Opinion
Pourquoi El Gueddafi a été assassiné? :
Encore une fois la rapine des puissants
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Vendredi 15 janvier 2016
«Nous devons être
honnêtes et reconnaître qu'une grande
partie de l'argent dans nos banques
vient précisément de l'exploitation du
continent africain.»
Jacques
Chirac ancien président de la République
française
L'actualité ces
jours-çi a remis sur le devant de la
scène un dossier récurrent, celui des
causes de la mort du leader libyen
Mouammar El Gueddafi. On aura tout dit
sur les conditions abjectes de sa mort
et comment l'impunité mondiale fait que
les assassins sont dans la nature et les
commanditaires pas inquiétés. C'est dire
si la Cour pénale internationale est
défaillante et au final n'est
véritablement conçue que pour juger les
faibles de ce monde.
Les causes de
l'invasion de la Libye et du meurtre
d'El Gueddafi
On sait que les
médias main stream nous servent en
boucle une version soft celle de
l'humanisme des pays occidentaux
vis-à-vis de la barbarie d'El Gueddafi
envers son peuple. Qu'en est-il
exactement? C'est un fait qu'El Gueddafi
n'était pas un enfant de coeur, il a dû
éliminer ses opposants pour asseoir un
pouvoir sans partage de 40 ans en
pensant le léguer à ses enfants. Une
sorte de Jamahiriya dynastique. Mais le
peuple profond était-il malheureux?
Mangeait-il à sa faim? La Libye avait le
deuxième niveau de vie en Afrique. Une
nouvelle monnaie unique africaine serait
la véritable cause de l'intervention
française en Libye. En effet, d'après
les éléments trouvés dans les lettres de
Hillary Clinton déclassifiées le 31
décembre, la vraie raison de
l'intervention en Libye était l'or qui
aurait pu empêcher les plans de Nicolas
Sarkozy de répandre son influence dans
la région.
La correspondance
de l'ancienne secrétaire d'Etat
américaine Hillary Clinton a montré
qu'en 2011, Mouammar El Gueddafi
possédait 143 tonnes d'or et 143 tonnes
d'argent avec lesquels il souhaitait
créer une nouvelle monnaie unique pour
l'Afrique et fournir aux pays
francophones africains «une alternative
au Franc CFA». «L'or avait été rassemblé
avant la révolte actuelle et devait être
utilisé pour la création d'une monnaie
panafricaine basée sur le dinar libyen»,
lit-on dans le courriel de
l'ex-secrétaire d'Etat américain, Le
courriel confidentiel d'Hillary Clinton
sur les vraies raisons de l'engagement
français en Libye: au total, la valeur
de ces réserves s'élevait à près de 7
milliards de dollars.(1) (2)
D'après le même
document, le gouvernement de Nicolas
Sarkozy craignait que cette nouvelle
monnaie permette à l'Afrique du Nord
d'acquérir une indépendance économique,
qui n'aurait pas fait les affaires de la
France et de toute l'Europe.
L'intervention militaire en Libye a
commencé en 2011 sous l'égide de
l'Organisation des Nations unies et
s'est déroulée entre le 19 mars et le 31
octobre 2011 pour mettre en oeuvre la
résolution 1973 du Conseil de sécurité
pour ^protéger les populations
libyennes.» (1)
Pour Nicolas
Sarkozy: «Pas question de laisser les
colonies françaises d'Afrique avoir
leurs propres monnaies!» Apparemment,
l'ancien président de la République
française s'est à nouveau illustré dans
des propos choquants. Lors d'une
interview à BFMTV, Il aurait dit que le
meilleur moyen de préserver la bonne
sante de l'économie française, c'était
de maintenir le FCFA comme la seule
monnaie utilisable dans les colonies
francaises en Afrique. (2)
Les menaces
que constituent le pétrole et l'or
libyens face aux intérêts français
On prétait à El
Gueddafi outre son rôle de mécène et
d'aide sans contrepartie aux pays
africains au point d'avoir pu stabilisr
dans une certaine mesure l'immigration
sahélienne, le désir de doter les Etats
«CFA3 d'une nouvelle monnaie. C'est sans
doute cela qui a dû signer son arrêt de
mort.
«Un e-mail envoyé à
Hillary Clinton en avril 2011 avec pour
objet «les clients de la France et l'or
de Kadhafi» révèle des ambitions
beaucoup moins nobles. L'e-mail
identifie le président français Nicolas
Sarkozy en tant que leader de l'attaque
sur la Libye avec cinq objectifs précis
en tête: obtenir le pétrole libyen,
assurer l'influence française dans la
région, accroître la réputation de
Sarkozy au niveau national, affirmer la
puissance militaire française, et éviter
l'influence d'El Gueddafi dans ce qui
est considéré comme «l'Afrique
francophone». Le plus étonnant est la
longue section relatant l'énorme menace
que l'or et l'argent des réserves d'El
Gueddafi, estimées à «143 tonnes d'or,
et un montant similaire en argent»
pourraient poser au «franc français»
(CFA) en circulation comme monnaie
africaine en Afrique francophone. Ce
plan a été conçu pour fournir aux pays
africains francophones une alternative
au franc (CFA).
