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Yediot Aharonot
M.
Ahmadinejad, nous ne voulons pas exterminer Israël,
et arrêtez vos salades
Zohir Andreus
Zohir Andreus
Un
point de vue palestinien sur les vociférations du président
iranien qui, par ailleurs, occupe des terres arabes et, selon l'auteur,
ne cherche qu'à semer la division dans la nation arabe en menant
une politique paradoxale. NdT
Yediot Aharonot, 2 avril 2008
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3526012,00.html
Mahmoud Ahmadinejad, président de l'Iran, mène dans notre région
une politique étrangère problématique, ou paradoxale pour être
plus précis. En voici deux exemples :
Premier exemple : l'occupation de trois îles arabes par la République
islamique d'Iran, la Grande Tunb, la Petite Tunb et Abou Moussa,
qui toutes trois appartiennent aux Emirats Arabes Unis. En dépit
des appels répétés du petit Etat du Golfe à en finir avec
cette occupation et à rendre ces îles à ses vrais propriétaires,
les dirigeants iraniens refusent pour des raisons variées, voire
étranges.
Mais une occupation reste une occupation, et l'on ne peut séparer
l'occupation par Israël de terres arabes de l'occupation
iranienne. Ceux qui exigent d'Israël d'en finir avec l'occupation
des territoires palestiniens ne sont pas en droit de le faire pour
des raisons politiques et morales, tant qu¹eux-mêmes occupent
des territoires qui appartiennent à d'autres.
Deuxième exemple : depuis son arrivée au pouvoir, le président
iranien ne manque pas une occasion d'attaquer Israël. Il répète
devant tous les micros qui lui sont offerts qu'il fera tout pour
effacer l¹Etat juif de la carte. Ces déclarations sont des
insultes à l¹intelligence. Il faudrait faire comprendre à
Ahmadinejad et à son groupe d¹amis vociférants que le peuple
palestinien, qui souffre de l¹occupation israélienne depuis plus
de 40 ans, en a assez de cette rhétorique. Non seulement ses déclarations
nuisent très gravement à la cause palestinienne, mais elles
servent aussi la propagande israélienne dans le monde.
Le point le plus important à souligner du point de vue des
Palestiniens est que nous ne souhaitons ni effacer Israël de la
carte, ni l¹exterminer. Nous avons accepté son existence et
avons admis ce fait historique. Ce que nous souhaitons, c¹est créer,
non pas un Etat d¹ayatollahs, mais un Etat palestinien laïque et
démocratique, à côté de l¹Etat d¹Israël, avec Jérusalem
Est pour capitale, et une solution équitable au problème des réfugiés,
en conformité avec les résolutions des Nations unies.
M. Ahmadinejad, s¹il vous plaît, arrêter de vendre au peuple
palestinien vos illusions et vos tromperies. Le peuple palestinien
a le devoir moral et politique de contrer les tentatives
iraniennes actuelles qui tendent à créer un fossé entre les
organisations palestiniennes. Ils doivent se souvenir de l¹ironie
de la chose : ils sont le seul peuple au monde à ne pas avoir d¹Etat
mais deux gouvernements.
Dernier exemple de politique paradoxale : la visite d¹Ahmadinejad
en Irak il y a quelques semaines. Les commentateurs ont qualifié
d¹historique cette première visite d¹un président iranien en
Irak, pays arabe occupé par l¹ennemi n° 1 de l¹Iran, les
Etats-Unis. Comment expliquer cette contradiction dans la
politique étrangère iranienne ? Un président iranien rend
visite à un pays qui subit une occupation américaine, et dont
les nouveaux dirigeants ont été nommés avec l¹accord du
gouvernement américain et ne peuvent pas mener une politique indépendante
vis-à-vis de Washington.
Alors, il faut demander à M. Ahmadinejad haut et fort : le chemin
des canaux, ouverts ou secrets, avec l¹administration américaine
passe-t-elle par les dirigeants irakiens, qui coopèrent avec vos
ennemis les plus
farouches aux Etats-Unis ? Autre question à laquelle on ne peut
échapper :
Cette visite résulte-t-elle de l¹histoire chiite en Irak et en
Iran ? Et comment les dirigeants iraniens peuvent-ils soutenir les
chiites irakiens, qui ont fait alliance avec l¹occupant américain,
tout en soutenant le Hezbollah qui combat les Etats-Unis et Israël
?
Toute personne sensée aboutira à la conclusion que le conflit
historique entre les nations perse et arabe n¹est pas terminé. L¹Iran
fait tout pour diviser la nation arabe qui, de plus, ne manque pas
de conflits secondaires.
La preuve en est la décision de l¹Egypte et de l¹Arabie
saoudite de n¹envoyer au récent sommet à Damas que des
diplomates de second rang, alors que l¹Iran était représenté
par son ministre des affaires étrangères.
* Zohir Andreus est rédacteur en chef du quotidien arabe israélien
Ma-Alhadath Trad. : Gérard
pour
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