Opinion
L'étrange fatwa d'Al-Azhar
Ali El Hadj Tahar
Capture
d'écran PalSol
Mercredi 18 février 2015
Al-Azhar s'est de
nouveau opposé à la représentation du
Prophète Mohamed (QSSSL) dans le film
iranien Mohamed Rassoul Allah, estimant
qu'une telle démarche portait atteinte
au caractère sacré des prophètes et des
messagers.
Dans un communiqué rendu public
récemment, Al-Azhar a exprimé son
opposition à la représentation du
Prophète dans le film iranien Mohammad
Rassoul Allah dont la projection a
commencé à Téhéran. Al-Azhar a rappelé
sa position contre toute représentation
des prophètes et des messagers dans des
œuvres cinématographies ou artistiques.
Ainsi donc, l’institution égyptienne,
dont les musulmans attendaient un esprit
d’ouverture et de modernité, se
distingue par un esprit archaïque qui
bannit l’image alors que le Coran
n’interdit que les représentations
susceptibles d’être adorées comme
l’étaient les statues vénérées avant
l’avènement de l’islam, dont Al-Lat, Al-Izza
et Houbel.
Tout comme le christianisme, l’islam
n’est pas iconoclaste (il ne détruit pas
ni n’interdit l’image) mais aniconiste
(il n’adore pas l’image), comme
l’explique le savant Titus Burckhardt
dans L’art de l’islam. En ces temps
sombres de domination de l’esprit
wahhabite qui nuit tant à l’islam, une
institution telle qu’Al-Azhar devrait
faire preuve de modernité et d’ouverture
; or, son édit s’inscrit dans la somme
des discours, livres et fatwas qui font
reculer dangereusement l’islam dans la
stagnation, voire la régression dont le
pendant est l’extrémisme excommunicateur
de Daesh et autre Boko Haram.
L’ignorance ― par la majorité des
théologiens musulmans dont ceux
d’Al-Azhar― des sciences et des
technologies, comme leur mépris de
l’art, de ses fonctions sociales,
politiques, éducatives, culturelles,
enfoncent les musulmans dans
l'arriération, voire dans l’intolérance
et les dérives terroristes. Or, ces
imams et savants sont supposés disposer
de savoirs encyclopédiques incluant
toutes les disciplines de leur temps,
afin de faire avancer l’islam et de
faire entrer notre civilisation dans la
contemporanéité — voire dans le
millénaire, car elle a plus de 700 ans
de retard dans tous les domaines de la
connaissance.
Selon la logique d’Al-Azhar, il faudrait
donc interdire Er-Rissala (Le Messager),
le film du Syrien Mustapha El-Aqqad, un
chef d’œuvre cinématographique qui a
réussi à faire comprendre la religion
musulmane et même à convertir à l’islam
de très nombreuses personnes.
Depuis la mort de Mohamed Al-Bouti,
assassiné en 2013 par les terroristes à
Damas, l’islam sunnite s’avère incapable
de porter notre religion de l’avant et
de participer à l’épanouissement des
musulmans, non pas parce qu’il n’a pas
de savants, mais parce que les plus
modernes d’entre eux n’ont pas de
visibilité, faute de médiatisation.
L’avis de l’institution cairote
s’inscrit dans une logique
d’arrière-garde alors qu’elle est
supposée s’inscrire contre le fanatisme
et l’esprit rétrograde du wahhabisme que
ce même Al-Azhar se dit combattre.
«Les prophètes et les messagers ne
doivent être représentés sous quelque
forme que ce soit, et ce, quel que soit
l'art concerné, afin de préserver leur
caractère sacré», a précisé le
communiqué d’Al-Azhar. Faut-il déduire
que les chrétiens qui représentent le
Christ et les saints ne préservent pas
le caractère sacré de ceux-ci ? En
voulant bien faire, Al-Azhar fait dans
la précipitation et dans l’amalgame
puisque cet avis vient après la
publication d’une autre caricature
insultante du Prophète par le journal
Charlie Hebdo. Or, contrairement à ce
journal raciste ― qui s’inscrit dans une
stratégie de stigmatisation de l’islam
afin de créer un «clash des
civilisations» prôné par Huntington et
les politiciens néoconservateurs―, le
film iranien vise à faire connaître le
message du Prophète, dans une entreprise
culturelle et cultuelle qui participe
donc du djihad tel que prescrit dans le
Coran, djihad qui consiste à éclairer
les consciences et participer de
l’épanouissement de l’humanité tout
entière, pas à museler la conscience et
l’imaginaire des musulmans.
