EODE -
INTERNATIONAL ELECTIONS MONITORING
Nigéria : une élection présidentielle
dans un pays en guerre qui débouche sur
le chaos
BL
Photo:
D.R.
Mardi 31 mars 2015
BL pour EODE International Elections
Monitoring/
Avec EODE Press Office – AFP/ 2015 03
29/
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http://www.eode.org/
Le Nigeria, première économie du
continent, qui compte 69 millions
d'électeurs inscrits sur 173 millions
d'habitants, a voté ce week-end pour
élire, outre le président, les 109
sénateurs et les 360 députés du pays que
compte le Parlement.
Les Nigérians, qui ont massivement voté
ce week-end, retenaient leur souffle ce
lundi, la tension allant crescendo alors
que les premiers résultats partiels de
la présidentielle, publiés au
compte-goutte, donnaient le président
sortant Goodluck Jonathan et son
principal rival Muhammadu Buhari au
coude-à-coude. Selon les premiers
résultats dans huit des 36 Etats
nigérians et dans la capitale fédérale,
annoncés lundi après-midi par des
délégués de la Commission électorale
indépendante (Inec), M. Buhari est pour
l'instant donné vainqueur dans cinq
Etats, M. Jonathan remportant le scrutin
dans trois autres et dans la capitale
fédérale. M. Jonathan bénéficie
cependant d'une légère avance en nombre
de suffrages exprimés --moins de 20.000
voix pour l'instant. D'autres résultats
devaient être annoncés plus tard dans la
soirée.
DEJA DES VIOLENCES DES LE JOUR DE
L’ELECTION !
Des violences ont commencé à éclater dès
hier dimanche, dans l'Etat pétrolier de
Rivers (sud), où le Congrès progressiste
(APC) de M. Buhari accusent l'Inec et le
Parti démocratique populaire (PDP) de M.
Jonathan de fraudes électorales. Suite à
une manifestation de plusieurs milliers
de personnes dimanche, 2.000 militantes
de l'APC, réunies lundi matin devant l'Inec
à Port-Harcourt, la capitale de Rivers,
pour réclamer la tenue de nouvelles
élections, ont été dispersées à coup de
gaz lacrymogène. Les marches de
protestations se sont poursuivies tout
au long de la journée de lundi, jusqu'à
l'instauration d'un couvre-feu pour la
nuit.
Le président de l'Inec, Attahiru Jega a
promis qu'il examinerait toutes les
plaintes, poursuivant son objectif de
mener à son terme un scrutin "libre,
juste et crédible, dans le calme".
UN CLIMAT DE PEUR
Des violences sont redoutées à l'annonce
des résultats, comme lors de la
présidentielle de 2011 où près d'un
millier de personnes avaient été tuées.
A Kaduna, grande ville du centre du
Nigeria submergée par les violences
entre chrétiens et musulmans en 2011,
"les gens ont peur", confie une
commerçante, Elizabeth Anthony. A
l'époque, plusieurs centaines de
chrétiens avaient été tués après que le
candidat musulman, l'ex-général
Muhammadu Buhari, avait été déclaré
perdant face au chrétien Goodluck
Jonathan.
"Si le président Jonathan est déclaré
vainqueur, et non le général Buhari
(...) je peux vous dire que Kaduna va
s'embraser", a prévenu lundi Awwal
Abdullahi Aliyu, le président de l'Union
pour l'unité du peuple du Nord et la
réconciliation.
MISES EN GARDE DE WASHINGTON ET LONDRES
Washington et Londres ont fait part de
leur inquiétude au sujet de "possibles
interférences politiques" dans le
décompte des voix au niveau régional. En
marge des négociations sur le programme
nucléaire iranien à Lausanne, le
secrétaire d'Etat américain John Kerry
et le secrétaire au Foreign Office
britannique Philip Hammond ont estimé
(sans enquête sérieuse) qu'il n'y a pas
"eu pour le moment de manipulation
systématique du processus" électoral,
mais ont fait état d'"indications
inquiétantes que le processus de
rassemblement des votes - pour être
comptés - peut être sujet à des
interférences politiques délibérées".
Ces craintes sont "sans fondement" et
"il n'y aucune preuve d'interférence
politique", a rétorqué très rapidement
la Commission électorale indépendante
nigériane (Inec). Le porte-parole de
campagne de M. Jonathan, Femi Fani-Kayode,
a déclaré à la presse, à Abuja,
qualifiant ces propos de "balivernes
absolues" et demandant à MM. Kerry et
Hammond d'apporter les preuves de ce
qu'ils avancent.
Il n'y a "aucune indication
(d'interférence) au quartier-général (de
l'Inec). Mais à un niveau régional" dans
les centres de dépouillement, a précisé
de son côté la secrétaire d'Etat
adjointe américaine pour l'Afrique,
Linda Thomas-Greenfield.
LE PARI DANGEREUX DU PRESIDENT SORTANT
Au Nigeria, le vainqueur doit obtenir,
outre la majorité des suffrages
exprimés, au moins 25% des voix dans les
deux tiers des 36 Etats de la fédération
auxquels s'ajoute le territoire de la
capitale fédérale, Abuja.
Face aux risques de violences
postélectorales, l'Union africaine (UA)
a appelé à recourir "aux moyens légaux
existants au cas où il y aurait
contestation des résultats" de ces
élections, qui ont, selon elle, respecté
"les principes continentaux des
élections démocratiques".
Pour la première fois, les électeurs
étaient identifiés par des lecteurs
d'empreintes digitales, censés prévenir
les fraudes des scrutins précédents. Les
Nigérians se sont mobilisés massivement
pour voter samedi. Mais 348 bureaux, sur
150.000, ont dû rouvrir dimanche à cause
de problèmes de machines biométriques ou
d'acheminement du matériel électoral,
selon l'Inec. Pour l'UA, "les processus
d'accréditation (identification
biométrique des électeurs), de vote et
de comptage (des bulletins) ont
généralement été transparents".
L’OMBRE DES USA SUR LE VOTE
Un satisfecit nous donne de grosses
inquiétudes sur la régularité du vote ;
celui exprimé par l'ONG nigériane
Transition Monitoring Group (TMG), ainsi
que par l'Institut démocratique national
(NDI), basé à Washington. Un des clones
de la tristement célèbre NED, la «
vitrine légale de la CIA », qui assure
entre autres le financement des «
révolutions de couleur ». Et maintenant
l’organisation et l’encadrement de la
vague de changements de régimes voulue
par Obama (*).
C’est aussi la NDI qui assure le soutien
de l’opposition à Kabila (bête noire de
Washington) en RDC et avait invité le 28
février dernier celle-ci aux USA pour
rencontrer le gouvernement US et Obama …
LB / EODE PRESS OFFICE /
(*) Voir les émissions de Luc MICHEL
pour EODE-TV & AFRIQUE MEDIA :
LE GRAND JEU (4) : GABON. UNE REVOLUTION
DE COULEUR AFRICAINE ?
Sur
https://vimeo.com/114560655
Et LES USA PREPARENT-ILS UN « PRINTEMPS
AFRICAIN » ?/ LE SOMMET USA-AFRICAN
LEADERS DECRYPTE (1)
https://vimeo.com/102962474
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