AUX SOURCES DU
CHAOS MONDIAL ACTUEL
L'entrée en guerre de l'Amérique en
1917
Aline de Diéguez
Le Colonel
House par lui-même
Les petites gens de ce pays
sont d'incurables et invétérés
adorateurs de héros.
Avec un slogan qui exprime leurs "
vagues aspirations ", on peut facilement
les manipuler … "
Dimanche 11 novembre 2018 Les coulisses de
la Déclation Rothschild-Balfour (3)
"Ne pas se
moquer, ne pas déplorer, ne pas détester
mais comprendre".
Baruch Spinoza
Ou l'on
découvre que l'entrée en guerre des
Etats-Unis en 1917 est le fruit des
efforts conjugués des banquiers
anglo-saxons et du mouvement sioniste
international.
Qui écrit
l'histoire?
Quelles sont les
sources auxquelles nous puisons notre
connaissance des évènements passés?
L'histoire d'aujourd'hui est la
politique d'hier. Or la politique est
une affaire d'hommes. Pour redonner du
sens, donc de la vie, au passé, il faut,
autant que possible, coller aux talons
des hommes qui en furent les acteurs sur
le devant de la scène ou dans les
coulisses, devenir les Sherlock Holmes
des indices, des Sioux sur le sentier de
la guerre, afin de débusquer
l'arrière-monde de ce qui fut
volontairement caché, balayé sous le
tapis, afin de tenter de réincarner ce
qui fut et qui n'est plus, tout en
continuant à exister dans le présent par
ses conséquences. Cela fait toute la
différence entre la connaissance des
faits et leur compréhension.
Qui dans la presse
française grassement subventionnée par
l'Etat et même dans l'Université
conformiste oserait aller contre le
consensus sur des sujets sensibles
lorsque les retombées financières, les
carrières et les avancements sont en
jeu?
Exemples
Comment est parvenu
à s'imposer le conte digne d'Alice
au pays des merveilles qui
aurait pour héros un lord anglais -
Arthur James Balfour - lequel aurait
pris tout seul l'initiative d'adresser
un message sibyllin à un richissime
banquier juif dans lequel il promettait
à un groupe d'immigrants un territoire
qu'il ne possédait pas? Ce qui n'empêche
pas ce canard d'exercer l'autorité d'un
"fait historique" depuis 1917.
Voir :
Les coulisses de la Déclaration
Rothschild-Balfour (1 et 2)
Par quels procédés
plus ou moins volontairement mensongers
est parvenue à acquérir le poids d'un
fait historique la doxa que le Président
américain Woodrow Wilson aurait été un
chef énergique et génial,
personnellement à l'origine de la
création de la FED et qu'il aurait un
beau jour pris librement la décision
d'entrer en guerre aux côtés des alliés
européens en 1917 ?
Voir : -
Aux sources de l'escroquerie de la
Réserve Fédérale - Le machiavélisme des
hécatonchires de la finance
internationale
On peut même
remonter plus haut : est-ce par
aveuglement, par collusion ou par
crainte politique de froisser la
puissante communauté juive que les
Eglises chrétiennes évitent
soigneusement de songer à lier la
crucifixion de Jésus au scandale
financier que le prophète a provoqué
dans le temple, à peine quelques jours
auparavant, lorsqu'il a chassé à grands
coups de cordes tressées les changeurs
véreux et autres filous et simoniaques
qui officiaient dans le temple de
Jérusalem. Evénements dont un courageux
écrivain américain avait démontré la
troublante concomitance, mais dont
personne ni dans l'Eglise, ni dans la
société civile n'a daigné tenir compte.
Voir :
L'usure, axe central de l'histoire de
l'Occident
Pour terminer,
qu'arrive-t-il lorsque l'évidence
universellement admise d'un événement se
heurte à la réalité? Ainsi,
contrairement aux
modélisateurs-réchauffistes d'origine
anthropique du GIEC, on constate que la
banquise de l'Arctique ne fond pas mais
augmente, même si, ici et là, quelques
glaciers rétrécissent, conformément aux
variations locales plurimillénaires et
naturelles du climat. Les hérétiques qui
contestent la religion climatique
officielle selon laquelle les activités
humaines productrices calamiteuses de
CO² sont la cause des modifications du
climat, demeurent interdits de parole
dans les médias, interdits de
publications dans les revues
scientifiques et barrés de tout
avancement de leur carrière
universitaire. En France, aucun média,
aucun organisme officiel n'ose braver le
pape du climat - M. Jouzel - et sa
camarilla de cardinaux du réchauffisme
d'origine humaine. Dans un siècle, nos
descendants se moqueront de notre
crédulité et de notre soumission à leurs
injonctions politico-économiques fondées
sur des données fantaisistes. Occupées
par des "marches pour le climat",
les foules européennes culpabilisées et
domestiquées ne pensent même plus à "marcher"
contre la politique anti-sociale de
leurs gouvernements.
