Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Le transhumanisme est-il l'avenir de
l'humanité ?
Chems Eddine Chitour
© Chems
Eddine Chitour
Vendredi 19 octobre 2018
«La science et
la technique ont pris le pas sur la
nature, sur le pouvoir, sur la poésie,
sur la philosophie et sur la religion.
Voilà le coeur de l'affaire. Elles ont
bouleversé notre vie»
Jean
d'Ormesson (de l'Académie française)
Une
nouvelle révolution est en train de se
dérouler dans les laboratoires, une
révolution sans bruit, sans
médiatisation sans morts apparents mais
qui est lourde de signification pour
l'avenir de l'humanité. Les
scientifiques parlent de supprimer les
causes de la mort en « réparant »
l'homme, mieux encore en « augmentant »
ses capacités au-delà de ses capacités
naturelles. Cette science : le
transhumanisme est un tournant majeur
dans la destinée humaine. Elle pose
cependant des problèmes éthiques voire
religieux.
Qu'est-ce que le
transhumanisme ?
Le transhumanisme
est un mouvement intellectuel
international prônant l'usage des
sciences et des techniques afin
d'améliorer les caractéristiques
physiques et mentales des êtres humains.
Le transhumanisme considère certains
aspects de la condition humaine tels que
le handicap, la souffrance, la maladie,
le vieillissement ou la mort subie comme
inutiles et indésirables. La quête
d'immortalité date de l'Épopée de
Gilgamesh ou les quêtes de la fontaine
de Jouvence et de l'élixir de longue
vie, au même titre que tous les efforts
ayant visé à empêcher le vieillissement
et la mort, en sont l'expression. (...)
Le biologiste Julian Huxley, semble être
le premier à avoir utilisé le mot «
transhumanisme ». En 1957, il définit le
transhumain comme un « homme qui reste
un homme, mais se transcende lui-même en
déployant de nouveaux possibles de et
pour sa nature humaine ».. (Encyclopédie
Wikipédia)
« De ses débuts
confidentiels dans la Californie des
années 1990 à la profusion d'articles,
de livres et de débats, le
transhumanisme suscite rejets radicaux
ou adhésions extrêmes, Car le
transhumanisme, qui entend augmenter les
capacités physiques et mentales de
l'être humain, porte une utopie : le
dépassement de la condition humaine. Le
transhumanisme défend des projets
parfois sidérant d'audace, comme
prolonger la vie de plusieurs siècles,
coloniser l'espace, doter l'homme de
capacités sensorielles et cognitives
bien au-delà de sa condition actuelle ou
encore contrôler son état psychologique
par un dopage permanent. Ces promesses
ne constituent pas une simple confiance
dans le progrès technologique. » (1)
« Souvent, le transhumanisme est perçu
comme une spéculation sur le
développement technologique, ce qu'il
est, mais en partie seulement. Le
transhumanisme nous appelle à prendre en
main notre évolution pour nous libérer
de « la loterie génétique », de la
mortalité, des limites de nos capacités.
Il s'agit ni plus ni moins que de
changer l'homme, de révolutionner ses
conditions biologiques pour le
transformer, bref faire passer
l'humanité à une étape nouvelle (et
supérieure) de son évolution grâce à un
effort technologique concerté et
intense. Né à la fin des années 1980, le
transhumanisme a réussi à inscrire à
l'agenda mondial certaines de ses
problématiques, son vocabulaire, sa
vision du monde : l'homme augmenté,
l'eugénisme libéral, le prolongévisme,
la colonisation spatiale comme réponse à
la crise climatique, autant de
thématiques qui ne sont peut-être pas
propres au transhumanisme mais que
celui-ci porte et, surtout, unifie dans
un projet global. Les transhumanistes
annoncent une « révolution technologique
» en cours, révolution pour laquelle ils
proposent une pensée, une éthique, une
psychologie. Aussi n'est-il pas
surprenant que le transhumanisme inspire
l'action de dirigeants de
multinationales qui investissent des
sommes considérables dans le
développement de technologies
correspondant aux utopies
transhumanistes, Larry Page et Sergey
Brin, Elon Musk, Peter Thiel, Mark
Zuckerberg sont les plus médiatisés, les
plus puissants sans doute » (1).
« En remettant en
question l'idée que l'homme ait une
nature définie, qu'il doive respecter
les limites physiques de sa condition,
que la mort soit un horizon indépassable
pour toute construction sociale, le
transhumanisme interroge des éléments
structurants de l'expérience humaine.
