Opinion
La France, colonie israélienne :
Récit d’une garde à vue arbitraire
CAPJPO
Dimanche 27 juillet 2014
Tandis que le nombre des
victimes du terrorisme israélien
dépassait le millier et que l’on ne
pouvait plus compter le nombre de
blessés à Gaza, la police française
recevait l’ordre de rafler à tour de
bras, n’importe qui et n’importe où à
Paris ce samedi. C’est ainsi que nous
sommes une douzaine de personnes âgées
de 21 à 77 ans à avoir passé 24 h en
garde à vue ce week-end, pour avoir osé
montrer un court moment la réalité de
l’occupation israélienne sur le
Boulevard du Montparnasse.
Il est 15 H 15 quand débute une scène
de check-point ce samedi 26 juillet en
face du cinéma Gaumont Montparnasse :
des soldats israéliens qui empêchent
femmes enceintes et enfants blessés de
se rendre à l’hôpital en Palestine
occupée.
Les gens regardent, prennent des
photos et tandis que nous terminons
notre spectacle de rue par un appel à
rejoindre la campagne internationale de
boycott d’Israël, un policier vient nous
demander de nous disperser.
Nous répondons par l’affirmative,
regroupons nos affaires, et descendons
dans le Métro Montparnasse pour rentrer
chez nous quand tout d’un coup,
plusieurs policiers surgissent et nous
barrent le chemin alors que nous sommes
devant les guichets à billets, à
l’intérieur du métro.
« Contre-Ordre ! », proclament-ils en
nous serrant contre le mur sans nous
donner de précisions et en nous
annonçant qu’ils attendent des ordres de
leur hiérarchie.
En attendant ces fameux ordres, le
temps passe, les usagers du métro
s’arrêtent, nous entonnons des chants
pour la libération de la Palestine et
contre le racisme, jusqu’à ce que les
fameux ordres arrivent : il faut
embarquer tout le monde.
On nous fait monter, 8 femmes et 4
hommes, dans un car de police qui est
arrivé après une tournée dans différents
quartiers de Paris, et nous partons
escortés de 6 motards, toutes sirènes
hurlantes et grillant tous les feux
rouges jusqu’au commissariat de la rue
de l’Evangile dans le 18ème, cortège
consacré par les applaudissements et
signes de victoire que nous adressent
les passants et automobilistes que nous
dépassons.
Arrivés au commissariat, une garde à
vue nous est signifiée pour
« attroupement non autorisé », délit qui
n’est légalement constitué que lorsque
des personnes refusent après deux
sommations officielles au mégaphone de
se disperser, ce qui n’est pas notre
cas, comme chacun en est conscient.
Qu’à cela ne tienne, nous sommes
pressés de signer des PV sans avoir le
temps de les lire, ce qui est illégal,
tous nos effets nous sont confisqués
(soutien-gorge compris), et nous sommes
placés dans des cellules à plusieurs, le
temps que l’on nous trouve un autre
commissariat disponible pour la garde à
vue, ce qui n’a pas l’air simple vue
l’ordre donné de « faire du chiffre »
que ne cherche même pas à cacher la
police.
Remontée dans un car, et même
ambiance tonique (chants et slogans)
jusqu’à l’arrivée au commissariat du
15ème proche du M° Vaugirard, où des
policiers, passé 22H, voient arriver
ahuris la petite troupe de « criminels »
pas ordinaires.
Re-fouille et re-placement en
cellules vétustes, sales, sans aération,
et aux portes grinçantes comme dans les
prisons des films policiers d’antan.
Les policiers, dont les effectifs ont
été renforcés pour l’occasion (avec
l’argent des contribuables), nous disent
à quel point ils sont confus, gênés par
cette détention de toute évidence
arbitraire.
« Je vais être clair avec vous, vous
êtes là sans raison, on va donc faire au
plus vite, pour que soyez dehors dès que
possible, mais nous sommes obligés de
respecter les procédures de la garde à
vue », dit à Nawel, l’un des officiers
chargé de nous interroger l’un après
l’autre.
« J’ai honte de ce que l’on me fait
faire », confie un autre à Claire, âgée
de 77 ans.
« Je n’ai pas le droit de donner mon
opinion en service, mais le gouvernement
nous fait faire n’importe quoi »,
déclare à Olivia un troisième policier.
Comme il est impossible de dormir, vu
l’inconfort, la surpopulation des
cellules, le branle-bas de combat de la
porte à chaque fois que l’un(e) d’entre
nous est appelé pour une audition ou
pour rencontrer l’avocat demandé (ou
encore un interprète pour l’un d’entre
nous qui est américain), les slogans,
boutades et chansons, fusent de toutes
les cellules, dans un joyeux vacarme.
Le tout jusqu’à 15 H 30 passées ce
dimanche 27 juillet, soit une garde à
vue de 24 H, à l’issue de laquelle on
nous libère tous, en nous signifiant
qu’aucune charge n’est retenue contre
nous !
Combien d’interpellations et de
gardes à vue abusives en ce genre,
Monsieur Hollande, pour qu’Israël puisse
continuer à massacrer en paix, en
interdisant la publication des noms des
enfants palestiniens qu’il assassine ?
Honte à vous, collaborateurs des
criminels israéliens !
Honte à vous, complices des assassins
d’enfants !
Honte aux médias qui camouflent la
vérité !
Mais le monde n’est plus dupe. Vous
pouvez interdire toutes les
manifestations que vous voulez à Paris,
vous ne réussirez pas à bâillonner les
femmes et les hommes de conscience.
10.000 manifestants à Lyon ce samedi.
Des dizaines de milliers d’autres dans
de nombreuses autres villes de France.
Vous ne réussirez pas à faire taire
les consciences, ni à échapper aux
grandes poubelles de l’histoire.
A Carcassonne samedi :
A Lyon samedi :
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