Les enjeux
de la vie internationale
Mon film "Au nom du Temple" diffusé le
31 mars
Charles Enderlin
Mercredi 11 mars 2015
INFRAROUGE
Au nom du temple
mardi 31 mars 2015 à 23h35
66’
A l’aide de témoignages exclusifs de
rabbins, de colons, de militants
nationalistes et d’images d’archives
rares, « Au nom du temple » décrit le
développement du sionisme religieux, sa
conquête de la Cisjordanie et son combat
contre toutes les initiatives de paix. A
présent ils préparent la reconstruction
à Jérusalem du Temple juif là où il se
dressait il y a 2000 ans sur le lieu
même de la mosquée Al Aqsa, troisième
lieu saint de l’Islam. Ce document
montre le décalage entre les initiatives
diplomatiques et la détermination des
colons et des forces nationalistes. Un
nouveau conflit que la gauche
israélienne n’a pas réussi à empêcher.
Désormais le conflit ne semble plus
politique ou territorial, mais
religieux.
Un film écrit et réalisé par Charles
Enderlin
Un commentaire de Charles Enderlin
Une production Zadig Productions
Produit par Paul Rozenberg et Céline
Nusse
Avec la participation de France
Télévisions
Avec le soutien du Centre National du
Cinéma et de l’Image Animée
Unité de programmes documentaires :
Fabrice Puchault, Barbara Hurel et Anne
Roucan
La case Infrarouge invite les
téléspectateurs à réagir et commenter
les documentaires en direct sur twitter
via le hashtag #infrarouge
Note d’intention de Charles Enderlin
Au nom du Temple raconte :
* L’élan messianique du Sionisme
religieux qui a changé le cours de
l’Histoire
* Le développement de la colonisation
massive de la Cisjordanie, qui rend
impossible la création d’un état
palestinien indépendant.
* L’aveuglement de la gauche
israélienne qui n’a pas réalisé la
puissance idéologique du sionisme
religieux et de la droite nationaliste.
Au nom du Temple décrit le grand
réveil du mouvement sioniste religieux
lors de la guerre de Six jours, en juin
1967, et la conquête par Israël de
Jérusalem-Est, avec l’esplanade des
Mosquées où se trouvent les vestiges du
Temple d’Hérode et, en contrebas, le Mur
des Lamentations. Pour les rabbins du
sionisme religieux, c’est la preuve que
le monde est entré dans une période
eschatologique. Leurs fidèles vont se
lancer dans la colonisation de la
Cisjordanie en luttant contre toutes les
initiatives de paix des divers
gouvernements israéliens.
Imbus d’une foi messianique, deux
israéliens ont commis des crimes
destinés à empêcher toute concession à
l’OLP et la création d’un état
palestinien sur ce qu’ils considèrent
comme la Terre d’Israël.
*Baroukh Goldstein, un colon de
Kyriat Arba, l’implantation juive de
Hébron, a assassiné 29 fidèles musulmans
en prière dans le Caveau des patriarches
à Hébron le 25 février 1993
*Yigal Amir, un jeune militant
religieux nationaliste, a tué le Premier
ministre Yitzhak Rabin le 4 novembre
1995 après un rassemblement pour la paix
à Tel Aviv.
Le Professeur Zeev Sternhell,
fondateur du mouvement La paix
maintenant : « Goldstein et Yigal Amir
tous les deux, représentaient un courant
idéologique et politique énorme,
puissant, un véritable torrent et la
gauche elle refusait de le voir, par
poltronnerie, par peur parce que c’était
commode. »
Le Hamas, également, veillait. À
l’instar du sionisme religieux, son
objectif est d’empêcher tout accord
entre l’OLP et Israël. Les attentats
suicides que l’organisation islamiste
commet en 1995, amèneront au pouvoir
Benjamin Netanyahu, le chef de la droite
annexionniste. Sous la pression des
événements, il accepte l’évacuation
d’une partie de la ville d’Hébron mais
avec une idée en tête : « Renoncer à du
territoire est difficile ! Il s’agit
d’une partie de ma terre, d’un lieu où
mes ancêtres, les prophètes et les rois
d’Israël ont vécu et où tant de
générations de juifs ont rêvé de
retourner.. J’allais donc appliquer
l’accord conclu par Pérès mais dans
l’intention de le faire avec l'idée
fondamentale de donner la partie arabe
de Hébron en échange de la totalité de
la Judée Samarie.. Ou presque »
Son successeur à la tête du
gouvernement israélien, le travailliste
Ehoud Barak, ne parviendra pas à
conclure un accord avec l’OLP et la
visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade
des Mosquées déclenchera la seconde
Intifada.
Au nom du Temple raconte en filigrane
la descente aux enfers du processus de
paix israélo-palestinien. Avec plus de
360 000 habitants dans les implantations
juives de Cisjordanie, la création d’un
état palestinien indépendant est quasi
impossible.
En 1991, Khalil Toufakji, le
cartographe palestinien a, pour la
première fois, dressé la carte de la
colonisation en Cisjordanie pour
conclure, devant la caméra de France 2 :
« les Israéliens nous laissent 3 cantons
! Nous avons perdu la Palestine ! »
Filmé en 2013, il examine les nouvelles
cartes et conclut : « j’avais raison » !
Au nom du Temple pose la question : «
Un Etat binational est-il possible ? Les
partisans de l’annexion de la
Cisjordanie et de Jérusalem-Est
répondent oui ! Ouri Ariel, colon et
ministre de l’Habitat : « Il n’y a pas
deux états. Il n’y a pas deux peuples.
Il n’y a qu’un seul peuple qui doit
régner. Si les Arabes qui se trouvent
sur ces terres veulent des droits, il
faut leur donner tous les droits, y
compris la citoyenneté ; y compris la
possibilité de voter pour la Knesset.
Nous pouvons faire face à cela. Nous
sommes le peuple le plus ancien au
monde, nous avons affronté des
difficultés plus graves que celle la,
nous pouvons le faire ! »
Persuadés qu’ils ont remporté la
victoire en Cisjordanie, les militants
sionistes religieux se tournent
désormais vers le Mont du temple,
l’esplanade des saintes Mosquées, où ils
exigent le droit de prier. Déjà la
police israélienne autorise les fidèles
juifs à s’y rendre avec leurs rabbins.
Les activistes préparent l’étape
suivante, la reconstruction du Temple
juif à la place des mosquées.
Le Professeur Matti Steinberg. Ex-
analyste principal du Shin Beth : « La
défense du mont du temple.. La défense
du Haram al Sharif, va pousser les
chiites et sunnites à s’unir..
L’affrontement entre eux – au centre de
l’agitation actuelle dans le monde arabe
– va disparaître. Ce sera une guerre de
religions à tous points de vue fondée
sur des valeurs sacrées, absolues. »
Charles ENDERLIN
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