Opinion
Élections en Israël : Le mépris
souverain de
Netanyahu pour les Palestiniens
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 19 mars 2015
«Ce qui a été,
c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait,
c'est ce qui se fera, il n'y a rien de
nouveau sous le soleil.» Ecclésiaste 1
« Ceux qui sont
contre nous… il faut prendre une hache
et lui couper la tête »
Avigdor
Lieberman à propos des Arabes
Ce qui était
prévisible est arrivé pour la quatrième
fois: Benyamin Netanyahu va présider aux
destinées d'Israël en s'alliant aux
parties extrémistes, notamment celui
d'Israël Beitanou ((Israël notre
maison) d'Avigdor Lieberman Lithuanien
de naissance et qui a déclaré récemment
qu'il faut éliminer les Arabes
israéliens reprenant la rhétorique de
Daesh. Les Palestiniens plus atomisés
que jamais avec un leader totalement
dépassé et qui s'accroche encore aux
velléités de traduire Israël devant la
Cour pénale internationale sont au
désespoir. De l'autre côté à Ghaza, plus
que jamais asphyxiée, le Hamas prend en
otage les Ghazaouis qui attendent
toujours l'argent promis pour la
reconstruction. Même les salaires ont
été bloqués par Israël qui les distille
au compte-gouttes.
Deux Israël face à face
La veille du
scrutin, Netanyahu abat sa dernière
carte, s'il est réélu il promet qu'il
n'y aura pas d'Etat palestinien. Le
message politique de Netanyahu se résume
en deux phrases, c'est moi ou le néant.
Les différents acteurs sont toujours les
mêmes, une droite et une gauche réunies
dans le même mépris des Palestiniens. On
dit que la coalition:-l'Union sioniste-
Tsipi Livni et Ytzhak Herzog, récemment
mis, en oeuvre aurait le vent en poupe.
Qu'en est il exactement?
«Ce sont, écrit Aude Marcovitch, deux
Israël qui sont face à
face.(...)Dimanche soir, ce sont lesdits
religieux qui ont rempli à leur tour la
place, à l'appel de la droite. Une
majorité de familles, beaucoup de jeunes
adolescents, kippa au vent, venus par
cars entiers depuis les colonies
soutenir le leader du Likoud. (...) Au
micro, le Premier ministre a agité une
fois encore le chiffon de la peur si
d'aventure la gauche arrivait au pouvoir
(...) Le ministre de l'Industrie,
Naftali Bennett (Foyer juif,
ultranationaliste religieux), a déployé
son charisme pour faire vibrer la foule,
évoqué son credo, «le peuple d'Israël,
la terre d'Israël, la Torah d'Israël»
pour marteler qu'aucune terre ne serait
rendue aux Arabes - «on ne peut pas
coloniser sa propre terre». (1)
«Pour la première
fois depuis longtemps, ces législatives
s'accompagnent d'une grande inconnue sur
le score final. Mené aux voix dans les
sondages par l'Union sioniste (centre
gauche), le Likoud et son leader
Benyamin Nétanyahou sentent souffler le
vent du boulet. A l'inverse, l'Union
sioniste a fait du remplacement de Bibi,
le centre de sa campagne. Récemment,
plusieurs personnalités israéliennes ont
annoncé leur volonté de voter pour le
changement incarné par l'Union sioniste:
l'ex-président Shimon Pérès, l'ancien
chef du Shin Beth (le renseignement
intérieur) Yuval Diskin et celui du
Mossad Meïr Dagan.» (1)
«Une défaite de la droite, veulent
croire les partisans de la paix avec les
Palestiniens, offrirait enfin un filet
d'espoir pour relancer les négociations.
Au total, 5 881 696 électeurs sont
invités à désigner leurs futurs 120
députés à la Knesset.
Tout est parti de
la dissolution de la 19e Knesset le 8
décembre 2014. Nethanyahu voulant une
majorité plus confortable a convoqué des
élections législatives anticipées.
«L'absence de cohésion idéologique
serait devenue ingérable. Elle est
apparue au grand jour en novembre 2014
lors des débats sur un projet de loi
controversé, définissant Israël comme un
Etat juif. (...)» «Benyamin Nétanyahou
poursuit Aude Marcovitch, n'a formulé
aucune proposition, aucune idée nouvelle
pendant la campagne, se contentant de
prétendre au titre de garant unique de
la sécurité nationale. (...) Comme à son
habitude, le chef du gouvernement a
utilisé l'instrument de la peur pour
dissuader les électeurs de voter pour
l'opposition. Cet extrait d'un post
publié le 13 mars sur sa page Facebook
donne une idée de la tonalité de ses
discours. «Ces organisations étrangères
comprennent que la seule chose empêchant
un retrait aux frontières de 1967, la
division de Jérusalem, l'établissement
d'un ´´Hamastan B´´ sur les collines
au-dessus de Tel-Aviv, de l'aéroport
Ben-Gourion et de l'ensemble d'Israël,
et l'acception d'un Iran nucléaire,
c'est un gouvernement Likoud.» Mais ce
chantage à la sécurité nationale ne
semble plus fonctionner auprès d'une
majorité d'électeurs(1).