Voir :
SOS Nounours sur un glaçon
Il est passionnant
de soulever le tapis sous lequel la
vérité est balayée . Et cela précisément
en appliquant le conseil d'un des plus
grands falsificateurs de la vérité
historique - le Colonel House -
lequel manifestera son talent de
manipulateur dans la démonstration qui
suit des circonstances réelles dans
lesquelles les Etats-Unis se sont
finalement joints - tardivement - à la
France, à l'empire britannique et à la
Russie tsariste dans la guerre contre
l'Allemagne et ses alliés
austro-hongrois qui faisait déjà rage en
Europe depuis plus de trois ans.
Les petites
gens de ce pays sont d'incurables et
invétérés adorateurs de héros. Avec un
slogan qui exprime leurs " vagues
aspirations ", on peut facilement les
manipuler …
Ce pseudo colonel
conseillait d'imiter les chiens
truffiers. Il fallait, disait-il, tenter
de remonter aussi haut que possible à la
racine d'un événement et renifler
l'odeur d'une décision. En tant que père
Joseph d'un Président des Etats-Unis
inconsistant, faible, influençable puis
malade et finalement quasiment remplacé
par sa femme, il était bien placé pour
savoir a quel point il est facile de
leurrer les contemporains. "Les
petites gens de ce pays sont
d'incurables et invétérés adorateurs de
héros. Avec un slogan qui exprime leurs
" vagues aspirations ", on peut
facilement les manipuler … "
C'est donc en fin
connaisseur qu'il a prononcé ces paroles
ailées: La chose la plus difficile
au monde est de suivre à la trace
n'importe quelle idée jusqu'à sa source."
L'entrée en
guerre des Etats-Unis en 1917 -
préparatifs
Dès le début de la
guerre, Français et Anglais comprennent
l'importance du soutien des juifs
sionistes en faveur de l'effort de
guerre. Ils prennent surtout conscience
du poids et du pouvoir du sionisme
américain. En novembre 1915, Victor
Basch, le futur Président de la
ligue des droits de l'homme et ami du
leader sioniste Max Nordau, est
envoyé aux Etats-Unis par le
gouvernement français. Sa mission, au
cours d'une tournée de conférences,
était d'insister sur l'antisémisme
allemand et de créer une atmosphère
favorable aux alliés alors que
l'Amérique, à ce moment-là, était
globalement germanophile.
A cette occasion,
Victor Basch a non seulement négocié
avec deux personnalités sionistes très
influentes aux Etats-Unis - Louis
Brandeis, leader du mouvement
sioniste américain et le banquier
Jacob Schiff - le soutien moral et
financier des sionistes américains aux
alliés européens, mais lié ce soutien à
celui de la réalisation de ce qui
n'était encore qu'un projet:
l'installation des juifs en Palestine,
ardemment revendiquée par les sionistes
américains. Le banquier Schiff, ennemi
virulent des Romanov et présumé
financier des Soviets, était réticent en
raison de la présence de la Russie dans
l'alliance. Présence russe capitale qui
a mobilisé les troupes allemandes sur le
front de l'Est et coûté à la Russie
tsariste le sacrifice de 140 000
combattants. Finalement, les riches
sionistes américains ont accepté de
faire un effort financier en faveur des
alliés pendant que la France et
L'Angleterre se sont portées garantes de
la liberté de culte des juifs russes.
Ces marchandages se
déroulaient à la suite de l'élection du
Gouverneur du New-Jersey - Woodrow
Wilson - à la Présidence des
Etats-Unis dans les circonstances
rocambolesques qui avaient présidé à la
main mise des banquiers sur la création
de leur monnaie - le dollar - lors de la
naissance de la FED.
Petit rappel.