Le Prophète lui-même a protégé les
images de Jésus et de Marie qui
figuraient sur la Qaâba
Al-Azhar ignore-t-il à ce point
l’histoire de l’art alors que le
Prophète Mohamed et ses compagnons ont
été représentés de nombreuses fois dans
des miniatures qui figurent dans de
nombreux livres anciens ? Illustrés de
miniatures qui représentent des
personnages historiques et des saints,
dont le Prophète Mohamed, plusieurs de
ces manuscrits musulmans sont conservés
dans des bibliothèques et des musées de
pays sunnites et chiites comme la
Turquie et l'Iran.
Les professeurs d’Al-Azhar ignorent-ils
que l’islam n'interdit pas l'image ou la
représentation humaine alors que c’est
ce même Al-Azhar qui a statué sur le
sort de l’image profane disant, il y a
des décennies de cela, qu’elle est
tolérée en islam ? Rappelons qu’au sujet
du feuilleton Omar (en 2012), Al-Azhar a
également émis un édit religieux (fatwa)
affirmant que les représentations
figuratives des prophètes et de leurs
compagnons étaient interdites. En dépit
de la fatwa, Omar, cette superproduction
historique qui raconte la vie d’Ibn Al-Khattab,
a été diffusée dans de nombreux pays
dont l’Egypte. Au lieu de bénir un film
qui fait connaître l’islam et ses
figures, Al-Azhar a voulu le saper.
Cependant, cette plus grande production
arabe (30 000 acteurs et techniciens de
10 pays) a eu un immense succès.
Al-Azhar nous a donc habitués à des
édits qui vont à contre-courant de la
demande populaire, ce qui leur vaut
d’être superbement ignorés, voire qui le
discréditent aux yeux des citoyens qui
veulent connaître l’histoire de leur
religion à travers des médias de leur
temps. Al-Azhar ignore-t-il que le
cinéma est plus populaire que le livre ?
En ces temps de sensibilité religieuse
exacerbée et même de religiosité, il
devrait même tolérer des bandes
dessinées et des dessins animés sur la
vie des prophètes et des saints. Ce
n’est pas le fait de caricaturer un
saint ou un prophète qui est scandaleux,
en vérité ― car une caricature peut être
saine et respectueuse de leur sainteté
―, mais le contenu des caricatures du
Prophète par le journal danois et celle
mise en couverture du numéro de
l’après-attentat, un contenu éminemment
haineux et pernicieux. De plus, comment
combattre le wahhabisme si ce n’est avec
des moyens de communication modernes ?
Rappelons que l'une des toutes premières
peintures musulmanes représentant le
Prophète remonte à 1307. Dans cette
miniature ― et dans les autres ―, le
dessin est naïf, presque caricatural si
on ne les regarde sans replacer dans
leur contexte d’histoire de l’art. Parmi
les ouvrages contenant ce genre
d'images, il y a Jami' al-Tawarih, un
livre d'histoire générale écrit par
Rashid al-Din Fadl-Allah entre 1306 et
1314. Une copie d'un livre de
l'historien Tabari contient aussi des
images du Prophète. Un autre livre fut
réalisé dans le palais de l'empereur
turc Baysungur (donc sunnite) en 1436 :
il est écrit en turc et comprend 57
miniatures dont certaines figurent le
Prophète Mahomet. Un autre livre, Siyer-i
Nebi, que l'auteur Dariri de Erzurum a
écrit au XIVe siècle. Une copie de cet
ouvrage a été faite par le sultan
ottoman sultan Murad lui-même à la fin
du XVIe siècle.
