Opinion
La paix selon Netanyahou ou
le viol du droit international comme
préalable
AFPS
Vendredi 27 novembre 2015
A la faveur de l’onde de choc
provoquée par les attentats de Paris et
du chaos syrien, B. Netanyahou, qui ne
recule devant aucune énormité, a évoqué
devant B. Obama la nécessité pour les
Etats-Unis de reconnaître la
« souveraineté israélienne » sur le
plateau du Golan.
Ressentie pour ce qu’elle est, à
savoir une provocation à l’égard de tous
les pays de la région, elle s’est
accompagnée, dans la presse israélienne,
de plusieurs prises de position dans le
même sens. La plus remarquable en
matière de filouterie ou de gangstérisme
sémantique est sans doute celle de Zvi
Hauser, ancien secrétaire du cabinet du
Premier ministre, appelant à « mener un
dialogue constructif avec la communauté
internationale quant à la modification
des frontières au Moyen-Orient » depuis
1967, la reconnaissance de la
souveraineté israélienne sur le Golan
devant servir « l’intérêt général en
stabilisant la région ».
On croit rêver. Mais oui, on est bien
en effet au cœur du cauchemar
proche-oriental et on peut compter sur
l’inventivité des dirigeants israéliens
pour tenter d’y imposer leur novlangue
et occulter les destructions de villages
et l’expulsion de la majorité de la
population syrienne après 1967.
Ils demandent tout simplement qu’on
leur reconnaisse le doit de violer la
Charte des Nations Unies qui postule
l’inadmissibilité des conquêtes par la
force.
Même attitude, avec d’autres mots
mais avec la même arrogance, quand B.
Netanyahou propose à John Kerry
d’assouplir les mesures entravant la vie
des Palestiniens de Cisjordanie… en
échange de la reconnaissance du droit
d’Israël à étendre les « blocs de
colonies » !
L’occupation et la colonisation étant
ce qu’elles sont, la situation en
Palestine occupée et en Israël reste
dramatiquement tendue : depuis début
octobre quelque 120 morts, victimes pour
plus des 5/6 d’entre eux des tirs
israéliens, 12000 Palestiniens blessés
dont 3000 par balles réelles. Les
manifestations se poursuivent en étant
réprimées avec la même violence, quant
aux attaques au couteau, réelles ou
imaginaires, elles se soldent toujours
par de pures et simples exécutions extra
judiciaires.
On est installé là dans une logique
de domination et d’écrasement de l’autre
qui ne peut mener qu’au chaos.
La France va-t-elle continuer
longtemps à détourner les regards, à
laisser sans réagir proférer de telles
énormités et à s’exonérer de toute
intervention politique sur la Palestine
aux Nations Unies ?
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