Par certaines de ses propositions les
plus radicales, le transhumanisme pousse
les positions éthiques classiques dans
leurs retranchements, les amenant à se
positionner en face de pratiques déjà
effectives que l'on pourrait rapporter
au transhumanisme (comme un certain
eugénisme libéral, l'usage de
médicaments pour des bien-portants à
finalité d'augmenter leurs capacités,
etc.).(…) Que veulent les
transhumanistes ? Quelles sont leurs
valeurs ? Quels sont les arguments de
ses adversaires ? Chemin faisant, en
débattant du transhumanisme, c'est de la
place que prennent les technologies dans
notre vie que nous discutons. Le détour
en vaut donc la peine ! » (1)
« Le projet
Human Body Version 2.0 a pour
principal acteur Ray Arch Kurzweil, un
archi-transhumaniste. Les objectifs sont
clairement énoncés depuis un certain
temps: Dans les décennies à venir, une
mise à niveau radicale des systèmes
physique et mental de notre corps, déjà
en cours, utilisera des nanobots pour
augmenter et finalement remplacer nos
organes. Nous savons déjà comment
prévenir la plupart des maladies
dégénératives par la nutrition et la
supplémentation; ce sera un pont vers la
révolution émergente de la
biotechnologie, qui à son tour sera un
pont vers la révolution des
nanotechnologies. D'ici 2030,
l'ingénierie inverse du cerveau humain
sera terminée et l'intelligence non
biologique fusionnera avec notre cerveau
biologique. En fait, il a déjà été
annoncé que l'ingénierie inverse du
cerveau humain était en bonne voie grâce
à de nouvelles micropuces et à un
logiciel associé. Et, bien qu'on ne
s'attende pas à un recâblage complet du
cerveau par les nanobots avant 2020,
Phys.org a signalé que notre ADN avait
été ciblé avec succès par des nanobots
«pour la pharmacothérapie ou la
destruction». Sur la base de nos
connaissances actuelles, nous pouvons
déjà toucher et sentir les moyens de
réaliser chaque aspect de cette vision.
Des chercheurs de l'Université de
Columbia ont mis au point une flotte de
nanorobots moléculaires capables
d'administrer des médicaments à des
cellules spécifiques et d'identifier les
marqueurs génétiques à l'aide de
marqueurs fluorescents»(1).
Le Corps humain
du futur : version 2.0
L'un des
architectes du transhumanisme Ray
Kurzweil, membre du conseil consultatif
scientifique de la Lifeboat Foundation
nous donne sa perception du futur celle
d'un homme où aucun de ses organes n'est
irremplaçable et même son imaginaire
peut être modifié ( amélioré) ! Il écrit
: »Dans les décennies à venir, une mise
à niveau radicale des systèmes physique
et mental de notre corps, déjà en cours,
utilisera des nanobots pour augmenter et
finalement remplacer nos organes. D'ici
2030, l'ingénierie inverse du cerveau
humain sera terminée et l'intelligence
non biologique fusionnera avec notre
cerveau biologique. Le sexe a déjà été
en grande partie séparé de sa fonction
biologique. (…) Nous avons plusieurs
méthodologies pour créer des bébés (…)
Notre espèce a déjà augmenté l'ordre
«naturel» de notre cycle de vie grâce à
notre technologie: médicaments,
suppléments, pièces de rechange pour
pratiquement tous les systèmes de
l'organisme et de nombreuses autres
interventions. Nous avons déjà des
appareils pour remplacer nos hanches,
genoux, épaules, coudes, poignets,
mâchoires, dents, peau, artères, veines,
valves cardiaques, bras, jambes, pieds,
doigts. Les systèmes destinés à
remplacer des organes plus complexes
(nos cœurs, par exemple) commencent à
fonctionner. Au fur et à mesure que nous
apprendrons les principes de
fonctionnement du corps humain et du
cerveau, nous pourrons concevoir des
systèmes extrêmement supérieurs qui
seront plus agréables, dureront plus
longtemps et fonctionneront mieux, sans
risque de panne, de maladie et de
détérioration. Vieillissement » (2).
« Nous ne créerons
pas tout à la fois la version 2.0 du
corps humain. Ce sera un processus
progressif, déjà bien engagé. (…) Les
nanobots - des robots à la taille d'une
cellule sanguine - fourniront les moyens
de repenser radicalement notre système
digestif et, accessoirement, à peu près
tout le reste. Dans une phase
intermédiaire, les nanobots situés dans
le tube digestif et le sang extrairont
intelligemment les nutriments précis
dont nous avons besoin, demanderont des
nutriments et des suppléments
supplémentaires via notre réseau local
sans fil et enverront le reste des
aliments que nous consommons sur notre
chemin. passé pour élimination. (…) En
fin de compte, les nutriments
individualisés nécessaires à chaque
personne seront parfaitement compris (y
compris les centaines de composés
phytochimiques) et disponibles
facilement et à peu de frais, de sorte
que nous n'aurons pas besoin d'extraire
les nutriments des aliments. (…) Cette
technologie devrait être raisonnablement
mûre d'ici les années 2020. Les
nutriments seront introduits directement
dans le sang par des nanobots
métaboliques spéciaux. Les capteurs de
notre circulation sanguine et de notre
corps, utilisant la communication sans
fil, fourniront des informations
dynamiques sur les nutriments
nécessaires à chaque instant. Un
avantage important de la technologie des
nanobots est que, contrairement aux
simples médicaments et compléments
nutritionnels, les nanobots possèdent
une certaine intelligence. Ils peuvent
suivre leurs propres inventaires et se
glisser intelligemment dans notre corps
de manière intelligente ». (2).
