Gaza
Quatre ans déjà,
nous n'oublions pas
Ziad
Medoukh
Ziad
Medoukh
Jeudi 27 décembre
2012 Depuis trois ans,
et à la fin de chaque année, les
Palestiniens en général, les habitants
de la bande de Gaza en particulier et
avec eux, tous les solidaires
internationaux, célèbrent l’anniversaire
de l’agression israélienne contre la
population civile en 2008.
Cette année, nous célébrons le quatrième
anniversaire de ce carnage israélien qui
a fait des centaines de morts et de
milliers de blessés, sans oublier la
destruction massive de toute une région.
C’était en décembre 2008, quatre ans
déjà, quatre années se sont écoulées,
mais c’est difficile pour nous
Palestiniens de Gaza d’oublier la
guerre, les massacres et les crimes
commis par cette armée d’occupation,
contre nos femmes et nos enfants, contre
nos maisons et nos écoles, contre nos
usines et nos routes, contre notre
volonté et notre résistance.
Comment pourrait-on effacer les
événements dramatiques de cette guerre
israélienne contre la population civile
gazaouite ? Lequel d'entre nous pourrait
oublier les pertes humaines, la
destruction massive de nos
infrastructures civiles ? Y-a-il un seul
Gazaoui qui n’ait pas été touché
directement ou indirectement par les
attaques sanglantes d’une armée
d’occupation qui visait avant tout les
civils ? Cette année,
la célébration est particulière, nous ne
savons pas si nous allons nous rappeler
de la première agression de 2088, ou de
l’agression récente de novembre 2012,
car les attaques israéliennes sur Gaza
se sont multipliées sans aucune réaction
internationale. En
quatre ans, beaucoup d’événements se
sont passés en Palestinien et dans la
région, mais pour la population civile
de cette prison à ciel ouvert, rien n’a
changé. Quatre ans
après la fin de ce carnage, la situation
stagne, rien ne bouge et les gens, sur
place, attendent et attendent, ils
attendent une ouverture, ils attendent
la levée de ce blocus inhumain, ils
attendent une vraie réaction
internationale afin de mettre fin à
l’impunité d’Israël et fin à leur
souffrance. Après
l’admission de la Palestine comme membre
observateur à l’ONU, après l’échec de la
dernière agression israélienne de
novembre 2012, après que le monde entier
se soit mobilisé pour les habitants de
Gaza, et après la visite de milliers de
solidaires internationaux, les
Palestiniens de cette prison à ciel
ouvert, pensaient que le blocus allait
se lever et leur situation économique et
sociale évoluer. Hélas ! Il n'en est
rien! Oui, rien ne
bouge, malgré ces événements internes et
externes, qui ont apporté un signe
d’espoir pour les Palestiniens, oui,
malgré tout cela, rien ne bouge.
Ces événements, en dépit de leur
importance, n’ont pas eu d'influence sur
la vie difficile de 1,7 millions de
Gazaouis qui continuent de vivre dans
des conditions précaires, ils n’ont pas
changé l'existence de ces jeunes qui
vivent la pauvreté, le chômage et la
souffrance. L’aspect
le plus grave de toute cette situation
difficile des habitants de la bande de
Gaza et qui marque l’esprit de la
majorité des habitants, c’est l’absence
de perspectives pour ces gens qui ne
voient aucun changement, qui constatent
que les choses n’avancent pas, ne
bougent pas, sur tous les niveaux :
réconciliation, fin de division,
amélioration de leur condition de vie,
ouverture, fin d’occupation ; sentiment
horrible qui va influencer l’avenir de
cette génération, surtout celle des
jeunes, qui commencent à perdre espoir
en un avenir immédiat meilleur.
Quatre ans après, Gaza la blessée, Gaza
la meurtrie existe, persiste, et
résiste, elle continue de souffrir, elle
est toujours sous blocus, Gaza est
toujours et plus que jamais une prison à
ciel ouvert. Mais la
vie continue, ses habitants s’adaptent
et montrent une patience extraordinaire
devant le silence complice d'une
communauté internationale impuissante.
Les Gazaouis attendent toujours, ils
n’ont pas d'autre choix que d’attendre,
ils attendent avec un courage et une
volonté remarquables. Mais surtout avec
un message simple et claire : nous
n’oublierons pas. En
attendant, les Palestiniens de Gaza
tiennent bon, persistent, patientent,
résistent, mais surtout, ils continuent
d’espérer en un lendemain meilleur, un
lendemain de liberté, de paix, mais,
avant tout, un lendemain de justice.
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