Syrie
La lettre ridicule d’un collectif
pro-terroriste
au président Macron
Bruno Guigue
Lundi 3 juillet 2017
Une poignée d’experts auto-proclamés
vient d’adresser une lettre à M. Macron
dont le titre-oxymore prêterait à rire
s’il ne s’agissait d’une affaire
sérieuse. “M. le Président, maintenir
Assad, c’est soutenir le terrorisme”,
déclament ces soi-disant intellectuels
dans les colonnes de “Libération”,
propriété du milliardaire
franco-israélien Patrick Drahi. On croit
rêver ! Au moment où l’armée syrienne,
soumise aux bombardements
américano-sionistes, mène un combat
acharné contre Daech, ces charlatans
osent dire que l’Etat syrien fait le jeu
du terrorisme. Sans scrupule, ils
crachent sur la Syrie souveraine, pays
courageux qui paie un lourd tribut à la
lutte contre les djihadistes made in
CIA.
Combien, parmi ces
embusqués, serait capable d’aller se
battre contre les terroristes qui
viennent encore d’ensanglanter les rues
de Damas ? Aucun, bien sûr. Car ce
terrorisme, le même que celui qui tue
des innocents à Paris, à Bagdad ou à
Bamako, ils sont les premiers à le
cautionner. Ils ressortent le vieil
argument selon lequel les Occidentaux,
en refusant de bombarder Damas, auraient
laissé prospérer le djihadisme. Ce
refus, disent-ils, “ ne laisse d’autre
alternative à ceux qui s’opposent au
régime que l’exil, la mort ou le
rapprochement avec les groupes les plus
radicaux”. C’est clair, non ? Il n’y
aurait pas d’autre alternative que de
rejoindre les coupeurs de tête !
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si
parmi les signataires de cette lettre
figure François Burgat, qui est l’un des
rares, dans la bande, à intervenir
régulièrement sur la tragédie syrienne.
François Burgat, ça
ne vous dit rien ? C’est ce chercheur au
CNRS qui déclarait le 9 août 2016, sur
RFI : « Je pense que l’un des grands
défis des Occidentaux, c’est d’être
capables de mettre le curseur sur des
forces politiques que l’on va considérer
comme fréquentables, ou dont on va
accepter qu’elles font partie de ce lot
de forces politiques parmi lesquelles
les Syriennes et les Syriens choisiront,
le jour venu. Et je pense que oui,
l’ex-Front al-Nosra devrait faire partie
des forces politiques considérées comme
fréquentables ».
Curieux, tout de
même, qu’un texte où l’on accuse le
président syrien de favoriser le
terrorisme soit signé par un “chercheur”
qui prône la coopération des puissances
occidentales avec la branche syrienne d’Al-Qaida.
Il faudrait savoir ! Si vous recommandez
l’alliance avec les terroristes, M.
Burgat, pourquoi reprochez-vous à M.
Assad de favoriser le terrorisme ? En
réalité, vous savez pertinemment que
l’armée syrienne, avec ses alliés, est
la seule à combattre les terroristes.
Mais comme vous expliquez depuis 30 ans
que le monde arabe doit se convertir à
l’islamisme, vous avez vu dans la guerre
de Syrie l’accomplissement de votre
rêve. Depuis 30 ans, vous vous faites
l’apologiste de la charia pour les
autres, et maintenant vous jouez à
l’attaché de presse pour Al-Qaida. Je
crois qu’un enfant de cinq ans vous
mettrait le nez dans votre caca.
Mais M. Burgat et
ses amis n’en démordent pas. Se
gargarisant avec la “démocratie” et les
“droits-de-l’homme”, ces grouillots du
néo-colonialisme exigent du président
français qu’il sanctionne un peuple
coupable de soutenir son gouvernement.
S’il vous plaît, M. le Président, pour
soutenir cette révolution-bidon,
bombardez Damas ! Reprenant les poncifs
de la propagande occidentale, ces
perroquets de la CIA accusent le
gouvernement syrien des crimes les plus
invraisemblables. N’ayant peur de rien,
ils voient en M. Bachar Al-Assad un
“ennemi de l’humanité”. Ils lui
attribuent sans rire “90%” des violences
de cette guerre qui sévit depuis 2011 et
ressassent ad nauseam une accusation de
“massacre chimique” dont Seymour Hersch
vient de montrer à nouveau le caractère
grotesque (Lire “La ligne rouge de
Trump”, traduit par Viktor Dedaj pour Le
Grand Soir).
Mais ces pantins de
l’impérialisme ne lisent pas les
articles d’un grand journaliste qui
dénonça avec talent les crimes US au
Vietnam. Les communiqués de la
Maison-Blanche leur tiennent lieu de
nourriture intellectuelle. Comme leurs
maîtres, ils croient qu’il y a des bons
et des méchants, et qu’il faut punir les
seconds en jetant des bombes. Ils
parlent au nom du peuple syrien, mais
ils ne l’ont jamais vu, ils ne le
connaissent pas. Petites frappes
universitaires qui se prennent pour des
lumières, plumitifs à deux balles des “think
tanks” d’Outre-Atlantique, soi-disant
défenseurs d’une cause palestinienne qui
sert surtout à remplir leur compte en
banque, opposants syriens “off-shore”
rémunérés en dollars pour roupiller dans
les hôtels de Doha, ces “charlatans de
la révolution syrienne” font désormais
partie du paysage. Comme de vieilles
momies qu’on alignerait le long des
routes, ils vont continuer à jalonner le
chemin de la victoire, chèrement
acquise, de la nation arabe syrienne.
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