On sait qu'en
Afrique, les zones francs constituent
des espaces monétaires et économiques
sur le territoire de plusieurs Etats de
l'ancien Empire colonial français. Après
l'accession à l'indépendance, la plupart
de ces nouveaux Etats sont restés dans
la sphère française. Le gouvernement de
Nicolas Sarkozy craignait que cette
nouvelle monnaie permettte à l'Afrique
du Nord d'acquérir une indépendance
économique, qui n'aurait pas fait les
affaires de la France. Ces données
seraient l'«un des facteurs qui a amené
l'intervention en Libye et jusquà
l'élimination inhumaine d'El Gueddafi
pour qu'il ne parle pas au vu des
secrets qu'il détenait, notamment la
campagne pour la présidentielle
française qu'il aurait sponsorisée.
Le discours
prémonitoire d'El Gueddafi
On prête à El
Gueddafi des propos prémonitoires d'une
rare lucidité: «Chacun de nous peut être
pendu par les Etats-Unis comme l'a été
Saddam Hussein, ancien président
d'Irak», a prévenu le défunt colonel
Mouammar El Gueddafi lors de son
discours prémonitoire au sommet de la
Ligue des États arabes en 2008. ´´Une
puissance étrangère vient chez nous,
occupe un pays arabe, pend son président
et nous tous, simplement, le regardons
de l'extérieur. Pourquoi n'a-t-on pas
fait d'enquête sur l'exécution de Saddam
Hussein? Comment peut-on pendre un
prisonnier de guerre, un président d'un
pays arabe qui fait partie de cette même
Ligue des États arabes?´´, a-t-il
fustigé ».
«Chacun de vous
peut être le suivant´´, a prévenu
M.Kadhafi. Il a rappelé que les
Etats-Unis avaient lutté contre l'ancien
guide de la Révolution de l'Iran
Rouhollah Khomeini avec Saddam Hussein,
qu'ils qualifiaient alors d'ami.
M.Hussein était lié d'amitié avec
l'ancien vice-président des États-Unis
Dick Cheney et l'ancien secrétaire de la
Défense Donald Rumsfeld. ´´Finalement,
ils l'ont trahi et ils l'ont pendu. Vous
êtes amis de l'Amérique. D'accord, pas
´´vous´´ mais ´´nous´´ - mais un jour
l'Amérique peut nous pendre, nous
aussi´´.
Dans son discours M.Kadhafi s'adresse
également aux Etats-Unis pour les
interpeller sur le pourquoi de
l'intervention précisément en Irak. ´´Où
est la raison de l'occupation de l'Irak?
Ben Laden est citoyen d'Irak? Non. Ceux
qui ont fait l'attentat à New-York
étaient-ils irakiens? Non. Ceux qui ont
attaqué le Pentagone étaient-ils
irakiens? Non. Est-ce que l'Irak
possédait des armes de destruction
massive? Non. Même s'il y en
avait...L'Inde, le Pakistan, la Chine,
la Russie, le Royaume-Uni, la France et
les Etats-Unis ont des bombes
nucléaires. Faut-il détruire tous ces
Etats?´´, s'est-il exclamé ».
Ces propos étaient
prémonitoires pour Mouammar El Gueddafi
lui-même, car il trouva la mort 3 ans
après ce discours. En Libye c'est
actuellement le chaos. Avec plus de 55
morts cette semaine dans deux attentats,
début janvier 2016 la Libye s'enfonce de
plus en plus dans les affres d'un État
failli. Ingouvernable avec ses deux
gouvernements qui s'opposent, le vide
politique profite aux partisans de
l'État Islamique (EI) qui cherchent à
s'implanter durablement aux portes de
l'Europe. Le nombre de morts libyens se
compte désormais par dizaines de
milliers, sans compter les centaines de
milliers de refugiés et de bléssés.»
14 pays africains
contraints par la France à payer l'impôt
colonial
On sait qu'après
les indépendances, la France a imposé à
ses ancienens colonies d'Afrique le
monopole sur les finances de ces pays à
travers la monnaie créée, le CFA «Pour
les pays nouvellement indépendants il
fallut trouver des compromis avec la
France. Sylvanus Olympio, le premier
président de la République du Togo,
trouva une solution susceptible de
calmer les Français: ne voulant pas
continuer à subir une domination
française, il refusa de signer le pacte
de colonisation proposé par De Gaulle,
mais accepta en contrepartie de payer
une dette annuelle à la France pour les
soi-disant avantages obtenus lors de la
colonisation française. Dès lors, la
situation financière du Togo tout juste
indépendant fut très instable, et afin
de se sortir de cette situation, Olympio
décida de sortir du système monétaire
mis en place par la France coloniale le
FCFA (franc des colonies françaises
d'Afrique), et créa la monnaie du pays.