A la suite des
paniques bancaires de la fin du XIXe
siècle et de la plus grave d'entre
elles, celle de 1907, le Congrès décida
qu'il fallait réformer tout le système
bancaire et, avec la National
Monetary Commission (Commission
Monétaire Nationale), il créa deux
sous-commissions, l'une chargée
d'étudier en détails le système
monétaire américain tel qu'il existait
et la seconde, dont il confia la
responsabilité au sénateur Aldrich,
était chargée d'étudier le système
bancaire "européen " , c'est-à-dire,
évidemment dans son esprit, le système
bancaire anglais.
Or, la banque
d'Angleterre se trouvait - et se trouve
toujours - entre les mains de banquiers
privés et notamment de la pléthorique
famille Rothschild . (...)
Une réunion dans
l'Ile Jekyll avait donc été décidée en
grand secret et personne, hormis ses
participants, n'en eut connaissance - ni
la presse, ni le public, ni surtout
le Congrès - avant l'adoption , le
23 décembre 1913 de la loi sur le
fonctionnement de la Réserve fédérale,
alors que la Commission monétaire
avait prévu que les délibérations
devaient se dérouler publiquement dans
l'enceinte du Congrès.
Il avait fallu
trois grandes années aux conspirateurs
pour trouver le moment propice à
l'adoption de leur projet par le
gouvernement et pour donner une caution
politico-juridique au cartel
international de banques d'affaires
privées qu'ils avaient imaginé
durant le séjour dans l'Ile Jekyll.
(voir
La conspiration de l'Ile Jekyll, #1,
in Aux sources de l'escroquerie
de la Réserve Fédérale )
La bataille fut
rude. Il s'agissait bien d'un cartel
puisque ces banquiers, rivaux les uns
des autres en Allemagne, en France, en
Angleterre, se mirent secrètement
d'accord aux Etats-Unis afin de créer
ensemble une nouvelle entité bancaire
privée, elle aussi, dans laquelle ils
collaboreraient étroitement et qui
donnerait naissance au Système monétaire
du Nouveau Monde.
(...)
Depuis la grande
panique boursière de 1907, qui avait
suivi les crises de 1873 et de 1893, que
le public américain imputait aux
manoeuvres des banquiers, toute
initiative de leur part était frappée
d'opprobre et aucun membre du Congrès
n'aurait osé voter un projet qui aurait
reçu le sceau de leur approbation.
C'est pourquoi
une rude bataille politico-médiatique
fit rage au Congrès et dans la presse
durant les années 1910, 1911 et 1912
afin d'assurer la promotion du projet
Jekyll. Après avoir réussi à
faire élire , en 1912, le candidat
qu'ils avaient choisi , le démocrate
Woodrow Wilson, Gouverneur du New-Jersey
et ancien président de Princeton - dont
ils avaient financé la campagne et qui
était leur homme - les conspirateurs
eurent alors l'idée géniale de mettre
dans leur jeu deux banquiers de moindre
renom et démocrates, comme le Président,
l'un de la Chambre des représentants,
M. Carter Glass, et l'autre du
Sénat, M. 0wen - donc appartenant
, en principe, au parti des défenseurs
des " intérêts du peuple " . Le nouveau
Président et les deux banquiers
passaient dans le pays pour des
ennemis du "Wall Street MoneyTrust" .
C'est là qu'il
faut admirer la rouerie et la
connaissance de la psychologie des
foules de nos conspirateurs. Pendant que
les deux lièvres candides vantaient dans
la presse le projet élaboré à Jekyll
Island , devenu le Bill Owen-Glass
en affirmant que ce n'était pas le
projet des banquiers, les vrais
rédacteurs du projet et notamment le
puissant homme d'affaires et banquier ,
Frank Vanderlip et le sénateur Aldrich
le critiquaient véhémentement dans les
journaux. En même temps, ils finançaient
en secret une campagne de promotion
menée par des hommes de paille dans les
Universités - notamment à Princeton, à
Harvard et à l'Université de Chicago,
subventionnée, à l'époque , par John D.
Rockefeller à hauteur de cinquante
millions de dollars - ainsi que dans
tous les centres d'influence économique
auxquels ils avaient accès.
(Voir 6 - Les
préparatifs du coup d'Etat
constitutionnel
,
http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos/conspirateurs/conspirateur.html
)
Les banquiers
n'étaient pas les seuls intéressés par
le choix du candidat Wilson à la
Présidence. Le rabbin Stephen Wise,
un sioniste influent, déclarait dès
1910, au cours d'une conférence dans le
New-Jersey que "M. Woodrow Wilson
sera élu Président des Etats-Unis".
Remarquable prémonition .