«Quant à Meretz, il
est victime à la fois de la
quasi-disparition du «camp de la paix»,
provoquée par la lassitude de
négociations stériles avec les
Palestiniens, et du réalisme de nombreux
électeurs. Mus par le rejet de
Nétanyahou, ils cherchent l'efficacité
en votant, sans enthousiasme, pour le
duo Herzog-Livni, à la tête de l'Union
sioniste. (...) Les petites formations
ultra-orthodoxes et le Foyer juif de
Naftali Bennett espèrent attirer son
aile radicale. Au contraire, les déçus
plus modérés du Likoud pourraient être
séduits par une nouvelle formation,
Koulanou, lancée par un ancien ministre
de M.Nétanyahou, Moshe Kahlon. (...)»
(2)
Il faudra réunir 61
sièges sur 120. L'affaire est
extrêmement complexe, en raison de
l'affaiblissement continu depuis trente
ans des deux piliers historiques de la
politique israélienne, les travaillistes
et le Likoud. (;..) Le président Reuven
Rivlin a d'ailleurs fait appel à la mise
en place d'un gouvernement de coalition
ce dont ne veut pas Benyamin Netanyahou
qui a annoncé sur sa page Facebook sa
victoire et qui a commencé ses
consutlations avec les parties d'extrême
droite Moshe Kahlon, le président de
Koulanou, apparaît comme «le faiseur de
rois «de ces élections (avec 9 ou 10
sièges). Zehava Gal-On, la chef du parti
Meretz, à la gauche des travaillistes,
appelle Moshe Kahlon à se rallier au
centre gauche pour la formation d'une
coalition. Il refuse si le parti arabe
en fait partie.
Que pèsent les Arabes israéliens?
L'autre force qui
devrait peser est la Liste unie des
partis arabes. Pour la première fois,
les quatre petits partis arabes ont pu
se féderer et présenter une liste unique
«Pour la première fois de l'histoire,
ces formations ont surmonté leurs
ambitions et leurs divergences
idéologiques. C'est la peur de ne pas
franchir la nouvelle barre de 3,25%,
indispensable pour entrer à la Knesset,
qui les a motivés. En cas de forte
mobilisation chez les Arabes israéliens
(20% de la population), ils pourraient
atteindre jusqu'à 14 sièges, selon les
sondages. (...)
Justement, les dernières estimations
leur donnent 13 sièges. en troisème
position.
Quelles sont leurs
revendications? Il faut bien en
convenir, le sort des Palestiniens de
Cis-jordanie et de Ghaza ne les
intéresse pas outre mesure, c'est
surtout leur situation sociale et la
réalité de leur place dans une société
israélienne d'apartheid où le taux de
chomage, les emplois bas de gamme, sont
leur lot. Les disciminations sont
importantes aussi pour les falashas
pourtant juifs... On le voit, le drame
des autres Palestiniens n'est pas une
préoccupation majeure pour ces Arabes
israéliens qui rentrent dans le moule
d'une société qui ne leur fait pas de
classe. Une sorte de colonisation in
situ.
Ce qu’il y a de sûr
c’est qu’une bonne partie des Israéliens
les considère comme des infa-humains. Le
racisme style celui d’Avigdor Lieberman
cet Israélien né dans les pays baltes
leur promet amènerait la démission
Benyamin Netanyahu, enfermé dans ses
certitudes
Tout le message
politique de Netanyahu conforté par son
voyage aux Etats-Unis où- invité par le
Sénat sans l'accord de la
Maison-Blanche; pour la première fois
dans l'histoire des Etats-Unis, un chef
d'Etat étranger vient aux Etats-Unis et
ne rencontre pas le président,- il s'est
permis de faire la leçon au président en
tentant par tous les moyens de torpiller
l'éventuel accord sur le nucléaire
iranien.
