ALAHED
La confrontation entre l’Arabie et le
Qatar: résultat de la fermeté de la
Syrie et de l’axe de la Résistance
Akil Cheikh Hussein
Mardi 20 juin 2017
Un coup d’œil rapide sur les
positions prises par les
puissances internationales et
régionales depuis le début de la
guerre contre la Syrie explique
-et c’est un indice
particulièrement important de la
défaite- les raisons des
différends profonds qui ont
éclaté entre les constituantes
du camp de l’agression contre la
Syrie.
Il existe, comme on
le sait, des alliances comprenant des
dizaines d’Etats dirigés par les
Etats-Unis et le royaume saoudien qui
brandissent des mots d’ordre mensongers
prétendant ainsi qu’ils luttent contre
le terrorisme, alors que leur véritable
objectif qui est, le plus souvent,
affiché, n’est rien d’autre que
combattre l’Iran et l’axe de la
Résistance dans la région.
Cependant, ce n’est
qu’un nombre limité d’Etats qui jouent
des rôles efficients dans les tentatives
visant à faire plier la région devant le
projet sioniste et étasunien à travers
la liquidation de l’Iran et de l’axe de
la Résistance. Ces Etats sont, en
premier lieu, les Etats-Unis, le royaume
saoudien, la Turquie et le Qatar.
Au début de la
guerre contre la Syrie, tous ces Etats
adoptaient une attitude unifiée qui
prônait l’éviction du régime syrien et
la mise à l’écart du président Assad.
Cette attitude était exprimée par
l’ex-secrétaire d’Etat étasunienne,
Hillary Clinton, qui a demandé aux
Syriens de porter les armes pour
atteindre cet objectif. Les armes
arrivaient alors en Syrie en grandes
quantités et à travers les frontières de
l’Irak, de la Turquie, de la Jordanie,
du Liban et de l’entité sioniste, aussi
bien que des côtes syriennes. Le soutien
de Washington aux groupes terroristes en
action en Syrie a pris également
plusieurs autres formes diplomatiques et
militaires.
Outre que les
Etats-Unis, des bases et des camps
d’entrainement pour les terroristes
venus pour combattre en Syrie
pullulaient dans les territoires turcs
limitrophes de la Syrie. De leur côté,
les hôtels d’Istanbul et d’Ankara
étaient devenus des quartiers généraux
pour ceux que les services secrets
étasuniens et israéliens nommaient comme
représentants de ce qu’on appelle
oppositions syriennes. Les autorités
turques n’ont point hésité de soutenir
les groupes terroristes qu’elles
manipulaient, dans le vol de tout ce
qui, au nord syrien, tombe sous leurs
mains en matière de pétrole, de produits
et d’équipements industriels.
Quant au royaume
saoudien, Qatar et les autres
pétromonarchies du Golfe, ils se sont
engagés d’utiliser leur pouvoir
financier pour attirer toute sorte de
mercenaires. Ils ont également mobilisé
leurs mass médias et tout ce dont ils
disposaient en matière d’agitation et
d’incitations sectaires au service du
projet anti-syrien.
Pourtant, l’unité
de leurs objectifs n’a pas empêché les
ennemis de la Syrie d’entrer dans des
conflits les uns contre les autres. Les
motifs de l’éclatement de ces conflits
se résument en un mot : La résistance de
la Syrie et de ses alliés et également
les victoires qu’ils ont emportées sur
le terrain depuis Qussayr, Homs et Alep
jusqu’aux celles réalisées sur les plans
diplomatiques.
Les plus
importantes et éminentes de ces
victoires restent celles réalisées au
niveau des réconciliations qui reflètent
le profond attachement des Syriens à
ramener leur pays vers les climats de
coopération et de fraternité qui
prévalaient avant la guerre, climats qui
faisaient de la Syrie l’un des pays les
plus stables au monde sur tous les
plans, y compris sécuritaires et dans le
domaine de la sécurité alimentaire.
Sans même
s’attarder à scruter l’enchainement des
événements qui ont reflété les
différends entre les ennemis de la
Syrie, un coup d’œil rapide sur ces
différends tels qu’ils se posent
actuellement montre qu’ils sont assez
profonds et suffisamment significatifs
de la défaite qui guette les ennemis de
la Syrie.
L'ampleur du
désaccord entre la Turquie et les
Etats-Unis -qui sont tous les deux
membres de première importance dans
l'Otan, a atteint un point de
non-retour, si bien que la Turquie
cherche à s’allier avec la Russie le
principal concurrent des Etats-Unis à
l’échelle mondiale, ce qui ouvre
l’horizon devant des changements
radicaux dans les relations et les
alliances régionales et
internationales.
En dépit de
l’inconditionnelle soumission saoudienne
aux politiques des Etats-Unis,
Washington n’a arrêté, depuis le début
de ses relations avec Riyad, avec le
fameux pacte de Quincy entre Roosevelt
et Ibn Saoud, de faire chanter le
royaume saoudien et de le traiter
hautainement et avec mépris. Ils l’ont
toujours obligé de brader le pétrole et
de renflouer les caisses des banques
étasuniennes en faillite. La loi Jasta
qui accuse les Saoud d’être derrière les
attentats du 11/9 a permis à Washington
de leur extirper au moins la faramineuse
somme de 750 milliards de dollars. Quant
au «butin» versé par les Saoud lors de
la visite de Trump effectuée
dernièrement au royaume, il a
atteint la modique somme de 500
milliards de dollars. Le mépris des
Etats-Unis envers les Saoud a atteint un
niveau qui a permis à Trump de donner au
royaume saoudien l’honorifique titre de
«vache laitière», sans que les Saoud ne
disent un mot pour défendre leur dignité
ainsi bafouée.
Il y a, enfin, la
crise qui bat son plein entre le royaume
saoudien et le Qatar, crise ouverte non
seulement à une confrontation militaire
entre les deux pays, mais aussi entre le
Qatar et la totalité de l’Alliance
golfique et arabe, avec la possibilité
de l’éclatement d’une confrontation
régionale, entre les différentes parties
de la guerre contre la Syrie. Il parait
même que la Turquie a commencé de
prendre des mesures concrètes dans ce
sens.
La situation
pourrait s’arranger momentanément entre
le Qatar et ses sœurs du Golfe. Pourtant
le problème persistera tant que la Syrie
passe d’une victoire à une autre, tant
que le Yémen restera un Vietnam pour le
royaume saoudien et les Emirats, et tant
que le sentiment des Saoud de
s’approcher vers leur fin ouvrira
drôlement leur appétit à ce rêve
enfantin et parasitaire d’«unifier» la
péninsule arabique sous leur drapeau.
Une entreprise perdante dont le royaume
saoudien sera la première victime… Et
tout cela n’est que l’une des
conséquences du fiasco du projet
sioniste et étasunien dans la région
grâce à la fermeté de la Syrie et de
l’axe de la Résistance.
Source :
french.alahednews
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