C'était l'époque où les sultans
faisaient de la calligraphie et de la
miniature, pas celui où l'on censure des
livres et des films ! Cette période
glorieuse de l'art du livre islamique
était celle où les chrétiens allaient à
Damas, Bagdad, Mossoul, Tabriz, Le
Caire, Cordoue ou Grenade pour apprendre
les sciences et acheter de précieux
ouvrages de médecine, d'histoire, de
philosophie ou de mathématiques
illustrés de belles miniatures. Ces
trésors culturels illustrés par les
artistes musulmans sont une fierté pour
notre culture et notre civilisation,
alors à son apogée. Ils sont
précieusement conservés dans les musées
de Topkapi à Istanbul, Téhéran, Londres,
Berlin, New York. Al-Azhar ignore-t-il
leur existence, tout comme les ignorait
le ministère algérien des Affaires
religieuses lorsqu’il a voulu interdire
le livre Soufisme, l'héritage commun, de
Khaled Bentounès, cheikh de la zaouïa
alawiya, en 2009 ? Que penserait Daesh
de la fatwa d’Al-Azhar, lui qui a brûlé
des milliers de livres à Mossoul, en
Irak, l’été dernier ? L'art de l'islam
comprend de nombreuses miniatures qui
représentent non seulement le Prophète
Mohamed mais certains de ses compagnons
ainsi que d'autres prophètes, ainsi
qu’Adam et Eve que nous retrouvons
encore dans des miniatures vendues dans
les souks et qui meublaient les murs de
presque toutes les maisons algériennes
dans les années 1960 et 1970. Si les
musulmans n’ont jamais représenté Allah,
leurs artistes ont librement représenté
le Prophète Mohamed, dans quelques rares
exceptions, à travers ses attributs
humains, à l’exception des détails du
visage : une célèbre miniature le
montre, avec un halo de lumière à la
place du visage, assis sur un tapis et
entouré de Hassan et de Hussein. Une
seconde peinture le représente dans le
Mi’râj, le voyage dans les cieux.
Le hadith du Prophète sur l’image était
destiné à empêcher l’adoration de
l’image du Prophète ou de tout autre
saint, mais en islam, comme dans le
christianisme, l’icône ne fait jamais
l’objet d’adoration. Il n’existe nulle
représentation de Dieu, du Prophète
Mohamed, des saints, etc., dans les
mosquées, dont l’esthétique est purement
abstraite, à base géométrique et
florale.
Toutes les religions sont contre
l’idolâtrie des images
L’islam n’a pas été la seule grande
religion à avoir combattu l’idolâtrie et
les idoles, de même que la crainte de la
figuration n’est pas spécifique à cette
religion. Le Décalogue dit : «Tu ne
feras aucune image de Dieu.» Dans
l’Ancien Testament, Exode, XX, 4, il est
dit : «Tu ne feras point d’image
taillée, ni aucune représentation des
choses qui sont en haut dans le ciel,
ici-bas dans la terre ou dans les eaux,
au-dessous de la terre.»
Cependant, aucune des grandes religions
n’a pu mettre fin à la figuration, à
l’acte de peindre, de dessiner et de
sculpter. Pourtant, Al-Azhar a compris,
dès le XIXe siècle avec l’apparition de
la peinture de chevalet et du cinéma en
Égypte que représenter une figure de
personne, d’un animal ou d’une plante ne
sert pas l’adoration, puisque sans
L’Ecorché de Léonard de Vinci, ni la
biologie, ni la médecine ni la chirurgie
n’auraient évolué.
Les différents interdits de théologiens
chrétiens ou musulmans ne visaient pas à
interdire l’avancée humaine dans les
domaines scientifiques — car sans dessin
il n’y a ni sciences, ni techniques ni
technologies — mais à empêcher le retour
à l’idolâtrie que risquait de provoquer
la représentation des saints et de la
personne humaine, à une époque où la
spiritualité n’était pas encore fondée
sur l’abstraction chez les gens du
commun. Aujourd’hui, il ne viendra à
l’idée de personne d’adorer une image,
une statue, une sculpture, la lune ou le
soleil.