« Le cœur poursuit
l'auteur est une machine remarquable,
mais elle pose un certain nombre de
problèmes graves. Bien que les cœurs
artificiel commencent à fonctionner, une
approche plus efficace consiste à se
débarrasser complètement du cœur. Parmi
les conceptions de Freitas figurent des
substituts de cellules sanguines
nanorobotiques qui fournissent leur
propre mobilité. L'énergie sera fournie
par des piles à combustible à
l'hydrogène de taille microscopique.
Integrated Fuel Cell Technologies, a
déjà créé des piles à combustible de
taille microscopique. Les respirocytes
offrant un accès très étendu à
l'oxygénation, nous serons en mesure
d'éliminer les poumons en utilisant des
nanobots pour fournir de l'oxygène et
éliminer le dioxyde de carbone. (…) De
même, les organes qui filtrent le sang
pour détecter les impuretés, tels que
les reins, peuvent également être
remplacés par des services d'élimination
à base de nanorobots » (2)
« Il ne reste plus
qu'à présent le squelette, qui est une
structure stable et nous avons déjà une
compréhension raisonnable de son
fonctionnement. (…). Des nanobots
interconnectés permettront d'augmenter
et, à terme, de remplacer le squelette.
Remplacer des parties du squelette
aujourd'hui nécessite une intervention
chirurgicale douloureuse, mais le
remplacer par des nanobots de
l'intérieur peut être un processus
progressif et non invasif. La version
2.0 du squelette humain sera très forte,
stable et se répare d'elle-même. La
peau, cependant, est un organe que nous
voudrons garder, Nous pourrons en fin de
compte améliorer la peau grâce à de
nouveaux matériaux souples issus de la
nanotechnologie qui offriront une
meilleure protection contre les effets
environnementaux physiques et thermiques
» (2),
Nous sommes en
train de devenir des Cyborgs.
Reconcevoir le cerveau humain
« La partie
difficile -pour le moment- constituée
par le cerveau fait l'objet de
recherches intenses. Comme lu sur la
publication suivante : « Le processus
d'ingénierie inverse et de refonte
englobera également le système le plus
important de notre corps: le cerveau.
Environ la moitié de notre code
génétique étant consacré à sa
conception. Considérer le cerveau comme
un organe unique est une idée fausse.
C'est en fait une collection complexe
d'organes de traitement de
l'information, interconnectés dans une
hiérarchie complexe, et l'accident de
notre histoire évolutive. Nous avons
déjà des modèles mathématiques détaillés
d'une vingtaine de dizaines de régions
sur plusieurs centaines qui composent le
cerveau humain. L'âge des implants
neuronaux est également bien avancé »
(3)
L'auteur décrit
ensuite quelques avancées remarquables
dans le cadre de la « réparation » de
l'homme » Des chercheurs du MIT et de
Harvard développent des implants
neuronaux pour remplacer les rétines
endommagées. Il existe des implants
cérébraux destinés aux patients atteints
de la maladie de Parkinson pour inverser
les symptômes les plus dévastateurs de
cette maladie. «Plutôt que de traiter le
cerveau comme une soupe, en ajoutant des
produits chimiques qui améliorent ou
inhibent certains neurotransmetteurs»,
explique Rick Trosch, un médecin
américain qui a contribué à ces
traitements, «nous le traitons
maintenant comme un circuit». Nous
devenons rapidement plus intimes avec
notre technologie. Les ordinateurs ont
commencé comme de grosses machines
distantes installées dans des salles
climatisées et entretenues par des
techniciens en revêtement blanc. Par la
suite, ils se sont installés sur nos
bureaux, puis sous nos bras et
maintenant dans nos poches. Bientôt,
nous les mettrons régulièrement dans nos
corps et nos cerveaux. En fin de compte,
nous deviendrons plus biologiques que
biologiques. D'ici la fin de cette
décennie, l'informatique disparaîtra
comme une technologie distincte que nous
devons emporter avec nous ». (3)
« D'ici 2030,
l'électronique utilisera des circuits de
la taille d'une molécule, l'ingénierie
inverse du cerveau humain sera terminée
Il est important de noter qu'une fois
que l'intelligence non biologique a pris
racine dans notre cerveau (un seuil que
nous avons déjà franchi), elle va
croître de manière exponentielle, tout
comme le caractère accéléré des
technologies basées sur l'information.