Et le Colonel House
de confirmer: "Je me suis tourné vers
Woodrow Wilson comme étant le seul homme
qui en tous points se montrait à la
hauteur de la tâche"(M. Howden),
tout en se contredisant immédiatement: "
L'ennui avec l'obtention d'un candidat à
la présidence, c'est que l'homme qui est
le mieux adapté pour cette place ne peut
être désigné, et s'il était désigné, il
ne pourrait être élu. Le Peuple prend
rarement le meilleur homme adapté au
poste ; il est donc nécessaire de
travailler pour le meilleur homme qui
puisse être désigné et élu, et en ce
moment, Wilson semble être cet homme."
Après l'élection,
le rabbin. Wise avait déclaré que "nous
avons reçu une aide chaleureuse et
encourageante de la part du colonel
House, ami intime du président… House a
non seulement fait de notre cause
l'objet de son attention particulière,
mais a servi d'officier de liaison entre
l'administration de Wilson et le
mouvement sioniste. "
C'était le Colonel
House qui avait choisi le slogan de la
campagne électorale de Woodrow Wilson: "Il
nous a préservés de la guerre".
Ce slogan était destiné à flatter le
pacifisme du pays. Or, en même temps
qu'il avait l'air de partager le
pacifisme de Wilson, House, en
collaboration avec ses amis sionistes et
le cartel des banquiers inventeurs de la
machine à cracher des dollars
pompeusement dénommée Federal Reserve
- Rothschild Banks of London and
Berlin, Lazard Brothers Bank of Paris,
Israel Moses Schieff Banks of Italy,
Warburg Bank of Hamburg and Amsterdam,
Lehman Brothers Bank of New York, Kuhn
Loeb Bank of New York, Chase Manhattan
Bank of New York, Goldman Sachs Bank of
New York - il travaillait activement
en faveur de l'entrée en guerre.
En même temps et
parallèlement, les principaux dirigeants
du mouvement sioniste américain et
anglais - Stephen Wise, Bernard
Baruch, Chaim Weizmann, Louis Brandeis
- militaient eux aussi ardemment et en
sous-main pour l'entrée en guerre des
Etats-Unis. Les banquiers ne songeaient
qu'aux profits qu'ils en tireraient,
mais pour les sionistes la destruction
de l'empire ottoman et le remodèlement
du Moyen Orient étaient les conditions
nécessaires à la réalisation de leur
projet: l'installation des juifs du
monde entier en Palestine, devenue un "Etat
juif".
Durant cette
période, le Secrétaire d'Etat de
l'époque, William Jennigs Bryan,
pacifiste et anti-impérialiste
convaincu, dénonça dans un rapport: "Les
vastes intérêts des banques "
qui étaient "profondément
intéressés par la guerre mondiale, en
raison des amples opportunités qu'elles
offraient à réaliser de gros profits".
Cette guerre rapporta directement
deux cent millions de dollars à J.D.
Rockefeller, mais comme les Etats-Unis
durent emprunter trente milliards,
augmentés, évidemment, des intérêts
payés à la Réserve fédérale qui venait
opportunément d'être officiellement
constituée, les profits des banquiers
internationaux se trouvèrent
exponentiellement augmentés.
Le Colonel House
devint de fait le vrai Ministre des
affaires étrangères. Une note de son
éditeur Charles Seymour éclaire
la personnalité de cet homme de l'ombre
: "Il fuyait la publicité par un sens
de l'humour sardonique qui était
chatouillé par la pensée qu'invisible et
souvent insoupçonné, sans grande
richesse ni poste élevé, par le simple
pouvoir de la personnalité et du bon
sens, il détournait en réalité
les courants de l'Histoire."
Et lui-même
explique comment il influençait la
politique du Président: "Avec le
président, comme avec tous les autres
hommes que j'ai cherché à influencer,
c'était invariablement mon intention de
lui faire penser que les idées qu'il
tirait de moi étaient les siennes
propres… " (in Papiers intimes)
A ce titre, il
commença à prêcher la nécessité de bâtir
une grande armée et une marine
puissante. "Pendant que le Président
rêvait de sauver le monde, House
commençait à envisager la possibilité
que les USA deviennent une puissance
mondiale", écrit son dernier
biographe Hodgson. Il est l'homme
qui lança les Etats-Unis sur la voie de
l'empire militaire conquérant qu'il est
devenu depuis lors. Il confia à son
journal le 12 février 1917 : "Nous
dérivons vers la guerre aussi rapidement
que je m'y attendais ."