«En fait, son
acharnement écrit Piotr Smolar résume
bien l'offre limitée qu'il propose aux
électeurs pour obtenir un quatrième
mandat: c'est moi ou le néant,
comprendre la gauche. La gauche qui
abandonnera vos enfants, vendra vos
meubles et détruira les fondations de la
maison Israël. La gauche, meilleur
ennemi de «Bibi» depuis vingt-deux ans
et sa prise de contrôle du Likoud. En
décidant de saborder son gouvernement en
décembre 2014,. (...) Malgré son
expérience, son opportunisme et la
domination idéologique de la droite, il
n'est plus capable de surprendre. Ses
atouts sont devenus ses travers. Lui qui
avait dynamité les codes de la
communication politique pour obtenir son
premier mandat, en 1996, puis avait
reconquis le pouvoir en 2009, ressemble
à un homme cerné. Arrive un âge - il a
65 ans - où l'on ne peut plus se
réinventer; tout juste se caricaturer. «Nétanyahou
est comme un avion volant vers nulle
part, un avion chic, avec lit double et
excellent vin, expliquait, il y a
quelques semaines, le secrétaire général
du Parti travailliste, Hilik Bar. Les
citoyens ne sont pas conviés à bord,
mais le pilote les avertit que l'avion
pourrait s'écraser, alors ils mettent de
côté leurs problèmes de vie quotidienne.
C'est la plus grande fraude de
l'histoire.» (3)
«Isaac Herzog, le
travailliste à l'allure d'enfant sage,
Tzipi Livni, la centriste réputée pour
sa fermeté, forment une drôle
d'alliance. Une alliance qui porte le
nom d''union sioniste', revendique le
patriotisme, un Etat juif et
démocratique', et veut incarner
l'alternance politique. (..;) Isaac
Herzog est au coude-à-coude avec le
poids lourd de la politique que
représente Benjamin Netanyahu. Pourtant,
Isaac Herzog n'a que peu d'expérience
comparé au Premier ministre sortant et
encore moins son charisme. Mais il mise
sur le tout sauf Netanyahu'': (...)
(...) Tsipi Livni est un peu la dame de
fer israélienne. Egalement diplômée en
droit, c'est comme agent secret qu'elle
débute sa carrière, au sein du Mossad.
Elue députée en 1999, (...) » (3)
« En 2006, poursuit
Piotr Smolar, elle entre au gouvernement
Olmert sous les couleurs de Kadima. Elle
est à nouveau ministre des Affaires
étrangères et vice-Premier-ministre.
Tantôt colombe tantôt faucon, Livni
soutient l'opération Plomb Durci' à Gaza
en 2008, estimant qu'il n'y a pas
d'autre option que l'option militaire.
Pour autant, la même année, elle propose
à Mahmoud Abbas un plan de paix fondé
sur la création d'un Etat palestinien.
(..)Ministre de la Justice dans le
gouvernement de Netanyahu, elle est
limogée en décembre dernier. Le binôme
Herzog/Livni, a axé son programme sur la
justice sociale, proposant la baisse du
coût de la vie et du prix des logements,
sans pour autant négliger la question
sécuritaire. Par ailleurs, ils ont fait
campagne en faveur de la reprise du
processus de paix israélo-palestinien.»
(3)
«Les tonnerres
d'applaudissements recueillis au Congrès
américain le 3 mars à Washington, lors
de son réquisitoire contre un accord
avec l'Iran sur le nucléaire, ont été un
délicieux répit dans une campagne
éprouvante. M.Nétanyahou connaît mieux
que quiconque les arcanes du Congrès.
(...) «Aux Etats-Unis, les gens disent
que s'il était né en Amérique, il aurait
pu facilement devenir président,
assurait sa femme Sara, dans une
conversation privée enregistrée à son
insu durant l'été 2014 et dévoilée
récemment par le quotidien Maariv. Le
monde entier l'admire.» Tirade lunaire,
alors qu'Israël n'a jamais paru aussi
isolé sur la scène internationale.» (3)
Piotr Smolar
analyse la psychologie de Benyamin
Netanyahu: «(...)Ce tropisme américain
de M.Nétanyahou écrit-il, ne doit pas
cacher l'essentiel: son empreinte
idéologique forte, mélange de
nationalisme vindicatif et de
conservatisme. (...) Son père,
l'historien Bension Nétanyahou, mort à
102 ans en 2012, fut son phare
idéologique. Figure intellectuelle de la
droite dure, il cultiva un profond
pessimisme sur le destin des juifs et
considérait les fondateurs socialistes
d'Israël comme de dangereux rêveurs. Il
n'admit jamais la moindre concession aux
Palestiniens. A la fin des années 1950,
il choisit d'émigrer en famille aux
Etats-Unis. Le professeur enrageait de
ne pas trouver sa place dans le milieu
universitaire, à cause de la domination
de la gauche israélienne. L'idée de
revanche contre ces élites a souvent été
soulignée par les biographes de «Bibi».
