la violence.(...) Dans le
même temps, les Israéliens doivent
reconnaître que, tout comme le droit
d'Israël à exister ne peut pas être nié,
celui de la Palestine ne peut pas l'être
non plus. Les Etats-Unis n'acceptent pas
la légitimité de la continuation de la
colonisation.»(4)
Nous connaissons la
suite. Aux dernières nouvelles, les
Etats-Unis auraient ravitaillé en armes
Israël pour lui permettre de continuer à
«se défendre» contre des damnés de la
Terre utilisant des lance-pierres...
Le courageux
discours de Arafat l’icône de la liberté
Un autre fait
marquant qui donne la dimension du
courage dans des situations extrêmes est
le discours de Arafat à la tribune des
Nations unies en 1988. Ce discours
plaidoyer pour la paix des hommes
contient en creux, l'espérance du peuple
palestinien. Lisons: «(....) Lors de
notre première rencontre, j'avais conclu
mon intervention en affirmant, en ma
qualité de président de l'OLP et de
commandant de la révolution
palestinienne, que nous ne voulions pas
que soit versée une seule goutte de
sang, juif ou arabe, et que nous ne
voulions pas que les combats se
poursuivent, ne fut-ce qu'une minute.
(...) Je m'étais adressé à vous pour que
vous vous teniez aux côtés de notre
peuple en lutte pour l'exercice de son
droit à l'autodétermination, pour que
vous lui donniez les moyens de retourner
de son exil imposé par la force des
baïonnettes et de l'arbitraire, pour que
vous nous aidiez à mettre fin à la
tyrannie imposée à tant de générations
de notre peuple, depuis tant de
décennies, afin qu'il puisse enfin vivre
dans sa patrie, retrouver ses maisons,
libre et souverain, jouissant de la
Plénitude de ses droits nationaux et
humains (...) Le rêve que nous
caressions alors était d'établir un Etat
palestinien démocratique au sein duquel
vivraient musulmans, chrétiens et juifs
sur un pied d'égalité, avec les mêmes
droits et les mêmes devoirs, dans une
seule société unifiée, à l'instar
d'autres peuples sur cette terre dans
notre monde contemporain. (...)» (5)
Plus encore,
poursuit Arafat en tentant de faire le
distinguo entre les Juifs épris de
justice et de paix et les autres : «
Nous réalisons affrime –t-il , qu'il y a
en Israël comme hors d'Israël des juifs
nobles et courageux qui n'approuvent pas
la politique de répression et les
massacres, qui réprouvent la Politique
d'expansion, de colonisation et
d'expulsion du gouvernement d'Israël et
qui reconnaissent à notre peuple un
droit égal à la vie, à la liberté et à
l'indépen-dance.(...)Notre peuple ne
revendique aucun droit qui ne soit le
sien, qui ne lui soit reconnu par le
droit et les lois internationales.(...)
Je m'adresse ici tout particulièrement
aux Israéliens de toutes les catégories,
de tous les courants et de tous les
milieux et, avant tout, aux forces de la
démocratie et de la paix, et je leur
dis: venez! Loin de la peur et de la
menace, réalisons la paix, (...) la paix
des braves, loin de l'arrogance de la
force et des armes de la destruction,
loin de l'occupation, de la tyrannie, de
l'humiliation, de la tuerie et de la
torture.» (5)
Les discours de
Martin Luther King et de John Fitzgerald
Kennedy
Dans le même ordre
Martin Luther King s'était élevé contre
l'injustice et l'apartheid. Le discours
prononcé le 28 août 1963, devant le
Lincoln Memorial, à Washington,
D.C., est généralement considéré comme
l'un des plus grands et des plus
marquants du XXe siècle. Selon le député
américain John Lewis: «En parlant comme
il l'a fait, il a éduqué, il a inspiré,
il a guidé non pas simplement les gens
qui étaient là, mais les gens partout en
Amérique ainsi que les générations à
venir.» «Je fais le rêve qu'un jour
cette nation se lèvera et vivra le vrai
sens de sa foi: «Nous tenons ces vérités
comme allant de soi, que les hommes
naissent égaux.» «Nous ne sommes pas
satisfaits et nous ne serons satisfaits
que le jour où la justice se déversera
comme un torrent et la droiture comme un
fleuve puissant.»