Préparation
psychologique du pays
En 1914, au début
des hostilités, l'immense colonie
d'origine allemande était omniprésente
dans tous les centres économiques du
Nouveau Monde. Ainsi, tous les journaux
étaient entre les mains de juifs
allemands qui contrôlaient également
tous les medias. De plus Berlin
demeurait le centre du sionisme
international et les juifs allemands ,
parmi les plus riches et les plus
influents, étaient hostiles au sionisme.
L'un d'entre eux, Gabriel Reiser
répondait aux révolutionnaires sionistes
de Russie que "nous n'avons pas
immigré ici ; parce que nous sommes nés
ici, nous n'émettons aucune
revendication à un foyer quelque part
ailleurs. Soit nous sommes des
Allemands, soit nous sommes sans foyer".
Un dramatique
événement survenu en 1915 accéléra le
changement de la psychologie des
Etats-Unis à l'égard des belligérants
européens, et notamment à l'égard de
l'Allemage: il s'agissait de l'attaque
par un sous-marin allemand du paquebot
anglais, le Lusitania, qui
transportait à la fois des munitions et
1198 passagers, dont 125 américains .
Cependant, les
archives diplomatiques permettent de
reconstituer les motivations de ce drame
en forme de complot. Un entretien entre
le Colonel House et Sir Edward
Grey, le Ministre des Affaires
Étrangères anglais de l'époque, envoyé
par son gouvernement avec la mission de
convaincre les États-Unis d'entrer dans
la guerre aux côtés de la France, de
l'Angleterre et de la Russie, est
révélateur: "Que feraient les
Américains si les Allemands faisaient
couler un paquebot avec des passagers
américains à son bord?" avait
demandé le Ministre anglais. A quoi le
Colonel House avait répondu: "Je
pense qu'une vague d'indignation
emporterait les États-Unis et que cela
en soi-même serait suffisant pour nous
amener à la guerre."
L'envoi du
Lusitania le 7 mai 1915 dans une zone de
guerre sillonnée par ces redoutables
navires, indétectables à l'époque,
ressortissait d'autant plus à une
machination criminelle que l'ambassade
d'Allemagne avait fait paraître des
avertissements très clairs dans le
New York Times, prévenant les
passagers que s'ils montaient à bord du
Lusitania, ils le feraient à leurs
risques et périls.
Or, les sous-marins
allemands furent la grande surprise de
cette guerre. Ils avaient anéanti tous
les convois des alliés dans l'Océan
Atlantique et menaçaient
l'approvisionnement alimentaire ainsi
que celui en munitions des alliés
européens. Le Lusitania n'était pas un
simple paquebot de transport de civils.
Ses cales étaient bourrées de munitions.
C'était donc une provocation délibérée
et une condamnation à mort de ses
passagers. Mais ce fait ne fut découvert
que tardivement. Sur le moment, il fut
proclamé que les barbares d'outre-Rhin
attaquaient même des paquebots civils.
Du jour au
lendemain les journaux pro-allemands
sont devenus anti-allemands. C'étaient
des bandits, des huns cruels, des
sauvages inhumains. Désormais, ces
journaux étaient remplis d'histoires de
Huns sauvages coupant les mains des
bébés et violant les femmes. La très
morale Amérique ne pouvait demeurer
indifférente à ces horreurs.
Les Etats-Unis sont
coutumiers de ce genre de montages.
Ainsi le Président Mac Kinley
avait pris le prétexte d'une explosion à
bord du cuirassé Le Maine pour
déclarer la guerre à l'Espagne et "libérer"
Cuba - on sait depuis le renflouage du
navire, que l'explosion était
accidentelle et venait des munitions
stockées trop près des chaudières du
navire, comme le prouve le type de
déchirures de la coque vers l'extérieur.
En août 1964, le président Lyndon B.
Johnson avait pris le prétexte d'une
attaque des destroyers US dans le
Golfe du Tonkin afin de déclarer la
guerre au Vietnam du Nord - on sait
aujourd'hui qu'il s'agissait d'un
mensonge délibéré. Il a été révélé par
le commandant de marine James
Stockdale survolant cette nuit-là le
Golfe de Tonkin que les navires US
tiraient sur des cibles fantômes et
qu'il n'y avait pas eu d'attaque du
tout. L'attaque de Pearl Harbour
le 7 décembre 1941, en revanche, avait
bien existé, mais le commandement avait
reçu un avertissement de guerre
imminente, les navires auraient pu être
mis à l'abri s’il avait été tenu compte
de l’avertissement.
