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Syrie

Comme s’il existait un terrorisme « hallal »
et un terrorisme « haram » !

Bachar al-Jaafari

Vendredi 27 novembre 2015

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté le 24 nombre 2015 six résolutions par vote, entre autres sur le Règlement pacifique de la question de la Palestine, de Jérusalem et du Golan syrien [1].

Par la résolution sur le Règlement pacifique de la question de Palestine (A/70/L.13), adoptée par 155 voix pour, 7 voix contre [Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Nauru et Palaos] et sept abstentions [Australie, Cameroun, Honduras, Paraguay, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Soudan du Sud et Tonga], l’Assemblée générale souligne qu’il est urgent de préserver les chances d’aboutir à l’existence de deux États, Israël et la Palestine…

Par la résolution sur Jérusalem (A/70/L.14), adoptée par 153 voix pour, 7 voix contre [Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Nauru et Palaos] et 8 abstentions [Australie, Cameroun, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Soudan du Sud, Togo et Tonga], l’Assemblée générale rappelle qu’elle a déterminé que toute mesure prise par Israël, en vue d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la Ville sainte de Jérusalem était illégale et, de ce fait, nulle et non avenue…

Par la résolution sur le Golan syrien (A/70/L.17), adoptée par 105 voix pour, 6 voix contre [Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Palaos] et 56 abstentions, l’Assemblée générale constate une fois de plus que le maintien de l’occupation du Golan syrien et son annexion de facto font obstacle à l’instauration d’une paix globale, juste et durable dans la région et « Exige une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967 » [2].

Au vu des résultats concernant la résolution sur le Golan syrien, nous sommes en droit de nous demander si les 56 États qui se sont abstenus attendent que les Syriens subissent le sort réservé aux Palestiniens depuis 1948, pour se prononcer sur des crimes pardonnés à Israël afin de prétendument continuer à expier les crimes perpétrés par les Occidentaux contre les Juifs d’Europe.

Quant à la liste des pays qui se sont abstenus, nous ne l’avons pas trouvée. Il aurait été utile de savoir si des membres permanents du Conseil de sécurité y figurent, alors que la question avait été tranchée par la résolution 497/1981 [3] affirmant que « l’annexion du Golan par Israël est nulle et non avenue… ».

Pour mémoire, voici la traduction de l’allocution du Dr Bachar al-Jaafari, Représentant permanent de la Syrie auprès des Nations-Unis, avant la soumission du projet de résolution au vote des États membres de l’ONU [NdT].

 

Mesdames et Messieurs,

Nous remercions les États qui ont soutenu les projets de résolutions relatifs au Golan syrien occupé et à Jérusalem, et nous les invitons à venir nombreux voter pour leur adoption, cet après-midi.

Monsieur le Président,

Soutenu par ses protecteurs et ses défenseurs, Israël travaille à transformer son occupation des territoires arabes en une simple divergence d’opinions, comme s’il s’agissait d’une question routinière où seuls varient les chiffres des tués, des blessés, des colonies, des réfugiés, des prisonniers…, non de la cause d’un peuple ployant sous le joug d’une occupation coloniale internationalement condamnée.

Comme si toutes ces victimes palestiniennes consistaient en de simples statistiques d’individus sans identité, sans famille, sans enfants, sans mémoire, à l’inverse de tous les autres êtres humains de ce monde.

Une question routinière de colonies autorisées ici ou là, sur la base de communiqués de permis de construire israéliens par ci ou par là, comme si ces colonies n’anéantissaient pas tout espoir de concrétiser la création d’un État palestinien viable et tant attendu.

Une question routinière qui fait qu’Israël s’attaque aux lieux saints musulmans et chrétiens, comme si ses tentatives d’appropriation de ces lieux ne menaçaient pas d’une explosion qui déstabiliserait le monde.

Une question routinière d’une occupation qui dure depuis près d’un demi-siècle tout au long duquel Israël a agressé des États et des peuples de la région, comme si cela ne sapait pas l’autorité du droit international et ne menaçait pas la paix et la sécurité de la région et du monde.