Avant lui, - deux
mois auparavant- avec la même foi dans
la nature humaine. Kennedy dénonçait ce
que l’Occident appelait le rideau de
fer.. «Ich bin ein Berliner» («Je
suis un Berlinois») est une célèbre
phrase prononcée par John Fitzgerald
Kennedy, alors président des États-Unis
dans le discours qu'il fit lors de sa
visite à Berlin-Ouest le 26 juin 1963, à
l'occasion des quinze ans du blocus de
Berlin. Au-delà de l'idéologie
Est-Ouest,, le discours de Kennedy
marqua l'Histoire.
Les sacerdoces de
Boumediene concernant la dignité humaine
La participation de
Boumediene, en avril 1974, à la session
spéciale de l'Assemblée générale de
l´ONU où il a prononcé un discours
mémorable sur le Nouvel ordre économique
international est un moment fort. Pour
la première fois un pays du tiers-monde
lève courageusement la tête. Il mit en
garde, en vain, le «Nord» contre les
attentes du «Sud». Dans son fameux
discours, il avertissait contre ce que
d’aucun appellent l’invasion avec des
prophéties auto-réalisatrices : «Un
jour, des millions d'hommes quitteront
l'hémisphère Sud pour aller dans
l'hémisphère Nord. Et ils n'iront pas
là-bas en tant qu'amis. Parce qu'ils
iront là-bas pour le conquérir. Et ils
le conquerront avec leurs fils. Le
ventre de nos femmes nous donnera la
victoire.»
Mieux encore
luttant contre les faux dévots, les
marchands du temple qui instrumentent la
religion en la gardant figées dans une
perspective passéiste, il déclare à la
Conférence des Etats islamiques à Lahore
en 1974: «(...) Les expériences humaines
dans bien des régions du monde ont
démontré que les liens spirituels (...)
n´ont pas pu résister aux coups de
boutoir de la pauvreté et de l´ignorance
pour la simple raison que les hommes ne
veulent pas aller au Paradis le ventre
creux. (...) Les peuples qui ont faim
ont besoin de pain, les peuples
ignorants de savoir, les peuples malades
d´hôpitaux. (…)» (6)
Ce discours est
profondément subversive pour les
potentats arabes et les musulmans figées
dans une vision étriquée de la
modernité.. Plus largement ces discours
centrés sur la justice, rien que la
justice, toute la justice devraient pour
les grands de ce monde être des repères
moraux qui doivent être affirmés sans
détour pour qu'enfin les hommes croient
en une justice transcendant en
définitive les bas calculs qui
n'honorent pas leurs auteurs.
Assurément, à sa
façon Saint Augustin avait raison de
nous avertir des limites des
accommodements qui du compromis peuvent
amener la compromission par perte des
valeurs de référence . Compromission qui
aboutit à la tolérance de la barbarie
qui fait que « La communauté
internationale accepte que l’on vole la
vie à 500 enfants palestiniens dont le
seul tort est d’être né du mauvais côté
de l’histoire.
1.
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/07/31/31002-20140731ARTFIG00381-dominique-de-villepin-lever-la-voix-face-au-massacre-perpetre-a-gaza.php
2. Discours de De
Villepin au Conseil de sécurité le 14
février 2003
3. Charles de
Gaulle, Discours et messages, tome 5,
vers le terme, janvier 1966-avril 1969,
Paris, Plon, 1970 pages 232-235,
4. Barack Obama :
Discours du Caire le 4 juin 2009
5.http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/arafat88-fr
6.
http://www.alterinfo.net/HOUARI-BOUMEDIENE-Un-visionnaire-en-avance-sur-son-temps_a40788.html
Article adapté de
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/200629-la-barbarie-sera-contenue.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié avec
l'aimable autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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