Il en est persuadé.» (3)
«A ses yeux, cette
gauche ne serait pas légitime pour
défendre le pays contre les menaces
extérieures: Hezbollah au nord, Hamas
dans la bande de Gaza, et l'Iran
partout, pieuvre voulant la destruction
d'Israël, dans ce Proche-Orient en
éruption. (...) L'émergence de
l'organisation Etat islamique a renforcé
M.Nétanyahou dans ses convictions.
Depuis toujours, la peur est l'encre de
ses discours. Elle permet d'évacuer au
second plan la justice sociale, les
droits individuels ou les colonies
illégales en Cisjordanie. Il aime trop
Israël pour aimer les Israéliens.» (...)
Bibi juge que Tzipi Livni et Isaac
Herzog, les leaders de l'opposition,
sont «indignes» de diriger le pays. Ils
«ne tiendraient pas une journée sous la
pression», a-t-il confié au grand
quotidien gratuit Israel Hayom, «Nétanyahou
a lavé le cerveau de la population en
faisant croire que l'Etat d'Israël était
dans la même situation que celle des
juifs d'Europe avant l'Holocauste», a
expliqué récemment Mme Livni à la
télévision, elle qui fut sa ministre de
la Justice jusqu'en décembre 2014. (3)
«L'Iran: son
obsession, sa croisade, sa «mission»,
selon son propre mot. (...) Les rares
conseillers qui le côtoient deviennent
mutiques à la moindre question relative
à sa psychologie. (...) Nétanyahou est
prudent avec les gens, car il a tiré les
leçons d'expériences passées.» (...)
Benyamin Nétanyahou apparaît aujourd'hui
comme un homme sur la défensive, replié
dans un bunker(...) De nombreux cadres
du Likoud, susceptibles de lui faire de
l'ombre, ont quitté la formation. Tel
Dan Meridor, figure historique et
modérée du parti, horrifié par sa pente
nationaliste et le culte de la conquête
territoriale, au détriment de la paix.
Mais pourquoi prendre le risque de la
paix? Elle serait grosse d'un autre
danger: celui de se priver d'ennemis.(3)
Depuis quelque
temps, les dirigeants israéliens
multiplient les pressions et
déclarations visant à faire d'Israël la
patrie du peuple juif. Ce vocable d'Etat
du peuple juif- lourd de signification
et de danger pour les Palestiniens-
commence à faire son chemin dans
l'imaginaire occidental qui n'a pas de
réticence à l'admettre au nom de la
dette éternelle à la fois pécuniaire et
morale. Les groupes sionistes dont
l'idéologie est raciste prennent comme
bouclier le Judaïsme et, afin de
«protéger» l'Etat d'Israël et de masquer
ses violations du droit international,
traitent d'antisémites tous ceux qui ne
sont pas d'accord avec la politique de
cet Etat dont les gouvernants pratiquent
manifestement l'apartheid envers la
population palestinienne. Shlomo Sand
s'étonne pourtant qu'aujourd'hui, les
mythes fondateurs juifs continuent à
être considérés comme absolument
véridiques.
Nous ne pouvons
qu'être sincèrement admiratifs devant la
démocratie israélienne pour les
Israéliens juifs mais blancs de peau.
Tout y est la transparence, le respect
de l'alternance. S'agissant des autres
Israéliens de seconde zone, c'est une
autre affaire.
Comme l’écrit si
bien Gédéon Levy dans le Journal
israélien de gauche « Haaretz » Les
sommets atteints par l’expression de la
haine contre les Arabes sont choquants,
tout comme leur acceptation par le
public israélien. (…) Le fléau du
racisme s’étend bien au-delà de
l’extrême droite : notez ce qui a été
dit (et non dit) par la gauche et par le
centre. Il faut commencer, bien sûr, par
ce grand pollueur du langage, Avigdor
Lieberman. Son hébreu est sommaire, son
anglais une plaisanterie, ses
expressions répugnantes dans quelque
langue que ce soit. Et même pire que ses
diarrhées verbales, qui ont touché le
fond du fond, est l’apathie israélienne
face à elles ».(4)
« (…)Seuls des
dictateurs africains dépassés parlent de
haches et de décapitation – et les
leader de l’État islamique bien sûr.