Et pour certains, peu importe que des résolutions de l’ONU condamnant les exactions d’Israël, de temps à autre, se multiplient ; les politiciens israéliens ramenant les votes des États qui condamnent leurs agressions, leur occupation et leur appropriation des territoires d’autrui par la force, à leur antisémitisme.

Monsieur le Président,

C’est ce que tente Israël ouvertement. Par conséquent, si nous voulons l’empêcher d’aller au bout de son crime, nous devons transformer nos paroles en actes. Le peuple palestinien et les habitants syriens du Golan occupé ne peuvent plus supporter d’être les cibles des flèches haineuses du sionisme aveugle des dirigeants d’Israël.

Nous devons assumer nos responsabilités communes pour mettre fin à l’occupation israélienne des territoires arabes, dont le Golan syrien. Il est impératif que nous déclarions d’une seule voix : assez ! Assez à tous ces États qui manipulent et paralysent l’ONU, protégeant Israël, encourageant ses aberrations. Assez de leur permettre de ramener leurs agendas politiques étriqués au sein de cette organisation internationale. Assez de les voir privilégier ces agendas aux dépens des principes du droit et de la morale.

Nous ne reviendrons pas sur les détails des exactions israéliennes dans les territoires arabes occupés. Vous tous en avez parlé. Vous tous les avez condamnées, et quelle condamnation ! Mais je voudrais que vous écoutiez les propos d’un soldat israélien menaçant le 29 octobre 2015, par haut-parleur [et en langue arabe], les réfugiés du camp d’Aïda à Bethléem la palestinienne [4][5]. Je cite :

« Habitants du camp de réfugiés d’Aïda, nous sommes l’armée d’occupation. Si vous lancez des pierres, nous vous lancerons du gaz jusqu’à ce que vous mouriez tous ; les jeunes, les enfants, les personnes âgées, vous mourrez tous… tous… Nous n’épargnerons aucun d’entre vous. Nous avons capturé l’un des vôtres et vous l’avez vu. Il est avec nous en ce moment. Nous l’avons pris chez lui. Nous le découperons [Sanazbahouhou de ZABH : abattre au couteau ; NdT] et le tuerons sous vos yeux. Si vous continuez à lancer des pierres et ne rentrez pas dans vos maisons, nous vous lancerons du gaz jusqu’à ce que vous mourriez, vos familles, vos frères et sœurs, vos enfants, vous tous. Écoutez le conseil que je vous donne... ».

Ces paroles d’un soldat israélien, empreintes de terreur, de haine et de racisme, résument l’essence des politiques israéliennes et le regard qu’elles portent sur le peuple palestinien depuis la création d’Israël sur la base d’une « demi-résolution » de l’Assemblée générale des nations Unies l’ONU, il y a 67 ans, jusqu’aujourd’hui. Je parle de demi-résolution, parce que l’autre moitié de cette même résolution stipulait la création d’un État palestinien. Ce ne fut pas le cas de par la volonté des puissants.

Monsieur le Président,

Nul ne doit s’imaginer que la crise vécue par mon pays, la Syrie, nous ferait abandonner un seul instant notre droit de récupérer le Golan occupé jusqu’à nos frontières de Juin 1967 et ceci, par tous les moyens conformes au droit international et à la Charte des Nations Unies. Car c’est notre terre, la terre de nos pères avant nous et la terre de nos enfants après nous. Au Golan occupé, nos enfants vivent quotidiennement l’amère réalité des exactions israéliennes faites de répressions, d’ostracismes, de détentions arbitraires et la liste s’allonge… s’allonge. Mais, à notre regret, ces exactions n’ont pas encore touché les chevaliers droit-de-l'hommistes et les gardiens du droit humain international.

