De Gaza
Cinq ans
déjà : l'impunité d'Israël !
Ziad Medoukh
Mardi 25 décembre 2013
Cinq ans déjà, fin
décembre 2008, fin décembre 2013, comme
si c’était hier, un événement terrible
en Palestine, une vraie guerre à Gaza
menée par la cinquième armée du monde
contre une population civile dans une
région sous blocus.
Difficile
d’oublier, même après des années et des
années, difficile de sortir de nos
mémoires ces images bouleversantes, de
vrais massacres contre les enfants de
Gaza.
Ces jours-ci, les
Palestiniens en général, les habitants
de la bande de Gaza en particulier et
avec eux, tous les solidaires
internationaux, commémorent le cinquième
anniversaire de l’agression israélienne
de fin décembre 2008 contre la
population civile, un carnage israélien
qui a fait des centaines de morts et de
milliers de blessés, sans oublier la
destruction massive de toute une région
déjà bombardée et attaquée.
C’était en décembre
2008, cinq ans déjà, cinq années se sont
écoulées, mais il est difficile pour
nous Palestiniens de Gaza d’oublier la
guerre, les massacres et les crimes
commis par cette armée d’occupation,
contre nos femmes et nos enfants, contre
nos maisons et nos écoles, contre nos
usines et nos routes, contre notre
volonté et notre résistance, contre
notre avenir et notre existence.
Comment pourrait-on
effacer les événements dramatiques de
cette guerre israélienne contre la
population civile gazaouite ? Lequel
d'entre nous pourrait oublier les pertes
humaines, la destruction massive de nos
infrastructures civiles ? Y-a-il un seul
Gazaoui qui n’ait été touché directement
ou indirectement par les attaques
sanglantes d’une armée d’occupation qui
visait avant tout les civils ?
Cette année, la
commémoration est particulière, car les
attaques et les agressions israéliennes
se poursuivent jour et nuit provoquant
la mort de civils et des dégâts
importants. Et cela se poursuivra tant
que les crimes israéliens resteront
impunis, et tant que Israël ne sera pas
jugé pour les crimes contre l’humanité
commis contre les enfants de Gaza.
En cinq ans,
beaucoup d’événements se sont passés en
Palestine et dans la région, mais pour
la population civile de cette prison à
ciel ouvert, rien n’a changé.
Cinq ans après la
fin de ce carnage, la situation stagne,
rien ne bouge et les gens, sur place,
attendent et attendent, ils attendent
une ouverture, ils attendent la levée de
ce blocus inhumain, ils attendent une
vraie réaction internationale afin de
mettre fin à l’impunité d’Israël et fin
à leur souffrance.
Ces événements, en
dépit de leur importance, n’ont pas eu
d'influence sur la vie difficile de 1,7
millions de Gazaouis qui continuent de
vivre dans des conditions précaires, ils
n’ont pas changé l'existence de ces
jeunes qui vivent l’occupation,
l’isolement, la pauvreté, le chômage et
la souffrance.
L’aspect le plus
grave de toute cette situation difficile
des habitants de la bande de Gaza et qui
marque l’esprit de la majorité des
habitants, c’est l’absence de
perspectives pour ces gens qui ne voient
aucun changement, qui constatent que les
choses n’avancent pas, ne bougent pas,
sur tous les niveaux : réconciliation et
fin de la division, amélioration de
leur condition de vie, ouverture, fin de
l'occupation, sentiment horrible qui va
influencer l’avenir de cette génération,
surtout celle des jeunes, qui commencent
à perdre espoir en un avenir immédiat
meilleur.
Cinq ans après,
Gaza la blessée, Gaza la martyre, et
Gaza la meurtrie existe, persiste, et
résiste, elle continue de souffrir, elle
est toujours sous blocus, elle subit
les bombardements et les raids
israéliens, Gaza est toujours et plus
que jamais une prison à ciel ouvert.
Mais la vie
continue, ses habitants s’adaptent et
montrent une patience extraordinaire
devant le silence complice d'une
communauté internationale impuissante
qui n’arrive pas à mettre fin à cette
agression israélienne et n’ose pas
dénoncer les différentes mesures
israéliennes illégales, en particulier
le blocus inhumain contre Gaza.
Les Gazaouis
attendent toujours, ils n’ont pas
d'autre choix que d’attendre, ils
attendent avec un courage à toute
épreuve, une sérénité exemplaire et une
volonté remarquable. Mais surtout avec
un message simple et clair : « Non, nous
n’oublierons pas », et une seule
question : « Jusqu’à quand l’impunité
d’Israël ? »
En attendant, ils
tiennent bon, persistent, patientent,
résistent, mais surtout, ils continuent
d’espérer en un lendemain meilleur, un
lendemain de liberté, de paix, mais,
avant tout et surtout, en un lendemain
de justice.
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