Un cube d'un pouce de circuits de
nanotubes (qui fonctionne déjà à plus
petite échelle dans les laboratoires)
sera au moins un million de fois plus
puissant que le cerveau humain. D'ici
2040, la partie non biologique de notre
intelligence sera beaucoup plus
puissante que la partie biologique.
Cependant, il fera toujours partie de la
civilisation homme-machine, dérivée de
l'intelligence humaine, c'est-à-dire
créée par l'homme (ou des machines
créées par l'homme) et basée au moins en
partie sur l'ingénierie inverse du
système nerveux humain. (3).
Sommes-nous à
vingt années des bébés personnalisés ?
A quand un bébé à
la carte, quasiment fabriqué de toute
pièce ? Avec les progrès de la
science et de la recherche médicale, la
frontière qui nous sépare du spectre de
l'eugénisme est de plus en plus ténue...
Dans un avenir proche, le diagnostic
pré-implantatoire, et bientôt l'utérus
artificiel, vous permettront-ils de
recourir à l'ectogenèse pour procréer
d'une façon tout sauf naturelle, sans
laisser de place au hasard, et de
choisir le sexe de votre enfant, voire
son QI ? Le futur sombre imaginé dans le
film «Bienvenue à Gattaca» et le roman
«Le Meilleur des Mondes» semble de plus
en plus à notre portée » (4).
Dans le même ordre,
d'une réécriture du destin de chaque
être humain, cette publication va plus
loin. On peut pratiquement commander le
bébé que l'on veut. Il n'y a plus de
loterie génétique ; Que se passerait-il
si les parents en devenir avaient la
possibilité de choisir à l'avance la
combinaison de gènes que leur enfant
hériterait ? La question est sortie du
cadre de la science-fiction selon Hank
Greely, professeur de droit à
l'Université de Stanford. La science et
la technologie sous-jacente progressent
rapidement, il est maintenant temps
d'examiner attentivement « quels
changements légaux seraient nécessaires
pour essayer de maximiser les avantages
et minimiser les dommages de cette
nouvelle approche reproductrice » (5)
« Le professeur
Greely a exploré les implications
juridiques, éthiques, et sociétales des
biotechnologies émergentes dans un
nouveau livre : « The end of sex and the
future of human reproduction » (Harvard
University Press, 2016), qui envisage un
monde où la procréation ne commence plus
dans la chambre à coucher, mais plutôt
dans une boîte de Pétri d'une clinique
médicale. Dans le livre, Greely raconte
le scénario suivant : Un couple voulant
un enfant, créerait cent embryons et
recevrait un dossier sur l'ADN de
chacun. Cela révélerait la présence de
gènes favorisant l'apparition de graves
maladies mortelles, ainsi que des
marqueurs qui confèrent un risque accru
de conditions moins graves. Mais cela
pourrait aussi inclure des gènes pour
des traits physiques, comme la couleur
des yeux ou des cheveux, la taille et le
type de corps. Mais également des
marqueurs pour les traits
comportementaux tels qu'une inclination
pour le sport ou la musique. Les futurs
parents sélectionneraient alors les
embryons à implanter, sur la base des
caractéristiques espérées. Le diagnostic
préimplantatoire (DPI) qui consiste à
l'extraction d'une seule cellule d'un
embryon créé in vitro (FIV), et le
dépistage de gènes malades ou des
chromosomes anormaux est présent
depuis 25 ans. Mais tôt ou tard, les
scientifiques réussiront à faire des
ovules humains viables et du sperme à
partir de cellules souches pluripotentes
induites (CSPi) provenant de la peau ou
d'autres cellules somatiques, dit
Greely. Cela permettra d'éliminer
également la pression de l'horloge
biologique au moins en termes de
conception permettant ainsi aux femmes
à repousser la formation d'une famille.
» (5) *
Dans le même ordre
on annonce une gestation réussie pour un
agneau dans un utérus artificiel. Les
humains pourraient être les prochains
cobayes ? Les agneaux ont passé quatre
semaines dans des utérus extracorporels
sans le moindre problème apparent A
l'intérieur de ce qui ressemble à un sac
en plastique zippé branché à des tubes
flexibles contenant du sang et d'autres
fluides, huit fœtus de moutons ont
poursuivi leur développement, quasiment
comme ils l'auraient fait à l'intérieur
du ventre de leurs mères. Si l'on en
croit la nouvelle étude faisant ses
premiers pas vers un utérus artificiel,
pendant quatre semaines, les agneaux ont
vu leurs poumons et cerveaux se
développer, leur peau se couvrir de
laine. Ils ont ouvert les yeux, gigoté,
et appris à avaler » (6).