En terre d’islam, la représentation
artistique figurative s’est faite selon
un processus en trois phases : la phase
de l’art abstrait géométrique ou floral
; la phase des sujets vivants tels que
lions, gazelles et autres animaux ; puis
celle où la figure humaine apparaît pour
la première fois sur les murs de Qsayr
Amra et de Qsar al-Hayr alGharby, dans
une fresque reproduisant des femmes nues
sortant du bain. Le sociologue tunisien
Mohamed Aziza dira alors qu’en un siècle
(691 à 743), la conquête de la
figuration est accomplie.
Désormais, l’artiste arabe peut
transcrire une part des aspects de la
vie quotidienne et sociale, et les
restituer par l’image, reflet de
l’imaginaire du groupe, dans les arts
visuels, du cinéma aux beaux-arts. Cet
acquis est fondamental pour la
civilisation musulmane et nul n’a le
droit de le remettre en question.
Il est donc dommage qu’un avis précipité
d’Al-Azhar risque de créer des
malentendus gravissimes à l’heure où
Daesh détruit des livres, des œuvres
d’art, des pièces archéologiques…
Qui ne se souvient de Sid-Ali, le
compagnon du Prophète, sur son boraq
dont les pattes baignaient du sang et
avec son épée «dhou-alfiqar» à double
lame ? Tout comme le film iranien, tout
comme Ar-Rissala, comme le feuilleton
Omar et les dizaines d’autres
moussalsalate religieuses, ces œuvres à
la gloire du Messager et de l'islam ne
sont pas des représentations ou des
icônes destinées à tromper les fidèles
ou à les détourner de la foi. Les
savants d’Al-Azhar ignorent-ils que le
Prophète lui-même a protégé les images
de Jésus et de Marie qui figuraient sur
la Qaâba, à son retour triomphal de
Médine vers sa ville natale ? Certains
de ses Compagnons voulaient effacer
toutes les peintures figurant sur la
pierre noire, il s'interposa, mit sa
main sur le mur et ordonna de n'effacer
que ce qu'il y avait au-dessus, soit les
icônes païennes, pas les représentations
chrétiennes de Marie et de Jésus.
Le Prophète (QSSSL) a fait avancer la
spiritualité en dehors du fanatisme.
C’est avec cet esprit que les
théologiens chiites et sunnites ont
accueilli les anciens ouvrages musulmans
figurant des images du Prophète et des
saints sans les détruire. Ces ouvrages
figurent encore dans des bibliothèques
arabes ou occidentales. L’édit
d’Al-Azhar l’éloigne de la pensée
contemporaine, qui inclue tous les
domaines du savoir, y compris
l’esthétique, ce domaine de la
philosophie et qui est une discipline
fondamentalement occidentale puisque les
Orientaux n’ont aucun esthéticien digne
de ce nom. Voire, ce sont les études de
Titus Burkhardt, Richard Ettinghausen,
Oleg Grabar ou Marilyn Jenkins-Madina et
d’autres auteurs occidentaux qui ont
fait connaître les arts musulmans de la
miniature, de l’enluminure, de la
calligraphie.
Daesh utilise la vidéo pour sa
propagande et Al-Azhar veut interdire le
film religieux ?
Ce sont également des Occidentaux qui
ont étudié l’architecture musulmane et
montré ses richesses et sa beauté. Leurs
études ont été plus déterminantes dans
la compréhension de l’islam lui-même par
le monde que les productions
intellectuelles de certains théologiens
d’Al-Azhar, ou les fatwas et livres
excommunicateurs des wahhabites.
Il existe aujourd’hui des centaines de
fatwas que l’on n’ose même pas lire en
famille tellement elles sont
scandaleuses, et qu’Al-Azhar n’a pas
jugé utile de dénoncer ou de
contrecarrer.