Je ne rappelle que
pour mémoire les pseudo destructions des
couveuses de bébés par la soldatesque
irakienne, les mensonges sur les
charniers serbes à l'origine des guerres
de Yougoslavie, les introuvables armes
de destruction massive de Saddam Hussein
à l'origine de celles d'Irak, les
franchissements répétés de "lignes
rouges" inventées par les gardiens
de la vertu politique à la suite de
pseudo attaques chimiques contre des
civils censées l'oeuvre de l'armée
syrienne et donnant lieu chaque fois à
des salves de missiles démocratiques.
Les sous-marins
étaient la nouvelle arme de destruction
massive mise au point par les Allemands.
L'empire maritime anglais était
particulièrement sensible à cette arme
redoutable. Les Allemands étaient seuls
à en posséder à l'époque. Les ravages
que ces navires avaient opérés dans les
approvisionnements des alliés étaient si
considérables que les alliés étaient en
difficultés sur le champ de bataille
européen.
Toujours est-il que
le torpillage du Lusitania avait changé
la psychologie des Etats-Unis à l'égard
de l'Allemagne et le Colonel House
continuait de travailler ardemment dans
le sens de l'entrée en guerre. Il avait
averti le Président que les Américains "ne
pourraient pas continuer à demeurer des
spectateurs neutres" (Hodgson).
Ce revirement de
l'opinion provoqua à titre collatéral la
démission du Secrétaire d'Etat le plus
pacifiste du gouvernement, William
Jennigs Bryan. Il fut remplacé par
Robert Lansing dont la discrétion
légendaire donna naissance à une
plaisanterie qui fit le tour de
Washington:
"Question :
Comment épelez-vous Lansing ? Réponse
H-O-U-S-E. "
Mais le drame du
Lusitania n'avait pas suffi à vaincre la
conviction pacifiste du Président. Le
Colonel House révèle dans son Journal
intime à la date du 4 janvier 1917 que
le Président avait fermement confirmé sa
position: "Il n'y aura pas de
guerre, le pays n'a nullement
l'intention de se laisser entraîner dans
le conflit. Nous sommes le seul pays
neutre parmi les grands peuples de race
blanche et cesser de l'être serait un
crime contre la civilisation ".
(Intimate Papers, tome II,
page 288.)
La poussée du
sionisme international en faveur de
l'entrée des Etats-Unis dans la guerre
en Europe
En 1916,
l'Angleterre commençait à manquer de
munitions et la défense de Verdun avait
saigné l'armée française, qui avait
perdu des dizaines de milliers d'hommes.
Le front occidental commençant à faiblir
s'est tourné de nouveau en direction des
Etats-Unis.
Arthur Balfour,
envoyé dare dare aux USA s'était montré
d'autant plus pressant à essayer de
vaincre le pacifisme du Président
américain que le puissant mouvement
sioniste anglais, qui ne rêvait que de
la Palestine, avait impérativement
besoin d'une victoire anglaise sur
l'empire ottoman au Moyen Orient où
l'Angleterre était également engagée, et
donc d'une poursuite de la guerre. La
France n'avait pas non plus intérêt à
une paix fondée sur le Status quo
ante basis, car cela aurait signifié
le renoncement définitif à l'Alsace et à
la Lorraine conquises par l'Allemagne
après la défaite de 1870.
Ce comportement
mettait en évidence l'incohérence
psychologique et politique de l'homme
Wilson dans la mesure où il ne semblait
pas avoir pris conscience du fait que
son pacifisme tenace le plaçait en
porte-à-faux avec l'action menée par son
propre gouvernement depuis le début de
son premier mandat. En effet, les
forces qui poussaient à la guerre, à
savoir son entourage direct ainsi que
les mouvements sionistes et les grands
groupes financiers, constituaient
précisément les forces politiques qui,
dès l'origine, avaient favorisé puis
payé son élection et avaient jusqu'alors
soutenu ou plutôt imposé leur politique.
En retour, W. Wilson candidat, puis
Président n'avait pas lésiné sur les
gages donnés au mouvement sioniste et
aux banquiers.