Pour le docteur
Laurent Alexandre On manipulera les
embryons pour optimiser nos enfants. La
modification de l'ADN mettra fin à la
loterie génétique. Aujourd'hui, 1 bébé
français sur 30 est produit aujourd'hui
par procréation médicalement
assistée(CPMA). La place de
l'intelligence artificielle (IA) dans la
fabrication des bébés s'accroît d'année
en année, et son potentiel de
développement est vertigineux. Plusieurs
étapes faisant appel à l'intelligence
artificielle sont requises (…) nous
allons cohabiter avec de nombreuses
formes d'IA. Nous accepterons
d'»augmenter» nos bébés pour qu'ils
soient à la hauteur de ces intelligences
artificielles. Déjà 50 % des jeunes
Chinois souhaitent développer le QI de
leurs bébés par manipulation génétique.
La bataille entre transhumanistes et
bioconservateurs a commencé » (7).
Résister au
transhumanisme. Pourquoi ? Comment ?
Faut-il refuser le
progrès indéniable du fait que les
fondements éthiques qui ont mis des
millénaires à sédimenter sont remis en
cause ? Il y a l'approche scientifique
et l'approche religieuse. Du côté de la
science Jacques Testart, directeur de
recherche honoraire à l'INSERM. Citoyen
vigilant, préoccupé des dérives de nos
sociétés, s'affirme le défenseur têtu «
d'une science contenue dans les limites
de la dignité humaine » et de la
démocratie réelle. Autant de prises de
positions scientifiques et éthiques
qu'il expose dans de nombreux« Les
techniques du transhumanisme se forgent
discrètement dans nos laboratoires et
commencent à envahir notre quotidien.
C'est que les marchands de confort et
d'illusions rencontrent des intérêts
industriels mais aussi des esprits
réceptifs, surtout ceux des plus jeunes.
Résister c'est d'abord informer et
analyser mais c'est surtout produire un
discours et des pratiques de déminage,
c'est proposer des modes d'être au monde
avec les autres qui refusent la
performance et la compétition, c'est
affirmer que l'humain vaut mieux que ce
qu'il en parait trop souvent ». (8)
Le
transhumanisme, une nouvelle religion ?
Devant les avancées
de la science et l'aphonie des
religions, l'humanité est ballotée entre
une vision de l'immortalité que nous
offre la science « ici bas et maintenant
» et ce que nous promettent les
religions dans « plus tard dans
l'au-delà » Grégory Aimar nous parle de
ce miroir aux alouettes dont il décrit
toutes les tentations à portée de main :
« « Science sans conscience n'est que
ruine de l'âme » écrivait Rabelais,
il y a cinq siècles, dans Pantagruel.
Nul doute que l'auteur aurait été très
inspiré, aujourd'hui, par le mouvement
transhumaniste. En effet, quoi de plus
pantagruélique que l'appétit de ses
adeptes ? Leur gloutonnerie va jusque-là
: vouloir rendre l'être humain immortel,
omniscient et omnipotent. Au menu de
leur banquet, qui n'a rien de platonique
: le rajeunissement de nos cellules pour
prolonger nos vies et même la « fin de
la mort », le remplacement de nos
organes par des ersatz synthétiques
censés être plus efficaces,
l'amélioration de nos capacités
intellectuelles et cognitives grâce à
des implants cérébraux, une
interconnexion permanente entre les
humains « augmentés » et une super
intelligence centrale qui possèderait
l'ensemble des connaissances de
l'humanité depuis la nuit des temps et
qui, de plus, répondrait à nos besoins
immatériels, émotionnels et
psychologiques, qui encadrerait nos
activités professionnelles et
financières, mais aussi nos loisirs, nos
déplacements, nos relations, et qui
mesurerait nos performances dans tous
ces domaines » (9)
« Pour ses apôtres,
le transhumanisme n'est rien d'autre que
la prochaine étape de l'humanité,
incontournable, logique, évidente. Ce
qui est certain, c'est qu'il est la
prochaine étape du capitalisme et de
nombreux investisseurs l'ont compris :
Alphabet (Google), Microsoft et Facebook
injectent des sommes colossales dans la
recherche sur l'intelligence
artificielle et les NBIC
(Nanotechnologies, biotechnologies,
informatique et sciences cognitives). Et
ces géants de la Silicon Valley ne sont
pas les seuls : en Russie, en Chine et
en Europe aussi, entreprises et
milliardaires de tout bord investissent
massivement dans ces domaines, avec
toutes les questions qu'un tel
engouement peut poser d'un point de vue
sociétal. Ou plutôt qu'un tel engouement
devrait poser car, pour le moment, les
États et les citoyens sont loin de
s'être emparés du sujet et c'est tout le
problème. Les conséquences de ce projet
de société sont innombrables,
littéralement. Nous ne pouvons en
mesurer la portée aujourd'hui et,
surtout, nous n'en comprenons pas
réellement les motivations ». (9)
« Voici un aperçu
des questions qui se posent aujourd'hui
: dans un monde aux ressources limitées,
où trouver les quantités d'énergie et de
matières premières nécessaires à cette
explosion de la technologie ? Si les
transhumanistes parviennent à
l'immortalité, comment la croissance de
la population mondiale sera-t-elle
régulée ? Devrons-nous interdire les
naissances ? Comment les personnes qui
ne pourront pas « s'augmenter », pour
des questions de moyens financiers,
pourront-elles rivaliser avec ces «
posthumains » sur le marché du travail ?