Le 13 Janvier 1963, trois jours après,
qu'il ai commencé à imprimer les
nouveaux billets, une escouade de
soldats (soutenus par la France)
s'empara et tua le premier président élu
de l'Afrique indépendante: Olympio fut
exécuté par un ex-légionnaire français,
le sergent de l'armée Etienne Gnassingbé
qui, au passage, reçu à ce moment une
prime de 612 dollars de l'ambassade
française locale pour le succès de sa
mission. (..) Le 19 Novembre 1968,
comme, Olympio, Keita sera victime d' un
coup d'Etat mené par un...» (5)
En fait, au cours
des 50 dernières années, un total de 67
coups d'Etat qui se sont passés dans 26
pays en Afrique, 16 de ces pays sont des
ex- colonies françaises, ce qui signifie
que 61% des coups d'Etat en Afrique ont
été initiés dans d'anciennes colonies
françaises. (...) 14 pays africains sont
obligés par la France, à travers le
pacte colonial, de mettre 85% de leurs
réserves à la Banque centrale de France
sous le contrôle du ministère des
Finances français. Jusqu'à maintenant,
en 2014, le Togo et environ 13 autres
pays africains doivent encore payer la
dette coloniale en France. (... La
France a tenu des réserves nationales de
quatorze pays africains depuis 1961:
selon les termes de l'accord qui a été
mis en place par la Banque centrale du
CFA, chaque Banque centrale de chaque
pays africain est obligée de garder au
moins 65% de ses réserves de changes
dans un «compte d'opérations» tenu au
Trésor français, ainsi qu'un autre 20%
pour couvrir les passifs financiers.
(..) »
« En bref, plus de
80% des réserves de changes de ces pays
africains sont déposées dans les
«comptes d'opérations» contrôlés par le
Trésor français. Les deux banques CFA
sont africaines de nom, mais n'ont pas
de politiques monétaires propres. Les
pays eux-mêmes ne savent pas, ne sont
pas informés, à hauteur de combien la
réserve de change détenue par le Trésor
français leur appartient en tant que
groupe ou individuellement. La France
leur permet d'accéder à seulement 15% de
leur argent par an. S'ils ont besoin de
plus, les pays africains doivent
emprunter, à des taux commerciaux, sur
les 65% de leur argent détenu au Trésor
français.(5)
« La France, lit-on
dans la même contribution, a la priorité
en matière d'achats de toutes les
ressources naturelles de la terre de ses
ex- colonies. Priorité aux intérêts et
aux entreprises françaises dans les
marchés publics et constructions
publiques A titre de comparaison
historique, la France a fait payer à
Haïti l'équivalent moderne de 21
milliards de dollars de 1804 à 1947
(près d'un siècle et demi) pour les
pertes causées aux marchands d'esclaves
français suite à l' abolition de
l'esclavage et à la libération des
esclaves haïtiens.» (5).
La Russie casse le
monopole de Wall Street sur la cotation
du pétrole
Le problème de la
monnaie est en fait consubstantiel de
l'hégémonie des puissances occidentales.
A côté du soft power britannique à
travers le Commonwealth, de la brutalité
de la méthode de la francafrique pour
maintenir l'esprit de l'Empire, nous
avons le dollar qui règle les pulsations
du monde. Depuis Bretton Woods jusqu'en
1971 date à laquelle il est désindexé de
l'or.
On voit que le
problème de l’utilisation d’une monnaie
n’est pas neutre. Quand on est un pays
faible comme l’Irak qui en a payé le
prix, accusé d’armes de destructions
massives factices, mais en fait coupable
de disposer, aussi, de réserves de
pétroles importantes (Plus de 100
milliards de barils) , et qui de plus a
la prétention de sortir de l’orbite
dollar , c’est assurément être
suicidaire, c’est ce qui est justement
arrivé à Saddam Hussein occis à l’aube
de l’Aid el Adha comme un mouton.
Le problème se pose
autrement pour les pays émergents,
notamment ceux du Bric, qui devant les
convulsions économiques et financières
du dollar ont décidé de s'en affranchir.
C'est ainsi que la Chine a pu imposer sa
monnaie même dans le panier des monnaies
du FMI. La Russie a la même tentation:
sortir du dollar:
«La Russie écrit F.