Ce fut donc un jeu
d'enfants pour cet ensemble de forces
d'enfoncer la frêle barrière idéologique
qui leur était opposée de la part du
Président Wilson. Le torpillage d'un
nouveau navire, le Vigilentia
le 6 avril 1917 et une manipulation
élémentaire et plutôt rocambolesque,
sorte de variante de la Dépêche d'Ems
qui avait déclenché la guerre de
1870 entre la France et la Prusse, mit
le feu aux poudres.
Il s'agit d'un
document connu sous le nom de
télégramme Zimmermann du nom du
Ministre allemand des affaires
étrangères. Arthur Zimmermann
aurait envoyé le 16 janvier 1917 à son
homologue mexicain un télégramme lui
offrant l'alliance de l'Allemagne en cas
de guerre avec les Etats-Unis, afin
d'aider le Mexique à reconquérir les
territoires annexés par le nouvel Etat
au Texas, en Californie, au Nevada, en
Arizona, au Wyoming et au Colorado.
Les récits de la
manière dont ce télégramme aurait été
intercepté divergent: il en existe six
versions et l'original du télégramme n'a
jamais été retrouvé. Le pseudo document
est daté du 16 janvier 1917, mais il ne
fut divulgué par voie de presse que le
26 février 1917 . Il provoqua, comme
prévu, la fureur de la presse et
l'indignation de la population.
Le Colonel House
est supposé en être l'auteur.
Le "télégramme
Zimmermann" n'est pas le seul
élément qui poussa les Etats-Unis dans
la guerre: l'Allemagne ayant renforcé la
guerre sous-marine était en passe
d'asphyxier une Angleterre et une France
exténuées. La Russie, qui entrait dans
les affres de sa révolution communiste
s'était retirée de l'alliance. Mais
devant l'émoi provoqué par la
publication de la menace contenue dans
ce document Zimermann, le Président
Wilson s'est vu contraint de déclarer
l'intention des Etats-Unis de rejoindre
les alliés européens: "Nous ne
voulons pas affirmer par une victoire la
force matérielle des Etats-Unis, mais
simplement défendre les droits de
l'humanité dont nous sommes seuls le
champion."
Cette déclaration
de "guerre morale" menée au nom
des "droits de l'humanité" dont
les Etats-Unis seraient les "champions"
sonne d'une manière étrangement
familière à nos oreilles. Toutes les
guerres menées par les Etats-Unis l'ont
été au nom des "droits de l'humanité"
et un champion contemporain de la "guerre
morale" répond en écho au Président
Wilson: "Les outils de guerre ont
un rôle à jouer pour préserver la paix
" . (Président Barack Obama lors
du discours qu'il prononça à Oslo le
10 décembre 2009 en recevant le prix
Nobel de la paix et la bourse
afférente).
Le même belliciste
"moral" continue de provoquer des
guerres avouées ou sournoises en
Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au
Yémen , en Somalie, au Honduras, en
Syrie, en Serbie sans compter les
menaces contre la Russie, l'Iran ou le
Venezuela encerclé par pas moins de
treize bases américaines situées en
Colombie, à Panama, à Aruba et Curaçao,
ainsi que par les porte-avions et les
vaisseaux de la IVe Flotte. S'y ajoute
la récente provocation à l'égard de la
Chine que constitue la gigantesque vente
d'armes à Taiwan et le déploiement de
boucliers anti-missiles dans plusieurs
pays du Golfe. L'empire militaire est en
marche sous la bannière de la "morale".
Décidément, l'oxymoron "guerre
morale" sert toujours aussi
efficacement à masquer les intérêts
réels de la "seule puissance
militaire de la planète", selon
l'expression du Président Obama.
Le 27 mars 1917, le
président Wilson enfin "retourné",
demanda au Colonel House "s'il devait
demander au Congrès de déclarer la
guerre ou s'il devait annoncer qu'ils
étaient en état de guerre". M. House
"conseilla la deuxième option ",
si bien que les Américains découvrirent,
le 2 avril 1917, qu'ils étaient en état
de guerre.
Néanmoins, le 6
avril 1917, le Congrès américain vota
l'entrée en guerre des Etats-Unis.
Cependant,
l'enthousiasme français a été rapidement
tempéré car il a fallu attendre près
d'un an pour que les effets de
l'intervention des troupes américaines
se fassent sentir sur le terrain.
Les Etats-Unis sont
entrés dans la guerre en tant qu'"associés"
des forces armées déjà sur le terrain et
non en tant qu'"alliés", ce qui
signifiait qu'ils ne se sentaient pas
liés par les traités signés
ultérieurement entre les belligérants de
la première heure.