A fortiori quand, parallèlement, se
déroulera une robotisation effrénée de
l'économie mondiale, réduisant encore le
nombre de postes disponibles ? Quid des
relations personnelles ? Les humains
purement « biologiques » deviendront-ils
des sous-citoyens, incapables d'entrer
en relation avec leurs congénères
hybrides dotés d'une plus grande
intelligence, d'une force physique
décuplée, d'une meilleure santé et d'une
capacité de travail infinie ?
L'asymétrie des interactions entre « bio
» et « techno » engendrera-t-elle une
scission profonde de l'humanité et
l'exploitation des uns, abaissés au rang
de primates, par les autres, élevés au
statut de quasi-divinités ? » (9)
Les posthumains,
de nouveaux dieux ?
« Nous
touchons là du doigt la question des
motivations, voire des fondements de
l'idéologie transhumaniste. Au-delà de
la volonté d'améliorer la vie de chacun,
de la rendre plus riche, plus intense et
plus longue, outre les motivations
financières, scientifiques et
politiques, derrière la façade
progressiste et libérale de ce
mouvement, réside une croyance qui est
avant tout religieuse et qui n'est
jamais évoquée : l'athéisme. Le
transhumanisme exerce en creux, à
travers sa doctrine, un prosélytisme
radical. L'illustration la plus
flagrante de cette posture réside dans
le projet de transférer la conscience
humaine dans une machine, autrement
appelé « téléchargement de l'esprit ».
Ce dessein repose sur la croyance que
notre conscience serait une propriété
émergente de l'interaction entre les
neurones : autrement dit, le cerveau
produirait la conscience. À partir de
là, il suffirait de copier l'activité
cérébrale d'une personne et de la
reproduire dans un ordinateur ou dans un
corps artificiel pour « ressusciter »
ladite personne. Sauf que le postulat
d'une conscience émergente du cerveau
n'a jamais été démontré et que prétendre
le contraire relève de la promotion
d'une religion matérialiste qui nie
l'existence de l'âme et donc, in fine,
de Dieu. Être athée n'est pas un
problème, mais promouvoir l'athéisme
sans le dire ouvertement, sous couvert
de progrès scientifique, en est un.
Compte tenu de l'accélération
prodigieuse des performances en matière
d'intelligence artificielle et des
miracles qu'elle pourra bientôt
accomplir omniprésence, omniscience,
omnipotence à travers nos devices ou
directement à travers les implants dans
notre corps, nous pourrions vite nous
retrouver à vivre sous l'autorité d'une
divinité technologique et à mourir en
elle, pour ressusciter en tant que
copie. Une ultime question se pose alors
: cette copie de notre personnalité
sera-t-elle bien nous ?’ (9)
« Autrement dit,
notre conscience actuelle vivra-t-elle
réellement l'expérience du transfert et
expérimentera-t-elle l'éternité sur un
disque dur ? Ou bien allons-nous perdre
le lien avec notre âme, qui pourrait
être la vraie source de notre conscience
selon d'autres croyances, et abréger une
vie précieuse au profit d'une éternité
factice ? Un Rabelais 3.0 posterait-il
aujourd'hui sur son compte Facebook
qu'une « science sans âme n'est que
ruine de la conscience » pour
accompagner la photo d'un chaton
s'attaquant à une souris d'ordinateur ?
Devant la puissance croissante déployée
par la technologie et le pouvoir qu'en
retirent ceux qui la contrôlent, rien
n'est moins sûr. C'est pourquoi il
incombe à chacun de nous, dès à présent,
de répondre à ces questions et
d'exprimer ce que nous voulons au menu
de notre avenir car, plus que jamais
dans notre société en quête de sens, la
faim justifie les moyens. Le
transhumanisme serait le vecteur de la
promotion d'une religion matérialiste
qui nie l'existence de l'âme et donc, in
fine, de Dieu.. » ( ???) C'est peut-être
le tour maintenant des technosciences
d'écrire les textes sacrés qui vont
guider l'humanité pendant quelques
millénaires » (9).