Or, il trouve le moyen de prendre
position contre un film iranien sans
même l’avoir vu. Alors que les
chercheurs du Vatican s’investissent
même dans l’astrophysique, la direction
d’Al-Azhar se montre en décalage avec
l’Histoire — notamment en ces heures
graves ou le wahhabisme est en train de
semer la haine dans nos nations —, et
qu’il est incapable de défendre l’islam
en ces temps de défis et de menaces
liées à un néocolonialisme et un
impérialisme pétaradants.
Alors qu’Al-Azhar a compris l’importance
de l’image dès le siècle dernier, voici
ce même autre Al-Azhar qui dit presque
le contraire, et ce, sans même avoir vu
le film qu’il veut censurer !
A l’heure où même Daesh sait que sa
guerre inclut aussi les médias modernes
— puisqu’il fait sa propagande avec les
vidéos de ses massacres, Al-Azhar fait
montre d’une étroitesse d’esprit digne
du Moyen-âge. Il vient prouver que ses
savants n’ont aucune connaissance des
domaines actuels de la culture et de
l’importance multisectorielle de cette
dernière, y compris dans le domaine
religieux, croyant que la propagation de
l’islam ou sa défense se fait uniquement
par les moyens traditionnels du livre
bien qu’il reconnaisse que ses fatwas ne
font pas le poids face au wahhabisme qui
détient plus de cent chaînes
satellitaires.
Al-Azhar ignore-t-il que c’est par la
culture que l’islam a d’abord devancé le
christianisme ? Les églises ne vont
introduire la musique (clavecin, puis
orgue) que lorsque le Vatican a pris
conscience que les mosquées sont
réalisées dans une esthétique joyeuse et
colorée qui incite à y entrer,
contrairement aux églises d’antan,
sombres, ténébreuses et n’incitant pas à
y accéder ? Aujourd’hui, les batailles
occidentales s’inscrivant dans ce qu’on
appelle le «clash des civilisations» se
font aussi par la culture ; et l’affaire
Charlie Hebdo entre dans cette
perspective.
Al-Azhar a tenu à souligner que
l'interdiction d'une œuvre artistique
quelconque n'était pas de son ressort
mais qu'il lui appartenait, en tant que
principale référence religieuse du
sunnisme, de se prononcer sur de telles
œuvres sur la base de la charia.
Ainsi donc Al-Azhar avoue ne pas se
prononcer sur la base de sa
compréhension du Coran stricto sensu
mais sur la base de la charia, une
jurisprudence ancienne qui relève de la
compréhension d’imams morts depuis
longtemps. Il fait donc preuve de
suivisme et non pas d’innovation et
d’imagination, bien que l’un des
professeurs de ce même Al-Azhar
préconise une théologie qui oublie tous
les interprètes qui ont précédé et de se
baser sur une lecture moderne et
actuelle du texte coranique. Ce savant
égyptien n’a certainement pas été
consulté dans la promulgation de l’avis
contre le film iranien ni contre le
feuilleton Omar.
Nonobstant, il y a encore des savants
musulmans qui savent ce que doit être le
fiqh aujourd’hui, pour répondre aux
besoins spirituels de leurs
contemporains et répondre à la
propagande impérialiste qui veut donner
une image négative des musulmans et de
l’islam.
L’islam a besoin de points de vue pour
son installation dans la modernité, et
non pas d’édits qui vont encore taxer
l’islam et les musulmans d’archaïsme et
d’arriération, ou à stigmatiser le
conflit entre sunnites et chiites,
conflit créé par les wahhabites afin de
servir justement les intérêts
impérialistes et sionistes.
Puis, une mauvaise nouvelle ne tombant
jamais seule, voilà que le 4 février
dernier, Al-Azhar appelle à tuer et
crucifier les terroristes de l'EI, à la
suite de l’assassinat du pilote
jordanien. Al-Azhar sait pourtant que la
crucifixion n’est même pas appliquée en
Arabie Saoudite, le pays du wahhabisme
par excellence, et que le code pénal
dans les autres pays n’inclue pas cette
méthode létale qui fait dresser les
cheveux sur la tête. Al-Azhar préconise
d’imiter Daesh pour le combattre…
A. E. T.
Reçu de l'auteur pour publication
Le sommaire d'Ali El Hadj Tahar
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