Le Colonel House
entreprit alors de planifier le monde de
l'après-guerre selon les vues et les
intérêts tant des Etats-Unis que des
groupes de pression sionistes qui
rêvaient de la Palestine. Il fut
l'initiateur de la création du groupe
The Inquiry, composé de 126 membres,
dont 119 d'origine juive, comme l'écrit
Benjamin Freedman dans un
discours prononcé à l'hôtel Willard de
Washington DC en 1961. "Je suis bien
placé pour le savoir, écrivait-il,
puisque j'étais l'un d'eux".
Les membres de
cette "citerne pensante "- "Think
Tank" - réfléchissaient au "bonheur
de l'humanité" - et plus
particulièrement au leur et à celui de
l'Europe dont ils s'étaient attribué la
tâche d'aménager l'avenir politique en
vue d'une paix éternelle. Tous firent
partie de la pléthorique délégation qui
accompagna le Président et le Colonel
House à Versailles.
Alors que de
nombreux historiens européens
s'extasient sur la "doctrine Wilson"
dont Inquiry représentait la
quintessence avec son slogan du "droit
des peuples à disposer d'eux-mêmes "
- slogan qui n'était pas du tout destiné
à s'appliquer aux peuples colonisés
d'Asie et d'Afrique - Hogdson
révèle la totale ignorance des réalités
politiques européennes dont faisaient
preuve ses membres: "Parmi ces
universitaires de la Commission, peu
d'entre eux étaient des spécialistes des
affaires européennes (…) et celui qui
avait été chargé de travailler sur
l'Italie a reconnu plus tard qu'il ne
savait pas l'italien (…) Lorsqu'il fut
question du Moyen Orient, les membres
d'Inquiry ne surent quoi dire et
lâchèrent prise."
Ils produisirent
néanmoins un document en quatorze points
et ils avaient rien de moins que
l'intention de les imposer tous tels
quels.
Ce qu'ils firent.
Bibliograhie
--The intimate papers
of Colonel House arranged as a narrative
by Charles Seymour,
Boston, New York:
Houghton Mifflin Co, 1926-1928.
- PHILIP DRU :
ADMINISTRATOR : A STORY OF TOMORROW ,
1920-1935,
réédition avec A.M.
House pour nom d’auteur, par W.P. 26, en
2010 et reprint par Forgotten Books en
2017. (Ces deux textes sont disponibles
en libre accès dans le Projet
Gutenberg.)
- Arthur Howden Smith, The
Real Colonel House, Doran
Company, New-York , 1918
-
George Sylvester
Viereck,
The Strangest Friendship In
History, Woodrow Wilson and Col. House,
Liveright, New York, 1932 .
- Une biographie plus récente vient de
paraître: Godfrey Hodgson,
Woodrow Wilson's Right Hand: The Life of
Colonel Edward M. House
(Hardcover, 2006)
- Bien qu'il ne
soit pas consacré dans sa totalité au
Colonel House: l'ouvrage d'Eustace
Mullins, Secrets of the Federal
Reserve, The London Connection,
(2e édition par Bankers Research
Institute, 1984, et reprint par Bridger
House Publishers Inc : « Jekyll
Island Edition edition », le 22
juin 2009).
- Jacques
ATTALI, Les Juifs, le Monde et
l'Argent, Histoire économique du peuple
juif, Fayard 2002,
Michel Abitbol, Les
deux terres promises. Les juifs de
France et le sionisme, Paris, Olivier
Orban, 1989
- S. Freud,
W.C. Bullit, Payot 2005 ,
President T.W.Wilson, portrait
psychologique , (livre de
poche).
- Isaiah Friedman,
The Question of Palestine.
British-Jewish-Arab Relations :
1914-1918, Brunswick,
Transaction Publishers, 1992
- Si Ahmed Taleb
, La colonisation de l'Orient
arabe (1914 - 1918) Books on
demand , 2018
- Blanche E.C.
Dugdale ,
Arthur James Balfour, First Earl
of Balfour , Hutchinson C°
Publishers , London 1939,
- Jill Hamilton
,
God, Guns and Israël, Britain, The first
World War and the Jews in the Holy City,
Sutton Publishinf, 2004
- Bernard Wasserstein,
The British in Palestine. The
Mandatory Government and Arab-Jewish
Conflict, 1917-1929, Londres,
Blackwell, 1991
11 novembre 2018
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