William Engdahl a tout simplement pris
d'importantes mesures qui, au moins pour
une énorme partie du marché pétrolier
mondial, briseront le monopole actuel de
Wall Street sur la cotation du pétrole.
(...) Cela fait partie de la démarche de
dé-dollarisation discrètement lancée par
la Russie, la Chine et un nombre
croissant d'autres pays. La cotation
standard du pétrole est au coeur de la
méthode utilisée par les grandes banques
de Wall Street pour contrôler les prix
mondiaux du pétrole. Depuis août 1971,
le rôle du dollar première monnaie de
réserve a essentiellement permis au
régime US d'entretenir un déficit
budgétaire apparemment infini, (..) En
fait, cela a permis à Washington de
créer sans grand souci une dette
fédérale de 18.600 milliards de dollars.
Aujourd'hui, la dette du régime US se
monte à 111% de son PIB . La capacité de
Washington à maintenir le dollar dans le
rôle de première monnaie de réserve, une
priorité stratégique pour Washington et
Wall Street, est liée avant tout à la
cotation des prix pétroliers mondiaux.»
(6)
«(...) La Russie
étant le plus grand producteur pétrolier
mondial, la création d'un standard
pétrolier russe indépendant du dollar
est importante, pour ne pas en dire
plus. (...)La démarche des Russes visant
à coter en roubles, au St. Petersburg
International Mercantile Exchange, le
prix des grandes exportations de pétrole
vers les marchés mondiaux, en
particulier vers l'Europe occidentale,
et de plus en plus vers la Chine Comme
le russe, le standard chinois ne sera
pas libellé en dollars, mais en yuans
chinois. Il sera coté au Shanghai
InternationalEnergy Exchange. Étape
après étape, la Russie, la Chine et
d'autres économies émergentes prennent
des mesures pour réduire leur dépendance
au dollar US, pour se «dé-dollariser».
(...)Peut-être que cela ouvrirait la
porte à des idées plus pacifiques, du
genre dépenser l'argent du contribuable
pour reconstruire l'infrastructure
économique de base horriblement
détériorée aux USA» (6)
La
«dé-dollarisation» des transactions
pétrolières entamée en son temps par
Saddam Hussein, et envisagée par
Mouammar El Gueddafi leur a coûté la
vie, ainsi que la destruction de leurs
pays respectifs revenus à l'âge de
pierre... De fait, les dirigeants
occidentaux ont toujours eu la volonté
de bien faire comprendre que la destinée
de l'Afrique, comme à l'époque de la
Conférence de Berlin et du partage de
l'Afrique en 1885, se décidait encore de
nos jours dans les capitales
occidentales.
La prochaine guerre
à laquelle participera l'Italie, celle
contre la Libye, cinq ans après la
première est sur les rails. La Libye va
être de nouveau ré-envahie par des
forces spéciales Sas -rapporte le Daily
Mirror- qui sont déjà en Libye pour
préparer l'arrivée d'environ 1000
soldats britanniques. L'opération -«dans
un accord Etats-Unis, Grande-Bretagne,
France et Italie»- impliquera 6000
soldats et marines états-uniens et
européens avec l'objectif de «bloquer
environ 5000 extrémistes islamistes, qui
se sont emparés d'une douzaine des plus
grands champs pétrolifères...) le but
réel est l'occupation des zones côtières
économiquement et stratégiquement les
plus importantes. Guerre qui, comme en
2011, sera présentée comme «opération de
maintien de la paix humanitaire». (7)
Rien de nouveau
sous le soleil. Il n'y a ni morale, ni
droit de l'homme dans cette ère du
capitalisme néolibérale sans état d'âme.
Périssent les faibles et les ratés.
Ainsi va le monde.
1.Département d'État américain affaire
F-2014-20439
Doc. No. C05779612 Date 31/12/2015.
publication de la partie B6
2..
http://francais.rt.com/france/13476-hillary-clinton-intervention-france-libye
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3.
http://levantreport.com/2016/01/04/new-hillary-emails-reveal-propaganda-executions-coveting-libyan-oil-and-gold/
4.
http://fr.sputniknews.com/international/20150916/1018206938.html#ixzz3wlt4eTKe
5.Mawuna
http://www.mondialisation.ca/le-saviez-vous-14-pays-africains-contrain...
6.
http://reseauinternational.net/la-russie-casse-le-monopole-de-wall-street-sur-la-cotation-du-petrole/
FWilliam Engdahl
journal-neo.org/2016/01/09/ russia-breaking-wall-st-oil-price-monopoly/
7.Manlio Dinucci
http://www.mondialisation.ca /libye-le-plan-de-la-conquete/5500899
Article de référence :
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/233349-encore-une-fois-la-rapine-des-puissants.html
Professeur Chems
eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Publié le 15 janvier
2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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