Mais tel est l’univers intellectuel,
culturel et moral du ministre israélien
des affaires étrangères, une brute qui a
eu une condamnation pour avoir attaqué
un enfant. Le monde ne peut pas
comprendre comment la remarque de
Lieberman a été acceptée avec une telle
sérénité en Israël, où certains
commentateurs très suivis continuent à
croire que ce politicien cynique et
écoeurant est un homme d’État
raisonnable. Son attaque n’a pas été
moins répugnante, lors d’un débat
télévisé, contre Iman Odeh, tête de la «
Liste conjointe », qu’il a traité de «
cinquième colonne » et auquel il a dit «
On ne te veut pas ici », « va à Gaza ».
Aucun des autres chefs de partis
présents, y compris ceux des listes de
gauche et du centre, qui avaient
l’avantage dans le débat, ne s’est
manifesté pour arrêter la tirade de
Lieberman. (Zehava Galon du Meretz, l’a
dénoncé après coup). Le silence vaut
aveu de culpabilité. Nous sommes tous
Lieberman ».(4)
Gédéon Levy avance
– à notre sens- que le racisme est
consubstantiel des sentiments des
dirigeants israéliens. Il poursuit : «
Le racisme de la période électorale a
été planté bien au-delà des jardins
pourris et puants de Lieberman, Naftali
Bennett, Eli Yishai et Baruch Marzel. Il
est presque partout. Nos villes ont
récemment été souillées par des affiches
dont les messages diaboliques sont à peu
près égaux aux slogans tels que « Kahane
avait raison » « Mort aux Arabes ». «
Avec Bibi Bennett, nous serons à jamais
coincés avec les Palestiniens » menacent
les affiches collées sur chaque pont et
palissade, par l’Association pour la
Paix et la Sécurité des experts de la
sécurité nationale. Il est impossible de
savoir quel est le niveau de leur
expertise en matière de paix et de
sécurité, mais ils sont clairement
experts en incitation. Le message et ses
signataires sont considérés
centre-gauche, mais eux aussi sèment la
haine et le racisme ».(4)
Parlant des Arabes
israéliens il ajoute : « « On sera
coincés à jamais avec les Palestiniens »
? Oui. Les Palestiniens n’iront nulle
part. Même si un État palestinien est
établi, certains d’entre eux resteront
en Israël. Que sont supposés ressentir
les Arabes du pays quand des annonces
aussi haineuses leur sont adressées ? Et
qu’y a-t-il de si terrible à être «
coincés » avec eux ? Sont-ils infectés
par une maladie ? Etre coincé avec
Lieberman est bien pire. (…) Même le
cher Amos Oz que j’aime, qui dans
Haaretz (« Les rêves qu’Israël devrait
abandonner – vite », 13 mars) a appelé à
un divorce juste avec les Palestiniens
(…) Et quid des citoyens arabes d’Israël
? Que peuvent-ils ressentir quand un des
plus importants intellectuels du camp de
la paix en Israël dit qu’il veut le
divorce ? Vont-ils rester parmi nous
comme des lépreux ? » (4)
On dit que la
Maison Blanche a accueilli froidement la
nouvelle de la réelection de Netanyahu.
En fait ce dernier n’a plus à écouter
Obama, puisque sa position est claire
concernant la naissance d’un Etat
Palestinien. Ses interlocuteurs aux
Etats Unis sont le lobby de l’Aipac et
le Sénat.
Rien de nouveau
sous le soleil pour les Palestiniens.
Pis encore, Netanyahu aura les coudées
franches pour faire aboutir justement
son obsession d'un Etat juif aseptisé de
toutes ses scories de l'histoire. On
l'aura compris, les Arabes israéliens
seront les futures variables
d'ajustement, et à terme, ils auront
vocation à quitter Israël, n'étant pas
juifs. Une deuxième Nekba se profile à
l'horizon. Qui s'en soucie?
1. Aude Marcovitch
http://www.liberation.fr/monde/2015/03/16/un-pays-aux-deux-visages-et-des-elections-a-plusieurs-inconnues_1222002?xtor=EPR-450206&utmsource=
news letter&utm_medium=email&utm_campaign=quot
2.
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/03/16/bibi-ou-bouji-les-electeurs-israeliens-appeles-aux-urnes_4594499_3218.html#D5Oi4TCi6c4ofXih.9900
3. Piotr Smolar
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/03/14/benyamin-netanyahou-enferme-dans-ses-certitudes_4593598_3218.html#DU1KaIXHDcWiXiqs.99
4. Gideon Lévy: To see how racist Israel
has become, look to the left
http://www.haaretz.com/
opinion/.premium-1.646914
15 mars 2015
Article de
référence
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/212822-le-mepris-souverain-de-netanyahu-pour-les-palestiniens.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
Alger
Publié avec l'aimable autorisation de
l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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