De l'homme
réparé à l'homme augmenté à l'homme
immortel
L’homme a toujours
essayé de lutter contre la maladie et
chercher une forme de confort notamment
en « réparant » une partie de lui-même
pour atténuer la douleur Ainsi
deux exemples nous permettent
d’appréhender cette quête de l’homme
depuis la nuit des temps. Le professeur
Ali Belkadi écrit: « La propension au
savoir rationnel est attestée en
Algérie, il y a 7000 ans, durant l’ère
néolithique dite de tradition capsienne,
bien avant l’apparition des
civilisations de Sumer, de Akkad ou
celle de l’Egypte. Le site de Faïd Souar
II, situé à 70km au sud-est de
Constantine, a fourni en 1954 un crâne
d’homo sapiens -ancêtre direct de
l’homme moderne- dont le maxillaire
dévoilait une prothèse dentaire. Cette
originalité préhistorique annonciatrice
de l’orthodontie est la seule du genre
connue à ce jour dans le monde. (..) La
mâchoire a subi l’avulsion de quatre
incisives, selon l’usage bien établi
chez les hommes d’Afalou-bou-Rhummel. La
deuxième prémolaire supérieure droite de
la femme préhistorique de Faïd Souar, a
été remplacée par un élément dentaire
fabriqué à partir de l’os d’une phalange
qui a été finement taillé et lissé avant
d’être réuni à l’alvéole. Ce qui lui
donne l’apparence irréprochable d’une
couronne dentaire conforme aux dents
voisines.(..) La radiographie montre une
grande proximité entre la paroi
alvéolaire radiculaire du crâne et
l’implant préhistorique. «Quelle
précision dans ce travail pour ne pas
faire éclater l’os!», écrivent Jean
Granat et Jean-Louis Heim du Musée de
l’homme à Paris, qui ajoutent: «Alors,
les tentatives de greffes osseuses ou
d’implantologie, réalisées par ce
praticien d’alors, auraient 7000
ans!(...).» (10)
Graduellement
pendant des millénaires l’homme s’est
contenté « d’améliorer » sa condition ;
notamment à l’occasion de guerres et
toute une chirurgie traumatologique
réparatrice a vu le jour avec des
prothèses de plus en plus élaborées
concomitamment au remplacement d’organes
défectueux, reins, vésicules biliaires..
prothèses auditives.. .Dans la deuxième
moitié du vingtième siècle les
avancées de la science ont permit
d’aller plus loin ce sera la greffe
cardiaque déclinée de façon différentes.
Présentement l’homme va plus loin il
veut sortir de sa condition d’homme
avec ses insuffisances ; Bienvenue dans
la civilisation de l’Homme augmenté.
Avec des performances plus importantes,
il ne se contente plus d’améliorer sa
vue , il invente des lunettes
infra-rouge pour vois la nuit .. Rien
ne s’oppose à sa quête de mieux être
sauf qu’en s’attaquant au génome, il
problématique la condition humaine
apparemment avec des résultats notamment
avec la découverte des CRISPC9 les
fameux ciseaux qui peuvent réécrire le
logiciel de la vie .
C'est un fait, la
science bouscule d'une façon de plus en
plus conquérante un certain nombre de
«certitudes» avec lesquelles l'homme a
vécues depuis l'avènement de l'humanité.
On remarque que les sciences ne
produisent plus seulement des visions du
monde. Elles interviennent dans sa
transformation. Ce faisant, elles sont
tout autant cible qu'outil de formation
de nos valeurs. Une question devient
toutefois, de plus en plus récurrente:
quelle est la définition de l'Humain?
Après l'homme de plus en plus réparé,
voici venir l'Homme augmenté avec un
certain nombre d'additifs qui boostent
son intelligence et ces ajouts nous font
basculer dans l'homme machine, le
cyborg. Que reste-t-il donc de son
humanité? une tentative de greffe de
tête humaine est envisagée !! «Dans une
étude publiée il y a quelques jours par
la revue Surgical Neurology
International, le neurologue italien
Sergio Canavero annonce qu'il est
désormais possible de… greffer des têtes
humaines. Pour être plus précis, si l'on
considère que le cerveau, contenu dans
le crâne, est le siège de la
personnalité, de la conscience, et
renferme ce qui rend chaque être humain
unique, il vaudrait mieux parler de
greffe de corps plutôt que de greffe de
tête. L'auteur de l'étude écrit que les
chirurgiens devront d'abord s'entraîner
en réalisant des expérimentations sur
des primates, voire sur des humains en
état de mort cérébrale. Si tout avance
comme sur des roulettes, la première
greffe de tête humaine pourra avoir lieu
dans deux ans assure Sergio Canavero.»
(12)
Conclusion
Ou va l’humanité ?
On remarque que les sciences ne
produisent plus seulement des visions du
monde. Elles interviennent dans sa
transformation. Ce faisant, elles sont
tout autant cible qu’outil de formation
de nos valeurs. Une question devient
toutefois de plus en plus récurrente :
quelle est la définition de l’Humain ?
