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Gaza
Gaza sous le choc
après l'assassinat de Vittorio Arrigoni
Nous sommes tous désolés Vittorio
Nous sommes tous Victor
Ziad Medoukh
Vittorio Arrigoni - Photo: ISM
Samedi 16 avril 2011
Sincèrement, je ne
trouve pas les mots pour décrire l’état de choc de tous les
Palestiniens en général et de ceux de la bande de Gaza en
particulier, après l’assassinat, ce matin, par un groupe
inconnu, du solidaire, militant et journaliste italien, Vittorio
Arrigoni.
Vittorio Arrigoni
est arrivé à Gaza en 2008, et il a alors décidé d’y
rester, afin de témoigner de la barbarie de l’occupation, dans
des journaux ,pour des agences de presse et des
associations internationales, mais, il ne savait pas qu’un acte
tout aussi barbare , provenant d'hommes bien éloignés de nos
traditions, mettrait fin à sa vie.
Il est parti avant
de pouvoir accueillir la deuxième flottille de liberté prévue en
juin prochain, flottille dont il a été l'un des principaux
organisateurs.
Il est mort avant
la sortie en France de son livre : « Rester humain à Gaza »,
sortie prévue le mois prochain.
Le lâche
assassinat de ce militant est choquant, révoltant, et injuste,
car il vient de ceux qu’il a voulu aider.
Les partis
politiques, la société civile, les syndicats et la population
condamnent avec fermeté ce lâche assassinat d’un homme de
bonne volonté, d’un solidaire, d’un grand ami de Gaza, de la
Palestine et de la justice.
Vittorio ou
Victor, c'est ainsi que ses amis Gazaouis aimaient l’appeler,
avait de bons contacts avec tout le monde à Gaza : associations,
partis politiques, étudiants, jeunes, journalistes et simples
citoyens, il était partout pour venir en aide à la population
civile, pour organiser des manifestations et des rencontres . Il
était l'un des rares étrangers présents à Gaza, Gaza qu'il a
refusé de quitter lors de la dernière guerre israélienne, fin
2008 début 2009. Il y a participé, malgré sa propre blessure,
aux secours et aux soins aux victimes.
Personnellement,
j’ai eu l'occasion de le rencontrer deux fois ,la première
en juin 2010 sur le port où il attendait l’arrivée de la
première flottille de la liberté qui a été attaquée par la
marine israélienne, et la deuxième fois, au nord de Gaza
où il organisait des manifestations pacifiques contre la zone
tampon imposée par l’armée israélienne pour interdire
aux paysans de cette région d’aller cultiver leur terre. Chaque
fois, je le trouvais déterminé à demeurer avec cette population
sous blocus, pour lui prouver sa solidarité.
Vittorio restera dans la
mémoire des Gazaouis, ils n’oublieront jamais leur grand ami,
celui qui essayait, dans cette difficile situation
d'enfermement, d'entretenir l'espoir auquel ils sont si
fermement attachés et dont il parle dans son article : "Gaza,
portes ouvertes sur l’espoir". De même que dans de nombreux
autres articles et témoignages.
Nous sommes
désolés Vittorio, Nous sommes tous Victor.
Nos pensées vont à
sa famille, à ses amis, à qui nous disons:
Gaza, ce n'est pas cela,
Gaza, c’est autre chose, Gaza c’est l’accueil, c’est la
reconnaissance du travail de tous les solidaires, et le
petit groupe qui a assassiné Vittorio ne représente ni Gaza ni
la Palestine.
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