Comme s’il existait des crimes de guerre « hallal » et des crimes de guerre « haram », exactement comme il en est du terrorisme de nos jours : un terrorisme « hallal » et un terrorisme « haram » ! Comme s’il existait des États au-dessus des lois et d’autres en-dessous des lois…

Monsieur le Président,

Nul n’ignore que la violation du droit international par Israël est une double provocation extrêmement dangereuse, au sens où il ne s’est pas contenté d’envahir le Golan syrien mais a décrété son annexion en 1981, y installant ses meutes de colons étrangers après les avoir incités par des avantages matériels conséquents, réquisitionnant les terres des Syriens, démolissant leurs maisons sur leurs têtes, leur imposant des amendes de 50 000 dollars US s’ils en construisaient pour eux-mêmes et leurs enfants en plus d’un travail forcé de 6 mois minimum.

Imaginez que l’un d’entre eux vienne vous chasser de votre maison, disant que c’est la sienne et que s’il vous prenait d’en construire une autre, il revienne pour la détruire en vous faisant payer 50 000 dollars US pour sa destruction, en plus de vous forcer à travailler au service de l’occupation israélienne pendant six mois. C’est ce qui se passe.

Mais Israël ne s’est pas contenté de cela, il a aussi procédé à l’exploitation des ressources naturelles du Golan, y compris les eaux et le pétrole [6]. Cette année, la société EVIC [transcription phonétique, informations insuffisantes sur Internet, NdT] spécialisée en prospection de pétrole et de gaz a travaillé dans plusieurs endroits du Golan occupé.

Autant de violations du droit international et particulièrement de la Convention de La Haye de 1907 et de la quatrième Convention de Genève de 1949, qui définissent les règles de protection des personnes, des biens et des ressources d’un pays sous occupation étrangère… sans oublier la détention de celui qui est considéré comme le « Mandela syrien », le résistant Sodki al-Mokt, prisonnier pendant une durée aussi longue que Nelson Mandela dans les geôles de l’apartheid en Afrique du Sud.

Ce que certains parmi vous ignorent peut-être, c’est qu’après avoir été libéré au bout de 27 ans, il a été réincarcéré parce qu’il s’était documenté et se préparait à démontrer le soutien d’Israël aux terroristes de Jabhat al-Nosra liée à Al-Qaïda, ainsi qu’aux terroristes de Liwaa al-Yarmouk lié à Daech, dans la zone de désengagement des forces au Golan syrien occupé.

Pour terminer, Monsieur le Président, toutes ces exactions israéliennes doivent s’arrêter immédiatement. Israël doit se retirer derrière la frontière de 1967 du Golan syrien. Et j’invite les États membres à voter en faveur de ce projet de résolution, conformément au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la résolution 497/1981 affirmant que « la décision prise par Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration dans le territoire syrien occupé des hauteurs du Golan est nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international ».

Merci, Monsieur le Président.

Dr Bachar al-Jaafari
Représentant permanent de la Syrie auprès des Nations Unies
24/11/2015

Source : Vidéo You Tube / Al-Fadaiya TV [Syrie]
https://www.youtube.com/watch?v=JmuU9a_w3Uc&feature=youtu.be

Transcription et traduction par Mouna Alno-Nakhal

Notes :

[1] L’Assemblée générale appelle à la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens « fondées sur des éléments clairs et un calendrier précis »
http://www.un.org/press/fr/2015/ag11732.doc.htm 

[2] Résolution A/70/L.17 adoptée par l’Assemblée générale le 24 novembre 2015
http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/70/L.17&Lang=F 

[3] Résolution 487 adoptée par le Conseil de sécurité le 17 décembre 1981
http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/497%281981%29

[4] Vidéo : Israeli forces to Aida camp: 'We will gas you until you all die'
https://www.youtube.com/watch?v=QC5_W_zUzHc  

[5] L’armée israélienne menace les réfugiés palestiniens par haut-parleur
http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/vid-o-l-arm-e-isra-lienne-menace-les-r-fugi-s-palestiniens-par-haut-parleur-300135872

[6] Il était une fois un colonel israélien pris la main dans le sac
http://reseauinternational.net/il-etait-une-fois-un-colonel-israelien-pris-la-main-dans-le-sac/#comments

 

 

   

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Source : Mouna Alno-Nakhal

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