Changer de corps, changer de tête, dans
tout ça où est l’identité de l’Homme ? A
partir du moment où nous partageons avec
un exo cerveau, un exo squelette, en un
mot avec la machine une partie de notre
identité, il arrive un moment où même
avec les avancées du bricolage du génome
par une méthode, semble-t-il, très
simple, la Crispc9, que reste-t-il de
notre part d’humanité qui mit des
milliers d’années à évoluer pour
finalement se faire «doubler» par une
machine qui fait de nous un cyborg
mi-homme mi machine, une chimère qui, à
un moment ou à un autre, cessera de
vivre ou plus exactement de fonctionner
? (11)
La tentation de
prolonger la vie, voire de rajeunir, va
être bien grande, pour ceux qui en
auront les moyens. Ceci combiné à
l'allongement de la durée de la vie, la
mécanisation du corps, et autres
possibilités ne serait-ce pas considéré
comme un premier pas vers «l'éternité»?
La question est de savoir si la quête de
l'immortalité à n'importe quel prix
entre dans la mission du médecin ? En
fait, dans la quête de l'éternité, la
solution finale serait la «copie» de
cerveau, soit en recréant la matière
grise in-vitro, soit en simulant
parfaitement son fonctionnement par un
système logiciel et en copiant le
«contenu» du cerveau dans ce système Le
Human Brain Project, a pour
objectif précisément de modéliser le
cerveau.
Plus largement, les religions notamment
révélées, devraient de mon point de
vue montrer que la transcendance
n'interdit pas d'aller vers la science
notamment, pour réparer le corps, mais
que l'existence de l'homme est un
miracle non seulement en termes
d'insufflation de la vie, mais même au
vu des millions de contraintes
physico-chimiques surmontées pour qu'il
naisse. Il n'y a pas lieu pour les
croyants, de tenter de se substituer au
divin… De plus en plus les barrières
éthiques sont de plus en plus dépassées
au nom de la concurrence. Devant la
science confucéenne qui a une autre
vision de l'homme de sa présence sur
Terre, les chercheurs n'ont pas d'état
d'âme contrairement aux dernières digues
qui commencent à sauter en Occident.
Cette course vers
l'inconnu fait que l'homme ce tard venu
à l'échelle des temps cosmiques se veut
un destin semblable à celui de
Prométhée qui voulait arracher le
feu aux Dieux et dans son hubris, il
risque de précipiter l'humanité vers le
chaos car il fait des expériences en
étant lui-même dans l'éprouvette ! Si
l'humanité – telle que nous la
connaissons depuis l’aube de la vie-
disparait du fait du bricolage
biologique, la Terre et l'Univers ne la
pleureront pas ! Que représente en effet
quelques millions d'années sur quelques
13,82 milliards d'années ! Un clin d'œil
! Jean Rostand avait raison
d'écrire: " La science a fait de nous
des Dieux avant d'être des hommes! "
Pourtant la création de l’homme est pour
nous un miracle ! Ne peut on pas
s’auto-discipliner pour laisser à la
création de l’homme son mystère et
s’attaquer à d’autres causes autrement
plus dangereuses pour la condition
humaine je veux citer notamment les
catastrophes anthropiques comme les
changements climatiques, les guerres
pour le toujours plus ? Ce serait
le commencement de la sagesse…
Amen !
Notes
1.https://iatranshumanisme.com/2018/09/25/transhumanisme-quel-avenir-pour-humanite%e2%80%89/
2.https://lifeboat.com/ex/human.body.version.2.0#nanobots
3.https://iatranshumanisme.com/2017/10/16/resister-au-transhumanisme-pourquoi-comment/
4.Fabien Soyez
https://www.cnetfrance.fr/news/procreation-du-futur-bientot-des-bebes-a-la-carte-39861608.htm
14 décembre 2017
5.https://iatranshumanisme.com/2016/04/18/sommes-nous-a-vingt-annees-des-bebes-personnalises/
6.Https://iatranshumanisme.com/2017/04/30/gestation-reussie-pour-un-agneau-dans-un-uterus-artificiel-les-humains-pourraient-etre-les-prochains/
7.https://iatranshumanisme.com/2018/09/20/la-chine-prochaine-superpuissance-de-intelligence-artificielle/
8.https://iatranshumanisme.com/2017/10/16/resister-au-transhumanisme-pourquoi-comment/
9.Grégory Aimar https://iatranshumanisme.com/2018/04/10/transhumanisme-une-nouvelle-religion/
10. Ali Farid
Belkadi: A propos du youyou traditionnel
Colloque Cread: Quels savoirs pour
quelles sociétés dans un monde
globalisé? Alger 8-11 novembre. 2007
11.Chems Eddine Chitour
https://www.lesoirdalgerie.com/articles/2017/11/29/article.php?sid=220622&cid=41
12.Chems Eddine Chitour https://oumma.com/vers-nouvelle-humanite-hybride-lhomme-cyborg
Article de
référence :
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5267815
Professeur
Chems Eddine Chitour
Ecole
Polytechnique Alger
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