Atlas alternatif
Manœuvre
états-unienne en Palestine
Gaza - Palestine - Photo l'Expression
Lundi 28 mai 2007
Les grands médias occidentaux évoquent brièvement
ces derniers jours les combats entre ceux qu’ils appellent les
« frères ennemis du Fatah et du Hamas ». Mais cette
terminologie commode permet de masquer les ingérences extérieures
occidentales orchestrées pour miner l’unité du peuple
palestinien.
L’actuelle crise qui déchire la Palestine s'enracine dans l'échec
du ministre de l'intérieur du nouveau gouvernement d'unité
nationale Fatah-Hamas, Hani al-Kawasmeh, à obtenir la soumission
de Mohammed Dahlan, chef de la garde présidentielle et conseiller
de la sécurité nationale, ainsi que de Rachid Abou Chbak, chef
de la sécurité du président Abbas, tous deux membres du Fatah,
ce qui a entraîné sa démission le 17 mai. (http://www.haaretz.com/hasen/spages/859556.html
)
Dans la même semaine, pour prêter main forte à Dahlan et
Abou Chbak, Israël a autorisé l’entrée à Gaza de 500 soldats
fraîchement entraînés sous coordination états-unienne en
Egypte. Et, pour faire bonne mesure, dans la nuit du 23 au 24 mai,
le gouvernement israélien, manifestait son respect de la démocratie
palestinienne en faisant arrêter une trentaine de membres du
Hamas dont les maires de Naplouse, Tulkarem, Qalqilya (http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2641),
puis, le 26 mai, bombardait les locaux utilisés par la Force exécutive,
une force de police du ministère de l'intérieur fondée par un
membre du Hamas, et procédait à l’arrestation de ministres du
gouvernement palestinien (http://www.liberation.fr/actualite/monde/256327.FR.php
).
En fait le président officiel de l’Autorité palestinienne,
Mahmoud Abbas, est cantonné dans une situation d’impuissance.
L’homme fort en Palestine est Mohammed Dahlan, l’homme imposé
à Abbas par Washington et les Israéliens, et qui bénéficie de
leur soutien militaire. Selon divers analystes comme Mark Perry (http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6838&type=analyse&lesujet=R%C3%A9formes
), Dahlan était en fait la dernière carte dont disposait
Washington pour faire échouer le plan de réconciliation patronné
par les Saoudiens, dont la clé était de faire passer toutes les
forces de police sous la coupe d’un ministère de l’intérieur
politiquement neutre. Pour le journaliste Tony Karon (cité sur http://www.alterinfo.net/Un-Pinochet-palestinien-en-marche-_a8855.html),
Mohammed Dahlan est une sorte de Pinochet palestinien qui a engagé
un coup de force contre le gouvernement d’unité nationale
Fatah-Hamas.
Son action s’inscrit plus largement dans le cadre d’une opération
planifiée en 2006 par Elliot Abrams, vice-conseiller à la sécurité
nationale de George W. Bush, néoconservateur, et qui consistait
à déverser des millions de dollars et de munitions sur les
services de sécurité présidentiels palestiniens pour en faire
une force à leur service et au service d’Israël face aux élus
du Hamas (parti majoritaire) - http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6838&type=analyse&lesujet=R%C3%A9formes
.
Abrams en tant que Secrétaire d’Etat adjoint aux droits de
l’homme et aux affaires humanitaires puis Secrétaire d’Etat
adjoint aux affaires interaméricaines sous Reagan a été souvent
accusé d’implication dans l’action des escadrons de la mort
et de la Contra en Amérique centrale dans les années 1980 (http://en.wikipedia.org/wiki/Elliott_Abrams).
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